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LE NUMÉRO FILM

Nollywood Omen

« Nollywood est la réponse à CNN », dit la star de Nollywood Babylon, un documentaire canadien sur l’industrie du film nigériane – une véritable usine qui produit 25000 films par an, chacun pour un budget inférieur à 10 000$.

Là c’est le diable qui crie : “Je suis Lucifer ! Je vais conquérir le monde !”

Un des esclaves, approuvant les paroles de son maître.

« Nollywood est la réponse à CNN », dit la star de Nollywood Babylon, un documentaire canadien sur l’industrie du film nigériane – une véritable usine qui produit 25000 films par an, chacun pour un budget inférieur à 10 000$. Le concept de ces films à micro-budget m’intriguais tellement que lors d’un récent voyage à Monrovia, Liberia, j’ai pris un paquet de ces films de Nollywood chez un petit marchand de DVDs du centre-ville qui s’appelait Trans International Entertainment Business Center. Il vendait aussi des pieds de poulets grillés.

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J’ai acheté des films comme Conséquence Mortelle, Problèmes émotionnels et Difficultés romantiques, je les ai tous regardés et j’ai été très déçu. En gros, c’étaient des soaps à l’américaine, mais situés dans un village nigérian. Leur intrigue était impossible à suivre, et la qualité de son tellement mauvaise qu’il était impossible d’en regarder plus de 10 minutes. Puis je suis tombé sur un film, ou je devrais dire un QUARTET de films, réalisés par le Pasteur Kenneth Okonkwo, qui est considéré comme l’un des plus importants producteurs de Nollywood. Le film s’appelle 666, et c’est le film le plus débile, déjanté et hilarant que vous puissiez voir quand tout le monde dans la pièce est défoncé que j’ai vu depuis ce remake turc de Star Wars, en 2002.

Ici le diable envoie un laser sur son esclave pour essayer de détruire le monde en utilisant son rayon laser pour rouvrir la tombe d’un autre diable (bleu, celui-là).

L’esclave empli de joie reçoit le rayon laser.

Dans les quatre épisodes de

666 (un DVD pour chaque), on voit le diable tenter de devenir le maître du monde, et de convaincre les paysans nigérians de le suivre. Le diable est grand, barbu et chauve. Il a toute une équipe de concubines, assises à ses pieds en enfer. Il est tout le temps entouré de flammes et rit comme un maniaque en hurlant à quel point il va conquérir le monde. « Je suis Lucifer ! je vais conquérir le monde ! », crie-t-il tandis que ses putes démoniaques éclatent de rire. Dans la première scène de 666, le diable envoie deux assassins sur Terre pour kidnapper une femme enceinte. Ils lui ouvrent le bide dans un tunnel et volent son bébé, qui est baptisé au nom de Satan. Tout au long du film, Satan terrorise les habitants du Nigéria, malgré les efforts du Pasteur Okonkwo (oui, c’est aussi la star du film). Okonkwo envoie souvent des éclairs de lumière en enfer, grâce au pouvoir des prières de l’extrême.

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Ici, le Pasteur Okonkwo prie pour que le rayon laser ne réveille pas l’autre diable.

L’esclave du diable est touché par le rayon chrétien, généré par les prières du Pasteur Okonkwo.

Dans le deuxième volet du quartet, l’enfant kidnappé revient sur terre et cause plein de problèmes. Il séduit une femme de presque trente ans en envoyant des lasers par les yeux, il commence une tournée des bars et envoûte une femme, qui va tuer un prêtre. Ensuite, quand un gang de chrétiens le capture et tente de le poignarder à mort lors d’un rituel, il utilise ses pouvoirs pour marquer leurs fronts d’un mignon 666.

Les effets spéciaux (les yeux chassieux du diable et les rayons lasers venus du paradis) sont toujours accompagnés de zow ! ou de zap ! tout droit sortis d’un jeu d’arcade de la fin des années 70. C’est la chose la plus drôle du monde, mais comme je ne sais pas combien d’entre vous iront au Liberia ou au Nigeria pour acheter les DVDs, vous savez quoi ? Je vais les balancer sur Youtube. Cherchez « 666, Nigeria, Vice » après le 1er octobre. Ça marche. Les vidéos de notre voyage au Liberia, entre la découverte de ces pépites et notre escapade avec le Général Cul Nu, sont sur VBS.TV.

Dans cette scène, deux mecs viennent de coucher ensemble. Ils ont mis ça dans le film pour montrer que le diable œuvre toujours au Nigéria, même quand il ne balance pas des rayons lasers au milieu des cimetières.

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Voilà la version nigériane de Damien de The Omen (La Malédiction). Là, il utilise ses pouvoirs démoniaques pour attirer une femme plus agée que lui dans son lit.

Le même, après le coït.

C’est une des femmes du diable. Elle s’apprête à menacer un chrétien avec une perceuse sur la tempe, parce qu’il refuse de se faire tamponner le 666.

La perceuse le fait vraiment flipper.

Le film se termine avec un autre chrétien dont le globe oculaire se fait pomper par un aspirateur, alors que ce mec (qui n’est pas le Pasteur Okonkwo) nous dit de se repentir parce que la fin des temps est proche, et on n’a pas envie de se faire aspirer l’œil. The end.