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Music

Les 30 meilleurs morceaux de 2015

On les a écoutés toute l'année mais ils n'ont pas trouvé de place dans le top albums. On n'allait pas les laisser tomber pour autant.

Bon, soyons clairs : ce ne sont pas exactement nos 30 meilleurs morceaux de 2015. Plutôt les 30 meilleurs morceaux qui ne figurent sur aucun des 20 albums qu'on vous présentera demain - vous saisissez la nuance ? Ce qui signifie que si vous vous retrouvez ici, c'est que vous ne serez pas dans notre dernière liste de bilan de fin d'année - la plus importante, la plus prestigieuse, celle qui vous ouvrira toutes les portes du Monde Libre - et que vous aurez, de fait, tout perdu, et qu'il ne vous restera plus qu'à aller enregistrer un nouvel album pour rater encore mais rater mieux, comme disait Beckett. Après tout, vous avez déjà sorti un putain de morceau, alors pourquoi pas 10, hein ?

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30 - UNIFORM - « Perfect World »

Dans un monde parfait, KMFDM ne serait qu'une station de radio indépendante hyper chiante, Jaz Coleman n'aurait jamais opté pour le look « Alice Cooper meets Monsieur Loyal » et les six minutes trente sept de cette chanson dureraient en réalité toute une vie. On devra malheureusement s'en contenter, en attendant que Uniform revienne mettre de l'ordre dans tout ça.


29 - JANET JACKSON - « No Sleep »

Si chaque morceau de Janet n'était en réalité qu'une reprise cryptée de « Rhythm Nation », « No Sleeep » serait la version enroulée dans des mètres de papier de soie, suave et pleine de douceur, féline mais jamais dans l'excès. Le morceau de 2015 contre lequel il fallait rendre les armes, reconnaître chacun des pas de danse et des mouvements d'épaules esquissés dans les couloirs de métro vides, comme ce nouvel amour sans faille pour les cols roulés touché cachemire et les bougies parfum « feu de bois ».


28 - SHEER MAG - « Fan The Flames »

Les raisons pour lesquelles Sheer Mag aurait dû logiquement devenir votre groupe préféré en 2015 ?
1/ Leurs morceaux sonnent comme un croisement entre Fleetwood Mac, Thin Lizzy et le générique d'une série sur un adolescent du Midwest qui arrête les trains à mains nues.
2/ Ils ont totalement la foi et 100 % confiance en ce qu'ils font. Rien à battre de ce que vous pouvez penser de leurs gueules.
3/ Leur musique est tellement bonne qu'ils se sont payés le luxe d'avoir un vrai nom à la con, totalement banal et passe-partout.
4/ Ils ne sont pas Salut C'est Cool.
OK ?

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27 - GRAVE PLEASURES - « New Hip Moon »

Difficile de passer derrière le gigantesque Climax, premier album de Beastmilk bourré tubes inhumains qui a valu au groupe de gagner une horde de fans sur-motivés, parmi lesquels Fenriz de Darkthrone. D'autant plus lorsqu'on perd son principal compositeur (le guitariste Johan Snell), qu'on change le nom du groupe et qu'on redémarre à zéro. Rien d'étonnant donc à ce que Dreamcrash, le premier album de Grave Pleasures n'ait été qu'une semi-réussite d'où surnageaient seulement une poignée de titres réellement marquants, tels ce « New Hip Moon » imparable, croisement quasi-parfait entre les Misfits de 1982 et le Chris Isaak de 1989.


26 - ELECAMPANE - « Anymore »

ASTUCE : vous aimeriez que votre groupe sorte du lot dans l'avalanche de mails et d'envois promo qu'on reçoit chaque jour ? Rien de plus simple ! Il suffit de ne faire ni du garage, ni du rock psychédélique, ni de la synth-wave. Un peu comme les Caennais d'Elecampane, groupe formé par trois membres de Concrete Knives, qui donne dans un indie-rock à la fois brumeux et héroïque tenant autant des Stone Roses canal historique que des premiers Teenage Fanclub ou du Nothing's Shocking de Jane's Addiction. A l'image du spectaculaire « Anymore », tube aux proportions épiques et pourtant d'une simplicité absolue.


