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Music

La B.O. de « Pump Up The Volume » a traumatisé toute une génération d'adolescents

À l'occasion du 25ème anniversaire de Harry-La-Trique, nous sommes allés à la rencontre du réalisateur, du compositeur et du superviseur musical du film, pour parler de sa bande-son.

Tout le monde se souvient du disque qui l'a fait passer du côté obscur. Pour moi, c'était la B.O. de Pump Up The Volume - un film sorti en toute discrétion le 24 août 1990, atterrissant directement à la 15ème place du box office juste derrière Problem Child (qui, croyez-le ou non, en était à sa cinquième semaine de classement). À l'époque, j'avais 12 ans et j'écoutais MC Hammer, Vanilla Ice et ce qu'il passait à la radio. Mais quelque chose m'a profondément interpellé dans cette B.O. - suffisamment en tout cas pour que je zappe complètement Too Legit To Quit et Mind Blowin’.

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Le film raconte l'histoire de Mark Hunter (Christian Slater), un lycéen timide de la banlieue de Phoenix, Arizona, qui se lâche, la nuit tombée, sur les ondes d'une radio pirate installée dans sa chambre. Sous le nom de Harry-la-Trique, Mark devient le héros des marginaux et des laissés pour compte de son lycée, qui s'approprient ses slogans (« So be it », « Talk hard ») et protestent contre les expulsions qui ont lieu dans leur établissement.

Pump Up The Volume a fait un score honorable au Box Office (11,5 millions de dollars), a été très bien accueilli par la critique et a permis d'imposer Christian Slater comme l'un des acteurs les plus prometteurs de sa génération. Mais surtout, la B.O. du film a permis à des tas d'adolescents à travers le monde de découvrir des artistes qui allaient devenir des références majeures dans les années à venir. On y trouvait en effet des titres des Pixies, de Sonic Youth, de Soundgarden, de Above The Law et de Peter Murphy, ainsi que plusieurs reprises géniales : « Everybody Knows » de Leonard Cohen par Concrete Blonde, « Me And The Devil Blues » de Robert Johnson par les Cowboy Junkies, « Stand » de Sly & The Family Stone par Liquid Jesus et le « Kick Out The Jams » du MC5 par Henry Rollins et les Bad Brains. Sans oublier tous les artistes dont les morceaux apparaissent dans le film et pas sur le disque, comme Leonard Cohen, les Descendents, Was (Not Was) et les Beastie Boys - avec « The Scenario », un morceau prévu à l'origine pour Licensed To Ill mais qui n'est finalement sorti que bien des années plus tard, sur un maxi en 2002, avant d'être inclus sur les rééditions de Licensed To Ill en 2014.

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Afin de célébrer le 25ème anniversaire de Pump Up The Volume, nous avons discuté du film et de sa B.O. avec le réalisateur Allan Moyle (Empire Records, New Waterford Girl), le compositeur Cliff Martinez (Drive, Solaris) et le superviseur musical Kathy Nelson (Repo Man, High Fidelity).

LE POINT DE DÉPART

Noisey : D'où vous est venue l'idée de Pump Up The Volume ?
Allan Moyle : J'avais entendu parler des radios pirates qui se développaient en Angleterre à l'époque - il y a d'ailleurs eu un film là-dessus bien plus tard, dans lequel Philip Seymour Hoffman jouait le rôle d'un DJ [Pirate Radio en 2009]. Avant Pump Up The Volume il y avait déjà eu des films qui s'étaient intéressés au sujet, comme Good Morning Vietnam ou Talk Radio, qui était l'adaptation d'une pièce de théâtre. Ce n'était donc pas non plus une idée totalement originale, mais à l'origine j'étais parti sur l'histoire d'un ado qui annonçait son suicide à l'antenne. Le titre était beaucoup plus sombre, aussi. Et puis je me suis tellement marré avec ce personnage et tous les trucs qu'il inventait pour se suicider que j'ai décidé de le garder en vie et d'en faire complètement autre chose. Du coup, il y a bien un ado qui se suicide dans le film, mais ce n'est plus le personnage principal. Si on était restés sur l'idée d'origine, on aurait sans doute jamais fait le film, ou alors Christian Slater n'aurait jamais joué dedans.

Je trouvais vraiment excitante cette idée d'un gamin qui s'adresse au monde depuis le sous-sol de chez ses parents. Au début du film, il a quoi ? 20 auditeurs. Et plus on avance dans l'histoire, plus ça prend de l'ampleur. C'était ça l'idée. Bien sûr, on a tout romancé à fond et il y a même une poursuite en hélicoptère à la fin et tout.

