VICE FRCA - NOISEYRSS feed for https://www.vice.com/fr/topic/noiseyhttps://www.vice.com/fr%2Ftopic%2FnoiseyfrFri, 25 Nov 2022 09:31:58 GMT<![CDATA[Ces photos sont un hommage à la culture sound system des années 80]]>https://www.vice.com/fr/article/qjknk5/ces-photos-sont-un-hommage-a-la-culture-sound-system-des-annees-80Fri, 25 Nov 2022 09:31:58 GMTBirmingham n’est peut-être pas la première ville qui vient à l’esprit quand on pense à la musique reggae, mais en creusant un peu, vous trouverez une histoire plus profonde que le charbon enfoui sous West Bromwich. Dans les années 80, la musique était le moteur qui rassemblait les jeunes Noirs des Caraïbes de deuxième génération et les jeunes Blancs. Le reggae est arrivé avec la génération Windrush quelques années auparavant et a rythmé la vie des communautés multiculturelles de la ville.

Les « Shebeens » ou « blues parties » ont fait leur apparition dans les quartiers noirs caribéens comme Handsworth et Aston, où l’on pouvait écouter les derniers morceaux de reggae. Une tradition perpétuée par leurs enfants. De jeunes Blancs ont alors commencé à affluer vers ces soirées, créant ainsi un melting-pot de cultures, de style et de sons.

Les fêtes étaient souvent organisées dans des maisons et dans des appartements. On y trouvait de l’herbe, du rhum blanc et des chants de « Rastafari ». Le photographe Jon Girling - formé par Vanley Burke, connu comme le parrain de la photographie noire britannique - a documenté le style et le look uniques de cette communauté : les hommes en pantalons à bretelles impeccables, coiffes rasta en laine et chapeaux en castor italiens ; les femmes sapées comme jamais dans leurs coiffes colorées ; des salles si pleines qu’on avait presque plus de place pour danser.

Le livre du Dr Simon Jones, Black Culture, White Youth : The Reggae Tradition from JA to UK documente la culture du sound system à Birmingham et se penche sur la façon dont les jeunes blancs ont adopté la culture noire. « J’ai rencontré Jon par l’intermédiaire d’un camarade de fac à Birmingham et il est devenu l’une des personnes que j’ai interviewées, pour ma thèse de doctorat », se souvient le sociologue. « C’était un mec blanc de la classe ouvrière qui était très proche de la communauté noire caribéenne locale ; il était à la fois sujet et ami très proche. »

Girling a photographié un sound system appelé Scientists of Sound - un crew qu’il connaissait particulièrement bien et qu’il a suivie dans tout le pays. Ses photos capturent la créativité des DJ de reggae et la pratique de la culture du sound system - un élément précieux de la tradition afro-caribéenne. À une époque où les discriminations et les préjugés étaient monnaie courante, Girling a su saisir le génie et l’esprit de débrouille de ces jeunes.

Il est malheureusement décédé en 2012, mais ses photos sont un témoignage précieux d’un temps fort de l’histoire des Noirs de Grande Bretagne - et de la façon dont le reggae a uni les enfants de la classe ouvrière blanche et les jeunes Noirs caribéens sous la bannière d’une bonne fête. Découvrez ses photos ci-dessous :

Culture Sound System 1980 Birmingham
​Image : Jon Girling
Culture Sound System 1980 Birmingham
​Image : Jon Girling
Culture Sound System 1980 Birmingham
​Image : Jon Girling
Culture Sound System 1980 Birmingham
​Image : Jon Girling
1980s Birmingham Sound System Culture
​Image: Jon Girling
Culture Sound System 1980 Birmingham
​Image : Jon Girling

@____montel

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<![CDATA[Des photos de metalleux dans leur élément]]>https://www.vice.com/fr/article/pkgejn/des-photos-de-metalleux-dans-leur-elementThu, 23 Jun 2022 08:35:23 GMTTout comme l'envie de rouler une pelle, de danser ou de hurler sur des montagnes russes, les mosh pits sont un phénomène chelou mais étrangement naturel. Quelque chose dans les riffs et les percussions gargantuesques nous donne envie de foncer sur d'autres personnes, comme des autos-tamponneuses humaines, des particules de gaz ou le pack d’avants du Castres Olympique.

Dans n'importe quelle autre situation - comme essayer de prendre le métro ou faire ses courses dans un supermarché – les mosh pits seraient l'enfer sur terre. Mais lors d'un concert de metal, ou plus précisément au Download Festival (qui a eu lieu du 10 au 12 juin dernier), ils se transforment en quelque chose d'entièrement différent.

Pendant les deux ans de la pandémie, les mosh pits ont été le plus souvent interdits. Et même quand ils ne l'étaient pas, ils n'étaient tout simplement plus en odeur de sainteté. Cet été, les festivals et les concerts viennent à peine de retrouver leur rythme. Les gens se détendent enfin suffisamment pour avoir envie de se trémousser et de crowd surfer. Tout cela n’est pas que cosmétique : le moshing permet aux gens de se sentir libres et connectés. Certains prétendent même que la pratique devrait être utilisée comme une activité thérapeutique, invoquant sa capacité à réduire le stress.

Au Download en 2022, il y avait évidemment beaucoup de moshing. Comme d’anciennes tribus se livrant à une danse initiatique, les gens vont spécifiquement à ce festival pour se défouler en faisant du moshing. Le photographe de VICE Chris Bethell s'est donc rendu au milieu des mosh pits pendant les sets de Bury Tomorrow, Dying Fetus, Creeper, Funeral For a Friend, Skindred et bien d'autres pour prendre quelques tofs de ce rituel.

Mosh pit at Bury Tomorrow
Le mosh pit de Bury Tomorrow.
Mosh pit at Bury Tomorrow
Crowd surfing pendant Bury Tomorrow.
Mosh pit at Bury Tomorrow
Le mosh pit de Bury Tomorrow.
Mosh pit at Creeper
Le premier rang du mosh pit de Creeper.
Mosh pit at Creeper
Une fille dans le mosh pit de Creeper.
Mosh pit at Creeper
Sur les épaules pendant Creeper.
Mosh pit at Dying Fetus
Le mosh pit de Dying Fetus.
Mosh pit at Dying Fetus
Un mosher à dreads pendant Dying Fetus.
Mosh pit at Funeral for a Friend
Le mosh pit de Funeral for a Friend
Mosh pit at Funeral for a Friend
Le mosh de Funeral for a Friend
Mosh pit at Funeral for a Friend
Crowd surfing dans le mosh pit de Funeral for a Friend
Mosh pit at Higher Power
On se prépare à Higher Power dans le mosh pit.
Mosh pit at Higher Power
Le mosh pit pendant Higher Power.
Mosh pit at Higher Power
Un mec dans le mosh pit pendant Higher Power.
Mosh pit at Higher Power
Dans le pit pendant Higher Power.
Mosh pit at KISS
Un fan de KISS dans le mosh pit.
Mosh pit at Malevolence
Le mosh pit pendant Malevolence.
Mosh pit at Malevolence
Crowd surfing et combinaison de latex pendant Malevolence.
Mosh pit at Malevolence
Le mosh pit de Malevolence.
Mosh pit at Pengshui
Dans le mosh pit de Pengshui.
Mosh pit at Pengshui
Dans le mosh pit de Pengshui.
Mosh pit at Skindred
Le mosh pit à Skindred.
Mosh pit at Skindred
Se préparant à mosher durant Skindred.
Mosh pit at Skindred
Dans le pit lors de Skindred
Mosh pit at Press club
Un homme déguisé en Yoshi dans le mosh pit de la zone presse.

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<![CDATA[Des photos de club kids et d’une scène rave depuis longtemps oubliée]]>https://www.vice.com/fr/article/7kbq5q/des-photos-de-club-kids-et-dune-scene-rave-depuis-longtemps-oublieeWed, 06 Apr 2022 07:36:43 GMTEn 1993, Philipp Mueller, alors âgé d’une vingtaine d’années, s’est retrouvé à bosser comme photographe des nuits suisses pour des magazines underground tels que Sputnik et Forecast. D’abord étranger à l’explosion de la scène rave zurichoise, il s’est rapidement rapproché d’une sous-culture en plein essor dont peu de personnes en dehors de la Suisse suspectaient l’existence.

Jusqu’à récemment, le résultat photographique de ces dix années de travail à écumer les teufs de la capitale était resté plus ou moins oublié, caché chez les parents de Mueller. Aujourd’hui, il est rassemblé dans 120 bpm, un livre photo qui documente l’âge d’or de la scène club suisse. Un travail brut, étonnamment chic et parfois un brin surréaliste.

VICE : Salut Philipp, où se trouvait tout ce matériel visuel jusqu’à présent ? Philipp Mueller : Tout était rangé dans une boîte chez mes parents, jusqu’à ce que ma mère me dise : « tu as tellement de bordel ici, tu dois faire quelque chose ! ». J’ai un peu fouillé et j’ai retrouvé ce matériel incroyable : des tirages, des Polaroïds, des magazines. Ce qui est intéressant, c’est que la plupart des photos semblent vraiment contemporaines, elles auraient encore pu être publiées aujourd’hui dans The face ou i-D. J’ai commencé à montrer tout ça et autour de moi, on me demandait souvent si c’était Berlin. Je répondais « non, c’est Zurich ».

**J’imagine que beaucoup de gens — du moins en dehors de la Suisse — ne savent probablement pas que Zurich possédait une grande scène club dans les années 1990.
**Il ne se passait pas grand-chose à Zurich, on s’emmerdait. Mais au début des années 1990, on a vu apparaître les premiers clubs et les premières fêtes illégales. À l’époque, il arrivait souvent que la police débarque pour mettre fin à ces soirées. L’astuce consistait à cacher les installations de paiement utilisées pour les boissons et autres, afin de faire passer la soirée pour un anniversaire privé ou un truc du style. Toutes ces teufs sont devenues tellement tendance qu’à un moment donné à Zurich, il n’était même plus possible d’obtenir une licence pour ouvrir un restaurant, puisqu’il y avait déjà trop de clubs et de bars.

Two ravers lit in red at a 90s club in Zurich
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021

Lorsque tu as pris ces photos, est-ce que tu faisais partie de cette scène techno rave ? Dans ton livre, tu te décris plutôt comme un « waver », portant des jeans moulants, une veste en cuir, des boots pointues et une barbichette… Aujourd’hui, on qualifierait ce look d’« indie sleaze ». Il y a une grande contradiction dans le livre : je ne faisais pas partie de la communauté rave, même si [en termes d’image] le livre penche finalement du côté rave. En tant que photographe nightlife, j’étais plus ancré dans les clubs. Les magazines pour lesquels je bossais m’envoyaient dans des événements et j’y prenais des photos. Du moins au début. Mais à cette époque, la rave faisait partie des clubs. C’est comme ça que tout a commencé. J’ai pris des photos de rave parce que je me disais que si j’immortalisais cette teuf de 100 000 personnes, je pourrais peut-être proposer d’autres choses au magazine. C’était un job avant tout.

Sur le moment, je ne pensais pas du tout que ces images auraient un jour une quelconque valeur. Quand on prend des photos, elles ne signifient parfois pas grand-chose. Mais avec le temps elles peuvent devenir importantes pour vous, voire pour d’autres personnes.

Two women with short hair kissing in the 90s at a club in Zurich
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021

Certaines images peuvent paraître familières à ceux qui ont vu les photos de Gavin Watson ou des livres comme Out of Order**. Mais beaucoup d’entre elles montrent un monde qui semble plus glamour, avec une ambiance assez mode.
**Je pense qu’à l’époque en Angleterre, le look rave était caractérisé par des gros hoodies, des buckets hats, etc. Il faut se rappeler que c’était avant Internet. Ici, on avait The Face et le Vogue italien… et c’était nos seules sources d’information sur ce qui se passait ailleurs. C’est grâce à ce manque d’informations que Zurich a pu développer son propre style et sa propre communauté rave. Comme à un moment donné, les gens commençaient à se lasser, on a organisé des défilés de designers locaux pendant les raves. C’était un moyen de relancer l’intérêt pour les soirées. C’était la base de ma carrière, je ne possédais pas un grand sens de la mode mais les personnes qui m’entouraient étaient à fond dedans et nous étions tous inspirés par ces magazines.

A clubber drenched in silver glitter at a rave in Zurich in the 90s
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021
A clubber with bleached blonde hair at a rave in Zurich in the 90s
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021

**Le livre comprend des photos en noir et blanc et en couleur, des Polaroïds, des instantanés, des portraits composés… C’est assez inhabituel, j’ai l’impression qu’on peut vraiment sentir que tu testais de nouvelles choses à l’époque.
**Oui, j’essayais pas mal de techniques. J’ai été inspiré par de nombreux photographes, comme Juergen Teller et ses appareils compacts, ou Anton Corbijn dont j’avais acheté le bouquin à 18 ans. J’expérimentais aussi certaines choses, comme le traitement croisé.