25 - ROGER WEST - « End House »

Derrière ce pseudonyme, un régulier du label In Paradisum (Amédée De Murcia, plus connu sous les noms de Somaticae et Insiden) et un exercice de style : passer au broyeur, le temps d'un maxi, une poignée de tubes house des années 90 pour en extraire une nouvelle matière, âpre, brûlante, orageuse, où les boucles se désintègrent, réduites en caillots infectieux comme sur ce « End House » de fin du monde.

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24 - WATERTANK - « Surrender »

Ça file plus droit qu'un député Nord-Coréen, ça cite ouvertement Quicksand et Failure, on ne l’échangerait en aucun cas contre le dernier Refused et le seul truc qu’on puisse bien reprocher à ces Nantais dont le deuxième album Destination Unknown a vraiment collé une pile à tout le monde cette année au rayon post-hardcore, c’est qu’on ne les croise décidément pas assez sur scène.


23 - SKEPTA - « Shutdown »

2015 aura été une année de feu pour Skepta. On l'a vu partout, tout le temps. Et même si on peut lui reprocher d'avoir pas mal capitalisé sur ses morceaux (il faut bien nourrir l'attente des fans pour son prochain album, #Konnichiwa), on ne pourra jamais lui reprocher « Shutdown », et son clip tourné par Grace LaDoja du côté de Barbican dans le nord de Londres, où l'on voit le patron du grime, immaculé, entouré de son crew sappé en noir et blanc, cracher ses rimes sur la fashion week et fermer les clapets de tous les faux musulmans et les faux rastas.


22 - RETOX - « Let's Not Keep In Touch »

Certains savent. D'autres sauront. Mais tous mourront.


21 - JLIN - « Guantanamo »

Le disque qui, cette année a repoussé les limites et ouvert un nouveau champ des possibles pour le Footwork, remettant la témérité, l’expérimentation et la radicalité sur le devant de la scène, renouant avec l’aplomb de DJ Nate ou DJ Roc et s’éloignant définitivement des hooks et des samples soul du crew Teklife.

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20 - AKITSA - « Le Feu De L'Abîme »

Quand le metal aura fini par devenir un Waterworld noyé dans les larmes des offusqués permanents, il faudra se souvenir de ce genre d'hymne aussi hargneux qu'insoumis. Se rappeler qu'en 2015 les mecs d'Akitsa répondaient présents quand il fallait tout défoncer et que les rares lamentations recevables étaient celles de l'ennemi agenouillé, le crâne fendu à la masse d'arme.


19 - SUN KIL MOON - « Birds Of Flims »

Désolé Mark, on ne peut pas être au top tout le temps. L'an dernier, on portait Benji aux nues, cette année, on sauvera tout juste le sublime « Birds Of Flims » (oui, oui, « Flims ») du relativement pénible Universal Themes, qui contient paradoxalement certaines des plus beaux textes du David Foster Wallace de la guitare en bois.


18 - ABELARD - « Seinwave 2000 »

Seinfeld. Slap. Son midi. Vous avez besoin de quoi de plus, exactement ?


17 - THE LEISURE SOCIETY - « Tall Black Cabins »

Le seul morceau de cette liste qui a été playlisté sur France Inter. Tirez-en les conclusions que vous voudrez.


16 - PRAYERS - « Chthonian »

Les G’s fanatiques de Ministry et Pet Shop Boys ont tranquillement invité les mecs des Transplants pour finaliser un EP engagé contre les amis, les flics et les drogues, qui sonne toujours comme une espèce de version nu-rave des Beastie Boys et qui nous rappelle que la seule manière de respecter le mot Love chez eux, c'est lorsqu'il est accolé à -craft.

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15 - TAYLOR SWIFT - « Blank Space »

Très sceptiques à l'écoute de 1989, on a instantanément classé Taylor dans la catégorie des chouineuses pas si innocentes que ça, plus manipulatrices que victimes, toujours prêtes à jeter la pierre sur l'autre pour une relation avortée trop tôt. Et dans le fond, c'est assez vrai. Un titre comme « Blank Space », par exemple, avec son intro hyper hachée, débitée par une Taylor à la fois espiègle et ivre de jalousie, plein de figures de style cagneuses et totalement assumées (« coz darling I'm a nightmare dressed like a daydream », vraiment ?) a immédiatement confirmé nos doutes. Mais il a également rythmé pas mal de nos vendredis après-midi. Alors on pardonne, on pardonne tout.


