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Music

Streetsweeper n'ont pas attendu l'élection de Trump pour sortir le meilleur disque hardcore de 2016

« Back To Life » vient nous rappeler que Boston existe encore.

«Regardons la vérité en face, nous aurions dû mourir il y a bien des années, mais nous n'étions pas prêts à le faire. Nous voulions évoluer. » Non, ce n'est pas du Leonard Cohen, c'est la phrase de présentation de Streetsweeper, groupe de Boston dans le Massachussets. Et en effet, ils reviennent de loin. Déjà, ce nom pas possible pourrait les faire passer pour ce qu'ils ne sont pas : une formation death metal générique ou pire, un groupe de droite. Pas de ça ici. Au pire, les mecs sont juste fans de Taxi Driver, comme 80 % des Américains. Streetsweeper a débuté en 2007 et a mis presque dix ans à sortir un disque digne de ce nom. Lancés avec une ligne éditoriale de type Cold World (en plus viril et moins inclusif), les Bostoniens ont coché toutes les étapes du hardcore multifonctions tendance fusion : l'artwork piqué à Leeway, les graffiti, l'influence omniprésente du NYHC des années 80 et 90, les samples de Grandmaster Flash, pour enfin aboutir à LEUR son avec un disque méga-efficace qui les fait aussitôt rejoindre le trio de tête du moment, entre Mizery et Turnstile.

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En 2012, leur chanteur Mark Allston nous avait touché deux mots des attentats qui avaient sali sa ville : « Le mot 'terroriste' est ancré dans l'esprit de tous les Américains depuis les attentats du 11-Septembre. Je pense d'ailleurs que cette peur constante du 'terroriste' chez les Américains a, en quelque sorte, conduit à des actes dégueulasses comme celui-ci. » Est-ce cette peur qui a aussi conduit à l'élection de Trump ? Ce n'est pas le débat de Streetsweeper qui ne se livre pas à l'analyse politique 3.0 sur ses réseaux et n'a pas non plus besoin de snacks gratuits ou d'espaces de conversation pour relever la tête, ils continuent juste à faire ce qu'ils savent le mieux faire depuis des années : tabasser.

Back To Life contient 10 titres pour 22 minutes, le timing parfait, et s'ouvre sur l'évocateur « Break Free » et son refrain qui donne l'envie soudaine de partager. Car oui, Streetsweeper a retenu toutes les leçons de son récent passé : ils ont compris comme IAM que l'ombre est lumière, et les limites de l'attitude tough guy, ils ont mis de l'eau dans leur coca et abusent moins des mosh parts, proposent des riffs ingénieux, un chant inspirant et restent à la frontière du hardcore, du punk et du metal. Et surtout, à l'image de leur tube « Your Own Right », la formule est putain de catchy. C'est sûrement ce qui doit plaire à Tom Brady, le quaterback des Patriots, leur fan n°1. « Pertinent ou dépassé, cool ou pas cool, on doit continuer à aller de l'avant. Voilà où placer la barre en 2016. » Et va falloir se retrousser les manches les autres, car la barre est déjà bien haute.

Vous pouvez commander leur K7 directement chez Deathwish ou vous (comfort) contenter du Bandcamp.