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Pourquoi avez-vous choisi Christian Slater pour interpréter « Harry-la-trique » ?
Il nous fallait quelqu'un de jeune et Christian était le jeune acteur cool et prometteur du moment. Au départ, je voulais John Cusack. Il a lu le scénario et il a aimé mais il m'a répondu : « Désolé, Allan, je viens de jouer mon dernier rôle d'ado. Je ne peux plus accepter ça. Tu me l'aurais demandé l'an dernier, j'aurais accepté. » Christian avait joué dans Gleaming The Cube (Skate Rider en VF) où il était assez quelconque. Je l'ai trouvé génial dans Heathers - mais ça je ne l'ai vu qu'après l'avoir engagé. Sur le moment, on n'avait pas vraiment le choix. Le liste des acteurs de 16 ans intéressants était extrêmement réduite à l'époque. Mais heureusement, Christian a été génial.

Il a déclaré dans une interview il y a deux ans que Pump Up The Volume était un de ses films préférés.
Ah oui ? Cool. Il était jeune et sa carrière commençait à peine. C'était un jeune homme tout à fait charmant. Tu sais ce qu'il prenait au petit-déjeuner ? Un bol de sirop d'érable dans lequel il écrasait du bacon grillé ! Il était tellement spontané que je ne lui faisais répéter ses lignes de dialogue que le matin même, avant le tournage. On répétait ensemble et il mangeait son mélange horrible… Mais essaye un jour parce que c'était délicieux !

Christian est-il intervenu sur le choix de la musique ? Vous a-t-il fait des recommandations ? Donné son avis ?
Non, il a été parfait là-dessus. Ce n'était pas son job, il nous a fait confiance. Il a également refusé d'improviser ses dialogues. Il n'y a pas une syllabe d'improvisée dans tout le film. Ce n'est pas son genre. Il peut répéter la même phrase 40 fois et à chaque fois, ça aura l'air naturel, c'est fabuleux. Il n'est pas comme Dustin Hoffman, qui te balance des idées sans arrêt. Il est à l'opposé de ça. J'ai du mal à exprimer avec des mots à quel point il est simple et facile de travailler avec Christian. C'est un gamin étonnant. Il devait danser dans quelques scènes du film et il ne voulait pas danser. Alors il m'a fait : « Tu sais quoi ? Je vais demander à un pote de venir, on dansera ensemble et tu me filmeras juste moi, ok ? » C'était une super idée et ça a très bien fonctionné. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas danser, c'est juste que ça l'embarrassait de faire ça. Il ne voulait pas pleurer non plus ! Les acteurs adultes, ils donneraient leur bras droit pour pleurer dans une scène, parce que c'est le meilleur moyen de montrer à quel point ils sont bons. Mais Christian avait à peine 15 ans, il s'en foutait.

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LA BANDE-SON

Kathy, comment t'es-tu retrouvée à travailler sur le film ?
Kathy Nelson : Je travaillais chez MCA Records, où je m'occupais des bandes-son. Je soumettais des morceaux aux réalisateurs, des choses que j'aimais ou que je trouvais intéressantes pour leur film. Parfois, il suffisait de piocher dans le répertoire du label. Parfois, c'était plus compliqué. Et puis c'est souvent difficile de monter une bande-son quand tu as affaire à un film où 1/ la musique n'a pas forcément sa place et 2/ le réalisateur n'y connaît rien et ne se montre pas très ouvert. Mais Allan avait des goûts musicaux similaires aux miens et il y avait énormément de place pour la musique dans Pump Up The Volume.

Elle occupe une place très importante dans le film.
Kathy Nelson : Parce qu'elle est au coeur même de l'histoire. À cause de l'émission radio, mais aussi parce que le personnage de Harry parle très peu quand il n'est pas au micro. Toutes ses émotions passent par la musique.
Allan Moyle : A cause du lien avec la radio, il nous fallait des chansons. Pas juste de la musique originale. Et même si Cliff Martinez a composé une excellente partition, on a commencé le film avec une chanson. Si tu utilise une chanson correctement, elle peut parfaitement s'insérer dans ton histoire et immédiatement prendre les spectateurs à la gorge.

Comment avez-vous choisi les titres de la B.O. ?
Allan Moyle : On avait fait une énorme liste de morceaux mais on disposait d'un budget très limité. Pas mal des titres qu'on voulait étaient soit hors de prix, soit déjà utilisés dans d'autres films. Il a donc fallu faire des choix, parfois négocier avec les artistes et les labels pour qu'ils nous fassent un prix. J'ai dû écrire à certains artistes. Comme Leonard Cohen, que je connaissais vu que je viens de Montréal et que ma femme, Leanne Unger, était son ingé-son. Il a accepté de nous aider pour qu'on puisse utiliser « Everybody Knows ». Lui était d'accord, mais pas le type qui en possédait les droits et qui était un psychopathe complet. Ça ne s'est pas fait d'un coup de baguette magique. Ça a été un travail d'équipe.

