cocktail molotov
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Culture

La playlist 49.3

Trouver la bande-son adéquate en période de mouvement social et autres troubles, c'est tout un art.

« C'est quoi vos morceaux de rap fr préférés pour tout ce qui est émeute, insurrection, guerre civile, haine policière et brûler des voitures ? »

C'est la question que Luc mais aussi toute la France se posent plus que jamais aujourd'hui.

Après plusieurs mois de débats divertissants mais pas moins déprimants sur la réforme impliquant le report de l'âge légal de la retraite, le gouvernement français a choisi le passage en force via l'article 49.3. Ce qui signifie pas de vote de l'Assemblée Nationale, ça passe et basta. Cette décision a logiquement provoqué la colère de pas mal de monde. D'où des manifestations et rassemblements « sauvages », comprenez : sans avoir demandé l'autorisation à la préfecture qui aurait refusé. Avec la répression ultra violente qui suit.

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De leur côté, les rappeurs qui se sont exprimés ne sont pas si nombreux que ça. Beaucoup sont plus prompts à hurler quand on touche à la comptabilité de leurs streams et plus motivés pour réclamer à chaudes larmes une version parallèle des Victoires de la musique. Cependant, comme tous les artistes, leur œuvre les dépasse, c'est aussi ça qui est beau. Dans le sens où n'importe qui peut s'approprier tel ou tel morceau sans spécialement s'accorder avec les prises de position actuelles de son auteur, aussi décevantes ou inexistantes soient-elles.

Autre avantage : quiconque a déjà manifesté une fois dans sa vie sait que niveau musique, c'est pas trop ça. Beaucoup de tubes aléatoires vus et revus, pas mal de hors-sujet... En même temps il n'existe pas beaucoup de chansons de variété anti-police ; niveau artiste comme public, cette partie de la population a découvert l'existence des violences policières à partir des Gilets Jaunes. Avant ça, ils demandaient le contexte à chaque mort en banlieue. Et même après d'ailleurs. Mais ne soyons pas bégueule, et aidons la France révoltée à trouver chaussure à son pied niveau musique.

Kopp Johnson - La réforme 49.3

« Allez Macron augmente les salaires, diminue l'âge de la retraite / Jusqu'à quand ? Jusqu'à 64 ans ? »

Le retour du roi. Kopp Johnson, le Vegedream des manifestations, a encore frappé et sa nouvelle mouture arrive à point nommé. On ne change pas une équipe qui gagne : comme avec les Gilets Jaunes en 2018, il reprend tous les mécontentements de ces derniers temps dans ses paroles. Tout en gardant un côté dansant, alors que demande le peuple ? À part le retrait de la réforme, bien sûr.

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2 Bal & Mystik - La Sédition

« La sédition est la solution : révolution / Multiplions les manifestations, passons à l'action »

Comment ne pas y penser ? Tout le morceau est pratiquement écrit comme un discours pamphlétaire. L'objectif est clair : pointer du doigt les injustices et exhorter l'auditeur à se rebeller directement contre elles et tous ceux qui en sont responsables. L'usage de la première personne du pluriel va également dans le sens de l'appel à la révolution globale.

Mafia K’1 Fry – L’État

« J'ai rien à perdre car d'où je viens c'est pire qu'en bas / Je lève mon doigt, j'encule l'État / Je baise votre loi, votre justice n'est pas pour moi / Ton État je le retourne, je le baise, je suis chaud comme la braise / Moi je chante pas la Marseillaise et dans notre équipe on est 16 »

Comme beaucoup de morceaux de l'album La Cerise sur le ghetto, c'est un rouleau-compresseur. Cette fois tout entier tourné contre l'intégralité des institutions du pays. Le refrain de Rohff ne s'embarrasse d'aucun débat, les couplets de Rim'K, Karlito et Demon One quadrillent les sujets qui les touchent le plus, l'instru de Jakus est stressante comme il faut... Accessoirement Demon estimait en interview : « Pour moi, mon couplet dans ce morceau il vaut 15 albums de rap conscient. » On ne sait pas bien comment il a calculé mais ça semble assez approximatif. Après vérification, ça en vaut 21.