14 - SCH - « Gomorra »

Il n'y a absolument rien d'original dans ce morceau ou dans ce clip. Tourner à la Scampia : déjà fait par PNL. Faire plein de références à la série Gomorra : déjà fait par PNL. Rapper avec les cheveux longs et un T-shirt moulant : déjà fait par PNL. Chantonner sous autotune en répétant la même onomatopée huit fois par refrain : déjà fait par PNL. Tourner en boucle dans mon bureau une trentaine de fois en une matinée : déjà fait par PNL. Et pourtant : ça tue.


13 - NAPALM DEATH - « Stunt Your Growth »

Rafales de violence gratuite, palpitant qui s'emballe à chaque attaque de morceau, avalanche de riffs à vous en faire péter la cage thoracique : non, ces mecs n'en ont toujours rien à foutre de notre génération d'indignés, ni de celle qui suivra et encore moins de celle qui les enterra.

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12 - FLÉAU - « The Rat »

Bordeaux = Tombeau.


11 - DIÄT - « Nausea »

Vous aimez Crisis ? Vous aimez les premiers Killing Joke ? Vous aimez Frustration ? Vous aimez Total Control ? Ok, alors vous avez forcément aimé Positive Energy, le premier album de DIÄT, groupe Berlinois sorti du bois en septembre dernier après une série de singles prometteurs pour coller une chiasse de tous les diables aux pignoles post-punk qui ont pointé le bout de leur cravate dans les Inrocks depuis 2001.


10 - 51 BLACK SUPER - « MJ Wilson »

Par expérience, on le sait, ce genre de disque ne donne rien : deux membres de H-Burns, entourés de quatre vieux potes à eux, parmi lesquels Franck Annese, le boss de So Press et du label Vietnam, ça sent la petite anecdote de rentrée, le truc vite écouté, vite oublié, voire la blague qui est allée un poil trop loin. Le fait est que le premier album de 51 Black Super s'est non seulement imposé comme une des plus beaux instants fraîcheur-citron de 2015, mais aussi, et ce n'est pas exactement rien, un des meilleurs disques d'indie-rock canal historique sortis ces 5 ou 6 dernières années, empruntant aussi bien à Superchunk, Grandaddy ou Sparklehorse, qu'aux Palace Brothers ou aux premiers Beck, torchés en dépit du rien à foutre dans une ambiance 100 % « MTV 1992 ». Alors pourquoi est-ce qu'on l'a mis ici et pas dans notre top album ? Parce qu'on sait que le prochain sera encore meilleur. Et pourquoi est-ce qu'on a mis le mauvais morceau en écoute ? Parce que « MJ Wilson » n'est dispo ni sur YouTube, ni sur Bandcamp, ni sur Soundcloud. Et que réécouter « Bigger » ne vous fera pas de mal de toute façon.

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9 - REAL LIES - « Seven Sisters »

On a écouté le premier album de ce trio londonien dans toutes les configurations possibles, au bureau, à la maison, au casque, on air, dans l'habitacle d'une voiture par temps pluvieux, dans l'habitacle d'une voiture par un temps clair, dans une cuisine. Pour tout vous dire, on a même lu les lyrics à même le livret, truc qui n'est arrivé à personne depuis 2009 ! Jamais vu des mecs qui aimaient autant leurs potes et qui étaient aussi fiers d'être de jeunes anglais de 26 ans. Ces types sont capables de vous refaire aimer l'Angleterre et de détester encore plus le mégalithe pop américain, de revendiquer une fois pour toutes le confort élémentaire d'un beau polo et l'écoute détendue des albums les plus haïs de New Order. Cela dit, la musique de Real Lies est relativement indescriptible pour les rationnalistes continentaux que nous sommes. C'est un condensé de l'anglicité la plus brute : un mélange de rock mancunien, de reggae, de uk garage, de house et de phrasé cockney sur une guitare désaccordée et des beats junglisant. Les mecs maîtrisent tout avec un flegme déconcertant. Tout ça peut faire peur aux premiers abords, mais croyez-moi, cet album permet de repousser loin, très loin, l'année 2005 et son offre culturelle dont les soubresauts se font encore ressentir du côté de Melun. Voici l'hymne du disque pour vous en convaincre.


