Une petite dose de « Good Time » avec les frères Safdie

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Une petite dose de « Good Time » avec les frères Safdie

Nous sommes allés passer un moment avec les deux réalisateurs du fantastique « Good Time », qui sort cette semaine en France, pour parler d'authenticité, de rap, de New York et de leur collaboration avec Necro et Oneohtrixpointnever.

Cette semaine sort Good Time des frères Joshua et Ben Safdie. Un polar qui nous plonge dans un New York nocturne crasseux à souhait, que l'on n'avait pas vu filmé d'aussi près depuis longtemps. On y suit Connie (Robert Pattinson) qui cavale toute une nuit pour trouver 10 000 dollars afin de payer la caution de son frère Nick, handicapé mental (joué par Ben Safdie), après un braquage qui a foiré dans les grandes largeurs. Tout au long de son périple, il croise des marginaux à peu près aussi paumés que lui, interprétés par des gens comme l'ex-détenu Buddy Duress ou le rappeur Necro. Une des grandes particularités du film, c'est l'utilisation de la musique, signée Oneohtrix Point Never, qui est davantage une seconde peau qu'un simple habillage. Ce qui leur a d'ailleurs valu de remporter le Cannes Soundtrack Award.

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Après avoir ravagé les festivals aux États-Unis et en Europe (Cannes et Deauville, notamment), le film met aujourd'hui toute la critique d'accord et devrait définitivement propulser définitivement les Safdie dans la cour des grands. On a profité de leur passage à Paris pour se poser avec les deux frères et parler de leur amour pour les ruelles sombres de la Grosse Pomme, de rap, de leur relation avec Necro, de leur utilisation de la musique comme personnage principal du film, et de leurs clips préférés.

Noisey : Vous avez par le passé travaillé sur pas mal de documentaires, c'est de là que vient le côté ultraréaliste de Good Time ?
Joshua Safdie : On voulait faire un truc un peu pulp, on voulait que le spectateur ressente le danger et on voulait définitivement faire quelque chose qui se rapproche du polar. Et on s'est dits qu'il fallait arriver à ramener les idées qu'on utilisait dans nos films précédents, particulièrement dans nos docus : bosser avec des vrais gens en les mélangeant avec des acteurs pros, notamment. De cette façon on pouvait amplifier l'intensité parce que ça sent moins la fiction.

Ben Safdie : Même chose pour les décors, les lieux utilisés. Le but c'est que tu aies l'impression d'avoir un thriller en temps réel, dans le monde réel. Certes, la réal est stylisée, avec la steady cam et les plans rapprochés, les plans en hélico… Mais on tenait à garder le réalisme, jusque dans les émotions, sur l'ensemble du film. Donc bien sûr, cette approche documentaire était toujours là. Quand tu arrives au montage d'un docu, ton travail a des conséquences réelles et ça oriente consciemment ou non ce que tu fais. Garder cet état d'esprit quand tu bosses sur une fiction, c'était le challenge.

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Est-ce que des histoires vraies ont inspiré le scénario ? C'était le cas dans Mad Love In New York ?
JS : Tout à fait. Il n'y avait pas vraiment de film jusqu'à ce que Robert Pattinson nous contacte pour le faire. Du coup j'étais plongé dans deux livres de Norman Mailer, qui traitaient chacun de parcours de détenus ou d'ex-détenus : Le Chant du bourreau et Dans le ventre de la bête. Et au même moment il y a ces faits divers, deux mecs qui s'évadent de prison dans l'Etat de New York ; et un autre, un blanc d'origine polonaise, qui braque une banque dans l'Ohio avec le masque que l'on a fini par utiliser dans le film pour le braquage. J'étais fasciné par tout ça et par l'état de l'Amérique en général. On s'est pas mal inspirés de tout ça. C'est ma propre interprétation des choses mais aussi une tentative de renvoyer à la société l'image qu'elle projette, en prenant quelques éléments de réalité. Sur Mad Love In New York c'était le même processus, en plus affirmé encore, dans le sens où c'étaient quasiment les mémoires de l'actrice. Sur Good Time, j'ai construit une vie fictive pour le perso de Rob, et cette vie était un mélange d'histoires vraies qui étaient arrivées à d'autres, qu'il a pu rencontrer, pour mieux rentrer dans le personnage.

