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Culture

Avec son nouvel album, Ryan Hemsworth va vous amener ailleurs

Le producteur d’Halifax dévoile « Elsewhere », un troisième album studio qui marque une rupture par rapport à son style habituel.
Crédit photo: Robert Perez

Dès ses premières sorties, le producteur et DJ Ryan Hemsworth a toujours eu dans ses chansons une signature particulière. Lorsqu’il a explosé sur la scène en 2012 avec son remix du classique Thinkin Bout You de Frank Ocean, il est vite devenu clair que l’on avait affaire à plus qu’un simple bedroom producer : son charisme et son talent le prédestinait à une grande carrière. Malgré la popularité dont il jouit, ayant travaillé avec des artistes de grand calibre tels que Tinashe et Tory Lanez, le kid d’Halifax n’avait jusqu’à maintenant pas encore réussi à te faire connaître du grand public. Peut-être bien que c’est aujourd’hui que tout cela change, avec la sortie d’ Elsewhere, un troisième album en carrière pour Hemsworth. Un peu plus poli et moins abrasif que ce à quoi Ryan nous avait habitués, Elsewhere est à la fois son projet le plus accessible et le plus hétérogène, passant de la trap au RnB à l’électro expérimental avec une fluidité exemplaire.

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Montréalais d’adoption, malgré le fait qu’il réside à Toronto, Ryan s’est entretenu avec VICE alors qu’il faisait la route pour venir présenter en exclusivité son nouveau spectacle dans le cadre du Festival Red Bull Music.

VICE : Salut Ryan! Elsewhere est probablement ton album le plus différent des autres. Que peux-tu nous dire sur ce projet?
Ryan Hemsworth : Je travaille sur ce projet à temps perdu depuis près de trois ans, juste après la sortie de mon dernier album. C’était beaucoup d’essais et d’erreurs, je remettais tout en question, y compris moi-même. Il a subi diverses mutations, mais au final c’est un album que je suis très fier d’offrir, et j’espère qu’il plaira aux gens autant qu’à moi.

J’ai l’impression que beaucoup de personnes ont de grandes attentes pour cet album, et pensent que c’est ce qui pourra te faire connaître du grand public. Est-ce que c’est quelque chose que tu avais en tête alors que tu y travaillais?
Je ne sais pas. Je te dirais que je suis passé à travers plusieurs phases pendant la création de cet album, et à l’origine ce n’était censé être qu’un EP, qui s’est transformé en mixtape de rap lorsque j’étais à Atlanta l’été dernier. C’est surtout un exercice dans lequel je devais comprendre exactement ce que je voulais présenter comme troisième album. Donc, je me mettais de la pression afin de créer une atmosphère dans laquelle je pouvais être moi-même et produire quelque chose dont seul moi suis capable.

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Tu ne viens pas de Montréal, pourtant tu as aidé beaucoup de Montréalais dans leur carrière. Pourquoi était-ce important pour toi?
Étant d’Halifax, Montréal était la ville de mes premières excursions dans la scène électronique. C’est là que j’ai appris beaucoup à propos du nightlife. J’ai donné mes premiers spectacles au Zoobizarre, et c’est là que j’ai vu Lunice et Jacques Greene pour la toute première fois. Ça m’a vraiment ouvert les yeux sur ce qu’il était possible de faire avec ce genre de musique.

Essaies-tu de faire la même chose avec des artistes d’Halifax?
Je veux vraiment trouver un moyen de soutenir davantage Halifax, et c’est une chose à laquelle je pense de plus en plus, à mesure que je vieillis. Bien que je n’y vive plus, je m’ennuie de certains trucs. C’est une ville difficile, car il n’y a jamais vraiment eu de communauté qui se soit ralliée autour de la musique électronique. Je crois que c’est simplement parce que c’est essentiellement une ville universitaire, et beaucoup de cette démographie change tous les trois à cinq ans. C’est compliqué de créer une vraie scène.

Cela dit, je suis constamment à la recherche de nouveaux talents, et je découvre beaucoup de groupes. Je ne sais pas pourquoi c’est un peu plus compliqué de trouver des producteurs, mais je sais qu’il y en a quelques-uns.

Justement, à ce sujet, parle-moi du concept derrière ton label, Secret Songs.
Je trouvais constamment des artistes que personne ne connaissait, et je voulais promouvoir leurs chansons. Donc, je me suis dit que ce serait cool d’utiliser la plateforme que j’avais pour partager cette musique avec les gens qui me suivent. Mon but initial n’était pas vraiment de fonder un label, mais s’en est devenu un très vite. Mais ça n’a toujours été que moi qui découvrais de nouveaux talents, autant chez des musiciens que les artistes qui s’occupaient des couvertures des sorties. Ça reste une très petite affaire, très modeste, mais je suis toujours excité de pouvoir aider d’autres artistes.

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Les remix occupent une place importante dans ta carrière. Comment procèdes-tu lors de la création d’un remix, par rapport à une compo originale?
Je ne sais pas pourquoi, mais les remix ont toujours été une seconde nature pour moi. J’ai commencé dans la musique pour pouvoir travailler avec des rappeurs et des vocalistes. Mais comme à Halifax, il n’y en avait pas beaucoup, j’étais limité dans mes choix et mon accès, donc une manière de résoudre ce problème était de travailler avec des a capella.

C’est un moyen assez simple et amusant de créer quelque chose à partir de quelque chose qui existe déjà et que les gens connaissent. J’aime bâtir sur un point de référence, donc réimaginer des chansons populaires et pousser l’idée plus loin, prendre une chanson sombre et l’amener vers la lumière, par exemple, me plaît beaucoup.

Tu présentes ton album au public montréalais demain. À quoi peut-on s’attendre en ce a trait à la direction artistique?
Le spectacle de demain sera très unique. On a vraiment pris possession du Centre Phi et on y a créé une installation scénique qui ne sera utilisée que pour cette soirée-là. Il y aura toutes les chansons du nouvel album, et je suis excité de pouvoir présenter cette formule en direct devant public. J’y consacre toute mon énergie depuis un moment et j’essaie de voir comment je vais pouvoir intégrer des éléments en direct dans mes prochaines tournées.

Billy Eff est sur internet ici et .