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Tous les pires trucs qui vont vous arriver après 25 ans

Vous avez réussi vos études, vous avez un CDI, vous sortez avec un meuf – c'est maintenant que commence le marasme.
Paul Douard
Paris, FR
Photo via Flickr CC.

Vendredi dernier, envahi d'un élan d'optimisme inhabituel, je vous avais exposé ce qui pouvait objectivement vous arriver de mieux après 25 ans, selon mes critères de mec de 27 ans. C'était honnête. Parce que oui, il peut se passer plein de choses sympathiques après 25 ans.

Néanmoins, il convient quand même de garder les pieds sur terre et de se préparer au cataclysme que peut être la vieillesse post-adolescence. Surtout si, par exemple, vous ratez tout. Au lendemain de vos 25 ans – une fois la gueule de bois estompée – vous aurez déjà un pied dans l'autre monde. Vous allez devoir faire face à des centaines de problèmes, la plupart administratifs, qui vous donneront parfois envie d'insulter un flic derrière votre pare-brise.

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Ensuite, vous allez faire certaines choses que vous n'auriez jamais imaginées : vous rendre au Flunch entre midi et deux, regarder des films en noir et blanc le soir et vous « balader » le soir en réfléchissant au vide de votre existence. Un jour, vous pourriez même complètement péter les plombs et faire un montage vidéo Windows Movie Maker pour fêter les cinq ans de relation avec votre partenaire dans le seul but de le publier sur Youtube.

Avant de sombrer dans un personnage qui n'est pas vous, mais une version plus sournoise et plus ennuyeuse de vous, voici une liste non exhaustive de ce qui peut objectivement vous arriver de pire passé la barre fatidique des 25 ans.

AVOIR UN JOB QUE VOUS DÉTESTEZ (MAIS BIEN PAYÉ)

Si vous pensez que c'est un problème de riche, c'est que vous avez 24 ans. Vous venez donc de terminer vos études en école de commerce, vous revenez tout juste d'un voyage de six mois en Amérique du Sud et ce que d'aucuns nomment un « super job » vous attend au 42 e étage d'une tour de la Défense. C'est probablement le début pour vous d'une longue et fastidieuse carrière au sein du plus grand simulateur d'ennui au monde : l'entreprise du CAC 40.

Car c'est un fait, les Français n'aiment pas leur boulot. Enfin, ils l'aiment moins que les autres. Une étude a montré qu'à la réponse « Aimez-vous votre travail ? » les Français sont 28 % à répondre « Non » – contre par exemple 12 % de Danois. Nous sommes donc le pays où les gens – en plus d'être les plus dépressifs – détestent le plus leur job. L'un n'empêchant évidemment pas l'autre. Personnellement, je comprends. Je ne vois pas comment on peut accéder au bonheur en passant dix heures par jour coincé entre un bureau Ikea, une armoire à dossiers noir/orange et une machine à café qui représente l'unique moment de détente de la journée.

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Le pire vient aussi du fait que vous allez sûrement beaucoup bosser, peut-être même plus que ce pour quoi vous êtes payés. Selon cette étude, 70 % des salariés français travaillent plus de 35 heures. Sans compter toutes les fois où vous serez en « rush » – un terme pour signifier que vous jouez les larbins la nuit pour un truc qui vous dépasse complètement – parce que « ça se fait » et que « vous ne voulez pas vous griller ». Vous risquez donc de travailler dur et de chialer souvent, parce que vous travaillez dur.

Photo de l'utilisatrice Chapendra, via Flickr CC.

NE PLUS JAMAIS VOIR VOS POTES SANS LEURS MEUFS

Sachez que vous n'y êtes pour rien. Comme vous probablement, vos potes ont fini par arrêter de choper des filles mineures au Globo et ils ont fait le choix d'une relation monogame, saine et prospère. Ce qui est assez logique statistiquement, puisqu'une étude récente montre qu'après 25 ans, seulement 15 % des gens sont célibataires. Être dans ces 15 % revient donc à être dans le groupe des nuls, des perdants aux yeux de la société.

Ce changement, qui va de pair avec l'âge adulte, va quelque peu modifier votre vie de groupe masculin. Au départ, vous serez simplement surpris de voir votre pote débarquer avec sa copine alors que votre texto disait pourtant « Hey, on se prend une bière après le boulot ? » Faites-vous rapidement à cette idée : il n'y a pas de séparation de l'Église et de l'État dans un couple, seulement un amour inconditionnel qui provoque une sorte de fusion des esprits, et parfois des corps.