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Kathy supervisait le budget, mais l'argent filait à la vitesse de l'éclair. J'aurais adoré avoir « Paint It Black » des Rolling Stones, par exemple, mais c'était impossible. Et c'est très bien comme ça, parce que le fait d'avoir des artistes moins connus a permis au film d'être moins figé dans le temps et de mieux fonctionner. Il y a des morceaux, quand tu les écoutes avec les images du film, ça te donne la chair de poule. Comme celui écrit par Charles Manson.

Ah, « Wave Of Mutilation » des Pixies ?
Allan Moyle : Oui, voilà, « Wave Of Mutilation ». C'est mon morceau préféré de la B.O. Grand moment du film. Les Pixies m'avaient raconté qu'ils avaient utilisé des paroles de Charles Manson sur ce titre.

Avec des gens comme les Pixies, Soundgarden, les Bad Brains et Henry Rollins sur la B.O., vous avez donné au film un côté très underground. Ces groupes étaient encore peu connus à l'époque.
Kathy Nelson : Ça allait de pair avec le film. Et c'était la musique qu'écoutait Allan, donc ça collait parfaitement. Le film n'aurait pas fonctionné avec des morceaux de Taylor Swift ou, plus exactement des morceaux de l'équivalent 1990 de Taylor Swift. Ça faisait partie du truc, de l'idée globale du film.

Vous avez utilise l'original de « Everybody Knows » de Leonard Cohen mais également une reprise, par Concrete Blonde. Pourquoi ?
Allan Moyle : Bob Shaye, le boss de New Line, trouvait que la version de Leonard Cohen était trop sombre pour être utilisée en ouverture du film. Il nous a donc demandé de faire reprendre le morceau par un groupe plus pop. Concrete Blonde étaient les candidats idéaux. Leur musique était sombre, mais juste un peu moins que celle de Leonard Cohen. Et c'était un groupe authentique, qui venait du milieu underground. Du coup, on leur a demandé et ils ont fait une super reprise. Et on a utilisé la version originale sur le générique de fin. Mais je continuais à penser que la version de Leonard Cohen collait mieux au début du film. Et à la dernière minute, Bob Shaye a dit qu'on pouvait l'utiliser après tout. Du coup, on a mis la version de Concrete Blonde sur la B.O. Tout le monde était content au final.
Kathy Nelson : Personne ne voulait de Leonard Cohen à l'époque - d'autant plus que Concrete Blonde était un groupe qui marchait bien et qui plaisait au public visé par le film.

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Il y a plein de super morceaux dans le film qui ne sont pas sur la B.O. Des titres des Descendents, des Beastie Boys, de Ice-T, de Was (Not Was). Pourquoi les avoir mis de côté ?
Allan Moyle : J'imagine qu'ils étaient un peu trop tordus pour figurer sur l'album. C'est le label qui a fait son choix. Ils auraient très bien pu virer « Wave Of Mutilation » vu que le morceau est assez glauque. Je ne sais pas comment ils ont fait leur choix. Kathy le sait peut-être.
Kathy Nelson : Je ne me rappelle plus des détails précisément, mais ce que je sais c'est qu'on était limités à 12 titres, à cause des royalties. Ce dont je me souviens, en tout cas, c'est qu'il était très, très difficile de bosser avec les Beastie Boys. Ils refusaient que leurs morceaux apparaissent sur des B.O. de films. D'ailleurs je crois que ça n'a pas changé - c'est impossible d'avoir un titre des Beastie Boys en licence sur une B.O.
Allan Moyle : Les Beastie Boys nous ont dit un truc genre : « Ok, le film a l'air cool donc on va vous filer un fond de tiroir, un morceau qu'on n'aime pas trop » Ils savaient qu'ils n'allaient rien faire de ce titre.

Allan, tu as par la suite réalisé Empire Records, dont la B.O. est devenue encore plus culte que celle de Pump Up The Volume.
Allan Moyle : Oui, et c'était une surprise totale parce que le film s'est totalement planté pendant la première semaine d'exploitation. Et pour ne rien arranger, les producteurs m'avaient collé un superviseur musical uniquement intéressé par la pop. J'ai vraiment dû me battre pour arriver à un compromis et avoir une B.O. qui soit composée à moitié de titres pop et à moitié de choses plus intéressantes. Ça n'a pas été facile. J'ai eu pas mal de regrets sur ce film. Et puis, des années plus tard, j'ai été invité à une projection en plein air du film, à Los Angeles. Il y avait 4000 personnes et on a répondu à des questions avec une partie des acteurs du film. Le mec qui jouait Kimo avait apporté des space-cakes et on était tous défonçés. À la fin du film, les gens dansaient et chantaient sur le morceau du générique de fin [« This Is The Day » de The The]. C'était génial. Et dire que ce morceau a failli être éjecté du film ! J'ai du insister pour le mettre. Le superviseur était là : « Une valse ? Mais t'est devenu dingue ? »