BS : Sur Mad Love, il y avait une limite puisque c'était vraiment la vie d'Arielle et du coup certaines scènes devaient être tournées à tel endroit très précis, pour respecter la réalité. Même si on voulait bouger pour raisons pratiques, c'était un problème parce que c'est aussi le lieu qui amenait l'émotion dans son jeu. Sur Good Time, on était libres et c'était à nous de rendre les endroits choisis iconiques.

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JS : Je pense que le côté local est beaucoup plus évocateur que tout le reste. Par exemple ici, en France, il doit y avoir une différence énorme entre l'image de la région parisienne sur le plan national et celle qu'en ont les gens qui vivent en banlieue, qui connaissent la rue. Chez nous c'est pareil, si tu passes de CNN à une chaîne d'info comme New York One ça n'a plus rien à voir. La première te donne la vision d'une grosse compagnie qui bosse dans la ville et la seconde va te donner la vision de la ville elle-même, direct. C'est notre but, garder ce côté plus personnel de la ville.

Je pense qu'il y a un acteur que tout fan de rap va reconnaître…
JS : Tu vas nous parler de Necro ?! [Les deux sourient]

Exactement.
JS : Tu connais sa musique ? Tu l'aimes bien ? Tu l'as déjà vu en concert ?

Oui, en fait je l'ai déjà interviewé il y a quelques temps.
JS : J'adore Necro, je suis fan depuis très, très longtemps.

BS : Il est incroyable. Il amène tellement d'authenticité à son perso sur ce coup.

JS : C'est marrant, personne ou presque ne nous parle jamais de Necro dans ce film [Rires] Quand ça arrive, c'est toujours spécial, genre un mec à Austin était surexcité « comment vous l'avez eu ? ». Comme tu sais, on l'avait déjà casté dans un rôle précédent sur Mad Love In New York. Quand on lui a dit qu'on le voulait dans Good Time, il nous a suivi, il était super enthousiaste. Et son naturel fait qu'il amène de manière spontanée le côté impressionnant et crédible de ce petit dealer. Il a ce côté mec de Brooklyn qui ne s'invente pas. C'est marrant parce que son perso est sur la ligne : tu n'es pas sûr à 100 % que ce soit un vrai dur, peut-être que c'est juste une grande gueule. Sauf que Necro est un dur dans la vraie vie, donc il m'a demandé : « Mon perso, c'est un dur, ou juste un mec qui se prend pour un dur ? ». Je flippais un peu de lui répondre « il se prend pour un dur » parce que je voulais pas lui donner l'impression que c'est comme ça que je le voyais lui personnellement. [Ben éclate de rire] Je lui ai dit « c'est quelqu'un qui parle beaucoup mais qui connaît quand même des gens sérieux ». Il m'a dit « ok je vois très bien » et c'était parti.

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BS : Il est tellement naturel que c'est lui qui a « modifié » certains de ses dialogues sans faire gaffe. Par exemple l'échange où il répète en boucle les possibilités pour aller chercher de l'argent. A la base la banque avait un nom, puis c'est devenu « the motherfuckin' bank » [Rires]

JS : « I have to go to the motherfuckin' bank, it's gonna take three hours », il était génial.

Par contre on est d'accord que ce n'est pas le même Ronald Bronstein [vrai nom de Necro] qui a coécrit le film ?
JS : Alors là c'est marrant. Ronald est un de nos meilleurs potes, qui bosse régulièrement avec nous sur le scénario de nos films et Benny fait le montage avec lui ; il est très important parce que c'est lui qui fait le pont entre nous vu qu'il y a toujours des désaccords créatifs et avoir une 3e personne te permet d'avoir une majorité. Maintenant comme tu sais, le vrai nom de Necro est sensiblement le même, sauf qu'il y a une nuance sur le nom de famille, lui c'est Ronald Braunstein et non Bronstein. La première fois que j'ai travaillé avec Necro, il a vu sur ma page IMDB que je travaillais tout le temps avec Ronald Bronstein et il a pété un plomb : « putain mais c'est qui ce mec, il a mon nom ! » Il était pas content, il n'aimait pas ça du tout. Je lui ai dit que bon, ça allait, lui tout le monde l'appelait Necro de toute façon.

