Tué par la mort

Ce qui vient de se passer n'aura pas vraiment d'incidence sur Lemmy Kilmister.

Lemmy Kilmister connaissait déjà

la planète des morts de première main. Lemmy Kilmister y était déjà allé une fois, cent fois, mille fois, pour y botter des culs, aplatir des visages du plat de la main, éventrer des animaux et honorer jusqu’au petit matin des femmes que la rage sexuelle avait rendues folles, après quoi il époussetait son perfecto, se remettait en selle et revenait chez nous pour enregistrer un nouvel album de Motörhead en vitesse, puis partir en tournée pendant des périodes oscillant entre trois mois et trois ans.

Peu importe que vous possédiez ou non un de ses disques ou que vous ayez jamais vu Motörhead en concert. Lemmy Kilmister n'était pas simplement le leader d'un des plus grands groupes de rock de ces 50 dernières années. Lemmy Kilmister était une idée. Un concentré d’essence de vie. Une prunelle sanglante ouverte dans la nuit noire. Et c'est ça qu'on a perdu aujourd'hui. On vient de sa faire abandonner par le tonton le plus cool de l'Univers sur une aire d'autoroute sans gluten tenue par Kendrick Lamar, Fleur Pellerin, Soko, Jamie XX et un gif raclé du fond de tumblr par

Brain Magazine

, devant laquelle est tranquillement en train de s'arrêter le bus des chics amis de la PC-sphère (qui ne devrait plus trop tarder à nous sortir un article sur Lemmy-le-collectionneur-de-reliques-nazies-de-la-seconde-guerre-mondiale). Il va maintenant falloir se démerder avec ça. Tout seuls.

Ian 'Lemmy' Kilmister

1945-2015

Repose en paix, vielle carne.