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Depuis 2010, Twitching Tongues assombrit le ciel de Los Angeles avec un doom-core de première catégorie

Tout juste signé sur Metal Blade, le groupe californien a partagé un peu de sa dépression carabinée avec nous avant sa venue à Paris mercredi et au Hellfest vendredi.

Depuis 2010,

Twitching Tongues

assombrissent le ciel de Los Angeles avec leur doom-core, soit une contraction complexe entre la tristesse des années 1990 et la violence des années 2000. Après une démo mortelle, deux EP's immortels (

Insane & Inhumane, Preacher Man

) et un album plutôt moyen (

Sleep Therapy

), le groupe a accouché de

In Love There Is No Law

en 2013, un deuxième album qui leur a assuré une place bien au froid sur le podium du hardcore metal dépressif le plus réussi. À côté de ça, les mecs ont joué ou jouent toujours dans des tonnes d'autres groupes (Creatures, Ruckus, Forced Order, God's Hate, Disgrace, Nails et Sorcerer's Edge) s'occupant à eux cinq de faire vivre un bon gros tiers de la scène hardcore californienne. Deux ans et une reprise de Kickback plus tard, nous retrouvons Twitching Tongues en 2015, fraîchement signés sur la locomotive Metal Blade pour l'album de la maturité et présents à l'affiche des 10 ans du Hellfest, date importante de leur tournée européenne sobrement intitulée

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The End of Love

. On en a profité pour poser quelques questions au guitariste et frère du chanteur, Taylor Young.

Noisey : Il y a pas mal d'aspects religieux dans votre musique, de vos lyrics à votre imagerie. C'est un truc qui vous tracasse ?

Taylor Young :

La religion n'occupe pas une place importante dans nos vies en fait, nos paroles s'y opposent plutôt, on en parle en terme d'oppression, si ça peut constituer un thème. La religion est une chose à laquelle on ne souscrit pas du tout, c'est aussi simple que ça.

Et « Preacher Man » ? Votre clip a disparu de YouTube d'ailleurs.
« Preacher Man » est un morceau sur notre enfance. La vidéo n'était pas très bonne, et l'enregistrement provenait de notre EP, pas de l'album. Donc on a juste décidé de la mettre en privé, mais vous pouvez toujours la voir sur notre site.

Depeche Mode chantaient « Shake the Disease », vous c'est « Feed Your Disease ».
Ouais, ce morceau est une chanson straight edge en quelque sorte, même si on n'est pas un groupe straight edge à 100 %. Quatre membres sur cinq le sont, excepté Kyle [Thomas, bassiste]. En gros, le morceau dit que si ton souhait c'est de ruiner ta vie, alors vas-y, fais-le à fond.

C'est l'impression que donne votre musique, on dirait que vous vous sentez à l'aise au plus profond de la dépression.
J'aimerais qu'aucune personne ne se sente comme ça, mais la douleur est souvent la source d'inspiration principale des artistes, et c'est notre cas.

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Votre musique est une sorte de thérapie donc ? Qu'est ce que les autres membres du groupe pensent des lyrics de ton frère [Colin Young] ?
Oui, absolument. Chaque texte qu'écrit mon frère est un exutoire pour lui. Le groupe est constitué de cinq personnes avec sensiblement le même état d'esprit, et on est à 100 % en phase avec le contenu des paroles. Colin est le seul auteur dans le groupe, même si je peux avoir une sorte de pouvoir « exécutif » là-dessus.

Dis m'en plus sur ce morceau : « Astigmatism (Of the Phallic Muscle) ».
C'est simple, c'est une chanson sur le regret. Les trois yeux d'un homme regardent tous dans différentes directions, de mauvaises directions.

Qui est responsable de votre artwork dépressif ?
Pour nos pochettes d'album, on collabore en général avec le photographe Morgan Newton et le graphiste Scott Magrath qui matérialise les idées et les plans qu'on imagine.

Quels ont été les retours les plus étranges depuis les débuts de votre groupe ?
Les gens ont souvent nagé dans la confusion avec nous. La comparaison la plus bizarre qu'on ait jamais entendu, certainement sorti d'un esprit simplet, est Lenny Kravitz, mais hey, c'est un super chanteur, donc peu importe !

Haha. Ca vous fatigue d'être régulièrement assimilé à Only Living Witness et Type O Negative ?
Non, ce sont toujours deux de nos groupes préférés. Si quelqu'un veut nous comparer à ces groupes, c'est un honneur. Notre nouvel album part dans plein d'autres directions, donc ça amènera sûrement de nouvelles comparaisons. Ce disque sera plus lourd, c'est tout ce que je peux dire dessus pour l'instant. On jouera d'ailleurs la première chanson de l'album sur cette tournée.