Ben, tu joues Nick qui a un handicap mental. As-tu gardé en tête le conseil de Tonnerre sous les tropiques , « ne jamais jouer l'attardé à fond » ?
BS : [Rires] Ah oui ! « Never go full retard »… Je n'ai jamais vu Tonnerre sous les tropiques mais on m'en a parlé, et je comprends ce qu'ils veulent dire derrière le côté gag. Ce qui est cool c'est qu'on m'a dit que je n'étais pas tombé là-dedans, heureusement. J'essaie de ne jamais exagérer son handicap. Pour moi tout le personnage de Nick repose sur ses yeux. Quand il te regarde, il se passe beaucoup de choses. L'idée est de s'éloigner au maximum de la caricature. Parce que ce n'est pas marrant et il ne faut pas être condescendant ; Nick est une partie de moi, je l'ai élaboré à partir de recherches personnelles, jusqu'à arriver à cette manière de parler. L'important c'est de savoir où je me situe et où il se situe, mais de ne jamais jouer la distance entre les deux. Sinon tu te retrouves soit dans l'exagération soit dans le hors-sujet : tu vas pleurer pour des raisons qui en réalité ne feraient pas pleurer Nick et inversement. C'est cette distance dont il faut se séparer, installer une sorte de filtre.

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Votre film a remporté le Cannes Soundtrack Award grâce à la B.O de…
BS : Oneohtrix Point Never.

Merci, je massacre son nom à chaque fois.
JS : Personne n'y arrive [Rires] Dis juste OPN. J'étais un gros fan de lui, et il se trouve qu'on a pu se rencontrer par un ami commun. Il aimait beaucoup notre façon d'utiliser l'électro en bande-son dans Mad Love In New York. C'était finalement une des premières personnes à s'être greffées au projet, avec Robert Pattinson et Buddy Duress. On lui a fait lire le script et on lui a expliqué à quel point la musique n'est pas un élément d'arrière-plan, c'est un vrai personnage du film. C'est comme une fièvre qui couve, qui met tout le temps la pression et qui explose par moments, comme un lutin planqué dans le mur qui te saute dessus sans prévenir. Daniel Lopatin, le mec derrière OPN, a travaillé dessus de manière obsessionnelle : tout ce que tu vois à l'écran, que tu l'entendes ou non, a un son. Et lui construisait sa musique en fonction de tout ça, comme un peintre qui mettrait une couche de peinture après l'autre. Il mérite vraiment d'être acclamé pour son boulot. On a essayé de faire la démarche inverse, avoir la musique en premier et ensuite l'intégrer aux images, mais ça ne fonctionne pas, mieux vaut rester classique dans la chronologie : images d'abord et musique ensuite. Surtout que ça te permet a posteriori de renverser les choses si ça te chante.

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BS : Et si tu regardes bien, à la toute fin, c'est la musique qui te donne son propre point de vue. On n'est plus du tout dans cette électro intense mais sur un morceau à texte, très beau, qui regarde toute la situation depuis une perspective supérieure. C'est pour ça qu'on considère vraiment Dan comme un membre du casting du film, d'ailleurs on l'a amené avec nous pour plusieurs interviews, c'était légitime.

C'est vrai que sans la musique la scène du braquage ne serait pas du tout la même.
JS : Quand Connie demande à Nick si tout va bien et que même si ça roule en apparence, la musique s'accélère et s'intensifie, c'est clairement là que tu captes que c'est foireux et que quelque chose va capoter. En plus ça accompagne l'erreur de Connie qui devient trop gourmand juste après : il aurait pu partir avec moins, mais non.

BS : Surtout que la musique n'est pas là tout du long, donc quand elle revient c'est pour dire « voilà, là ils ont merdé ».

Comme si le film se commentait lui-même en direct.
BS : Exactement.

