What Happened in the Western Cape? by Willie Bester. All photos courtesy Sotheby’s
Les rumeurs n’ont jamais cessé de circuler sur David Bowie, avant et après sa mort. Il n’y a pas grand mystère autour de son mariage avec une mannequin somalienne, Iman ou son intérêt pour la musique et à la culture africaine — il y rendra hommage avec African Night Flight, après un voyage au Kenya avec son fils à la fin des années 70. En revanche, on connaît sans doute moins la passion du chanteur britannique pour l’art contemporain africain.En 1995, il écrivait un article pour le magazine Modern Painters, « The Cleanest Work of All », dans lequel il décrivait les artistes africains comme ayant pour « seul point commun : un goût immodéré pour la compréhension de soi et de sa nation ». L’impressionnante collection d’art de Bowie — mise en vente chez Sotheby’s — comprenait de nombreuses pièces africaines.Depuis son voyage au Kenya, Bowie dit avoir été « fasciné par le panorama spontané et toujours renouvelé d’expérimentations artistiques de ce continent ». Mais c’est à partir de 1995, lorsqu’il s’est rendu en Afrique du sud pour la première biennale de Johannesbourg, que son intérêt our l’art contemporain africain a commencé à être connu. Moins d’un an après l’abolition de l’apartheid, cette biennale espérait faire renouer l’Afrique du sud avec le reste de l’Afrique et du monde — par l’art. Dans son article pour Modern Painters, Bowie disait : « C’est un changement aussi bouleversant que n’importe quel événement artistique majeur que j’ai pu voir, à l’Est, à l’Ouest ou au Moyen-Orient, toutes années confondues. »C’est à cette période que Bowie a rencontré quelques-unes des artistes qu’on retrouve dans sa collection. Il y a par exemple l’Angolais António Olé, que le chanteur a décrit comme « capturant la tension entre les différentes logiques de la guerre et de la paix ». Il a aussi fait la connaissance de Romuald Hazoumè, artiste béninois célèbre pour ses masques en bidons d’essence. Bowie décrivait Hazoumè comme un « grand type enjoué qui [lui] rappelle Mohammed Ali », qui « transforme ses trouvailles en pures icônes d’humour et de spiritualité ».À son retour à Londres, Bowie œuvre en faveur d’une exposition d’art contemporain sud-africain, au moment d’Africa95, un festival d’arts africains au Royaume-Uni. Il espère ainsi « changer nos préjugés sur “l’Autre” et statuer l’art africain comme l’une des productions les plus alléchantes et provocatrices », ajoutant que « si nous continuions à classifier l’art qui ne rentre pas dans notre champ d’expérience comme un “art pauvre”, curieux ou d’artefact, nous ferons grande injustice à ces artistes et nous en ressortirons nous-mêmes plus pauvres ».En 1995, Bowie a lui-même collaboré avec l’artiste sud-africain Beezy Bailey, pour sa première exposition personnelle « New Afro-Pagan And Work 1975-1995 ». La passion et la reconnaissance apportée par Bowie se lit donc dans ses acquisitions personnelles, qu’on peut découvrir dans sa collection, exposée à Londres avant sa dispersion.« Bowie/Collector » est à voir à Londres jusqu’au 10 novembre 2016. Cliquez ici pour plus d’infos.
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