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Music

Range Tes Disques : Mogwai

On a demandé à Stuart Braithwaite de classer les disques de son groupe, du moins bon au meilleur.

Range Tes Disques est une rubrique dans laquelle nous demandons à un groupe ou un artiste de classer ses disques par ordre de préférence. Après Korn, Slipknot, Lagwagon, Hot Chip, Manic Street Preachers, Primus, Burning Heads, le label Fat Wreck Chords, New Order, Ride et Jean-Michel Jarre, nous nous sommes intéressés aux écossais de Mogwai, qui fêtent cette année leurs 20 ans. Stuart Braithwaite, guitariste du groupe, est revenu pour nous sur les 8 albums de leur discographie.

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8. The Hawk Is Howling (2008)

Noisey : C'est celui que tu aimes le moins ? Pourquoi ?
Stuart Braithwaite : Je suis globalement content de tous nos disques, donc je ne le déteste pas vraiment non plus. C'est juste que sur The Hawk Is Howling, il y a pas mal de morceaux qui étaient à l'origine prévus pour une bande-son de laquelle on s'est fait virer. Du coup, il sonne presque plus comme une B.O. que comme un véritable album. Il y a de super morceaux dessus, mais il n'est pas aussi solide et cohérent que nos autres disques. C'est pour ça que je l'aime moins.

C'était quoi cette bande-son ?
C'était pour un film Colombien. Je ne veux pas citer le nom du film, parce qu'ils nous ont vraiment traités comme de la merde et qu'ils ne nous ont pas payé pour tout le temps qu'on a passé dessus. Le réalisateur était incapable de comprendre qu'un morceau non mixé ne sonne pas aussi bien qu'un morceau mixé. C'était son premier film, il n'y connaissait rien. On avait fait du bon travail. Dominic [Aitchison, bassiste du groupe] m'a justement dit il y a quelques jours qu'il avait retrouvé les enregistrements de ces sessions et qu'ils étaient vraiment bons ! Mais le réalisateur avait des morceaux de Sigur Rós qui, eux, étaient déjà terminés et mixés et il se plaignait parce que les nôtres n'étaient pas aussi aboutis.

Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas de chant sur cet album ?
Les morceaux ne s'y prêtaient pas vraiment, j'imagine. On a généralement deux catégories de morceaux : ceux où on met du chant par défaut et ceux plus traditionnels, avec un format chanson. Mais on a écrit aucun titre de ce genre pour cet album.

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The Hawk Is Howling vous a valu votre note la plus basse sur Pitchfork. Ce genre de critiques, c'est un truc qui vous ennuie ?
Personne n'aime qu'on dise du mal de son travail. Je crois que notre seule bonne chronique sur Pitchfork, c'était pour le premier album. Et ils ont dit des trucs tellement débiles sur notre musique que c'est vraiment difficile de les prendre aux sérieux. Ça m'a nettement plus ennuyé quand Come On Die Young a eu un 8/10 dans le NME à l'époque.

Sur ce disque, il y a un morceau que j'adore et qui s'intitule « I'm Jim Morrison, I'm Dead ». Vous vous êtes fait une spécialité de ces titres totalement absurdes. D'où est-ce que ça vous vient ?
Je crois que Dominic a sorti ça un jour, pour déconner. Ça vient généralement de trucs qu'on entend dans des conversations, ou de trucs qu'on lit ou qu'on entend de travers. On en a des tonnes. On a déjà des super titres pour le prochain album, alors qu'on n'en a pas encore écrit la moindre note. Bref, il n'y a pas d'histoire particulière derrière ce titre, mais c'est un super titre, ouais. [Rires]

7. Rave Tapes (2014)

Dans cette rubrique, la plupart des groupes mettent leurs albums récents en haut de la liste. Pourquoi est-ce que Rave Tapes arrive aussi bas ?
Rave Tapes est un bon disque. Je pense juste qu'on aurait dû mieux le préparer. En live, les morceaux sont vraiment plus aboutis. Cela dit, si tu me reposes la même question dans une semaine, je pourrais très bien changer d'avis et mettre ce disque en tout premier. Mais il a quelque chose d'incomplet. Après, c'est un disque très minimaliste. Donc forcément, quand tu le joues sur scène, ça sonne différemment et quand, ensuite, tu reviens au disque, ça donne une impression de vide. Mais c'est un bon disque, tout comme The Hawk Is Howling est un bon disque. Mais il faut que je choisisse un ordre. [Rires]

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Dans une interview, Barry [Burns, guitariste] a dit qu'il trouvait le titre de ce disque idiot.
Effectivement, le titre est complètement idiot ! Ça fait référence à ces cassettes pirates enregistrées en rave qu'on s'échangeait au lycée, c'est un truc typiquement Anglais. C'était horrible, hyper mal enregistré. Juste un beat distordu et saturé pendant 90 minutes. C'était de la merde, mais ça nous excitait à fond à l'époque. C'est un truc nostalgique et un peu débile mais je trouve que c'est un bon titre.