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LA MUSIQUE ORIGINALE

Pourquoi avez-vous choisi Cliff Martinez ?
Allan Moyle : Parce que j'avais adoré sa partition pour Sexe, Mensonges et Vidéo. Et plus accessoirement, parce qu'il était jeune et pas cher ! Ce n'est pas facile de travailler avec des compositeurs, parce qu'il faut accorder vos emplois du temps et parfois, ça peut être désastreux. Mais Cliff était parfait. Il était rapide, pas prise de tête et très gentil. Je n'ai que des bons souvenirs de lui. C'était quelqu'un d'assez sombre, ceci dit. Et il m'intimidait un peu à cause de ça. Je suis très content de la carrière qu'il a eu depuis. On ne pourrait plus se le payer aujourd'hui !

Cliff, tu te souviens de ta première rencontre avec Allan ?
Cliff Martinez : Oui, il prenait des Polaroids de moi pendant qu'on parlait, c'était assez saugrenu. C'est quelqu'un d'assez exubérant. Je ne me souviens plus de ce qu'on s'est dit sur la musique du film, juste qu'il avait une présence incroyable. C'était vraiment mémorable.

C'était ta deuxième expérience dans le cinéma. Comment te sentais-tu ?
Cliff Martinez : Pas à l'aise du tout. J'avais juste fait la B.O. de Sexe, Mensonges et Vidéo, qui était une B.O. très particulière pour un film lui aussi très particulier. Là, c'était un film un peu plus conventionnel. Et Allan voulait quelque chose de similaire à Sexe, Mensonges et Vidéo. Du coup, j'étais hyper stressé. Tout ça, c'était complètement nouveau pour moi. Personne ne connaissait mon nom.

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Tu viens du punk et même si ta musique n'a rien de punk, ton approche, elle, l'est toujours.
Cliff Martinez : Non, effectivement, ma musique n'a plus rien de punk. Mais te lancer dans un projet sans savoir ce que tu fais, sans savoir si tu vas en être capable, ça oui, c'est punk.

Tu penses quoi de ton boulot sur Pump Up The Volume, avec le recul ?
Cliff Martinez : Cette B.O. fait partie de mes premiers pas dans cet univers, de mes premiers essais. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais. Et d'une certaine façon, ça rend mes premières B.O. plus intéressantes que celles que je fais aujourd'hui. Parce qu'elles étaient non-conventionnelles.

Cette B.O. n'est jamais sortie, si ?
Cliff Martinez : Non, jamais. Il y a quelques morceaux sur mon site, ceci dit. Je ne possède pas les droits des morceaux. Mais tant que je ne me fais pas d'argent dessus, je peux les mettre sur mon site, en écoute libre.

L'IMPACT

Vous pensez quoi de Pump Up The Volume avec le recul ?
Cliff Martinez : La rebellion adolescente telle qu'on la voit dans Pump Up The Volume, c'est celle de la génération qui est venue après la mienne. Je ne pouvais donc pas vraiment m'identifier aux personnages. Et puis, pour moi, c'était un film sur la rebellion adolescente écrit par des adultes, donc ça ne pouvait pas marcher. C'était la rebellion adolescente vue par Hollywood. Mais, avec le temps, j'ai réalisé à quel point Pump Up The Volume était un film authentique et sincère. Les gens m'en parlent tout le temps. Kathy Nelson : J'ai adoré ce projet. Quand tu bosses sur un film, tu dois le voir et le revoir des tas de fois, et ça peut être dur si tu n'aimes pas le film. Mais j'ai adoré travailler avec Allan. Il était tellement ouvert et enthousiaste, il voulait tout savoir - qui pouvait reprendre ce morceau, qui était sur ce label… C'était cool. Mais c'était il y a longtemps, j'ai du le remater avant l'interview pour me souvenir de tout ! Allan Moyle : On ne s'en rendait pas compte, mais on était en train de parler du futur. C'était internet, les blogs, les podcasts. Aujourd'hui, tous les ados sont devenus des Harry-la-Trique ! Tout le monde peut s'exprimer depuis sa chambre ! Des gens m'ont demandé d'en faire un remake, une version moderne. Mais qu'est-ce que tu veux faire de plus ? Il faudrait une putain de bonne idée pour me convaincre. Et pour le moment, on ne l'a pas trouvée.

Et puis tu ne trouverais pas un acteur comme Christian Slater pour faire le film.
Allan Moyle : À moins de le reprendre lui ! Imagine qu'on retrouve Harry 25 ans après. Il a foiré sa vie et il vit toujours dans un sous-sol quelque part. Je suis sûr que Christian le ferait si on avait un bon scénario. Si tu veux l'écrire, vas-y, fonce.

Cam Lindsay est sur Twitter.