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Keny Arkana - La Rage

« Parce qu'on a la rage, on restera debout quoi qu'il arrive / Parce qu'on a la rage, rien ne pourra plus nous arrêter »

La rappeuse marseillaise dégaine un titre rassembleur comme jamais. Le thème est abordé de la manière la plus frontale possible et le flow énergique de Keny se charge du reste. Bande-son parfaite pour une manif sous toutes les latitudes, quelles que soient la ou les revendications.

Passi & Les Choeurs de l'Armée Rouge – Émeutes

« Tu nous verras à l'antenne déraciner ton chêne / On va changer les programmes sur ta première chaîne »

Bon soyons honnêtes, un son en featuring avec n'importe qui de l'Armée Rouge a forcément sa place ici. Si par-dessus le marché le MC surjoue la menace en enchaînant les descriptions d'émeutes les plus graphiques possibles, c'est banco. On peut considérer le morceau comme une suite symbolique du classique Les Flammes du mal, qui aurait également sa place dans la liste.

Salif & Exs - Tous ensemble

« Qu’est-ce qu’on pourrait faire ? Je sais, on va s’faire la Tour Eiffel »

Autre immanquable, la bombe signée Nysay fera le bonheur de petits et grands. Le binôme décrit carrément une révolution fictive qui contamine peu à peu la France entière. La rage dans les voix, la reprise du slogan « Tous ensemble tous ensemble, ouais », tout y est. C'est sûrement difficile à imaginer pour le public d'aujourd'hui mais le morceau tournait en haute rotation radio à sa sortie, malgré l'absence de clip c'était un tube. Autres temps, autres mœurs.

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Orelsan – Manifeste

« Elle me dit que sa vie n'était déjà pas parfaite mais qu'en plus, maintenant, elle doit s'inquiéter pour la retraite / Et c'est pour ça qu'on est là, qu'on manifeste contre les fils de pute de l'État »

Changement de registre avec un story-telling lui aussi bien efficace. Orelsan dépeint une manif vue de l'intérieur, de son point de vue de mec un peu là par hasard. On a donc le destin croisé de plusieurs personnages, dont une aide-soignante à bout. Et forcément, le tout se conclut par une charge de CRS avec mort à la clé.

Juicy P - Fous le zbeul

« Brûlons les poubelles, refré on s'en bat les couilles » (cette phrase n'est pas dans la version du clip mais c'était bien présent dans le morceau d'origine, version audio)

Ici, le membre de LMC Click donne tout ce qu'il a. Et tout ce qu'il a, c'est beaucoup, beaucoup de colère. Ça lui permet de pondre un hymne au soulèvement populaire avec option saccage et dégradations en tout genre, ni plus ni moins. Et encore une fois, un refrain conçu pour être repris à tue-tête par un maximum de monde.

13 Block - Fuck le 17

« Fuck le 17, mort aux porcs / À mort les cops, on les abîme / Je parle pas à toi, je parle à ton boss »

S'il ne devait rester qu'un morceau anti-police de ces derrières années, ce serait celui-là. Peu importe que certaines parties de couplets soient limite hors-sujet, le beat et le refrain hurlé sont incontournables. Faciles à scander en plus. Merci pour les travaux mais attention à bien prendre la version non-censurée, faut pas déconner non plus.

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Nubi – Choquer la France

« Si jamais ça explose et que rien ne change, y'aura plein de gens qui se battront pour la même cause alors capitule, qui tu crois que tu manipules ? »

Invité à poser sur la mixtape Insurrection de Mac Kregor et Hematom Concept, Nubi a fait ce qu'il sait faire de mieux : s'adapter. En bon rappeur tout terrain, il met sa technique tout en fluidité au service de la révolte contre la France en général. Que ce soit les autorités, des pans entiers de l'Histoire, tout y passe.

Vald - Shoote un ministre

« Si tu veux tuer quelqu'un, frelon... Shoote un ministre ! / Tu fais peut-être un truc bien, frelon... Shoote un ministre ! »

À la base, les couplets parlent avant tout du point de vue d'un marginal qui n'a plus rien à perdre, pour des raisons aussi sociales qu'intimes. Au point d'envisager le suicide ou le meurtre de masse. Mais le refrain vient systématiquement apporter une solution alternative : cibler des hommes d'État. Joindre l'utile à l'agréable en quelque sorte.