Necro ne vous a même pas forcés à le prendre pour la BO et ça c'est sympa.
JS : Il s'est proposé sur Mad Love in New York, je voulais utiliser « I need drugs » ou « Dead body disposal ». Mais au final il ne s'impose jamais en insistant. Necro est un mec très sûr de lui, donc il n'est pas là pour gratter quoi que ce soit, « mets un son à moi stp » c'est un truc qu'il te dira jamais. Le maximum qu'il ait fait dans ce sens c'est de dire « si jamais t'as besoin, je suis opé » et c'est tout. On s'est posés la question avec un ami, Despot (d'ailleurs c'est par lui qu'est venue la connection avec Necro parce qu'il connaissait son frère Ill Bill) de mettre un son de Lil Pump mais au final on a opté pour un morceau de Nike Boy.

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Même si on n'est pas dans le biopic, l'histoire personnelle de l'acteur Buddy Duress se rapproche de son perso : son passé de détenu, etc.
JS : Pour moi c'est le nouveau Joe Pesci. D'ailleurs quand je lui ai dit ça, il m'a répondu en imitant la scène des Affranchis « mais attends, tu me trouves marrant ? Marrant comment ? » [Rires] En fait il était en cavale pendant qu'on tournait Mad Love in New York. Il a pu jouer dedans mais il s'est fait arrêter à la fin. Il a fait un an. On est devenus proches, je lui rendais visite régulièrement, je lui apportais des livres, on parlait beaucoup… Peut-être trop, parfois. Je lui ai conseillé d'écrire sur sa situation pour mieux la dépasser et tourner la page. Il a écrit des trucs très beaux, qui m'ont beaucoup inspiré pour le film.

BS : Du coup quand on tournait Good Time, il était en conditionnelle. La réalité rejoint la fiction dans la mesure où quand tu le vois gueuler « je veux pas y retourner », c'est vraiment ce qu'il nous disait à la fin de certaines journées de tournage : il avait une heure précise à laquelle se présenter pour son contrôle judiciaire donc il regardait sa montre de près ! Quand son personnage est obligé de se jeter d'un taxi parce qu'il n'a pas de quoi payer et qu'il ne veut pas être conduit au commissariat, c'est aussi un truc qui lui est arrivé en vrai, même si j'ai étendu et dramatisé l'anecdote.

JS : Et c'est moi qui étais au téléphone avec lui, je lui disais de rentrer chez lui parce qu'il était arraché, il ne trouvait plus son portefeuille. Puis ça coupe, je le revois le lendemain qui boite avec une bosse sur la tête et un bras estropié. C'est là qu'il m'a raconté l'histoire. La réplique « on te fait sortir de taule et on te dépose pile devant un magasin d'alcool, qu'est-ce qu'ils pensaient que j'allais faire » est réelle, c'est ce qui lui est arrivé. Le truc cool c'est que je l'ai inscrit à un cours de théâtre et maintenant il est capable de structurer son jeu, de travailler son talent brut. D'ailleurs tout son monologue qui explique sa situation et accompagne son flashback, il l'a fait en une seule prise.

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BS : Par contre c'était une prise de 8 heures.

JS : Ahahha, t'es con.

Sans spoiler, Robert Pattinson a une scène où son personnage doit embrasser une mineure, vous réalisez que vous avez filmé le fantasme ultime des groupies de Twilight ?
BS : [Rires] personne ne nous l'avait dit de cette manière, c'est génial parce que…

JS : …C'est exactement pour ça qu'on a écrit cette séquence [Rires] C'est vraiment ça. Et c'est aussi comme ça qu'on l'a présentée à Rob. C'est pour ça qu'on ne pouvait pas prendre une star pour jouer la fille, il fallait que toutes les fans de Rob puissent s'identifier, genre « oh mon dieu, bien sûr que je kiffe Robert Pattinson et bien sûr que je dois le chopper ». Il fallait aussi qu'on comprenne qu'une vraie romance n'était pas possible, d'où le fait qu'elle ait 16 ans. Du coup tu te dis « wow, attends, il va vraiment faire ça ? »

BS : Et il fallait aussi souligner, comme tu l'as dit, qu'il fait ça par nécessité, pour l'empêcher de regarder les infos où il y a son avis de recherche.