Je pense que ce qui est important, c’est que dans mon esprit je n’étais pas en train de « documenter un mouvement », je m’intéressais davantage aux individus. Comme je le fais encore actuellement d’ailleurs. J’ai toujours été une personne qui accorde plus d’importance à l’individualité. Les fringues ont toujours été pour moi un moyen d’exprimer ma personnalité. Même à l’école, où ma mère avait l’habitude de me saper avec une veste en similicuir rouge et des combinaisons en jeans… C’est quelque chose qui me manque. Aujourd’hui, tout le monde porte plus ou moins la même chose.

A mixed-race couple embracing in the 90s in Zurich
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021

**Est-ce que tu penses que l’homogénéisation est une conséquence des réseaux sociaux et de ce genre de trucs ?
**Je pense qu’une certaine individualité s’est perdue à cause de la mondialisation des idées et des produits, oui. La fast fashion a fait disparaître l’individualité de nos vies. Mais peut-être que c’est en train de revenir. J’ai récemment photographié des jeunes de 20 ans dans les environs de Zurich. Ils étaient à fond dans la rave, l’un d’eux avait un look à la Ziggy Stardust, son coloc avait le crâne rasé et décoloré style Goldie. Je crois que la nouvelle génération recherche à nouveau cette individualité, et elle affiche une mentalité complètement différente. Ça donne de l’espoir !

Two ravers smiling with 90s eyeshadow at a rave in Zurich
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021
A woman in fishnets swinging her dress up at a club in Zurich in the 90s
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021
A group of ravers with punk mohicans at a rave in Zurich in the 90s
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021
A raver sticking her tongue out at the camera in Zurich in the 90s
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021
A raver couple in Zurich with the man's hand on a bum
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021
Two clubbers dressed in black in Zurich in the 90s
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021
A clubber in a shiny dress at a rave in Zurich in the 90s
Photo: Philipp Mueller, "120 bpm", Edition Patrick Frey, 2021

120 bpm, de Philipp Mueller aux éditions Patrick Frey, 204 pages, 52 euros.

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<![CDATA[Vice présente : l'âge d'or de la house italienne]]>https://www.vice.com/fr/article/jg8ew8/vice-presente-lage-dor-de-la-house-italienneThu, 15 Apr 2021 10:19:48 GMTTous les deuxièmes mercredis du mois, de 12h à 14h sur Rinse FranceMarc-Aurèle Baly de VICE tente avec ses invités de remonter le fil rouge de la musique à l’aide de théories plus ou moins fumeuses.

Pour cette nouvelle émission, Marc-Aurèle Baly invite les Djs Nick V et Ed Isar, pour nous parler de la compilation House of Riviera parue en 2019 sur le label de Nick V Mona Musique

De la musique électronique italienne, on connait surtout l'italo disco, ou encore l'italo house, mais moins la house italienne au sens originel du terme, dont les figures les plus éclatantes s'appelaient Don Carlos, Sueño Latino, Ricky Montanari ou encore Ivan Iacobucci. Une scène qui a été un petit peu oubliée depuis, à tort, alors qu'au même moment, les clubs d'Ibiza et d'Angleterre explosaient à la face de l'Europe.

Dans cette émission, nous tentons de circonscrire cette musique qui s'est produite et s'est diffusée dans les clubs de la côte adriatique au début des années 90 en Italie, pays qui bénéficiait alors d'une industrie et d'un réseau musical et de distribution assez florissants. Nous tenterons également de définir les contours d'une musique et d'une scène qui ont pu développer leur propre son, assez chaud, très mélodique et vaporeux à la fois, avec beaucoup de pianos, des durées qui s'étirent un peu, et qu'on a rapidement regroupé sous le nom de « italian dream house » - même si nos deux invités nous expliquent pourquoi cette appellation est assez réductrice.

La première partie de l'émission est à réécouter ci-dessous, avec une présentation de nouvelles sorties dans le dernier quart d'heure :

Morceaux joués :

Don Carlos – Alone (Paradise Version)
Korda – Move Your Body (Club Mix)
Optik – Music Harmony and Rhythm

Nouveautés avril :

DJ F16 Falcon – You Make Me Feel So Good (Association Fatale) – sortie prochainement - sortie le 7 mai
Heimat – Ita (Teenage Menopause) – sortie le 7 mai
PDP III – Calendar of Days (Shelter Press) - sortie le 12 avril

Pour la deuxième heure, Nick V et Ed Isar nous ont concocté un mix en deux parties. Dans la première demi-heure, Ed Isar s'est penché sur le versant plus dreamy de la house italienne, tandis que Nick a privilégié des classiques club et des morceaux qu'il aurait bien aimer placer sur une compilation s'il avait pu en obtenir les droits, comme il nous l'explique lui-même plus tôt dans l'émission.

Tracklist

Mix Ed Isar (00'00- 27'57) :

  1. Q Base - Il Sole (Deep Mix)
    2. Now Now Now - Problem (Abyss version)
    3. Riviera Traxx – Love
    4. Omniverse – Antares
    5. Corona - You Gotta Be Movin'

Mix Nick V (28'04-70'52) :

  1. University Of Love ft MBG "Vostok 3 (instr.)"
    2. MBG - Quite Reprise
    3. Seven Colors - The Power Of Money (DJ Ivan Iacobucci Underground)
    4. Amii Stewart - Don't Stop (Pushin') (Joe T Vanelli Dub Mix)
    5. Robert Owens - Gotta Work (R's And R's Original Feelings Mix)
    6. Anixus - Everybody

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<![CDATA[Vice présente : Une histoire de la house-variété de France]]>https://www.vice.com/fr/article/epd7xw/vice-presente-une-histoire-de-la-house-variete-de-franceThu, 11 Feb 2021 10:38:06 GMTTous les deuxièmes mercredis du mois, Marc-Aurèle Baly de VICE tente avec ses invités de remonter le fil rouge de la musique à l’aide de théories plus ou moins brumeuses. Pour cette nouvelle émission, il invite les Djs Belec, Sainte Rita et Fred du label parisien Serendip Lab pour parler de la house variété en France au début des années 90, à l'occasion de la sortie de la compilation Dynam'hit sortie sur le label Born Bad Records le 5 février dernier.

Un bon prétexte pour cartographier une époque qui fleure bon le mitterandisme culturel, les pin's, la proto-house et les autoradios en roue libre. Mais également une musique autrefois honnie par les ayatollahs du bon goût, mais qui commence tout doucement à recevoir les bonnes grâces des diggers et Djs amateurs de raretés et de curiosités en tous genres. Est-ce que la hype est un éternel recommencement, est-ce que le règne sans partage des années 80 dans tout ce que nos deux dernières décennies ont compté comme revival musicaux touche à sa fin ?

La compilation Dynam'hit est presque un cas d'école de réhabilitation artistique de tropes musicaux que l'on se plaisait il n'y a pas si longtemps à moquer ou simplement mépriser, mais qui nous paraissent autrement plus chatoyants à l'oreille une fois que la patine du temps a exercé son pouvoir de séduction -  mais surtout de persuasion.

Le talk est à réécouter ci-dessous :

En deuxième partie d'émission, Fred nous a préparé un mix pour l'occasion pour les dix ans de Serendip Lab. Le label, qui est également un festival, s'intéresse selon ses propres dires depuis dix ans « aux différentes formes d'art de toutes générations, insistant sur des techniques dites Do It Yourself ». À vous de juger s'il peut exister une forme de continuité entre la house-variété et le travail de défrichage sonore des marges éclatées opéré par Fred depuis un nombre non négligeable d'années.

Le mix de Serendip Lab est à réécouter ci-dessous :

Invités :

Belec
Sainte Rita
Fred (Serendip Lab)

Tracklist talk :

Artiste Inconnu – Opium (Pirate Mix)
Fred de Fred – En Amour
Marie Touchet – Collège Infernal
Techno 90 – Everybody Dancin

Tracklist mix :

Paul Lansky - Artifice (1976)
L'Avis G821 - M.S.N. (SERLP011 compilation Pouvoirs Électroniques, scène cassette française 80s, double LP à venir au printemps)
Vox Populi - La Cathédrale Morte Part 4 (SERLP011 compilation Pouvoirs Électroniques, scène cassette française 80s, double LP à venir au printemps)
Objection - Israël (SERLP012 compilation Pouvoirs Électroniques, scène cassette française 80s, double LP à venir au printemps)
Paul DeMarinis - Eenie Meenie Chillie Beenie
Dead Goldfish Ensemble - Eric
Miss Bean/Musique Chienne - Business Wouman (cassette à venir au printemps)
Bill Vortex - Werks Funk (LP à venir)
Lesinge - 444 (cassette à venir au printemps)
Nabil Vortex - Fouad (Cheikh Edit) (cassette 1001 Edits Vol.2 à venir au printemps)
Das Ding - Robot Eyeballs (SER011 compilation Serendip Lab 10 ans)
Voiron - Voiron Tue Mouche
Manif de Noël (aka Jonquera des Pilotwings) - Olélé Olala (Retrait de la Loi)
Nabil Vortex - Cheb Kader (Raï Dub) ( cassette SERK7005 - 1001 Edits)

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<![CDATA[Les 60 pires instruments de tous les temps]]>https://www.vice.com/fr/article/8xbaqk/les-pires-instruments-de-tous-les-tempsTue, 02 Jun 2020 07:22:10 GMTDepuis la nuit des temps, l'homme fabrique des instruments dans le but d'exprimer la nature humaine (ou un truc comme ça) à travers des sons. Malheureusement, la plupart de ces sons puent la merde. Il existe des centaines et des centaines d'instruments, chacun plus inutile et exaspérant que l'autre. Le monde en a-t-il autant besoin ? Nous pensons que non. Dans une tentative de trier le bon grain de l'ivraie, nous avons sélectionné les pires à nos yeux. Il y en a 60 en tout, comme les 60 ans de l'histoire du rock. C'était en 2014 certes, mais est-ce que ça a vraiment de l'importance ?

60. Le sample

59. Le basson

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Selon la légende, l'instrument de prédilection du joueur de flûte de Hamelin et de Jeffrey Epstein.

58. Le steel pan

Hey les hippies, n'oubliez pas de refermer la porte de l'Institut du monde arabe derrière vous surtout !

57. Le vuvuzela

Le jour où l'Afrique du Sud a inventé un truc encore plus pénible que les Afrikaners.

56. La cornemuse

L'équivalent de l'accordéon pour les métros de Bucarest.

55. La flûte à bec

Sans aucun doute l'échec le plus cuisant de toute l'histoire de l'Éducation nationale.

54. Le xylophone

Mot compte double.

53. Le trombone

Instrument de ska. Éliminé.

52. La trompette

Instrument de ska. Éliminé.

51. Les doigts de ce collègue de travail qui tape frénétiquement sur les touches de son clavier d'ordinateur pour vous signifier de manière passive-agressive que ça ne va pas très fort à la maison

Alors qu'il suffirait juste de se confier.

50. Le violon

L'instrument qui a fait couler le Titanic.

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49. Le violoncelle

Une plaisanterie qui a assez duré.

48. Jacques

Une plaisanterie qui a assez duré.

47. Le glockenspiel

Comment un truc qui commence par « glock » peut-il être aussi pété ?

46. Le triangle

L'instrument par défaut pour essayer de choper des meufs dans des camps de vacances pour obèses.

45. Le tambourin

Des bouts de triangles collés ensemble.

44. Le clairon

clairon — Wiktionnaire

L'instrument préféré des fissures anales et d'Henry de Lesquen.

43. Le chophar

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Pour : A fait tomber les murs de Jéricho.
Contre : A donné naissance à un remake ignoble de La Planète des Singes.

42. La batterie

Pour Noël, Jérémy a commandé la première pierre qui scellera le divorce de ses parents.

41. La double guitare

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Vous vous êtes pris combien de ballons dans les couilles quand vous jouiez au foot étant gamins pour vouloir compenser à ce point ?

40. Le luth

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39. Le stéthoscope

Aucune chaleur.

38. Le piccolo

Ne serait-ce que parce que quelqu'un, quelque part, commence déjà sa carrière en tant que DJ Michel Piccolo.

37. Le saxophone

Instrument de ska. Éliminé.

36. La sacqueboute

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Délit de sale gueule.

35. Le ukulélé

Instrument préféré des fans de Charlie Winston, Julien Doré, des touristes du Sacré-Coeur et des pieds qui sentent le fromage de bite.

34. Les marimbas

Pour chaque sac à merde qui a écouté cet album de Midori Takada sur Youtube et qui essaie désormais de placer le mot « percussif » dans les conversations qu'il tient de ses deux mains gauches avec ses potes des Beaux-Arts.