Fabe - Rien ne stoppe mon avancée

« Je mène à rien mais je suis la réponse à tout / Je suis la révolution : j'agis quand les gens sont à bout »

Morceau-concept très bien pensé. Fabe dévoile lentement mais sûrement sa personnification : il parle non pas du point de vue d'un individu mais de la révolution elle-même. La montée en crescendo se fait à base de références historiques (« J'ai déjà fait mes preuves en 1789, en 68 aussi, mais là y’avait trop d'keufs ») et livre de plus en plus d'indications jusqu'à la révélation finale que tout le monde voyait venir.

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Kalash Criminel – Freestyle Gilets Jaunes

« Mon codétenu ça sera Sarko, ouais ça sera Sarko / Les voyous, ouais, sont en star-co, sont en star-co »

Gros défouloir du côté de Kalash Criminel qui s'était fendu de ce freestyle en plein milieu du mouvement des Gilets Jaunes. Concrètement c'est un egotrip où les références habituelles sont remplacées par des clins d’œil aussi bourrins qu'ironiques à la politique. Les name-droppings de hommes d'État sont assassins, de DSK à Macron en passant par Sarkozy. Surtout que ce dernier est toujours d'actualité avec ses incroyables aventures judiciaires.

LIM – Moi aussi, j’veux baiser la pute de la république

« Moi aussi j'veux baiser la pute de la république / Wesh les ministres, ça tourne ou quoi ? »

Derrière ce titre étrangement long et laborieux se cache une référence directe à l'affaire de détournement d'argent impliquant l'ancien ministre Roland Dumas. Sa complice et maîtresse, Christine Deviers-Joncourt a par la suite écrit un livre intitulé La Putain de la République. Et LIM, comme tout citoyen responsable, s'étonne de la différence de traitement entre la populace et les locataires des ministères, tout simplement. Une façon comme une autre de dénoncer les inégalités.

Casey - Quand les banlieusards sortent

« Ils suent, ils tremblent, ils courent à toutes jambes / Ils prient même le ciel quand on se rassemble / De peur que ça flambe / Ils se cachent et puis verrouillent leurs portes la nuit quand les banlieusards sortent »

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Ambiance film d'épouvante cette fois. Casey décrit un débarquement nocturne de banlieusards avec pertes et fracas en prenant bien soin de souligner la terreur suscitée chez les ennemis. Avec son sens de la narration bien horrorcore, elle nous plonge dans une inquiétante atmosphère digne d'une invasion de zombies où le peuple du ghetto fait figure de croquemitaines fantomatiques.

Guizmo - El Connerie

« Pas besoin de citer de noms, les gens ils savent / Un gros doigt en l'air pour ce gouvernement de fils de pute »

Sur l'instru de Petit Frère, Guizmo déroule un court freestyle en réaction à la loi El Khomri qui avait déclenché une grosse vague de protestation chez les syndicats et le monde étudiant notamment. En gros, niveau droit du travail, ça a représenté un retour en arrière qui ferait pâlir Marty McFly. Détail qui ne gâte rien, la loi El Khomri s'appelait initialement la loi Macron. Questionné sur le pourquoi du comment de ce morceau en interview, il avait simplement répondu qu'il comprenait les revendications des jeunes avant de conclure : « Et je pense que El Khomri c'est une grosse pute, voilà. » Perfectionniste.

Fonky Family & Sista Micky - Sans rémission

« De Mars on part en croisade contre l'état avare / Représente les quartiers dit sensibles en France et Navarre / Regard hagard sous pétard, on traque les nantis, politiciens repentis »

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Obus tout droit sorti de Marseille, le tube de la FF fait toujours son petit effet après de nombreuses années. Chacun donne son maximum entre amertume et excitation. Il faut dire que le son de Djel et Pone est parfaitement taillé pour que les rappeurs occupent le terrain avec une fougue communicative. Dans ce sens, ce style d'instru est un peu l'ancêtre d'un certain type de beat utilisé par Jul dans les morceaux où il veut kicker, mais ça c'est un tout autre sujet.

