En apparence, Police Fédérale Los Angeles (To Live & Die In L.A. en VO) résume à lui seul tout un pan du cinéma américain des années 80. Tous les éléments y sont : L.A., un duo de flics, un bad guy avide de pognon et des jeans bien trop moulants. Mais derrière ces poncifs typiques du buddy movie eighties, le film est un polar nerveux et tendu, dans lequel William Friedkin présente le véritable visage de Los Angeles : celui d’une ville aussi paradisiaque qu’anxiogène. Un point de vue assez rare dans les années 80, qui permet à Friedkin d’explorer LE thème récurent de sa filmographie : questionner les fondements du bien et du mal et les déconstruire pour mieux les comprendre.
Noisey : William Friedkin raconte que votre musique a été une influence pour lui, lors de la pré-production de Police Fédérale Los Angeles, notamment les morceaux « Dance Halls Days » et « Wait ». De quelle manière s’est faite votre arrivée sur le film ? Jack Hues :
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Points On The CurveSorcererL’ExorcisteWilliam Friedkin et Wang Chung, sur le tournage du clip de « To Live And Die In L.A. »William Friedkin est réputé pour être un réalisateur méticuleux et exigeant, voire difficile. Comment s’est déroulée votre collaboration ?Friedkin vous a demandé de composer la bande originale sans voir la moindre image du film, uniquement à partir du scénario. Quand on regarde le film on est pourtant étonnés de voir à quel point vos compositions collent sur les images. Est-ce que ça a été difficile de travailler de cette manière, ou bien est-ce qu’ au contraire, ça vous a permis plus de liberté ?William Friedkin ne voulait pas que vous composiez un morceau portant le titre du film et pourtant le titre phare de la B.O. s’intitule bel et bien « To Live and Die In L.A. ». Dans la scène de la boite de nuit on peut entendre un titre qui n’a pas été composé spécialement pour le film puisqu’il s’agit de votre tube « Dance Hall Days », tout comme le titre « Wait » qui apparait lors du générique de fin. Ces détails indiquent à quel point votre musique habite le film, au-delà même de votre travail de composition.French Connection Police Fédérale Los AngelesA sa sortie le film a été critiqué par Michael Mann qui y voyait un plagiat de sa série Miami Vice, dans laquelle votre musique est elle aussi présente d’ailleurs. Les films ou séries ont-ils eu une influence sur votre manière de composer à cette époque ?Miami VicePolice Fédérale Los AngelesPolice Fédérale Los AngelesMiami ViceQuand on regarde Police Fédérale Los Angeles, on est frappés par la manière dont les personnages et votre musique renvoient directement à l’image d’un certain paysage américain des années 80.Police Fédérale Los AngelesUn peu comme Drive de Nicolas Winding Refn, qui se déroule lui aussi à Los Angeles et dont la bande originale est un retour vers ces ambiances pop / électro, souvent employées dans les années 80 pour iconiser les personnages et instaurer un rythme.DriveWilliam Friedkin a par la suite réalisé le clip du morceau « To Live and Die In L.A. »En 1985, vous avez aussi composé le titre « Fire In The Twilight » pour Breakfast Club de John Hughes. Votre musique s’inscrit souvent dans l’imagerie adolescente. Composer pour un tel long-métrage était-il plus facile que pour Police Fédérale Los Angeles ?« Fire In The Twilight » Breakfast ClubPolice Fédérale Los AngelesOn retrouve vos morceaux dans de nombreux films, mais Police Fédérale Los Angeles reste le seul film pour lequel Wang Chung a travaillé en tant que compositeur attitré. Est-ce un choix de votre part ou est-ce le cinéma qui n’est jamais revenu vers vous ?Mosaic« Everybody Have Fun Tonight »Police Fédérale Los AngelesTu as à nouveau collaboré, en solo, avec William Friedkin sur le film La Nurse en 1990. Que retiens-tu de cette expérience sachant qu’il s’agit d’un film que le cinéaste semble renier aujourd’hui ?Trente ans après la sortie de To Live and Die in L.A., quel est ton avis sur le film ?Police Fédérale Los Angeles« Bill, vous nous avez montré des endroits de Los Angeles que nous n’avons jamais vu dans aucun autre film, c’est une œuvre de génie ! » Nicolas Milin est parti faire un tour avec Dario Argento à Los Angeles et n’est donc pas sur Twitter.