33. La scie musicale

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Hey les connards, les vrais instruments, ça vient pas de chez Brico Dépôt !

32. La boite à rythmes

A mis tellement de batteurs au chômage. Pas si mal du coup.

31. La cloche de la 808

30. L'accordéon

Nan mais regardez-moi ça.

29. Les platines

Techniquement pas des instruments. Allez bien vous faire mettre, les DJ's.

28. Le fifre

Fifchtre.

27. La harpe

L'herpès de la musique. L'harpès.

26. La voix

Certes, tu peux l'utiliser pour atteindre plein de notes différentes mais tu peux aussi t'en servir POUR FERMER TA GRANDE GUEULE.

25. Le banjo

On a tous vu Délivrance.

24. Björk

Le cri déchirant d'un millier de baleines boréales qui agonisent en Antarctique.

23. L'harmonica

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Ou comment faire croire qu'on va réussir à pécho quoi que ce soit grâce à un casque orthodontique.

22. Le tuba

Ne fonctionne même pas sous l'eau.

21. Le bazooka

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Ouais bah ça explose que dalle.

20. Les cuillères musicales

Normalement c'est fait pour la cuisine ça, Franky.

19. Le diapason

Pareil. Personne me fera croire que c'est pas une fourchette.

18. Le bâton de pluie

Le cauchemar de votre enfance passée à attendre la mort dans les rayons de Nature & Découvertes.

17. Le tatouage « clé de sol »

Parmi les signes extérieurs de mort cérébrale les plus saillants depuis ce dreadeux blanc qui a appelé son groupe « Debout sur le Zinc ».

16. La pédale wah-wah

15. Le rire de Jeff Goldblum

14. Le microphone, également appelé « micro », également appelé « mic ' »

13. Le mriba

MC Appropriation Culturelle.

12. Le clavier MIDI

11. Les croches

La meilleure manière d'atterrir dans le groupe d'Erik Truffaz.

10. La kora

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La maquette d'un pont qui ne verra le jour que dans le cerveau malade de Jean Nouvel.

9. Le didgeridoo

La terrible vengeance du peuple aborigène venu hanter les galas de bienfaisance « spiritualité & tiers-monde » organisées par le « think tank » d’Arnaud Lagardère.

8. Le piano

Des après-midis entières passées à apprendre à ne pas baiser.

7. L'orgue

Des siècles entiers à apprendre à ne pas baiser, mais cette fois pour de sombres motifs religieux.

6. Le keytar

5. La matraque téléscopique

Je sais ce que vous allez dire, mais à partir du moment où les coups de matraques des forces de l’ordre sur le crâne des Afro-Américains lors de la ségrégation raciale aux États-Unis ont donné son nom à l’un des sous-genres les plus éminents de l’histoire du jazz chiant (le bebop), on peut légitimement considérer ça comme un instrument à part entière. Miles Davis vous dit merci.

4. Le charley...

...lie Couture.

3. Les mains

2. Le zeusaphone, aussi connu sous le nom de torphone

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1. La guitare

Surcotée.

Cet article a d'abord été publié sur VICE US et a été ensuite adapté en français.

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<![CDATA[Comment les musiciens se réadaptent à la vie publique après la prison]]>https://www.vice.com/fr/article/a35ek8/comment-les-musiciens-se-readaptent-a-la-vie-publique-apres-la-prisonThu, 07 Nov 2019 07:40:36 GMTLorsque j’ai rencontré Afghan Dan il y a trois ans, c’était un jeune homme nerveux âgé de 19 ans et originaire de l’une des villes les plus pauvres de Grande-Bretagne. Très vite, il est devenu l’un des nouveaux visages du grime de Blackpool, une émanation controversée du genre né à Londres. Après avoir attiré l’attention de Wiley et JME, Afghan Dan a collaboré sur des morceaux avec des youtubeurs populaires comme WillNE, tout en donnant des concerts à travers toute l'Angleterre. Puis tout s’est calmé.

Alors que ses contemporains du grime de Blackpool continuaient à capitaliser sur leur célébrité, Afghan Dan a disparu des réseaux sociaux : en janvier 2018, à l’âge de 21 ans, il a été placé en détention provisoire pour de multiples cambriolages qu'il avait commis au cours d'une seule nuit. Assis à l’arrière d’un van de police, alors qu'il essayait désespérément de trouver quelqu’un pour garder son husky adoré, il a compris que ce qu'il venait de faire allait rapidement entrer dans la sphère publique.

« Je savais que ça allait faire la une des journaux », dit-il alors que nous nous asseyons dans un endroit isolé dans le pittoresque Stanley Park de Blackpool. Il n’avait pas tort. Il sort son téléphone de sa poche et me montre, dans la Blackpool Gazette, un article détaillant les événements qui l'ont conduit en prison pendant un an, après qu’il a été reconnu coupable d'avoir volé des appareils électriques, un fusil à air comprimé et des cartes bancaires.

« Daniel Martin, l’adresse de ma mère, les cambriolages, dit-il en énonçant chaque détail personnel rendu public dans l’article. J’en ai tellement fait cette nuit-là qu’il fallait que je sois arrêté. » Pendant qu’il parle, vêtu d’un survêtement bleu et d’une paire de Nike toute neuve, quelques fans le repèrent. Il baisse la voix : « J’ai tout essayé : les portes de derrière, les cabanes, les voitures… Tout ça sans mettre de gants. J’ai été vraiment imprudent. C'était des trucs de clochard, mais c'est comme ça que je vivais à l'époque. J'étais SDF, je créchais chez un pote. »

Lorsque des musiciens célèbres sont accusés de crime, ils passent des coupures de presse à la crise publique. S'ils sont condamnés, leur comportement peut être en désaccord avec l'image que nous avons d'eux. Mais nous entendons rarement le côté humain de l'histoire – que s’est-il passé dans leur esprit ? Et après la prison, comment se réadaptent-ils ?

Blackpool grime rapper MC Afghan Dan after prison by Tibyan Sanoh

Même si Dan gagnait en popularité sur Internet, cela ne se traduisait pas en revenu régulier.
« Entre deux concerts, je devenais impatient et je gaspillais mon argent. Je ne pouvais pas économiser un centime parce que j’avais des dettes à rembourser », se souvient-il. La prison lui a permis de fuir ses problèmes croissants, exacerbés par son combat pour voir son fils de six ans et par la détérioration de sa santé mentale. À l’époque, il ne prenait pas de médicaments pour traiter son TDAH et son trouble de la personnalité, et n’avait plus confiance en lui en tant qu’artiste : « Les gens ne prenaient pas ma musique au sérieux, donc j’ai perdu mon enthousiasme », dit-il en évitant tout contact visuel.

D’un côté, la prison était un moyen d’échapper à l'attention dont Dan ne voulait plus, de l’autre, elle perpétuait cette dynamique inconfortable. « Les gens vous ont vu sur YouTube et ils s’emballent ; ils supposent des choses », dit-il. À la prison Hindley à Wigan, le travail et la lecture l'occupaient : « J’ai lu des livres de développement personnel et j'ai trouvé un job à la blanchisserie. »

Stef Smith, un artiste originaire du quartier d'Old Trafford à Manchester, a fait ses débuts dans le crew de grime Mayhem dans les années 2000. Il a été arrêté au cours d'un cambriolage aggravé alors qu’il avait 20 ans. Comme Dan, il a préféré rester discret. « J’ai quitté l'aile où se trouvaient tous mes amis parce que dehors, j'étais tout le temps fourré avec eux. Alors j'ai préféré passer mon séjour en prison sans eux, pour voir ce que c'était vraiment. »

Même si la prison a marqué une pause dans ses aspirations musicales, Stef pense que c'était une période de transformation : « Si je n'étais pas allé en prison, je serais resté sur mes acquis. J’aurais moins donné de ma personne. Ça a l'air dingue, mais le fait d'être en prison m'a donné une liberté d'esprit et m'a aidé à me débarrasser de mon ego. »

La prison semble également avoir alimenté l'ambition du rappeur Shogun, originaire de Paisley, en Écosse, devenu célèbre grâce à son titre « Vulcan », sorti en 2016. Mais en juillet 2017, il ne s'est pas présenté au tribunal pour un cambriolage qu'il avait commis à l'adolescence et a été arrêté de façon dramatique – littéralement lors d’un soundcheck avant la première de Nas – à Glasgow. Il a été emprisonné en février 2019.

J’ai rendu visite à Shogun vers la fin de sa peine. Je l’avais interviewé une première fois en 2016 et nous étions restés en contact. Le centre pénitentiaire de Low Moss à Glasgow a une esthétique plus proche d'un centre de loisirs que d'une prison, son périmètre étant adouci par des parterres de fleurs bien entretenus. Shogun a changé la date de notre rendez-vous parce qu'il tombait en même temps que son entraînement de foot, sa nouvelle passion. Il m’a expliqué qu’il écrivait sans cesse et avait prévu de sortir de nouveaux lorsqu'il serait sorti. Et pourquoi pas faire une tournée à l’étranger.

MC rapper Afghan Dan in Blackpool 2019 by Tibyan Sanoh

Afghan Dan a eu un coup de pouce. Pendant son incarcération, un fan a uploadé ses morceaux sur Spotify et iTunes, ce qui lui a permis de réunir 3 500 euros pour s’acheter des vêtements, un portable et des écouteurs. C’est le retour à Blackpool qui a été le plus difficile. « Après ma libération, je suis allé à Sainte-Anne [un quartier de Blackpool, NDLR], mais je n'y suis resté que trois jours environ », raconte-t-il en s'asseyant pour manger son fish and chips sur la plage. « Tous mes anciens associés me faisaient chier et traînaient dans mes pattes. »

Alors il a passé trois mois à Wigan, accueilli par l'associée de la mère d'un ami. Maintenant qu’il est de retour à Blackpool, il n’a plus de contact avec les autres artistes de grime locaux. Récemment, il a refusé l’offre d’une équipe de management locale qui gère entre autres Little T et Soph Aspin. Il travaille désormais sur un nouvel EP et jongle entre les partenariats Instagram et les revenus du streaming, tout en vivant avec sa sœur. Est-il nerveux à l'idée de recommencer à zéro ? « Ouais, parce que tu ne sais pas où tu en es avec les gens. C'est dur de prendre au sérieux quelqu’un qui a agi comme je l’ai fait. »

Nous regardons le bord de mer, où les vacances scolaires et le beau temps ont attiré des foules d'enfants qui crient de joie en jouant dans l'eau peu profonde. La plupart d’entre eux savent sans doute qui est Afghan Dan, mais personne ne l'a remarqué cette fois-ci. Dan prend une dernière bouchée de son poisson et jette les restes aux mouettes qui affluent. Alors qu’il se lève pour partir, il me dit que le nombre de vues sur YouTube n’est plus sa motivation : « Je veux juste retourner chez les gens que j'ai cambriolés, leur laisser 200 euros et m’excuser. »

@kamilarymajdo / @viewtibyan

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<![CDATA[Pourquoi la musique sonne-t-elle mieux pendant l’ovulation ?]]>https://www.vice.com/fr/article/ywxwb5/pourquoi-la-musique-sonne-t-elle-mieux-pendant-lovulationMon, 23 Sep 2019 08:02:07 GMTLes menstruations ne sont pas une partie de plaisir. Vous pouvez passer de la rage en voyant un collègue remuer son thé trop lentement à une anxiété telle que vous devez vous faire porter pâle et passer le reste de la journée à faire les cent pas dans votre chambre en repensant à un truc que vous avez dit il y a trois ans. Et pendant ce temps, vous saignez littéralement sans arrêt. Bien sûr, les règles ne nous contrôlent pas comme certains hommes cis aiment à le penser, mais elles ne constituent pas non plus une promenade de santé.

D'un autre côté, le cycle menstruel a des avantages auxquels nous prêtons rarement attention. Évidemment, je ne peux pas parler pour les autres, car la constitution hormonale de chacune est différente, mais pendant environ trois à six jours par mois, je me sens incroyablement bien. Quand j'ovule – le moment où l'ovaire libère un ovocyte dans les trompes utérines, au cas où vous auriez oublié vos cours de biologie –, je me sens plus énergique, plus intelligente, plus attirante et capable de réaliser toutes les tâches qui s’imposent. Mais surtout, le monde qui m’entoure me paraît plus beau. Le ciel, plus bleu. L’air, plus frais. Les gens, plus sexy. Et « White Ferrari » de Frank Ocean sonne non seulement comme de la soie, mais on dirait que les cieux se sont ouverts et que tous les anges jouent un concert spécialement pour moi, en parfaite symphonie.