Mafia K'1 Fry – Guerre

« Inégalités sociales mon frère, c'est la guerre / La France veut nous faire du mal, normal, c'est la guerre / On se bat pour nos parents, comprends, c'est la guerre / On veut pas que nos enfants galèrent, donc c'est la guerre »

Le son bulldozer du 94 est la B.O. idéale pour ce genre de cas de figure. Tous les couplets sont rappés sourcils froncés et visage fermé, les K'1 Fry Mafieux énumèrent la source des différents problèmes et détaillent leur envie d'en découdre. La force du collectif se charge du reste. Bref c'est le genre de tour de force qui peut transformer un caddie en char d'assaut.

NTM - Qu'est-ce qu'on attend

« Mais qu'est-ce, mais qu'est-ce qu'on attend pour foutre le feu ? Mais qu'est-ce qu'on attend pour ne plus suivre les règles du jeu ? »

Là aussi, tout y est. Le groupe étant rompu à la scène, le refrain est fait pour être repris en chœur par une foule. Forcément, ça cadre avec notre sujet. Au menu, coup de projecteur sur les populations marginales, mise en exergue du ras-le-bol généralisé... et la question rhétorique au refrain, façon prophétie tragique auto-réalisatrice.

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Mac Kregor & Lino – Emeutiers

« Pour me stopper faudra me tuer / L'hexagone brûle, écoute le cri des émeutiers »

La moitié de Tandem et la moitié d'Ärsenik se sont particulièrement bien trouvées. Les deux bonhommes nous offrent une bromance quasi-parfaite où les molotofs ont remplacé les cannettes de bières. Depuis les raisons de la colère jusqu'à son illustration incendiaire, près de 4 minutes et 20 secondes d'incitation à l'émeute, on est bien.

Sniper – Brûle

« On aimerait qu'ils nous comprennent, ils auront le feu parce qu'ils ont semé la haine […] Brûle, Brûle, Babylone brûle, je veux t'entendre crier, faut que tu hurles / Que la chaleur fasse fondre les barreaux des cellules, qu'elle incinère ton système qui part en testicule »

Dans la lignée du morceau La France qui leur avait valu une polémique à rallonge, Sniper récidive. Les textes sont un peu moins hardcores (incitation au vote, tout ça) mais l'esprit reste le même. Le morceau est une attaque en règle contre les responsables des malheurs de la population. Pour les plus jeunes d'entre nous, Babylone était une allégorie qui représentait le système et à peu près tout ce qui cloche dedans. C'était sans doute aussi une astuce bien pratique pour éviter les procès.

Ministère ÄMER - Sacrifice de poulet

« Tout crame autour de moi, les pompiers ne viennent pas / Même par la fenêtre, les gamins veulent en être / En mettre aux CRS chauds qui se lancent à l’assaut »

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Un morceau culte qu'on ne présente plus, mais c'est toujours sympa de le faire quand même. Contacté pour l'album de musiques inspirées du film La Haine, le Ministère Ämer avait eu, comme les autres participants, le choix de la séquence du film que leur morceau illustrait symboliquement. Fidèles à leur réputation, ils ont choisi l'émeute et les affrontements avec la police, « parce que dans ce cadre, tu ne vas pas t'en prendre à la boulangerie, tu t'en prends au commissariat ». Ça a participé à faire remonter certains propos jusqu'au Ministère de l'Intérieur et ce fut le début d'une grande aventure.

Les Svinkels - Anarchie en Chiraquie

« Il flotte comme un parfum de folie contestataire / Jette ton cocktail Molotov dans les airs »

Plus connus pour les couplets à la gloire de l'ivresse que les morceaux engagés, le groupe n'est pourtant pas en reste sur ce son. Baste, Nikus et Xavier se lâchent dans les grandes largeurs sur le climat politique de l'époque, qui sans surprise était aussi pourri qu'aujourd'hui donc pas ou peu de risque de hors-sujet. Le tout backé par Parabellum, étiqueté groupe de « rock populaire », a priori ça veut dire que c'est pas du Kyo.

