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Music

Red Axes est le nouveau poumon de Tel Aviv

Ils ont lancé leur propre label, ont sorti un disque en hébreu et seront en concert vendredi à Paris, pour le cinquième anniversaire de la House of Moda.

Photo : Michael Topyol

En rencontrant Red Axes, on a plutôt l'impression de boire un coup avec les roadies de Pavement au réveil qu'avec la dernière sensation club du moment. Échappant -Dieu merci- à la case prison « je suis DJ mais j'ai découvert le post punk il y à 3 mois », le duo de Tel Aviv sort régulièrement des petites ogives mélancoliques et dansantes qui, mine de rien, risquent de faire leur trou de manière durable dans votre petit crâne de piaf qui a déjà oublié le titre du dernier Kanye West. Lancé par Cosmo Vitelli et son label I'm a Cliché, Red Axes quittent maintenant le domicile parental avec la création de leur propre label, Garzen Records, et une première sortie uniquement chantée en hébreu. Ça représente sérieusement Tel Aviv vous l'aurez compris.

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Noisey : Parle-moi des débuts du groupe.
Niv Arzi : Dori [Sadovnik] et moi avons commencé à jouer de la musique ensemble vers 14-15 ans. On faisait de la guitare dans un groupe. Mais c'était très loin de Red Axes. On a toujours joué ensemble dans des duos, trios, en DJ…Toujours ensemble. Je ne sais pas si on peut se qualifier de professionnels mais c'est notre projet le plus abouti en tous cas.

Votre musique est bâtie sur des contrastes de sons froids et chauds.
Oui c'est vrai, c'est globalement lié à nos influences parce qu'un d'un côté on puise dans la new wave, les guitares distordues, etc… et de l'autre on aime les trucs funky. À la fin des années 70-80, il y a eu un gros mouvement cold wave, post punk en Israël et on a grandi avec ça, un groupe comme Minimal Compact par exemple nous a beaucoup influencé. La culture underground a toujours été forte chez nous. Pour le terme chaud, je ne sais pas trop…

Il y a des sonorités latines dans votre musique pourtant, non ?
Oui c'est vrai, je me rappelle une fois, on conduisait en Amérique du Sud et on écoutait la radio et je me disais, « je n'ai aucune idée de comment faire un morceau comme ça ». J'ai donc cherché à comprendre comment cette musique marchait et comment elle pourrait fonctionner dans un contexte de club par exemple. On a écouté beaucoup de disques et c'est comme ça qu'on est tombé sur Abrao, un chanteur brésilien avec qui on a collaboré régulièrement. Ça a été une rencontre importante pour nous.

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Vous venez plutôt de la musique rock et vous êtes allés ensuite vers les DJ sets et la culture club donc. Vous vous sentez à l'aise dans ce monde-là ?
Avec Red Axes, on joue live avec des instruments, parfois avec Abrao au chant d'ailleurs. On aime bien ça. Les codes de la culture club sont intéressants et plutôt marrants parfois, mais je pense qu'on a nos propres codes. On a souvent joué dans des contextes étranges où on se demande ce qu'on fait là [Rires]. Mais tu sais, c'était la même chose avec notre groupe de rock quand on jouait devant 4 personnes. Il faut accepter ça, c'est le job qui veut ça.

Tu peux nous raconter votre rencontre avec Cosmo Vitelli ?
Ça s'est fait de manière assez classique, on a envoyé nos productions à pas mal de labels, certains étaient intéressés mais on aimait bien I'm a Cliché. Cosmo nous a répondu très vite. Il a été le premier à miser autant sur nous. Il nous donne beaucoup de conseils et nous aide. C'est devenu un très bon ami.

Comment se passe votre vie à Tel Aviv et votre résidence de DJ au Bootleg Club ?
Ca fait 2/3 ans maintenant qu'on est résident là bas. Et ça se passe super bien. On joue beaucoup à Tel Aviv, peut-être trois fois par semaine. Les gens font beaucoup la fête là-bas et chaque fois le contexte est différent. Les foules et les lieux changent beaucoup. Le Bootleg pourrait être dans la même vibe que celle de la Java. À Tel Aviv, les gens sont très chaleureux, il y a beaucoup d'interactions dans les fêtes.

Qu'est ce qui fait un bon DJ pour vous ?
Les gens pensent que c'est facile mais ça demande un certain talent et c'est sûr que tout le monde ne l'a pas [Rires]. On n'avait pas vraiment de modèles en se lançant, on voulait faire notre truc à nous. C'est surtout le fait de sortir à Tel Aviv qui nous a donné envie de faire ça. Après, on a beaucoup aimé Moodyman par exemple.

Comment les gens réagissent à l'étranger quand ils apprennent que vous venez d'Israël ?
On n'en parle pas vraiment en fait. Tous les gens qu'on croise veulent partir à Tel Aviv, faire la fête là-bas, mais on ne parle pas de politique. Les gens sont plutôt curieux en fait.

Quel est votre pire et meilleur souvenir avec le groupe ?
Un super souvenir c'était de jouer à Istanbul dans un tout petit endroit, c'était génial. Le lieu où on préfère jouer c'est en Lituanie, on joue toujours dans de tous petits clubs, c'est vraiment ce qu'on préfère. On joue ce qu'on veut, les gens sont tout près et super chaleureux. À Tel Aviv aussi on est toujours portés par l'énergie des gens en face de nous. On n'a pas vraiment de mauvais souvenirs en tête. Après je me rappelle un des premiers concerts de Red Axes, on était trois avec un batteur. C'était étrange mais assez marrant. Mais musicalement, c'était sûrement le pire, ça c'est sûr. Red Axes seront en concert à la Gaité Lyrique avec Matias Aguayo vendredi 22 janvier. Adrien Durand est sur Twitter.