J'ai passé beaucoup de temps à me demander pourquoi la musique sonne tellement mieux quand j'ovule. Peut-être que ça vous arrive à vous aussi. Ou peut-être pas. Mais personnellement, je sais qu'un jour normal, mon cœur se met légèrement à battre quand Kevin Abstract chante ce passage dans « Runner » : « Et je reviendrai quand tu seras seul, si tu le veux/Mes parents ne savent pas ce qui me prend depuis que je t'ai rencontré ». Mais quand j'ovule, j'ai l'impression d'être à l'intérieur de la chanson, comme s'il parlait directement de moi, comme si sa voix capturait le soleil sur ma peau par un bel après-midi d'été. Pour moi, c'est comme la différence entre grignoter une barre de chocolat juste parce que vous en avez envie et avoir tellement faim que vous dévorez cette friandise sucrée d’un seul trait.

« C'est tout à fait logique », me dit Christiane Northrup, médecin et chef de file dans le domaine de la santé des femmes. Elle m'assure que je ne suis pas seule dans mon expérience étrange et cyclique du plaisir auditif. « Nous savons qu'une fois le pic de progestérone atteint pendant l'ovulation, il se produit littéralement un changement dans le cerveau qui rend extrêmement réceptif à l'énergie qui vient à vous. Aussi, lors d’un test d’écoute dichotique, il a été démontré que pendant la période prémenstruelle, l'audition associée à l'hémisphère droit du cerveau s'améliore, mais pas celle de l'hémisphère gauche. » C'est une recherche fascinante qui explique peut-être pourquoi les femmes peuvent se sentir sensibles avant leurs règles, étant donné que l'hémisphère droit est associé à certaines des parties les plus « critiques » [ou négatives] de leur psychisme. Cependant, pendant l'ovulation, c'est exactement le contraire qui se produit, et c'est à ce moment-là que les femmes se sentent au meilleur de leur forme. Ce qui peut expliquer pourquoi écouter de la musique peut être plus agréable pendant l'ovulation.

« C'est un sujet de niche, mais il y a gros un manque de recherche sur la santé menstruelle et la façon dont nous changeons au cours de nos cycles. Il faut s’y intéresser davantage » – Nicole Telfer, chercheuse

Comme pour toute chose dans cette vie, il y a probablement des raisons fonctionnelles et évolutives qui expliquent pourquoi la musique peut sonner mieux pendant l'ovulation. Le Dr Northrup est d'accord : « Je dirais que c'est la nature qui dit : "Oui, tout est beau, alors nous en voulons plus, il nous en faut plus’’, parce que nous devons perpétuer l'espèce et avons besoin de systèmes qui prennent le pas sur notre intellect. Nous n'avons pas besoin d'être entièrement gouvernés par notre biologie, mais nous devons comprendre à quel point elle est puissante. C'est une façon de co-créer avec le monde naturel à travers les rythmes de notre corps. » En d'autres termes, quand j’ovule et que j'ai l'impression que ma poitrine va exploser en écoutant le remix version 80’s d’« Into You » d'Ariana Grande, c'est la façon que l'univers a de me dire que si je fais des bébés, ils aimeront eux aussi ce remix. Très bien.

Nicole Telfer, chercheuse scientifique pour l'application de suivi des règles Clue, reconnaît que les fluctuations hormonales pendant l'ovulation peuvent nous amener à apprécier davantage la musique, mais que de plus amples recherches sont nécessaires avant de pouvoir l’affirmer. « L'ovulation est déclenchée par différents changements hormonaux, ce qui peut avoir des tonnes d'effets sur nous, dit-elle. Les émotions fluctuent tout au long du cycle. Des études ont montré que pendant l'ovulation, certaines femmes ont un plus grand désir sexuel et des fantasmes plus excitants. Mais chez d’autres femmes, ce pic de libido se produit plutôt pendant les règles, par exemple, donc c'est vraiment différent pour tout le monde. »

Elle cite également une étude de 2014 intitulée « Do Women Prefer More Complex Music around Ovulation » (« Les femmes préfèrent-elles une musique plus complexe pendant l'ovulation ? »), qui présente l’hypothèse selon laquelle les femmes pourraient être attirées par des sons plus complexes lorsqu'elles sont fertiles parce que la « complexité » est une caractéristique qu'elles recherchent chez un « compagnon », comme le chant des oiseaux durant la saison de reproduction. Les chercheurs ont toutefois conclu qu'il n'y avait en fait aucune corrélation entre l'ovulation et la complexité des sons. Cela dit, ce n'est pas parce que les femmes ayant participé à cette petite étude n'étaient pas attirées par la musique complexe que la musique en général ne semble pas subjectivement meilleure pendant cette période, car ce sont deux choses différentes. « C'est un sujet de niche, ajoute Telfer en riant, mais il y a gros un manque de recherche sur la santé menstruelle et la façon dont nous changeons au cours de nos cycles. Il faut s’y intéresser davantage. »

Donc, à la question de savoir pourquoi un album en particulier m’évoque tant d'émotions pendant une semaine, alors qu’il me laisse de marbre la semaine suivante (j'ovule en ce moment, au cas où vous voudriez le savoir), la réponse est multiple et nous n’avons aucune certitude car, comme pour tout ce qui touche aux règles, il existe peu d’études. Mais ce que j’en déduis, c’est que je fais partie des chanceuses qui se laissent emporter par leurs fluctuations hormonales, et cela inclut le sentiment général de positivité que j’éprouve face à tout ce qui m’entoure quand j’ovule. Alors au diable la drogue et l’alcool, synchronisez vos sorties avec votre période d'ovulation.

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<![CDATA[Où en est la musique engagée en 2019 ?]]>https://www.vice.com/fr/article/a35kjg/ou-en-est-la-musique-engagee-en-2019Tue, 17 Sep 2019 07:00:10 GMTLes relations entre pop music et politique ont toujours été conflictuelles. Dans les années 60, le philosophe allemand Theodor Adorno (toujours lui) déclarait déjà, à propos de la folk anti-guerre de Joan Baez : « Quand quelqu’un se met en scène et chante des chansons larmoyantes sur le fait que la guerre du Vietnam soit insupportable, je pense que c’est la chanson en elle-même qui est insupportable. Car en se servant de l’horreur pour la rendre consommable, cela produit l’effet inverse, et finit par faire de la guerre un bien de consommation comme un autre. »

Et si on peut dire la même chose d’à peu près toutes les formes d’art, et que le point de vue d’Adorno, marxiste et issu de l’école de Francfort, peut aujourd’hui être considéré comme daté (il a d’ailleurs été nuancé, si ce n’est contesté, par de nombreux universitaires), le cas de la pop music est particulier. Ce dont l’Allemand parle, c’est une tradition de la protest song à l’américaine, qui a quasiment constitué un genre en soi depuis le XIXe siècle et qui a connu un pic des années 40 aux années 60, de Woody Guthrie à Bob Dylan. Un genre traversé par des contradictions, très attaché à des valeurs universalistes « de gauche » et aux codes formels précis (guitare en bois, trémolo dans la voix, paroles et cœur qui saignent), dont on peut reconnaitre aujourd’hui une certaine forme de naïveté dans la forme – désolé pour les fans de Bob Dylan. Mais qu'en est-il aujourd'hui ?

Accompagner les évènements

Musicalement, si les États-Unis ont tout de même été plutôt bien servis, en France, cette forme de protest song a été incarnée par une chanson française plus ouvertement politique qu’à l’accoutumée, à la manière de Léo Ferré et Jean Ferrat, ou plus tard des Béruriers Noirs ou de Noir Désir pour les cas les plus connus – des couleurs musicales diverses qui partagent néanmoins toutes ce trope du cœur vaillant et du regard porté vers l’horizon. Toujours dans le mainstream (l’underground français est un cas particulier, trop vaste pour être traité ici), les souvenirs récents sont assez douloureux si l’on reste sur un plan purement musical : au hasard, on pense surtout à des trucs comme Tryo, Benjamin Biolay qui reprend « le Chant des Partisans » (l’hymne de la Résistance pendant l’occupation, rien que ça) pour s’opposer à la montée du FN, ou encore Yannick Noah avec « Ma Colère » en 2014 – toujours contre le FN, ce qui nous fait penser qu’elles sont peut-être là, les heures les plus sombres de notre histoire. On pourrait croire, un peu de manière simpliste, que cette tradition a plus ou moins cessé à mesure que la qualité s’est dégradée, ou que les auditeurs, en plus d’en avoir marre d’écouter de la musique de merde, en ont eu simplement assez qu’on leur dise quoi faire, pour qui voter, quels vêtements porter, et n’oubliez pas de manger 5 fruits et légumes et de vous brosser les dents 3 fois par jour surtout.

Mais lorsqu’on observe la musique à tendance politique, sociale, contestataire ou humanitaire (appelez-la comme vous voulez) des dernières années, on se rend compte que celle qui se présente comme ouvertement « à message », si elle s’est plutôt raréfiée, est toujours présente. Seulement, elle accompagne exclusivement les évènements et les soubresauts politiques majeurs, dont elle entend se faire le porte-voix et/ou la contre-proposition. En somme, elle a cessé d’être une forme en soi, et agit toujours de circonstance. Que ce soit avec Bush et la guerre en Irak (NOFX), l’élection de Trump (avec YG et Nipsey Hussle), la montée régulière du Front National en France, le grime et Jeremy Corbyn en Angleterre, la musique rebondit sur l’actualité. Surtout, ce sont souvent des morceaux qui ont un caractère éphémère, au potentiel « chaud » mais à la durée de vie limitée. Prenons l’exemple de « When The President Talks To God » de Conor Oberst en 2005, contre l’administration Bush. À peine enregistrée et sortie, la chanson avait déjà un air fatigué, et son auteur marre de la jouer.

La disparition du rap conscient ?

Comme si la forme était déjà usée, peu d’artistes s’emparent également aujourd’hui du rap conscient. Il n’y a qu’à observer les charts américains pour se rendre compte qu’il n’y a guère que Kendrick Lamar, exception éclatante mais qui confirme la règle, qui trône sur le reste du monde comme un roi sans royaume. Parfois peut-être avec un poil trop d’emphase, mais passons.

S’il y en a encore qui s’y frottent, c’est quasiment toujours de manière biaisée. JPEG Mafia, par exemple, va sortir les morceaux « Libtard Anthem » (du surnom donné par les Conservateurs aux Démocrates aux États-Unis), ou « I Cannot Fucking Wait Until Morrissey Dies » - l’ironie est toujours de mise. On va plus s’extasier sur la folie du verbe de Young Thug, sa manière de placer des « carottes » dans ses morceaux, ou en France sur des lignes comme « Midi, départ, Neymar, Nasser, Qatar, voiture très rare » d’Heuss l’Enfoiré, que leur demander, au hasard, s’ils n’oublient pas d’où ils viennent.

À New-York, autrefois véritable carte postale du rap conscient (alors qu’il y a toujours eu du rap « idiot » là-bas aussi – prenez Slick Rick, ou Kool Keith, d’ailleurs si quelqu’un pouvait nous dire ce qu’il raconte, il n’est jamais trop tard), le boom bap semble, en apparence, avoir perdu de sa superbe, dont on pourrait croire qu’il a été balayé par la trap toute-puissante, et les couplets absurdes en triplet flow de Migos, au hasard. Pourtant, certains jeunes pousses continuent d’user du verbe et des instrus, avec une forte influence late 90’s, Company Flow et MF Doom en tête. Les Medhane, Mike et autres Caleb Giles sont tous chapeautés plus ou moins directement par Earl Sweatshirt, transfuge de feu Odd Future qui utilise les codes boom bap d’antan pour les détourner, dans un rap enfumé, tortueux, dissonant et obliquement politique – sur disque, il cite désormais régulièrement son père poète et activiste sud-africain Keorapetse Kgositsile, décédé au début de l’année 2018. Et comme ses (très) jeunes disciples, il faut souvent débroussailler et tailler dans les saillies absconses pour y dénicher un quelconque message.

Deux voies possibles

Autant de signes qui montrent que l’engagement ne passe souvent plus par la musique en elle-même, mais par sa manière d’exister - personne ne supporte plus le prêche, sauf peut-être les fans de Kanye West. Par exemple le grime, comme le disait Jason Williamson, le chanteur-cracheur de Sleaford Mods, peut être considéré comme politique, non pas dans ce qu’il raconte, mais dans l’énergie qu’il met à la raconter, et qui témoigne d’une nécessité bien plus urgente que tout ce que les gentils Adele ou Sam Smith peuvent chanter.

« Personnellement, je trouve l’idée que des gens n’acceptent de donner de l’argent qu’en échange de divertissement vraiment révoltante. »

Le duo anglais est, avec Fat White Family, l’un des rares aujourd’hui en Angleterre à porter une parole qui n’ait pas l’air dictée par des impératifs commerciaux ou composée par une armée de ghostwriters sans visage – même si pour ça, ils parlent essentiellement de clubs qui sentent la pisse, de kebabs froids et de conquêtes qui ressemblent vaguement à Primo Levi dans leurs paroles.