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T'avais quel âge quand Prone Mortal Form est sorti ? Comment as-tu découvert Only Living Witness ?
J'avais 6 ans quand l'album est sorti. Je ne me souviens plus trop de ce dans quoi j'étais à l'époque mais j'ai découvert le groupe bien plus tard, vers l'âge de 18/19 ans. Le premier riff de ce disque m'a mis sur le cul, et tous les détails du disque m'ont scotché encore plus ensuite. Mais je crois que je préfère leur second album, Innocents. Tout dépend des moments.

Cette année, vous donnez votre premier concert au Hellfest. Vous êtes excités d'y aller ?
On n'est pas vraiment « un groupe de festival européen » donc ça va être une expérience totalement nouvelle pour nous, et ouais, on a trop hâte d'y être ! J'ai dû regarder la vidéo de Kickback jouant « Will To Power » au Hellfest plus d'un millier de fois, donc je suis encore plus excité à l'idée.

Haha, ouais, ce live ! Vous avez déjà été confrontés à un tel bordel en concert ?
On n'a jamais vécu une situation atteignant de tels extrêmes mais on a participé à une tournée qui n'était pas vraiment appropriée pour nous. Lorsqu'on a annoncé un soir qu'il ne nous restait plus qu'un seul morceau à jouer, la foule a applaudi.

Sur vos disques, vous avez enregistré pas mal de reprises : Carnivore, Candlemass, T-O-N, Merauder, Pentagram. Qu'est ce qui rend ces groupes si uniques pour vous ? Vous en avez d'autres de prévus ?
On a repris Kickback à Paris l'année dernière. C'était un honneur vu que c'est l'un de nos groupes préférés de tous les temps. Cela dit, je ne pense pas qu'on renderait justice à leur intensité sur disque. On enregistre les reprises des groupes qu'on adore, tout simplement. À la base, on faisait plutôt des covers de doom, comme Pentagram, Candlemass et Type O et puis on s'est mis à reprendre des groupes hardcore parce que c'est là d'où l'on vient. Il y'en aura peut-être quelques autres bientôt, on verra.

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Vous venez de signer sur le label Metal Blade. Ca s'est fait comment ?
On lutte toujours pour franchir de nouveaux paliers dans notre carrière. La stagnation est ce qui tue les groupes de hardcore. Le premier album sur Metal Blade sera notre troisième album, et notre nouveau son rendait notre collaboration avec eux évidente. Ils ont été très bons avec nous depuis le début. Close Casket Activities s'occupera toujours de la partie vinyle. Les deux labels forment notre nouvelle maison.

Quand est-il du futur du hardcore ?
Le futur du hardcore est radieux. Freedom, Forced Order, Criminal Instinct - il y a des tas de nouveaux groupes qui portent le flambeau, et il y en aura encore plus après eux.

D'ailleurs, est-ce que Ruckus existe toujours ?
Officiellement oui, mais qui sait quand est ce qu'on rejouera. Justin [Sakamoto, guitariste] est en train de devenir un tatoueur renommé, Jacob [Woodley, chanteur] est ingénieur en air conditionné et Keith [Paull, bassiste] suit ses études à temps plein. Colin et moi sommes aussi bien occupés avec nos projets.

Vous vivez de votre groupe ? Tu vas continuer à jouer dans Nails si Twitching Tongues devient plus gros ?
Je gère un studio d'enregistrement qui s'appelle The Pit à L.A., et je survis principalement grâce à ça, mais les groupes aident aussi. Je suis également frontman dans Disgrace avec 3 autres membres de Twitching Tongues. On vient juste de sortir un album sur le label Close Casket et on joue sur sur toutes les dates de cette nouvelle tournée, excepté le Hellfest. C'est facile d'organiser notre agenda entre Twitching et Nails, vu que Nails tourne rarement parce que Todd [Jones, frontman] doit s'occuper de sa famille et a un job à temps plein.

Un dernier mot ?
Merci ! Ecoutez Forced Order et God's Hate. Le nouvel album de Twitching Tongues arrive cet automne.

Twitching Tongues et Disgrace jouent à la Mécanique Ondulatoire (Paris) mercredi 17 juin et on vous fait gagner des places ici. Rod Glacial a parfois la langue qui fourche sur Twitter.