8 - BLACK BUG - « Frozen Energy »

Docteur Satan, Strasbourg, Master Master Wait : il a fait froid dans la tête de beaucoup de monde cette année. Mais aucun n'a sû égaler la haine glacée de Ruslav, l'insaisissable frontman de Black Bug. Un projet qui démarre en Suède, quelque part entre une version moderne et décomplexée des Screamers et un Adult qui aurait mis de coté neurasthénie et paranoïa pour se lancer dans un raid meurtrier à travers les rues d'une mégalopole rongée par le vice, avant de se relocaliser à Bordeaux et de doucement muter vers un post-punk électronique sombre et cinématique. Après deux albums et une poignée de 45-tours, Black Bug est cette année revenu aux sources en renouant avec « Frozen Energy », hymne froid, rageur et methodique, porté par la voix de Shawn Foree de Digital Leather.

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7 - MENSCH - « The Greatest Escape »

Composé au fin fond de l'Andalousie, débarrassé de tout poids superflu et bourré de tubes au groove mutant, Tarifa, le deuxième album de Mensch aurait logiquement dû se trouver une place dans nos albums de l'année. Mais la concurrence était rude. De tous les tubes au groove mutant du disque, on a donc isolé « The Greatest Escape », pour tout un tas de raisons à commencer par le son de caisse claire et cette ligne de basse qui se casse la gueule et retombe inexplicablement sur ses pattes à 59 secondes.


6 - COBRA - « Rue Barbare »

« Le couvercle saute, l'eau déborde. On ne peut pas échapper à ça. On ne peut pas échapper à la douleur. Même si on fait semblant de l'ignorer, elle est toujours présente. Il faut faire quelque chose, pourtant. Garder la tête haute… »


5 - CLAUDE VIOLANTE - « No Mercy »

À ce stade de championnat, vous savez que Claude Violante fait partie des 7 ou 8 trucs capables de rendre un être Humain heureux. Parce que vous avez écouté son premier maxi sorti il y a 3 ans déjà sur Tsunami-Addiction. Parce qu'elle vous a sauvé la vie un soir dans un sous-sol humide et oppressant en enchaînant « Dub Be Good To Me » et « Theme From S-Express ». Parce que vous avez adoré ses remixes pour Trésors et La Chatte. Parce que tout ce qu'elle fait est certifié 100 % génie. Alors forcément, vous avez aimé son nouveau EP, Your Heart Is Weak, dont est extrait le bien-nomme « No Mercy ». Et forcément, vous vous demandez quand elle se décidera ENFIN à sortir le putain d’album qu’elle nous promet depuis bientôt deux ans. Aux dernières nouvelles, il était question de janvier ou février. On croise les doigts.

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4 - REQUIN CHAGRIN - « Adelaïde »

Oui, on a déjà parlé du clip hier. Mais le titre est tellement bon, qu'on était obligés d'en reparler aujourd'hui. Ça pose un problème ?


3 - DEF LEPPARD - « Dangerous »

Partout dans le métro, les affiches annonçaient : « Leur meilleur album depuis Hysteria ! » On aurait bien aimé pouvoir confirmer mais vraiment, c'est non, non, triple non, pas moyen, jamais de la vie et carrément pas. En revanche, ce nouveau disque de Def Leppard contient bien leur meilleur single depuis Hysteria. Qui est également leur meilleur titre commençant par la lettre D, devant « Don’t Shoot Shotgun » et « Die Hard The Hunter ». Et le seul morceau de 2015 en mesure de restituer avec une précision maniaque le son du Grumman F-14 Tomcat de Top Gun s'écrasant sur un épisode de Miami Vice (saison 1 ou 2).


2 - SOPHIE - « BIPP »

Parfois, un simple plug anal réussit à faire chier l'industrie musicale.


1 - TÉLÉDÉTENTE 666 - « Soleil Nord-Est »

On vous l'avait dit il y a un peu plus d'une semaine : « Soleil Nord-Est » est un des plus beaux morceaux qu'on ait entendus depuis la création de l'électricité. Donc, on le met en premier. Parce que la cohérence, en période de doute c'est important, pas vrai ? Vrai.

Un dernier top interminable demain et on arrête, promis.