Deux voies s’ouvrent alors : celle de la musique politique en elle-même - et elle le sera toujours, d’une manière ou d’une autre - sur ce qu’elle dit de ceux qui la fabriquent, qui la produisent, qui la financent. Il y aura toujours plus de politique dans les morceaux de The Rhythm Method, ce duo du sud de Londres qui nous raconte leur vie de garçons-coiffeurs, ou les morceaux-dèche de Slowthai, que dans les campagnes de Make Poverty History. Et ce n’est pas la mort de la musique engagée qu’on y voit alors, mais plutôt celle de la musique-charité – ce qui est peut-être une bonne nouvelle.

L’autre réside sans doute dans les lieux de diffusion, et les manières de faire vivre la musique. La musique électronique a longtemps été un terrain d’expérimentation essentiel dans ce domaine : les caves, clubs, free parties, warehouses et autres friches ont longtemps déterminé de l’intention et de la couleur de ce qu’ils allaient proposer – même si ces dernières sont devenues ces dernières années un argument de vente « alternatif » comme un autre. Et ce glissement, réel ou supposé, du rôle politique du DJ, a accompagné le mercantilisme grandissant des espaces de club music, autrefois réservés aux marges. Même si certains tentent encore d’y insuffler un espace politique. Lorsqu’on interrogeait l’année dernière DJ Sprinkles sur les collectes de fonds organisées en faveur des réfugiés lors de soirées, elle nous disait :

« Les collectes de fonds sont-elles vraiment les moteurs d’action politique que les participants souhaiteraient qu’elles soient ? C’est quoi, sérieusement, l’engagement politique du clubber ? L’attachement à une vague idée qu’un réfugié sera aidé ? Mais comment sera-t-il aidé ? Par qui ? Et quels réfugiés seront aidés ? Qui de cette soirée va vraiment faire un suivi, regarder comment l’argent est dépensé ? Les collectes peuvent être nécessaires, mais ne confondons pas ça avec un acte politique ou de l’organisation collective. Personnellement, je trouve l’idée que des gens n’acceptent de donner de l’argent qu’en échange de divertissement vraiment révoltante. »

« L’idée que le clubbing en soi puisse être une façon de s’organiser politiquement est débile. »

Plus loin, elle se montre encore plus intransigeante sur l’idée du club (et de la musique en général) comme vecteur d’émancipation :

« Tu sais, aujourd’hui j’ai déjeuné au restaurant et la musique en background était un morceau de dub techno de merde où un mec criait avec un faux accent jamaïcain : « Music has the power to change the world ! Music changes minds ! We bring power to the people! ». Et pendant les quatre minutes suivantes, on entendait ce concept reformulé de différentes façons. Mais est-ce qu’à un seul moment il a dit une seule chose qui soit réellement d’ordre politique ? Ne serait-ce qu’un truc qui fasse référence à un agenda politique ? Absolument pas. Et est-ce surprenant qu’un morceau qui décrit la musique comme vecteur politique ne dise en fait absolument rien qu’on pourrait identifier comme de la politique ? Absolument pas, n’est-ce pas ? Voilà juste une énième déclaration de foi masturbatoire sur le potentiel de la musique. Le genre de morceau sur lequel les blancs hétéros apolitiques dansent comme des fous en se sentant émancipés. L’idée que le clubbing en soi puisse être une façon de s’organiser politiquement est débile. »

L’écologie à la rescousse ?

Il n’empêche, ceux qui se désolent aujourd’hui que la musique populaire ait laissé tomber toute forme d’engagement social et politique sont souvent des rockeurs nostalgiques – et qui plus est un peu révisionnistes, mais remarquez ça va souvent ensemble. À l’image de Ty Segall, sympathique petit rockeur passéiste obsédé par une certaine idée de pureté du genre, se désolait dans une interview en 2013 pour le site The Drone de la disparition d’une époque où les gens se réunissaient pour parler « de choses importantes » et pour essayer de « changer le monde » – une époque qu’il est évidemment trop jeune pour avoir connue. Dans « Le Monde Diplomatique », la journaliste Evelyne Pieiller s’interrogeait très sérieusement sur la légitimation culturelle et la dépolitisation du rap et de la club music, en occultant leur histoire, et termine par une phrase qui se veut prophétique mais qui est surtout un peu à côté de la plaque : « On ne peut qu’espérer que, péniblement mais flatteusement repoussé dans les marges, le rock pourra discrètement jouer son rôle de perturbateur de la résignation. »

Comme nous le disait la philosophe et musicienne française Agnès Gayraud, que Pieiller cite d’ailleurs dans l’article (mais mal), la pop a depuis toujours été travaillée par ses contradictions, son statut bâtard d’art et d’industrie, de divertissement et de quelque chose d’un peu plus noble. C’est, en outre, pour ces raisons que son engagement politique sera toujours suspect – on en revient toujours et encore à Adorno.

S’il y a une thématique qui semble aujourd’hui faire consensus, elle concerne le changement climatique – même si les choses mettent un peu de temps au démarrage. Mais y a–t-il une bonne manière de s’emparer du sujet sans tomber dans le prêche, la démagogie ou le paternalisme ? Qui sommes-nous pour juger de l’opportunisme de The 1975 de faire apparaitre Greta Thunberg sur leur dernier album, rire au nez de Grimes dont le prochain album sera vraisemblablement « un concept album autour de la déesse anthropomorphique du changement climatique », ou des éternelles têtes de turc Bono et Chris Martin, dont on ne se lassera jamais de se foutre de la gueule, juste parce que c’est marrant. Et dans ce marasme incessant, d’où surnagent de temps en temps quelques albums de fin du monde qui disent quelque chose sur l’époque, cette question du bien-fondé de l’engagement en musique semble éternellement insoluble. Une seule certitude demeure : personne n’a envie d’écouter Sean Paul et Paul McCartney nous dire que la planète est en train de crever.

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<![CDATA[Tout ce qu'il s'est passé dans le grand cirque du rap en juin 2019]]>https://www.vice.com/fr/article/xwnby3/tout-ce-quil-sest-passe-dans-le-grand-cirque-du-rap-en-juin-2019Thu, 18 Jul 2019 07:38:40 GMT01/06

La malédiction Drake se poursuit : après avoir publié une photo avec le chanteur canadien en mars, légendée « bout to break the curse, hashtag #June1st », le boxeur poids lourd Anthony Joshua, 22 victoires en 22 combats, dont 21 par K.O, est vaincu par un quasi-inconnu, Andy Ruiz Jr -10 centimètres et 10 kilos de moins.

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Si vous vous demandez ce que fait Fababy ces temps-ci, il est devenu CM pour Ninho.

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Jorrdee publie le 23e projet solo de son étrange discographie, ça s’appelle Vu et c’est composé en partie d’inédits et en partie de titres déjà sortis.

02/06

À l’approche de la sortie de son nouvel album, Nekfeu continue les démonstrations techniques.

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Et au cas où des naïfs se poseraient la question : oui, les montages tirés de ce compte serviront de ponctuation ce mois-ci.

Jay-Z devient le « 1er rappeur milliardaire », cinq ans après que Dr Dre soit devenu le « 1er rappeur milliardaire », bref tous ces enculés sont pétés de thunes.

03/06

Les-médias-généralistes-parlent-de-ce-qu’ils-ne-comprennent-pas-et-c’est-rigolo featuring Le Monde. D’autant qu’il aurait suffit de ressortir « je roule en 4X4, rien à foutre de la pollution » ou « le réchauffement climatique c'est dû à la chatte à ta mère » pour être dans le thème.

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04/06

Un peu de douceur dans ce monde de brutes : Guizmo reprend un fan par un « vive Nekfeu » et explique que la rancœur et la médisance lui font plus de mal qu’autre chose.

L’été approche mais il est encore grand temps de se faire votre ménage de printemps :

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05/06

PNL publie enfin « Mowgli 2 », le truc cool c’est qu’à l’écoute du morceau on se demande si le texte est récent ou s’il a été écrit directement après le premier « Mowgli » -peut-être même qu’il a été commencé à l’époque et terminé récemment. L’autre truc cool, c’est que PNL s’inspire désormais directement de Tonton Marcel pour la mise en scène de ses lives :

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L’air des Choristes repris par Vegedream et Ninho sur « Elle est bonne sa mère », même pas besoin de chercher une vanne.

Dehmo balance « Une histoire de queue », qui n’est pas une parodie porno d’un épisode de H.

Des nouvelles dans l’affaire du meurtre de Tupac, qui ne serait en fait pas mort et aurait juste enfilé une cagoule avant de s’exiler à Sevran.

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Lady Leshurr nous gratifie d’un nouveau clip et ça parle de Pikachu à la fin, ramenez vos gosses.

06/06

Dans la longue série « Jay-Z nous prouve que vieillir ça craint », aujourd’hui il investit dans une compagnie de cookies vegans.

DJ Khaled ne digère toujours pas d’être numéro 2 derrière l’album de Tyler The Creator et perd d’un coup 10 points de sympathie durement accumulés au fil des années : il explique qu’il fait de la « great music » et pas du« mysterious shit » que personne n’écoute en club ou en voiture. On n’avait pas vu un tel niveau de seum depuis la Belgique après la Coupe du monde.

Le rappeur de Baltimore Chad Focus est arrêté pour fraude et usurpation d’identité. L’histoire est assez spectaculaire, puisque les 4 millions de dollars que lui réclament les banques et les compagnies de crédit ont servi à s’acheter des faux streams, des likes et des followers, mais aussi des places pour ses propres concerts et des campagnes promo comprenant des panneaux publicitaires sur Times Square.

Après « je feat avec Rohff » et « je commente tous les posts de Booba », Karim Benzema reste pour la 9e année consécutive l’obsession numéro 1 du rap français.

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Janvier 2018 : Un projet de Vald leake sur les réseaux. Les internautes le nomment NQNT3. Février 2018 : Vald avoue être derrière ce leak au cours d’une interview avec Booska-P. Le projet, pas tout à fait officiel, n’est pas disponible en streaming. Septembre 2018 : Vald publie finalement NQNT33, contenant entre autres 8 titres présents sur NQNT3, mixés et masterisés. Mai 2019 : NQNT3, le projet non-mixé, apparaît sur les plateformes de streaming, uploadé par un fan. 6 Juin 2019, 10h30 : Capitol relaie l’info alors que le projet a été supprimé des plateformes de streaming entre-temps. 6 juin 2019, 13h48 : Vald insulte Capitol.

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Pendant la séance du film de Nekfeu, un petit génie découvre qu’on peut shazam des titres pas encore sortis et dévoile donc la tracklist de l’album quelques heures avant sa sortie officielle. Niveau leaks, on a déjà connu des délais bien plus intéressants, mais on salue l’inventivité de la technique.

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Nouveau freestyle de Leto dans une chambre très mal rangée, ça pour trapper y’a du monde mais pour faire le ménage y’a plus personne.

07/06

Le crew Compton’s Most Wanted revient et c’est un sans faute sauf le refrain de Tre Legend qui n’avait rien à foutre là.

Vegedream, l’auteur du fameux « Ramenez la coupe à la maison », ne chantera pas pour les Bleues, arrêtez de forcer. Dans cette interview on apprend aussi que Végé est plus ou moins pris pour un jukebox par toutes les fédérations sportives françaises depuis l’été dernier puisqu’il a été sollicité pour le rugby, le tennis et même le badminton. On pense ce qu’on veut de son travail mais personne ne mérite ça. Le badminton putain.

BIG K.R.I.T. annonce son album à venir avec « K.R.I.T. HERE », un clip plein de bonne humeur avec une interlude où les rappeurs pas encore signés sont représentés comme des esclaves vendus au plus offrant. C’est finement observé.

« J’ai raison seul, donc j’ai tort ». Tradition mensuelle : nouveau titre de LTA, ça s’appelle « Mirages », c’est un peu moins haineux que d’habitude et il y a des passages percutants sur lesquels tout le monde se serait extasié s’ils avaient été écrits par un artiste connu avec l’étiquette rappeur-poète.

Roméo Elvis est fatigué des vilains méchants de Twitter et décide de quitter le réseau social, laissant son management gérer à sa place. Il est plutôt honnête en estimant avoir « trop mal géré » son image, mieux vaut s’en rendre compte tard que jamais.

Damso annonce qu’il sortira bien sa mixtape QALF en 2019, il ne vous reste plus qu’à sortir vos compas et vos calendriers lunaires pour déterminer la date exacte.

Ca fait des années que Kalash Criminel et Siboy expliquent qu’ils ne sont pas en clash, et on en a désormais la preuve formelle.