La Rumeur - Tout brûle déjà

« J'aurai toujours le bras assez long pour forcer le Président quel qu'il soit / Lui foutre sa tête de pute dans ses excréments, quand tout brûle déjà »

Déjà le refrain qui répète « tout brûle déjà » jusqu'à plus soif se pose là. Puis viennent les couplets mi-egotrip mi-méprisant à l'égard du reste du rap français et violemment arrogants dès qu'ils évoquent l'autorité. Ça suffit à faire le job et pour finir les riffs de guitare sont un petit plus non négligeable niveau ambiance.

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Abi2spee - Flingue tes collègues

« Flingue tes collègues, c'est tous des sales schmidts »

Sur un ton totalement nonchalant et faussement léger, le morceau dépeint le quotidien peu reluisant d'un policier qui va de désillusion en désillusion. Collègues idiots, racistes, alcooliques, ripoux et violeurs, proches qui lui tournent le dos, missions dégradantes... Heureusement, le refrain prodigue un conseil salutaire aux agents en question : ils peuvent toujours flinguer leurs coéquipiers. Volontairement ou non, cela fait écho à certains slogans ("si t'es fier d'être CRS tape ton collègue", etc.).

Expression Direkt - Société, tu m'auras pas

« J'ai entendu les grenades tonner au petit matin / J'ai vu ce que tu faisais du peuple qui vit pour toi / j'ai connu l'absurdité de ta morale et de tes lois »

« Ils les ont récupérés mais moi, ils m'auront pas : je tirerai le premier, je viserai au bon endroit »

Les tauliers de Mantes-la-Jolie qui reprennent du Renaud, imparable. L'exercice est assez casse-gueule mais les 4 s'en sortent plutôt très bien. L'instru se contente d'amplifier la mélodie originale en restant sur le sample de base tandis que les rappeurs réinterprètent joyeusement un des textes les plus énervés du chanteur. Et puis entendre Kertra parler de La Commune de Paris, ça n'a pas de prix.

Intouchable, Six Coups MC & Sir Doum's - Les vrais escrocs sont en costard

« L'Assemblée Nationale c'est le Bois de Boulogne / l’État mouille quand on fout la cagoule »

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Comme le titre l'indique, ici ce sera la haine du politique et rien d'autre. La fine équipe s'est habilement répartie les rôles. Demon One parle des magouilles et mensonges, Dry des conséquences sur la vie des gens, Six menace à tout va tandis que Doum's apporte une ultime touche de bon goût en multipliant les analogies avec la prostitution. Une association de malfaiteurs comme on n'en fait plus.

Alpha 5.20 feat A2P, Al'Quaidar, Bolo, Croma, Kommando 77, Les Affranchis, Sultan - Insurrection

« Quand y'a la guerre, mon pote, on sort les armes / Et quand y'a la paix, bah on sort quand même les armes »

C'est à l'occasion de Rakailles 4 qu'Alpha 5.20 avait convié plusieurs rappeurs de toute l’Île-de-Francepour un posse cut qui porte bien son nom. Le morceau est interminable, chacun veut prouver qu'il est plus énervé que son voisin, c'est un buffet à volonté. Le niveau est disparate, c'est bordélique, tout le monde ne rappe pas forcément bien, mais niveau motivation ça se pose là.

Gros Mo - Ma Zone

« "Plus un geste, mains sur la tête, genoux à terre" : j'ai plus la force, viens on arrête »

Morceau malheureusement non-officiel pour des questions évidentes de droits. Gros Mo a repris tranquillement Freed from desire pour y coller un texte qui dépeint les déboires au quotidien avec les forces de l'ordre. L'ambiance est légère, les propos sont durs et font écho à pas mal d'images de ces jours-ci. Et de tous les jours d'avant pour ceux qui habitent en périphérie. Le bonus, c'est que Freed from desire est souvent joué en manif pour une raison inconnue. Coïncidence ? Apparemment oui, selon l'intéressé : « Je savais pas du tout ça... mais pour le thème, c'est comme si la mélodie me murmurait à l'oreille. » Des fois, les étoiles sont alignées.

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