Sur certaines séquences, de nuit notamment, on retrouve un peu une esthétique de vieux clip de rap new-yorkais.
JS : Moi on m'a parlé de ressemblance avec Belly, avec les lumières noires. Intéressant le parallèle avec les clips… Tu penses à quoi ?

L'école Queensbridge, les vieux Mobb Deep.
JS : Ah ! C'est marrant parce qu'on vient de faire une vidéo pour une légende du rap, dont on n'a pas le droit de parler malheureusement, mais c'est quelqu'un de New York et c'est effectivement ce genre d'esthétique. C'est cool parce qu'en lisant le traitement qu'on a fait pour le clip, on nous a aussi dit « ça fait penser aux anciens clips de Mobb Deep »… RIP Prodigy, on a perdu un immense artiste.

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BS : Une qui m'a marquée c'est « Regulate » de Warren G.

JS : Mais ça n'a rien à voir, et puis c'est tout un autre boulot sur les couleurs…

BS : Je sais mais ça reste épique !

Quels sont vos prochains projets ?
JS : On va faire un film avec Scorsese en producteur exécutif, produit par Scott Rudin, centré sur le Diamond District. Le titre c'est Uncut Gems et le rôle principal c'est Jonah Hill, cela traite de la culture bling-bling et tout ce qui tourne autour de la 47 e rue : le « héros » est un joueur invétéré qui doit de l'argent à pas mal de monde et qui pense se refaire en se lançant dans le business de diamants. Niveau ton, disons que c'est une tragi-comédie parce que le héros s'enfonce dans ses conneries. Il y aura de nombreux guests du monde du rap, forcément, et aussi du sport. Floyd Mayweather sera de la partie.

Vous écoutez quoi ces temps-ci ?
JS : J'écoute le nouvel album de Ariel Pink, avec qui on avait bossé sur la BO d'un autre film. Niveau rap, les albums de Tyler The Creator et A$AP Ferg sortis cet été sont géniaux. Ces temps-ci je suis à fond sur Gentle Wilderness de Rick Deitrick, un album des seventies qui a été réédité. Je trouve que OPN, c'est la version électronique de cet album. C'est vraiment… Comment dire ? La musique de la solitude. Il y a une tristesse, même dans les sons joyeux.

BS : Je subis beaucoup ce que mon fils écoute, en l'occurrence en ce moment il est bloqué sur « Hold me tight » de Johnny Nash. Et perso, j'écoute beaucoup de soft-rock en ce moment, c'est très gênant, j'assume pas du tout, mais c'est mon humeur du moment [Rires] Même du Billy Joel…

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JS : En ovni, il y a ça [il montre la vidéo d'un ado russe qui chante sur une instru improbable]. La vidéo est tellement homo-érotique, c'est n'importe quoi. Tu connais Salut C'est Cool ? Ils ont joué ça dans un de leur mix. D'ailleurs il y avait aussi The Blaze à cette soirée, ils sont forts eux aussi. On aimerait collaborer avec eux sur un film.

Ah mais c'est marrant quand l'instru change un peu, ça ressemble à ça [je leur montre « Sans Contrefaçon » de Mylène Farmer]…
JS : le clip de cette Mylène est complètement fou ! C'est un vrai film… C'est super chaud, faut que j'envoie ça à OPN, c'est fantastique.

BS : Ça tue, et la vidéo est folle.

JS : En clip incontournable, je pense aussi à « Don't you want me ». Parce que c'est tellement meta. Benny, tu avais vu le clip de ce morceau ? L'esthétique est super soignée. Tu penses que c'est une vraie histoire, puis tu les vois en train de regarder le tout sur l'écran sauf que juste après tu rebascules dans la scène, pffiou, c'est fort.

BS : Le montage est bon, l'idée est classique mais elle est assumée.

JS : Ça me fait penser que nous-même, on a réalisé un clip pour accompagner la sortie du film. C'est celui de la dernière chanson que tu entends, le featuring entre OPN et Iggy Pop. On a fait un Iggy en images de synthèse, qui s'intègre à des rush du film. À la base il y avait une séquence entière du film qu'on n'a pas gardée. Du coup on est partis là-dessus pour illustrer le clip.

Yérim Sar est sur Twitter.