Il y a pas mal de synthés analogiques sur cet album et des sonorités qui rappellent certaines B.O. de films d'horreur.
Oui, c'est un truc qu'on adore et on en écoutait encore plus que d'habitude à ce moment-là, vu qu'on enregistrait la B.O. des Revenants en parallèle. Goblin, John Carpenter, c'est des trucs dont on est très fans.

J'ai l'impression que Rave Tapes est un disque que les gens vont redécouvrir dans quelques années. Je le trouve un peu en avance sur son temps.
Oui, c'est un disque un peu à part. Mais je l'adore. J'adore tous nos disques.

C'est quoi le sample qu'on entend sur « Repelish » ?
En fait on a reproduit un sample, pour ne pas avoir de problèmes de droits. C'est juste un pote à nous qui lit un texte écrit contre le rock, qui provient d'une émission radio ou télé chrétienne. On a trouvé que ça sonnait bien. On fait ça souvent avec nos morceaux, on ajoute des petits détails, ça leur donne souvent une atmosphère particulière. C'est un super morceau. Je l'avais complètement oublié, pour le coup. Je savais que j'aurais dû mettre ce disque plus haut dans la liste.

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6. Rock Action (2001)

Là encore, un disque que j'adore. Rock Action est le seul album sur lequel on ait bénéficié d'un gros budget et d'une grosse production. Et paradoxalement, c'est un de nos disques les plus courts, alors qu'on avait écrit pas mal de titres. Il y a énormément d'idées sur ce disque. C'était une période très productive. On a toujours été un groupe productif, mais là, je me souviens qu'on avait vraiment beaucoup de morceaux. Beaucoup de gens adorent ce disque.

Tu regrettes de ne pas avoir fait un disque plus long ?
Ouais, c'est débile. Mais on va le rééditer avec un CD supplémentaire vu qu'on a des tas de trucs inédits qui restent de ces sessions. C'était une période bizarre, il y avait pas mal de groupes qui faisaient un peu la même chose que nous et qui s'inspiraient de nos premiers albums, mais aussi de gens comme Godspeed. Du coup on a eu envie de faire quelque chose de complètement différent, et ça nous a poussés à mettre certains morceaux de côté. On n'aurait pas dû prêter attention à tout ça. Je veux dire, qu'est-ce qu'on en a à foutre du nombre de groupes qui sonnaient comme Mogwai et Godspeed en 2000 ? Ça ne veut plus rien dire aujourd'hui, mais notre album, lui, est toujours aussi court ! [Rires]

C'est un disque qui m'a pas mal surpris à l'époque, notamment à cause de toutes ces sonorités électroniques. Je crois que mon morceau préféré dessus, c'est « Dial:Revenge », celui où Gruff Rhys de Super Furry Animals chante en gallois.
C'était hilarant. Comme je l'ai dit, ce disque, c'était notre plus grosse production. Le label savait qu'on avait invité Gruff pour chanter sur le disque, mais quand ils ont appris qu'il allait chanter en gallois, ils étaient hyper déçus. C'était marrant ! [Rires]

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Pourquoi avez-vous donné au disque le nom de votre label ?
Parce qu'on n'arrivait pas à trouver de nom qui nous plaise, tout simplement. Je crois d'ailleurs que c'est la seule fois où on a galéré pour trouver un titre. Donc, on l'a appelé Rock Action, alors qu'il sortait sur Southpaw Recordings. Ça a créé tout un tas de quiproquos d'ailleurs.

5. Mr. Beast (2006)

Certains d'entre nous trouvent que c'est un disque un peu trop propre. Mais il y a plein de super morceaux dessus. C'est peut-être même le disque sur lequel on a le plus de morceaux vraiment solides. On a eu pas mal de temps pour le faire, celui-ci. C'était le premier qu'on enregistrait dans notre propre studio, Castle Of Doom. Pas de pression, pas de deadline. Du coup, on a été un peu plus maniaques que d'habitude, Tony [Doogan, producteur] a fait un super boulot dessus. Tellement bon qu'on dirait presque que c'est un autre groupe, tu vois ce que je veux dire ? C'est un très bon disque, totalement intemporel. C'était notre cinquième album et continuer à intéresser les gens quand tu en es à ton cinquième album, c'est pas facile. Donc, on a dû faire un truc assez cool, je pense.

Quand tu le réécoutes aujourd'hui, ce côté très propre te gêne toujours ?
Pas vraiment, parce que bon, ce qui est fait est fait, c'est comme ça. Mais je préfère quand on sonne de façon plus brute, plus spontanée. J'aime les disque où tu as l'impression que le groupe s'est pointé et a tout joué en une seule prise.