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Beaucoup de sorties : Lala &ce, Nekfeu, Guizmo, Jarod, Tito Prince, et malheureusement pas le tant attendu Joe Lucazz x Eloquence, qui prend quelques jours de retard et n'apparaît sur les plateformes que trois jours plus tard. Parce que même sur internet, Joe arrive à être en retard.

Les clips du jour :

- Lala &ce publie le clip de « Coulée » et on apprend en parallèle qu’elle a quitté le 667, bien qu’aucune raison officielle ne soit avancée - on peut au moins se dire que c’est bien de voir des artistes se séparer sans étincelles publiques.

- On n’a pas trop de nouvelles du nouvel album de Demon One, mais pour patienter on a droit à un bon petit feat avec Sadek et Obeydie.

- Bakhaw est libéré et repart avec un clip en feat avec Fianso.

- Bilel balance « C’est la vie c’est comme ça » et parle de ses cicatrices intérieures comme son passage à Fleury quand il avait 20 ans, la disparition de proches ou encore la trahison d’ex-amis, le tout est donc assez emo.

- Après Jean Reno le mois dernier, Hayce Lemsi envoie « Gennaro ». C’est presque la même chose phonétiquement mais c’est pas le même morceau.

- Esco clippe « Crapuleux » le cul posé sur le toit d’une voiture de police et nous prouve que le rap au Havre c’est pas forcément dans l’esprit Din Records.

08/06

On a enfin compris l’utilité de cet étrange packaging :

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Tyler s’est calmé avec le temps mais ça reste un petit farceur, il répond donc à sa façon au mépris de DJ Khaled. Deux fois.

Alors tout ou presque a été supprimé, mais sur twitter, des groupies de Nekfeu ont vaillamment affronté des groupies de Jul, chaque camp voulant prouver à l’autre la supériorité indiscutable de son artiste. La particularité étant qu’à la place des arguments elles se balançaient des photos de leur cul. On peut se moquer mais on peut surtout se demander pourquoi personne n’y a pensé plus tôt.

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09/06

Scarface, légende du rap sudiste, décide de se présenter pour intégrer conseil municipal de Houston, expliquant qu’il veut désormais « aider à trouver des solutions ».

Geto Boys toujours, mais beaucoup plus triste : Bushwick Bill finit par succomber à son cancer du pancréas. Au moins il a pas vécu assez longtemps pour voir le ratage stratosphérique du remake de Chucky. On se rappellera de son auto-portrait issu d’un docu qu’on aimerait voir un jour « au fond je suis quelqu’un d’un peu niais, je pense simplement que vivre, aimer et rire, c’est tout ce qui compte ». Repose en paix Little Billy.

Et sinon ça c’est une interview de MC Serch qui raconte une anecdote classique impliquant Buswick Bill qui explose la gueule de son frère avec une brique, des groupies décérébrées, un chauffeur de limousine armé et la police. Du grand art.

« Ça fait trois semaines que vous êtes sur Fruity Loops, vous nous faites les Timbaland, bande d’enculés » : visiblement PLK en a marre de raquer pour des typebeats.

On parle souvent de 50 Cent pour ses beefs et ses trolls de haute qualité, mais cette fois-ci on a droit à un petit freestyle radio. C’est court mais ça fait toujours plaisir.

10/06

« Rugby: le chanteur Big Flo chambre La Rochelle, les supporters rochelais en colère ». Parfois, un titre se suffit à lui-même.

On peut reprocher beaucoup de choses à Angèle, à commencer par son existence, mais il lui arrive d’être très classe : là par exemple elle fait les chœurs sur un morceau de Veence Hanao, rappeur inconnu du grand public qui lui avait filé un coup de main à ses débuts. Veence de son côté a été classe aussi puisqu’au lieu de balancer un énorme « FEAT ANGELE » dans le titre façon pub mensongère, il a simplement mentionné sa présence dans les crédits.

Suite à son fabuleux « c’est qui IAM ? » et quelques bavures en interview, la légende raconte que Def Jam France aurait limité les entrevues filmées de Koba « parce qu’il dit un peu trop de bêtises ». C’est donc le cœur léger qu’ils ont dû valider ce format de GQ qui consiste simplement à lui faire commenter une playlist. Et bah même là il a réussi à poursuivre le running gag avec une réaction un peu trop spontanée sur son rejet de Chilla et surtout un « on dirait qu’ils sont frères » pour PNL qui engendrera pléthores de memes sur les réseaux. On rigole mais le côté sans-filtre du mec est probablement ce qui est arrivé de mieux à l’exercice de la promo ces dernières années, bref Koba est la vie, Koba est l’amour, Koba est l’avenir, vive Koba.

La banlieue influence Paris, Paris influence le monde : inspiré par Booba et Kaaris, Justin Bieber défie Tom Cruise pour un combat dans l’octogone et Connor McGregor se propose d’organiser le tout. Américains copieurs, américains voleurs. Et en plus ça permettra à certains de découvrir le mot « sprout », un des plus beaux bijoux de la langue anglaise.

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Khaled a le seum, le retour : le bonhomme envisage de poursuivre Billboard car il se sent escroqué par leur système de classement. On tombe à présent dans le niveau -4 de la sympathie et le pire c’est qu’il obtient gain de cause, Billboard recule, modifie sa façon de comptabiliser les ventes par rapport au merchandising inclus ou non, et Khaled est enfin numéro 1. Victoire même s’il illustre sans le vouloir une vanne de Tyler qui date quand même de 2013. Bref c’est un peu le gros relou qui a tellement fait chier la prof pour un demi-point qu’elle finit par céder. D’ailleurs madame Guillot, si vous lisez ça, je suis désolé.

Habile.

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Connexion belgo-suisse entre Di-Meh et le duo Caba-Jeanjass, dans les commentaires Youtube y’a un débat pour savoir si Caballero a maigri et y’a aussi un mec qui dit que Di-Meh ressemble à Maes.

11/06

La promo de Thundercat continue de repousser les limites de l’idiotie et c’est pour ça qu’on l’aime.

Mozo du Zoo, un petit gars de Grigny, balance un nouvel épisode de sa série M.D.Z

Que ceux qui pensaient qu’on avait touché le fond le mois dernier avec le diabolo-rap se rassurent : on peut encore creuser.

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Les années passent et PNL continue d’intriguer ses auditeurs.

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Kevin Durant se blesse sévèrement durant (pas de jeu de mot) un match, et Drake, bien que supportant l’équipe adverse, est tristounet. Cela entraîne un débat entre ceux qui trouvent qu’il surjoue la tristesse alors qu’il est bien content et ceux qui rappellent qu’au-delà du sport ça reste son pote. Tout ça nous rappelle juste une chose essentielle : qu’il soit sincère ou hypocrite, Drake aura toujours l’air faux.

Les-médias-généralistes-parlent-de-ce-qu’ils-ne-comprennent-pas-et-c’est-rigolo, featuring France Inter.

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12/06

Sortie d’ Apaches , le nouvel album de Sameer Ahmad. Peu de couverture médiatique mais internet livre quand même quelques bonnes petites chroniques sur le sujet.

21 Savage nous apprend un truc essentiel : avant de tailler un rappeur sur instagram, vérifiez que votre bio est inattaquable.

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L’album Deux Frères est dispo en chopped and screwed, on remercie A13, l’un des rares screwers français - sur certains morceaux ça peut sembler facile parce que c’est déjà assez planant, mais sur « Menace » c’est assez spectaculaire, et surtout ça permet enfin de reprendre le refrain de « Au DD » sans bégayer.

Vous vous souvenez de l’opération Uber x PNL sur l’Île-de-France ? Bon ben Jul a fait mieux. Toujours plus loin, plus fort, plus vite, jusqu'au bout de l'extrême limite.

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Quelques clips :

- Kaaris est devenu bien meilleur en featuring que sur ses propres albums, il le prouve encore une fois avec un gros couplet offert à Abou Debeing sur « Respectez ».

- Scylla balance « NVM », et malheureusement ça ne veut pas dire niquez vos mères.

- Hös Copperfield aura beaucoup de mal à échapper au sobriquet « le mec qui rappe comme Ninho » puisqu’en plus d’avoir un nom compliqué il a un peu les mêmes caractéristiques et pour couronner le tout il est signé sur le label du rappeur.

« Miley Cyrus a changé d’avis, elle ne pense plus que le rap est sexiste ». Parfois, un titre se suffit à lui-même.

13/06

Le feat Nekfeu-Damso est chiant comme la mort mais au moins il provoque une réaction marrante de la part de Booba, qui visiblement se fait toujours autant chier à Miami :

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Offset estime que les rappeurs US devraient remercier Migos parce que selon lui tout le monde pompe leur style depuis des années. Pour le bien de tous, faut jamais que ce mec s’intéresse de trop près à la trap française.

Fifty anime une soirée dans un strip-club, des liasses sont distribuées aux invités pour qu’ils puissent les balancer sur les danseuses comme le veut la tradition, et là, c’est le drame. 50 Cent accuse Bow Wow d’avoir pris des liasses pour lui et de s’être barré avec comme un petit sacripant, ce dernier explique tranquillement que non et ponctue d’un petit « on a eu du succès avant toi, de l’argent avant toi, des salopes avant toi », ce à quoi l’autre répond un astucieux « quand tu dis salope tu parles de Ciara ? ». Une affaire rondement menée.

« Ce que l'on appelle le hasard n'est souvent qu'un signe du destin », Samuel Ferdinand-Lop - Les Nouvelles pensées et maximes, 1970

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Variety révèle que l’album de DJ Khaled lui a coûté 5 millions de dollars. On comprend un peu mieux son acharnement niveau charts et on ne se laissera donc pas aller à des blagues grossophobes.

Common donne une suite à « I used to love H.E.R » et « The Next Chapter - Still Love H.E.R » sur sa relation d’amuuuuur avec le hip-hop et le dernier couplet prouve qu’on a affaire au plus ouvert des puristes. Prenez exemple sur lui les mormons du rap.

Jul débarque en Twingo et claquettes-chaussettes au Vélodrome, on vit vraiment une époque formidable. On apprend aussi que son public va littéralement de 5 à 77 ans, donc plus fort que cette petite merde de Tintin comme la comparaison de leurs mèches nous l’indiquait depuis le début. Par contre c’est pas La Provence mais Le Parisien qui a eu l’exclusivité sur l’événement, et ça c’est un peu la honte.

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« J'ai plus de cagoules que d'amis » : Alleluia, on retrouve Siboy dans La Fièvre , film conceptuel de Jok’Air qui met bout à bout des clips, des interviews, des extraits documentaires, le tout présenté par Seb la Frite depuis sa chambre.Le rappeur (ou l’une des 15 personnalités qui se cachent sous sa cagoule) est aussi en feat avec Cheu-B, c’est vraiment pas souvent donc faites un vœu. On salue la présence des danseuses classiques cagoulées et kalashées ; pour citer le gardien de nuit qui découvre Catwoman dans Batman 2, « je sais pas s’il faut ouvrir le feu ou s’il faut tomber amoureux ».

Grosse performance de Black M dans la course au titre le plus dégueulasse de l’année avec « Mon beau-frère », extrait de son prochain album.

14/06

L’humour anglais c’est quelque chose quand même.

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Plein de clips :

- Le retour de Gradur est sans fioritures, ça parle de niquer des mères en hurlant et le mot voyou est répété plus de cinquante fois, bref c’est tout ce qu’on attendait.

- Jul publie le clip de « JCVD », l’un des morceaux les plus réussis de son nouvel album. C’est l’occasion de vous remettre le lien du JCVD de Dixon et Hits Alive, comme ça, pour le plaisir. Dixon, si un jour tu veux balancer des inédits, hésite pas.

- On reste à Marseille avec Dadinho, qu’on a plutôt tendance à voir dans des ambiances très street et très sombres dans ses clips, et qui passe cette fois en mode piscine, champagne et Bengous en guest - après le son est toujours dans la thématique « on vend de la drogue en restant dans le block », pas d’inquiétudes.

- Trae Tha Truth rend un bel hommage à Nipsey Hussle.

- Le toulousain Babarr et sa voix éraillée, dont on n’avait pas de nouvelles depuis bientôt un an, balance « Funérailles », un titre produit par le bon BBP.

Le rappeur anglais YM se déguise en loup-garou mais aussi en un genre de père Fouras dans son dernier clip, on sait pas trop pourquoi mais ça fait toujours plaisir.

Andre 3000 n’a toujours pas sorti son solo mais il joue de la flûte dans des aéroports et ça personne pourra lui enlever.

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18 sorties, il faudrait être fou ou mieux payé pour tout écouter d’autant qu’on passe de Veerus à Marwa Loud sans transition. Pensez quand même à jeter une oreille à Genesis de Beeby, déjà parce qu’il n’y a que 10 titres dont 3 interludes et ensuite parce que ça se termine sur un titre intitulé « Le Voyage Astral » sur lequel vous auriez tous théorisé s’il avait été écrit par Damso.

