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L'avocat, ce fruit maléfique qui envoie tout le monde aux urgences

On parle d'« Avocado Hand » quand un patient se pointe avec une blessure à la main causée par une lame qui a ripé au moment d’extirper le noyau.
Photo via Flickr user Your Best Digs

En août 2012, Meryl Streep devenait le porte-drapeau d'un nouveau mal moderne, un fléau qui touche des milliers – si ce n'est des millions — de malheureux chaque année. Est-ce le manque d'eau potable ? Le réchauffement climatique ? La petite musique d'attente infernale qui passe quand vous essayez de joindre la CAF ?

Rien de tout ça. En vrai, Meryl Streep est devenue (bien malgré-elle) l'ambassadrice d'un problème qui touche tous ceux qui ont déjà foutu au moins un pied dans une cuisine : la blessure de l'avocat, plus connue sous le nom de « Avocado Hand ». Si c'est probablement la première fois que vous entendez parler de ce terme scientifique, vous connaissez forcément quelqu'un dans votre entourage qui a déjà été victime de cette affection.

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Aujourd'hui, la communauté scientifique a décidé de rompre le silence atour de la réelle dangerosité de l'avocat.

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Simon Eccles est le secrétaire (et ancien président) de la très pompeuse Association Britannique des Praticiens de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique. Dans un entretien au Times, il explique qu'il rencontre au moins « quatre patients par semaine » atteints de la fameuse blessure de l'avocat. Alors, à quoi la reconnait-on ? On parle de « Avocado Hand » quand un patient se pointe avec une coupure profonde de la main causée par une lame qui a ripé au moment d'extirper le noyau – ou de retirer la peau – d'un avocat.

L'obsession des gens pour l'avocat est devenue si infernale qu'on en bouffe à toutes les sauces sur Instagram. Si l'expression « guacalypse » est rentrée dans le langage courant pour désigner les signes avant-coureurs d'overdose du petit fruit vert, il existe d'autres risques bien réels à la consommation d'avocat. Vous trouvez que le docteur Eccles exagère quand il parle du nombre anormalement élevé de gens qui débarquent dans son cabinet avec la main en lambeaux ? Un rapide sondage dans mon entourage m'a fait prendre conscience de l'ampleur qu'avait en réalité pris la chose.

« J'ai dû aller aux [urgences] où ils m'ont fait trois points de suture. J'ai perdu presque toute sensation dans ce doigt-là », nous explique Frey Watson, une productrice télé de 29 ans et résidant à Londres. Elle a personnellement fait l'expérience de la blessure de l'avocat. « Quand j'étais aux [urgences], une autre dame était là pour la même raison », ajoute-t-elle pour enfoncer le clou.

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En fait, les réseaux sociaux regorgent de témoignages rapportant ce genre de blessures. On les trouve par exemple sur Instagram sous le hashtag #avocadoinjury. Sinon, on vous a préparé quelques clichés de l'utilisateur Flickr Brett Holt. En légende : « Main coupée en tentant d'ouvrir un avocat. Faites attention. »

« Les gens ne font pas attention au fait que les avocats qu'ils ont achetés peuvent ne pas être mûrs et ils ne savent pas trop comment les découper », explique le Dr Eccles au Times. Il suggère l'idée que des autocollants préventifs soient apposés sur les avocats. « On ne veut pas que les gens arrêtent de consommer des avocats. Je pense que des autocollants préventifs pourraient résoudre le problème. Il faut rendre visible ce danger. Peut-être une image d'avocat avec un couteau et une grande croix rouge par-dessus ? »

Les peaux d'avocat pourraient-elles devenir les nouveaux paquets de cigarettes, arborant des images tout aussi dégueulasses pour bien faire comprendre le risque aux consommateurs ?

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Trêve de plaisanteries : sérieux, faites gaffe quand vous découpez un avocat si vous ne voulez pas passer les six prochaines heures de votre vie chez SOS Mains. Donc la prochaine fois que vous vous frottez à l'un de ces petits aliens, rappelez-vous les principes de base : on travaille sur une surface plane

– et pas dans les airs ou sur ses genoux

; on passe gentiment le couteau entre la peau de l'avocat et la chair pour l'éplucher et entre la chair et le noyau pour le dénoyauter. Il suffit ensuite de retirer le noyau avec un torchon ou,

si vous voulez quand même faire le chaud

, avec la lame de votre couteau

.