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Vous commencez donc à comprendre ce qui est en train de se tramer. Terminé les apéros entre potes où vous pouviez redevenir misogyne, raciste et accessoirement jeune l'espace d'une soirée. Maintenant il faudra respecter qu'une personne soit en train de vous voler votre pote. Mais c'est comme ça, et peut-être que vous devriez en faire de même au lieu de laisser votre copine toute seule regarder la télévision un samedi soir pendant que vous reluquez la serveuse, qui de toute façon vous ignore puisque vous ne possédez pas de tatouage, mais un emploi stable.

NE PLUS JAMAIS VOIR VOS POTES

Comme pour vos neurones, 25 ans est l'âge où vous allez perdre tous vos amis les uns après les autres. Une fois de plus, ce n'est pas vraiment de votre faute. Une étude a montré que c'est précisément à cet âge-là que notre cercle d'amis commence à diminuer. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l'université d'Oxford ont étudié les relevés téléphoniques des gens sur le territoire anglais. Ils ont pu constater qu'à partir de 25 ans, les gens commençaient à avoir de moins en moins d'interlocuteurs différents chaque mois. Un peu comme ce que vous deviendrez un jour : votre grand-mère.

Après 25 ans, les nombres commencent donc à dangereusement chuter. À 39 ans, on passe respectivement à seulement 12 et 15 personnes différentes par mois. Mais cette étude pourrait être pire que vous ne le pensez. Si dans vos 15 appels mensuels compilés par ces chercheurs, on retire vos sept coups de fils à Numéricable et vos trois appels pour commander une pizza, il vous reste encore moins de vrais potes que vous ne le pensez. Genre, deux.

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VOTER À DROITE

Jusque-là, comme tout le monde, vous étiez de gauche. Vous étiez irrévérencieux, vous alliez à Nuit Debout et vous vous moquiez des flics sur Twitter. Puis un beau jour, tout a changé. Une fois de plus, ce n'est pas vraiment de votre faute. Le vrai problème vient de votre horloge interne : vous vieillissez.

Car il faut savoir que l'électorat de droite est constitué à 50 % de vieux. Plus largement, les vrais vieux – les plus de 65 ans – représentent aujourd'hui 17 % de l'électorat français. Mais en 2030, quand vous serez vieux à votre tour, vous et vos amis vieux représenterez quelque chose comme 30 % de ce même électorat français. Oui, vous n'êtes pas encore vieux, mais vous vous en approchez rapidement. Vous êtes un cas typique du type de gauche qui bascule à droite. Si vous pensez que c'est triste, c'est que vous êtes jeune et ouvert d'esprit, ou que vous êtes Laurent Joffrin.

Après avoir reçu votre premier avis d'imposition et vous être fait bloquer en voiture par une manifestation d'infirmières en allant faire quelques courses chez Habitat, vous vous rendez compte que vous ne vous reconnaissez plus dans cette gauche humaniste et pleine de bons sentiments, et surtout dans ses trahisons permanentes. Vous continuez tout de même de trasher la droite moderne incarnée par le Twitter d'Eugénie Bastié pour garder la face. Mais il n'y a plus rien à faire. Vous êtes comme tous les Blancs de plus de 25 ans qui gagnent au moins 30 000 euros par an. La vérité, c'est que vous voulez vous taper Eugénie Bastié pour achever votre conversion.

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FAIRE DES EXPOS

Si vous n'êtes pas étudiant eu CELSA ni inscrit dans une école d'art, alors les expositions représentent sans doute pour vous un vaste monde, inconnu et payant. Avec la vieillesse, vous pourriez changer d'avis et avoir soudainement envie de vous faire une expo nulle sur le street-art, comme les 14 millions d'autres personnes qui ont payé pour accéder aux expositions temporaires parisiennes en 2015.

Normalement, se rendre au musée fait chier à peu près tout être humain qui a entre 0 et 25 ans, sauf si vous êtes les fils d'un photographe ou que vos parents vous forcent. Comme beaucoup d'entre vous, je ne comprends rien à l'art. Je me souviens d'avoir payé environ 50 $ au MoMa de New York pour me retrouver dans une salle immense, avec au milieu une antenne de télé posée sur un tapis. Il y régnait un silence de mort et des centaines de personnes – sûrement plus au fait de tout ce bazar que moi – y prenaient des photos, ce qui constituait en soi un événement plus intéressant que l'événement lui-même.

Cependant, comme vous sortirez moins, beaucoup moins qu'auparavant, il faudra occuper vos dimanches. Vous ferez donc comme tout le monde. Vous irez à Beaubourg voir un truc sur Dali après avoir ostensiblement mis en avant sur Facebook que vous étiez « intéressé » par cette expo, avec 42 autres vernissages, finissages et autres avant-premières auxquelles vous ne vous rendrez jamais.

Paul est sur Twitter.