Fonctionne aussi pour ta meuf :

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Mais pas seulement :

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15/06

Heuss et Sofiane sont sélectionnés pour la chanson de l’année sur TF1 (c’est évidemment pas les seuls mais on n’a ni le temps ni les gants de protection nécessaires pour parler de tous les autres) pour « Khapta », alors certes ils n’ont pas gagné mais c’est l’occasion de voir que même avec une jambe immobilisée Heuss peut ambiancer les arènes de Nîmes.

M’Bappé fan de Leo Roi : les jaloux diront photoshop, les vrais diront Autotune Gang.

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Dosseh décide de balancer le clip de « Putain d’Epoque », censuré il y a quelques années pour une question de droits assez spécieuse. A la question d’un des auteurs de cet article « mais le mec qui vous avait attaqué a lâché l’affaire ? » il répondra simplement « non, je peux toujours pas le mettre sur youtube mais c’est pour mes fans, je m’en bats les couilles »

Après avoir été récompensée d’un doctorat honorifique pour l’ensemble de son œuvre, Missy Elliott devient la 1ère rappeuse à entrer au panthéon des auteurs.

16/06

Shay vous souhaite de bonnes vacances :

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Jay-Z ne fait pas non plus que de la merde avec son argent : il paie de sa poche un avocat très réputé (il s’appelle Alex Spiro le gars, tu portes pas un nom comme ça sans être un crack au barreau) pour défendre une famille noire victime d’abus policier : le père, la mère et leur fille de 4 ans se sont faits braquer, insulter et menacer par des officiers un peu trop enthousiastes.

Pone, fondateur de la Fonky Family, met en ligne 7 jours, 3 heures, 27 minutes et 44 secondes de musique, comprenant donc la majorité des productions réalisées pendant sa carrière - y compris pas mal de choses qui n’ont jamais été commercialisées et donc jamais rendues publiques.

En plus d’être le rappeur préféré de tous les petits de ton quartier, des aliens, et 85% de la ville de Marseille, Jul est désormais aussi celui de la police :

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Alkpote débarque dans l’émission Radio Sexe, libre antenne orientée cul mais sur internet et pas sur Skyrock, donc sans animateurs de 50 ans qui expliquent à des mineures comment réussir leur 1ère fellation. Comme on pouvait s’y attendre, le rappeur avait de belles histoires à raconter, celle sur sa maîtresse de 50 ans nous a émus jusqu’aux larmes.

17/06

En partenariat avec Nova, le crew tentaculaire de la 75 e Session livre un web-documentaire en plusieurs épisodes sur son histoire. Le côté communauté rap limite hippie (enfin ça parle beaucoup de partage et d’échange quoi) change un peu du game habituel. C’est typiquement un truc que Vice aurait pu produire mais y’a plus de sous ma bonne dame.

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Vous ne connaissez peut-être pas Siimba, rappeur indé éthiopien résidant à Brooklyn, mais dans cette interview il met en lumière un procédé assez nouveau : une boîte, Amuse, spécialisée dans le travail avec les artistes indépendants, leur avance désormais de l’argent et les montants sont calculés en fonction des prévisions de leurs revenus streaming. C’est le même système qu’un prêt bancaire mais en très, très flou, à voir si ça se généralise.

Booba publie une citation sur la thématique « réussir sa vie », le plus étrange étant que cette liste semble décrire le contraire de l’image qu’il renvoie depuis vingt ans.

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En cette période de stress pour tous les bacheliers, le dénommé Rien C Bien nous invite à quelques révisions :

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Que ceux qui n’auraient pas bien suivi les leçons se rassurent, le bac n’est pas l’issue finale et il existe toujours des voies de secours :

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18/06

LK de l’Hotel Moscou balance son nouveau projet, Vita Brevis. Le délire est pas forcément facile à capter à la première écoute mais le clip de « Jet Lag » donne une bonne idée de l’univers du rappeur.

On espère que vous n’avez pas trop prévu de bronzer pendant les festivals cet été :

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K-rambar nous fait tout l’alphabet en freestyle, ok c’est pas aussi fort que Mekhlouf qui faisait tous les chiffres de 1 à 100, ni Mom’s qui faisait ça avec les chiffres ET les lettres mais le mec fait ça en plein milieu d’un Planète Rap de Marwa Loud, faut saluer l’audace.

Makala n’a pas seulement fait un bon album, il a aussi fait une auto-promo sans queue ni tête qui trouve son point culminant avec l’émission Radio Suicide Show, qui est moins bien que Radio Sexe mais qui est très bien quand même.

19/06

Des clips :

- Le Vald x Vladimir Cauchemar a droit à son clip, qu’on aime ou non c’est totalement dans l’esprit du morceau, y’a Vald qui danse sur un crâne géant quoi.

- L’efficace Hooss connecte avec le marseillais masqué TK sur le titre « Capuché » et se fait maltraiter par son public dans les commentaires du clip sur la thématique « arrête tes chansons estivales et reviens à ce que tu faisais à tes débuts ».

- Makala a décidé de clipper « Goatier », c’est moins marrant que Radio Suicide Show mais c’est très bien quand même.

- Le feat Naps x Heuss L’enfoiré a droit à son clip, probablement l’une des combinaisons les plus attendues par les fans de Davodka, Hugo TSR et Lacraps : Naps a prêté son perroquet à Heuss qui le prend sur son épaule, sans doute pour symboliser l’esprit hip-hop.

Pas de clip mais déjà un nouvel inédit pour Jul, il s’est déjà écoulé 5 jours depuis la sortie de son dernier album, il commence à se laisser aller.

Vous vous rappelez du styliste qui accusait Aya Nakamura de lui avoir piqué ses idées pour un clip il y a 2 mois ? Nous non plus, mais le gars est déterminé et l’assigne désormais en justice.

Ademo et N.O.S s’en fument un petit au 1 er rang du défilé Off-White et posent avec Virgil Abloh, malheureusement ce n’est pas ce que l’internet français retiendra de cette apparition.

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Pas de nouvel épisode de « Lil pump est un con » ce mois-ci, en revanche il se filme en train de pleurer en écoutant du XXXTentacion puis déclare que XXX est « le 2Pac de notre génération ». Ça fait gueuler certains mais il a bien précisé « de notre génération », soyez pas salauds.

Dans le même registre, le producteur 88-Keys lâche enfin l’inédit avec son pote Mac Miller et il a ramené la chanteuse Sia pour parfaire le tout. C’est mimi comme tout.

20/06

Petite polémique pour Fianso suite à un concert à Ivry : il n’aurait pas vraiment respecté son contrat en restant sur scène « 50 minutes au lieu d’une heure trente », et en jouant « trois fois Mon P’tit Loup » - pourtant, quand Jay-Z et Kanye West refont 12 fois « Niggaz in Paris », tout le monde crie au génie.

Etats-Unis d’Afrique x Freeze Corleone, pas sûr que la connexion entre totalement dans les cadres définis par la convention de Genève.

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La saison de Veust : printemps est dispo, 7 titres dont une majorité de feats (Akhenaton, Barry, Caballero et Jeanjass, Masar) et à un moment ça parle de faire des bastons de regards avec Medusa.

Jul x Casa de Papel, ça rendra pas la série moins nulle mais au moins ça offre un teaser qui a de la gueule.

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Un garde du corps d’Aya Nakamura est arrêté pour escroquerie, jusque là on s’en fout, mais les précisions « l'homme utilisait sa proximité avec la star pour tromper ses victimes » et « sa méthode consistait à séduire plusieurs vendeuses afin qu'elles lui fournissent les informations bancaires de leurs clients » laissent imaginer un génie du mal qui approche des filles en disant « je connais bien Aya », se les tape et ensuite leur demande l’air de rien des numéros de carte. Ca n’a aucun sens mais ça pourrait être le scénario d’une comédie américaine avec Channing Tatum ou Kevin Hart, donc merci la vie.

Nicki Minaj revient sur un riddim dancehall, ou un truc approchant, mais rassurez-vous la thématique habituelle est respectée.

Ateyaba continue de se sortir les doigts et offre l’inédit « MMM », que même son public ne semble pas calculer plus que ça, et là ça devient un peu triste donc voici une bonne nouvelle pour les survivants du fond : ce morceau a été balancé dans nos mails via l’attaché de presse d’une maison de disque, ce qui veut dire que votre chouchou est désormais entre de bonnes mains (ça n’a rien de sexuel), avec une structure sérieuse derrière (toujours rien), etc. Haut les cœurs.

Makala sort le second épisode de Radio Suicide Show où il prendra un malin plaisir à faire faire n’importe quoi à son collègue Di-Meh.

Les-médias-généralistes-parlent-de-ce-qu’ils-ne-comprennent-pas-et-c’est-rigolo featuring Le Parisien.

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Tout le monde se fout évidemment de leur gueule, mais on a affaire à des perfectionnistes, donc ils utilisent comme bouclier des linguistes qui disent en gros « on n’en sait rien ». De son côté Rim’K (qui a participé à la popularisation du terme depuis la fin des années 90) déclarera « c’est vraiment la plus grosse connerie que j’ai jamais entendue ». Et pourtant le mec a déjà dû supporter des sketches de Laurent Gerra.

Migos sort le clip « Stripper Bowl », c’est comme le Super Bowl mais version strip-tease, si vous réfléchissez 2 secondes vous comprendrez que ça ne veut rien dire et OH REGARDEZ UN GROS CUL.

21/06

Harry la Hache (a.k.a Prodige) feat Casey, « c’est pas le genre de rap pour le bar à chicha » est une précision plutôt superflue mais on a droit à des références à Danny Trejo donc foncez.

Dans un genre totalement différent on a aussi droit à un inédit de DTF et une nouvelle utilisation de l’expression « tordre une âme » si chère aux rappeurs de la team QLF.

Kekra sort enfin l’album Vréalité avec une interlude qui fleure bon les riddims jamaïcians, ce qui pourrait amener à se demander si Nicki Minaj et Kekra sont la même personne mais même les esprits les plus tordus ont leurs limites donc cette théorie ne sera pas développée par les internautes qui continuent de le prendre pour Maskey. Rappelons qu’il s’agit du seul rappeur au monde capable de kidnapper un membre du public en live tout en ayant 500g de drogues diverses cachés sous le t-shirt. Quel homme.

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Nekfeu balance Expansion, sorte de complément des Etoiles Vagabondes. En gros ça change le bouzin en double album sauf que les nouveaux titres sont désormais intercalés entre les anciens. C’est une super nouvelle pour les plateformes de streaming et c’est une super excuse pour pas presser de double CD puisqu’alors l’ordre des tracks ne serait plus respecté, même si ça fait un peu mal au cul des fanatiques qui se sont rués sur la version physique. Ienclis being ienclis.

Jul est enfin prêt à conquérir le monde du metal :

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Plein de clips, aussi :

- Kekra clippe » Lights Out » en peignoir dans le désert avec son fameux masque du futur animé par ce mec plutôt costaud en effets spéciaux. Malheureusement le clip est posté sur la chaîne Clique TV et pas sur celle du rappeur, du coup il peinera à réunir 400 000 vues en un mois.

- Furax Barbarossa balance « Mona Lisa », un bien beau clip avec pas mal de taff sur les costumes et le visuel, y’a un discours de l’Abbé Pierre en intro et Furax a un peu le même genre de lentille que Niro dans Père Fouras, bref passez pas à côté, ça vaut le coup.

- Alkpote et Luv Resval clippent « Célébration » à Los Angeles, avec l’un des meilleurs couplets récents d’Alk. - Nouveau clip de Nekfeu, un petit événement puisque son dernier vrai clip c’était il y a trois ans - l’espèce d’interlude instrumentale avec Adèle Exarchopoulos, ça compte pas.

- Avec « Chacal », Juicy P confirme qu’il est vraiment redevenu productif et rien ne pouvait plus nous faire plaisir.

- On reste à Grigny avec Mozo du Zoo, l’un des principaux représentants de la nouvelle génération locale, son dernier morceau s’appelle Dans ma Zone.

- Comme chaque mois de juillet depuis 3 ans, la malédiction d'Hornet la Frappe le force à balancer son petit tube estival avec Bonnie et son « je vais pas te dire que je t'aime mais je te laisserai piloter » vous touchera en plein cœur.Changement d’ambiance pour Stormzy qui part en introspection sur « Crown ».

- Autre morceau très estival avec cette connexion Moon’A-Bolemvn, et un clip qui nous permet surtout de nous rendre compte que la rappeuse ne met pas de gants quand elle fait le plein d’essence - pensez à prendre vos précautions parce qu’à l’usure c’est cancérigène.