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Alan McGee était votre manager à l'époque et il a dit un truc assez cool sur le disque. Il a dit que Mr. Beast était le meilleur disque art-rock sur lequel il avait bossé depuis Loveless de My Bloody Valentine.
Il faut dire que c'est sans doute le seul disque art-rock sur lequel il ait bossé depuis Loveless ! Mais ouais, Alan est toujours doué pour ce genre de phrases. [Rires] C'était un peu bizarre cela dit, parce qu'Alan avait des soucis avec Kevin [Shields], mais pas nous. Et s'il a dit ça, c'était aussi pour agacer Kevin. Mais bon, c'est Alan. On connaît l'animal. Ça n'a pas dû surprendre Kevin. Cela dit, il faut avouer que ce genre de déclarations, ça aide. Stephen Malkmus aussi a dit des trucs hyper élogieux sur nous quand on a démarré. Et ça nous a énormément aidés. Le gens nous ont pris aux sérieux à cause de ce qu'il a dit sur nous. C'est comme ça que ça fonctionne. Personne ne s'est énervé et n'est venu nous dire que Mr. Beast ne serait jamais aussi bon que Loveless. D'ailleurs, si jamais certains en doutent, je peux le confirmer : Mr. Beast n'est pas aussi bon que Loveless. [Rires]

4. Young Team (1997)

Techniquement, c'est votre premier album, même si certaines personnes citent souvent -à tort- Ten Rapid comme votre premier album.
Si on avait pû mettre les compilations dans ce classement, Ten Rapid aurait probablement fini dans les tout premiers. Ce disque contient certains des meilleurs trucs qu'on ait enregistré. Pas mal de morceaux présents sur Ten Rapid auraient dû être sur Young Team d'ailleurs, mais c'était important pour moi de proposer un disque composé à 100 % de nouveaux morceaux. J'étais un grand fan de Joy Division et c'est ce qu'ils ont fait avec leurs deux albums. Pas de morceaux extraits des maxis ou des singles qui ont précédé. Au moment où on a sorti Young Team, on avait déjà sorti énormément de titres. C'était presque comme si on bossait déjà sur notre deuxième album. Pas mal de morceaux ont été écrits à la dernière minute, comme « Radar Maker » et « A Cheery Wave From Stranded Youngsters » et ça a donné des trucs super. La pression, c'est vraiment une bonne chose pour les jeunes groupes. Personne ne l'avouera, mais quand tu sais que tu es attendu au tournant, ça peut vraiment te pousser à te dépasser.

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Tout ce truc autour du post-rock, au moment de la sortie de ce disque, ça vous a aidé ?
Il y avait de l'intérêt de la part des médias et du public, mais ça restait un truc très underground. Cela dit, je pense que ça nous a aidés parce que Tortoise, Labradford et tous les groupes inclus dans ce mouvement étaient radicalement différents de ce qu'il se faisait à l'époque, de la Britpop et de tous ces trucs retro.

Vous vous êtes tous rasé le crâne avant l'enregistrement du disque. Pourquoi ?
On a juste trouvé que c'était une bonne idée. On était à fond dans notre truc et c'était une époque géniale. C'était une période très excitante pour le groupe.

Pourquoi avez-vous ré-enregistré « Summer » pour l'album ?
Parce que c'était notre seul morceau dont je n'aimais pas la version studio. Peut-être aussi qu'on voulait juste ajouter un titre sur l'album. Toujours est-il que ce ne sont pas les 4 meilleurs minutes que le groupe ait enregistré.

Cela dit, cette version du morceau s'est retrouvée dans une pub Levi's et a même été diffusée pendant le Super Bowl.
Ouais, c'est vrai. Ça ne nous pose pas de problèmes que notre musique soit utilisée pour ce genre de choses. Mais il y a eu quelques soucis parce que notre ancien manager nous avait assuré qu'on avait les droits dessus, après quoi on a appris que c'était notre label américain qui avait les droits. C'était un peu pénible. Mais ça s'est passé des années plus tard, en 2002, après Rock Action.

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3. Hardcore Will Never Die, But You Will (2011)

Votre premier album sur Sub Pop aux USA.
Oui, et partout ailleurs c'est sorti sur notre label, Rock Action. C'était un disque important parce qu'on n'avait plus cette sécurité d'être sur un gros label. Là encore, c'était une période très excitante et c'était la première fois qu'on retravaillait avec Paul [Savage] depuis Young Team. J'adore ce disque. Il y a un tas de morceaux incroyables dessus.

Je le trouve très optimiste pour un disque de Mogwai.
Oui, il n'est pas aussi sombre que les autres. J'aime bien les morceaux sombres, mais c'était cool de tenter autre chose, ce n'était pas forcément simple pour nous.

