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Music

Le fabuleux destin de Bradley Gunn, le clubber sobre

Les Anglais ont trouvé ça tellement inconcevable qu'ils lui ont consacré un film.

Je ne pourrais jamais aller clubber sobre. Imaginez deux secondes. Imaginez-vous à 4h du matin au milieu d'un club, parfaitement sobre, au milieu de hordes d'individus abrutis par des substances diverses se lançant des défis toutes les 30 secondes et se félicitant d'être toujours debout en hurlant des OUAAAAIS suivis de PUTAIIIIN et d'autres OUAAAIIS, sans avoir envie de les terrasser sur place ? C'est tout simplement impossible.

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C'est pourtant ce que fait chaque week-end Bradley Gunn, un jeune anglais de 20 ans. La journée, Bradley fait de la maintenance informatique et la nuit, il rave. Bradley aime arriver en club dès le début de la soirée et partir le plus tard possible. Du début à la fin, il ne s'arrête pas un instant de danser. Ce qui paraître un peu flippant.

J'ai découvert ce type après avoir reçu le lien d'un mini-documentaire sur lui intitulé Bradley Gunn Raver. J'étais un peu crevé au moment d'ouvrir le mail et j'ai d'abord lu le terme « gun raver », imaginant un instant une nouvelle attraction où un canon propulserait des paillettes à même le dancefloor provoquant une orgie de fun. Quoi, ça existe déjà ? Bref, dans ma tête, Bradley Gunn était un truc comme ça. Mais en fait pas du tout. Bradley Gunn est un homme, et un raver. Bradley Gunn Raver.

En regardant ce film, j'ai réalisé que je n'avais finalement jamais parlé à quelqu'un qui était volontairement sobre. Bien qu'entré depuis un moment dans l'âge adulte, je suis toujours été entouré de gens qui ne refuent jamais une bonne pinte. Sans pour autant atteindre la consommation de Lemmy, mes potes ne sont jamais à l'abri de perdre le contrôle, surtout passé le jeudi 17h. Pour ne pas mourir ni continuer à vivre idiot, j'ai voulu savoir ce que ça faisait de rester sobre dans des soirées où personne ne l'était. J'ai donc passé un coup de fil à Bradley, pendant sa pause dej'.

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Bradley, sobre, dans un club, un masque de zèbre sur la tête.

Noisey : Hey Bradley, tu peux nous parler de la genèse de ce film ?
Bradley Gunn : Alors, j'étais dans une rave à Bristol, je faisais mon truc, je dansais, et un type est venu me voir pour discuter. Il se trouve que ce mec bossait dans le cinéma. Il m'a demandé comment j'allais et je lui ai répondu que je faisais la teuf depuis 10 heures sans m'être arrêté. Il m'a demandé s'il pouvait faire un documentaire sur moi. Pas plus compliqué que ça.

T'es-tu inquiété de la façon dont le film allait te montrer ? As-tu eu un droit de regard au moment de la post-production ?
Eh bien ils sont venus me trouver, ils m'ont filmé et voilà. Ils ont monté le truc, point. Je dois admettre que je n'étais pas vraiment sûr de la manière dont ça allait être perçu une fois sorti mais finalement, tout le monde semble bien l'accueillir. Ça a motivé des gens à faire pareil et à rester sobre en club. Quelques personnes m'ont même contacté et on s'est retrouvé ensemble à des soirées.

Cool. Comment tout ça a commencé ? Raconte-moi ta première fois en club.
La première fois que je suis allé en club, c'était pour mes 18 ans, bien avant que je m'intéresse à la dance music. C'était une boîte très commerciale, on y était allés entre potes. J'ai noté ce soir-là que je faisais plus attention à la musique qu'au fait de me bourrer la gueule le plus vite possible. Donc j'ai voulu trouver des lieux qui mettaient vraiment la musique au premier plan. C'est ça que je voulais. J'ai découvert la scène rave. Et un jour, un pote m'a conduit au Motion Club à Bristol…

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Bradley à son boulot, sobre et sans masque.

Tu l'as faite sobre cette première rave ?
J'avais pris un verre avant, mais mon pote rien, vu qu'il conduisait. Ce n'était pas une décision consciente à la base, d'aller en rave sans rien consommer, c'est juste arrivé comme ça. J'avais l'habitude de bouger avec un pote, on se saoulait de temps en temps, et on a remarqué qu'on tenait bien moins longtemps le coup quand on buvait. Dès 3 heures du mat, on était crevés.

Tu sais qu'il existe des drogues qui peuvent te maintenir éveillé bien au-delà de 3 heures du matin ?
C'est pas mon délire. Ça m'arrive de boire un peu, mais à la maison. Quand je bouge en rave, je m'en tape de savoir ce que les autres pensent de moi, et je n'y pense même pas en fait. Je rave dans mon esprit.

Cool. Dans le film, tu parles d'un videur qui te suspectait de venir dealer dans son club, certainement à cause de ta manière de danser. Ça t'arrive souvent ?
Ça arrive, ouais. Quand les gens me voient, ils pensent généralement que je suis sous substances. Ils me demandent si j'en vends ou bien où si je sais où ils peuvent en acheter. Et j'en sais rien bordel ! Beaucoup de gens sont choqués quand je leur avoue que je suis sobre. Ils pensent que je leur mens. Je suis vraiment un raver sobre. Et je me suis fait un tas de potes depuis que je sors. Suivez Josh sur Twitter