- DA Uzi nous balance un petit inédit intitulé « Gotham », c’est le premier épisode de la série WeLaRue. Soyons précis tout de même : le clip n’a pas réellement été tourné à Gotham, mais en Martinique - niveau ensoleillement c’est mieux, niveau corruption dans les hautes sphères c’est kif-kif.

- On reste à Sevran avec Dabs dans une ambiance plutôt club sur « Gucci Gucci ».

Bon tout ça c’est bien sympa mais la seule actualité digne de la Fête de la musique cette année, ce fut cette émission grandiose.

22/06

Young Buck fait tranquillement les courses au supermarché avec sa meuf quand un mec relou v ient lui demander si les accusations de Fifty au sujet de sa sexualité sont vraies (selon Fifty, Buck aurait couché avec un travesti). Piqué, il réagit en balançant un freestyle sur Youtube dans lequel il raconte que « Fifty a appris à 6ix9ine à devenir une balance ». Manque de pot, G-Unit fait retirer le morceau de Youtube pour atteinte aux droits d’auteur. Du coup Buck récidive parce que ça va bien les conneries et utilise la bonne vieille technique du « je connais une meuf qui t’a enfoncé des trucs dans le cul ». Pas sûr que ça suffise à déstabiliser un mec aussi expérimenté en beefs que Fifty mais qui ne tente rien n’a rien.

23/06

« You say no to drugs, Juicy J can’t ». Apparemment l’adage n’est plus d’actualité et le bonhomme est sur le point de prendre des bonnes résolutions (non).

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Bengous continue de hanter les clips marseillais, on le retrouve chez JuL dans « La Bandite ».

Sch n’est pas physiquement présent pendant le live d’Hamza au Quai 54, mais il prend quand même le temps de taper un facetime, par pure conscience professionnelle. Toujours dans l’actu du Sch, le feat avec Nekfeu se précise :

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Ça devait arriver, des gens retrouvent le 1 er compte twitter de Lil Nas X et apparemment c’était un grand fan de Nicki Minaj (ok), potentiellement gay (qui d’autre se déguiserait en cowboy de nos jours ?) et islamophobe. Du coup des désœuvrés tentent de lancer la fameuse attaque « il est cancelled », qui pour la 300 e fois n’a strictement aucun effet. En revanche le monde de la country va peut-être enfin le respecter pour ça.

« When you think about the west, its me, Nip red and blue », YG a beau être déguisé en Oxmo Puccino, ça ne l’empêche pas de débiter.

24/06

L’enquête du mois est à mettre à l’actif de ce maniaque, visiblement très intrigué par la taille réelle de Zola. On apprend donc que le rappeur mesurerait approximativement 6 sacoches Gucci Monogram Messenger (avec une marge d’erreur de 5cm), nouvelle unité de référence du système métrique international. Une théorie basée sur la taille du véhicule apparaissant sur la même photo vient cependant contredire cette hypothèse et laisse penser qu’il approcherait plutôt du mètre 77, donc une bonne demi-sacoche supplémentaire. Zola vient finalement apporter une explication assez claire en expliquant être adossé à la voiture sur la photo et mesurer en réalité 1m78, qu’il aurait arrondi à 1m80. La justification ne semble cependant pas convaincre tout le monde, et le mystère autour de sa taille reste entier.

Les clips du jour :

- Yuri J balance « Lemonade »(avec en guest, LK de l’Hotel Moscou), c’est produit par NeufCube et comme le titre l’indique, ça parle surtout de drogues anesthésiantes.

- Coyote Jo Bastard connecte avec Youv Dee sur le titre « Jeff Hardy », même si ça aurait été plus drôle de connecter avec Jeff Hardy (c’est un catcheur) sur un titre appelé « Youv Dee ».

- Vorass balance le 5ème épisode de sa série Transac.

- Beau programme pour Shane avec « Ligoter Torturer Tuer », le genre d’activité sympa en pleine saison estivale entre deux longueurs à la piscine municipale.

Sortie de l'album Noir Métal de Butter Bullets qui comporte cette phrase « t'es archi laid comme une paire de ballerines vertes », forcément gage de qualité. En revanche Sid se permet d’évoquer la mort d’un personnage clé de The Wire et ça, même 11 ans après la fin de la série, ça passe mal.

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25/06

Les-médias-généralistes-parlent-de-ce-qu’ils-ne-comprennent-pas-et-c’est-rigolo featuring le magazine Capital qui annonce que PNL a réalisé le meilleur démarrage mondial sur les ventes d’un album rap en 2019, sauf que c’est malheureusement faux. A plusieurs niveaux.

Peu de couverture médiatique pour la sortie du nouvel album de Butter Bullets, mais on a tout de même droit à une interview de Sidisid chez Yard et y’a pas à dire, ce mec a un vrai sens des priorités :

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Quand une star du rap meurt, ce sont ses proches et souvent sa mère qui doit gérer le côté posthume de son œuvre, et donc apprendre en 4 e vitesse les rouages du business. La mère de XXXTentacion a tout compris mieux que tout le monde puisqu’elle refuse de payer le beatmaker du tube « Look at me » qui lui réclame désormais un million. Rien ne remplace l’amour d’une mère.

26/06

« You need to shut up, let the pussy speak » : pas de doute, Megan Thee Stallion continue de s’amuser en freestyle.

On a toujours beaucoup de mal à comprendre qui est ou n’est pas signé chez Cash Money, Birdman s’explique donc de façon très claire en précisant que Lil Wayne, Drake, Nicki Minaj et Jacquees sont toujours sous contrat avec lui. Il faudrait penser à prévenir les principaux intéressés puisqu’au moins la moitié d’entre eux n’a pas l’air d’être au courant.

Freddie Gibbs aime la promo décalée, il nous l’a déjà prouvé et c’est donc logiquement qu’on le retrouve en guide touristique à Hollywood où il apostrophe des passants avec un haut-parleur, affirme qu’il est en clash avec Spider-Man et apporte des précisions essentielles à ses passagers comme « là c’est le quartier des grosses folles ».

Pone de la FF chronique l’album de Nekfeu et c’est plus pertinent que 90% des avis entendus à son sujet jusqu’ici.

Ce clip de Cardi B pose plusieurs questions ; est-ce fait exprès si certains corps de femmes par terre à la fin forment des croix gammées (non) la fille en prison à la fin est-elle Mila Kunis (non). Mais surtout il apporte une réponse essentielle à comment contourner la censure sur youtube niveau nichons : il suffit d’enlever les tétons de l’image et ça passe dans le plus grand des calmes. Bravo Cardi.

À Washington, une photo de Rohff est exposée au musée national de l’Histoire et de la culture afro-américaine avec la mention « one of France’s best selling hip-hop artists », c’est quand même très classe.

27/06

En 2019, les méthodes pour éviter le piratage sont de plus en plus efficaces.

Les clips du jour :

- Davodka évoque ses rapports assez compliqués avec les forces de l’ordre dans « 24H_

- Norsacce 667 envoie Dans la tête, niveau forme c’est plus ensoleillé que d’habitude, niveau fond on est toujours sur les reptiles albinos et le ravitaillement des consommateurs.

  • Tortoz clippe Moins qu’hier, c’est tourné à Montréal avec un bon petit scénario et une belle mise en scène, bref c’est propre.

  • Niro et Ninho, deux des feateurs les plus prolifiques de toute l’histoire du rap français juste derrière Salif et Lino, se connectent enfin sur Kim Jong Un. Niro fait sa spéciale « j’arrête de respirer et je finis mon couplet en apnée », c’est toujours super efficace (et en plus il a un beau chapeau).

- Ce bon vieux Kevin Gates nous encourage à faire du sport dans « Push It ».

- Cheu-B envoie « King Turn Up » et cette fameuse tradition qui a rendu fiers pas mal de mecs en échec scolaire : « pas connu l'époque de la fac mais si j'y vais c'est pour vendre la dope à tes profs », que les esprits les plus vifs connecteront avec la phrase « j'fume de la beuh comme un savant »

- Timal se prend pas trop la tête avec les noms de ses morceaux, après la 10, la 9, la 8, etc, on a droit à La 11. C’est l’occasion de vous rappeler que le nombre 11 est l’un des 7 seuls nombres répunits premiers connus.

Petite parenthèse gossip et grosses pensées pour Pamela Anderson, dévastée par la découverte de la double-vie d’Adil Rami :

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28/06

Sortie de Deux Frères version extended avec 4 titres supplémentaires, et c’est dispo uniquement sur Apple Music pendant la première semaine.

Moïse the Dude x Groovy Keeni c’est un clip avec des barbus et des moutons, après on voudrait balancer personne mais Moïse parle de pass navigo dans son couplet alors qu’il fraude les transports depuis des années. C’est là que sont les vrais gangsters, ceux qui ne révèlent rien de leurs méfaits et continuent à se faire passer pour des gentils garçons aux yeux du reste de la société.

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Vous ne connaissez sans doute pas Mobo, du coup le clip « Paradis » est une bonne porte d’entrée, en plus d’être ultra soigné pour un mec qu’on soupçonne de ne pas avoir tant d’argent que ça.

Freddie Gibbs continue sa promo comique. Cette fois il « peint » son album pour le présenter. Sauf que dès le 1 er morceau il prévient « ok en fait ça n’a rien à voir, ce que j’ai fait c’est pas du tout le morceau. Du coup je vais essayer de peindre Spike Lee… merde c’est foiré aussi ». Etc. Makala serait fier.

Sur ce son d’été, à un moment Anas dit « je pense qu’au fond de son cœur y’a le million », et soyons honnête, ça aurait été bien mieux s’il avait remplacé cœur par cul. Quant à YL il fait de gros efforts pour s’ambiancer mais son début de couplet ressemblera quand même à un énorme coup de pression. C’est beau.

29/06

Madlib déclare qu’il a composé les prods du projet de Freddie sur son iPad, ce qui déclenche un merdier incroyable : des talibans trouvent ça triste et scandaleux de délaisser les machines, des cons ne le croient pas, des gens tentent d’expliquer que vu que c’est du sample et de la découpe, ça ne change rien, d’autres ne comprennent rien à rien et leur répondent que si c’est si simple ils n’ont qu’à le faire, alors qu’à la base le beatmaker voulait juste prouver que même sans matos hors de prix, il était désormais possible de faire de la bonne musique.

Fifou dévoile les terribles secrets qui se cachent derrière la cover du dernier album de Jul. Autant de complexité dans les instructions, c’est tout bonnement terrifiant :

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Koba LaD fait dans le néologisme avec un spectaculaire « qui voilà-je », contraction de « qui voilà" et « qui vois-je », y’a pas à dire ce mec sait nous entertainer.

Master P demande la paix entre Yo Gotti et Young Dolph à sa soirée d’anniversaire. Seul Gotti est présent et il ne dit absolument rien pour confirmer donc a priori ça a peu de chance d’aboutir mais comme les enfants qui font des dessins pour stopper le conflit israëlo-palestinien, c’était sympa de tenter le coup.

30/06

Romeo Elvis re-pète un plomb par rapport à twitter, mais sur scène cette fois, du coup twitter se re-fout de sa gueule. Le cycle de la vie.

Flyboy Tarantino fait une Shy’m en plein festival et s’écrase lamentablement sur le sol, et forcément ça fait beaucoup rire 50 Cent. Ce n’était pourtant pas la première fois que le rappeur sautait dans la foule pendant un concert, et ça s’était toujours parfaitement passé.

On reste dans la rubrique concerts foireux avec Lauryn Hill huée en Belgique après avoir fait sa spéciale : une heure de retard, une prestation dégueulasse, et plus de temps passé à engueuler ses musiciens qu’à chanter -elle se rattrape tout de même à 20 minutes de la fin en sortant les cartes « Doo Woop », « Fu-gee-la » et « Ready or not ».

A l’inverse, voici la belle histoire d’Alex un jeune anglais invité par le rappeur Dave à monter sur scène pour interpréter avec lui le titre « Thiago Silva ». Le moins que l’on puisse dire c’est que le gamin n’a pas perdu ses couilles, livrant une prestation assez spectaculaire et finissant même pas s’attirer la sympathie du vrai Thiago Silva, désormais bien décidé à le rencontrer. Est-ce que ce genre de chose est déjà arrivée quand Niska chante Matuidi Charo ? Je ne pense pas.

L’album Tant qu’on est là d’Hugo TSR est certifié disque d’or, c’est très fort mais ça va sûrement poser un souci éthique à ses fans hardcores, partagés entre la fierté et le dégoût des rappeurs un peu trop populaires.

Lil Nas X fait officiellement son coming out et s’en amuse, il reperd donc tous les points country qu’il avait gagnés avec l’islamophobie. C’est balot.

La maman de Stormzy est fière de lui et c’est tout ce qui compte.

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On se revoit le mois prochain, et d’ici là n’oubliez pas, la taille ne fait pas la grandeur.

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