Le titre « You're Lionel Ritchie », c'est parce que tu l'as rencontré dans un aéroport, c'est ça ?
Ouais, je suis tombé sur lui à l'aéroport d'Heathrow. Je faisais la queue, j'avais une gueule de bois pas possible et je réfléchissais tout haut. J'ai dit son nom et il m'a sourit. J'imagine que ça doit lui arriver tout le temps. Je veux dire, même moi, aujourd'hui, j'ai croisé un mec dans la rue qui m'a hurlé : « Mogwai ! » et je lui ai répondu : « Hey ! » Bon, je ne suis pas aussi connu que Lionel Ritchie, donc ça m'arrive moins souvent, mais tu saisis le truc. C'est marrant.

2. Come On Die Young (1999)

J'étais prêt à parier que celui-ci serait en première position. Pourquoi seulement la deuxième place ?
Je pense que c'est notre disque le plus abouti. On avait une idée très précise de ce qu'on était en train de faire. On connaissait les morceaux sur le bout des doigts. On avait énormément tourné et joué tous ces titres des tonnes de fois. C'est le disque sur lequel on fait exactement ce qu'on voulait faire au moment où on voulait le faire. Je suis très, très content de ce disque.

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C'est l'album sur lequel Barry Burns a rejoint le groupe.
Ouais, Barry a écrit un morceau, mais pour être honnête il nous a rejoint quasiment à la fin des sessions d'enregistrement. Donc, ça n'a pas changé grand chose pour nous. C'est vraiment sur Rock Action que sa présence à tout changé.

C'est aussi avec ce disque, et notamment avec des morceaux comme « Cody », que les gens ont commencé a accepter le fait que Mogwai pouvait composer des morceaux plus conventionnels.
Je dois être le seul dans le groupe qui écrit ce type de morceaux plus classiques, plus traditionnels, et je ne suis pas un compositeur très prolifique - ça explique sans doute pourquoi on n'en fait pas énormément au final. Mais ce morceau-là, oui, il a très bien marché.

Je sais que pas mal de fans aimeraient que tu chantes plus souvent.
Mais je chante, hein. Il y a un morceau sur Rave Tapes où je chante et il y en a pas mal d'autres sur nos autres disques. Mais, comme je te l'ai dit, je n'écris pas énormément de morceaux au final, donc bon…

Le sample d'Iggy Pop au début de « Punk Rock », ça vient d'une interview pour CBS, c'est ça ?
Oui, c'est ça. Je vous conseille d'ailleurs d'aller voir l'interview complète sur YouTube. Iggy se fout vraiment de la gueule du présentateur [Peter Gzowski]. Vu le look d'Iggy, ça doit dater de la fin des années 70. Iggy a une émission sur la BBC maintenant et il a joué un de nos morceaux l'autre soir, c'est vraiment cool. Il a joué « Take Me Somewhere Nice » de Rock Action.

Vous portiez pas mal de fringues Kappa pendant la promo de Come On Die Young et un des morceaux de l'album porte d'ailleurs le nom de la marque. Comment ça se fait ?
On avait un pote Italien qui nous filait pas mal de fringues. Ce n'était pas du sponsoring cela dit, ils nous ont juste envoyé deux survêtements. On en les porte plus aujourd'hui, mais c'est pas mal revenu à la mode ces derniers temps, du coup je suis tenté de les ressortir.

1. Happy Songs For Happy People (2003)

Pourquoi est-ce ton disque favori ?
Déjà parce que les morceaux sont bons, mais aussi parce que c'était un disque important pour nous. Rock Action a généré pas mal de hype mais le paysage musical a complètement changé dans les mois qui ont suivi sa sortie. Les gens se sont pris de passion pour la musique retro, tous ces groupes de garage bidons. Et soudainement, plus personne ne voulait entendre parler de nous. Mais on a fait un super disque et on a continué notre chemin malgré tout. Et je pense que c'est pour ça qu'on est encore là aujourd'hui. C'est aussi un disque assez différent du reste de notre discographie, même si on ne s'en est pas vraiment rendu compte sur le moment. On a développé pas mal de choses dessus sur lesquelles on avait commencé à bosser au moment de Rock Action. C'est un très bon disque.

Jon et Barry chantent sur ce disque.
Oui, c'est génial ! On s'est vraiment laissés aller.

Tu parlais de groupes de garage bidons, j'imagine que tu voulais parler de gens comme les Strokes ou les Vines. Tu te sentais menacé par ces groupes ?
Non, on a toujours évolué dans notre coin. Je dis ça avec le recul, en fait. On ne réfléchit pas vraiment à ce genre de choses. Quand on sort un nouveau disque, notre seul objectif c'est de tourner le plus possible pour le faire découvrir au public. On ne s'est jamais dit : « il faut qu'on compose un tube ». On est pas ce genre de groupe. [Rires] Cam Lindsay est sur Twitter - @yasdnilmac