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LE NUMÉRO FILM

Le film dont vous êtes le héros - version longue

Au seuil de la vie active, vous seriez bien tentés par une carrière enrichissante de journaliste 2.0 dans les nouveaux médias, mais votre fibre artistique et votre patiente accumulation de grands classiques...

Au seuil de la vie active, vous seriez bien tentés par une carrière enrichissante de journaliste 2.0 dans les nouveaux médias, mais votre fibre artistique et votre patiente accumulation de grands classiques du 7è art au format .avi grâce au compte rapidshare de votre cousin vous pousse à tenter votre chance dans l'industrie du cinéma, qui malgré la crise, continue de prospérer au rythme de 24 emplois précaires par seconde.

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Si un pote vous a prêté ce magazine, rendez-vous en Case 2.

Si vous êtes allé chercher ce magazine dans une boutique American Apparel, rendez-vous en Case 3.

Vous êtes une personne normale : vous tenez la majeure partie de votre culture de vos années lycée, de vos soirées sur internet, des après-midi PS2 avec vos copains et de vos sorties à la fête du cinéma avec votre frère emploi-jeune. Vous vous êtes taillé un joli succès avec votre PICK YOUR FIVE sur facebook qui alignait les immanquables

Jackie Brown

,

Requiem for a dream

,

Les Affranchis

,

Tout sur ma mère

, et

Lost in translation

.

En fouillant les petites annonces de

Libé

dans l'espoir que la petite brune à converse de la ligne 6 vous ait laissé un haiku contestable dans la rubrique Transports Amoureux, vous tombez sur l'annonce du casting d'un film policier. Vous décidez de vous y rendre et vous passez

en Case 4

.

Un ami débrouillard tempère votre enthousiasme et vous garantit que ce casting n'est qu'un « plan figuration ». Vous lui faîtes confiance (après tout c'est lui qui vous a fait découvrir Thomas Gilou), d'autant que sa copine régisseuse a quelques contacts qui pourraient vous aider dans le milieu. Vous vous rendez

en Case 5

.

Vous êtes un enfant de la balle biberonné à la culture : votre père est architecte dans une maison de disques et votre mère poursuit une carrière dynamique comme styliste chez un éditeur renommé. à Noël vous avez d'ailleurs reçu une caméra numérique et le coffret «

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Larry Clark et Harmony Korine : regards croisés sur les marges adolescentes

» dont un chroniqueur dissonant disait tellement de bien dans l'hebdomadaire enseignant et humaniste Le Monde 2.

Google vous apprend que le chroniqueur en question a fait ses premières armes aux Cahiers du Cinéma. Bien décidé à suivre ses traces et à vous former par l'exercice critique, vous garez votre fixie

en Case 6

.

Intrigué par le mystère des tournages et du processus créatif, vous mettez à profit le tissu relationnel de vos parents pour vous mettre le pied à l'étrier. Vous chevauchez votre Vespa pour vous rendre

en Case 7

.

Pas de passe-droit, vous croyez à la méritocratie républicaine et à la nécessité d'un bagage théorique, vous sortez vos fournitures scolaires achetées chez Muji et vous rendez

en Case 33

.

L'annonce elliptique de

Libé

était en fait émise par la boîte de production Les films du 36 («

des films qui bastonnent et des flics qui dérapent

») chargée du casting du premier vaudeville en commissariat d'Olivier Marchal :

Le tromblon qui en savait trop

(titre provisoire). Consciencieux, vous préparez l'audition en lisant à haute voix les meilleurs San Antonio vêtu d'un trois-quart cuir et en vous entrainant à cloper nerveusement sur le site internet du ministère de l'Intérieur.

Épuisé par vos révisions, vous vous réveillez à la dernière minute le premier jour du casting. Vous tentez quand même votre chance et arrivez en retard, blafard et cerné, sur le terrain vague près de la gare du Nord loué pour l'occasion. Vous vous rendez

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en Case 8

.

Vous attendez le lendemain pour vous y rendre plus présentable et dans de meilleures dispositions. Vous vous rendez

en Case 9

.

Après quelques inboxs pressants et maladroits, la régisseuse finit par vous lâcher le numéro de portable d'un ancien technicien de

La Grosse Émission

qui connaît Jean-Paul Rouve. Au téléphone, le mec est confus mais positif : il peut vous aider à lancer votre carrière.

Contre toute attente, il vous donne rendez-vous à la Mécanique Ondulatoire après un concert des Vivian Girls. Sûr de rien, vous empruntez à votre frère emploi-jeune sa veste en denim favorite et vous vous rendez hésitant

en Case 10

.

C'est plutôt bien parti, il vous donne rendez-vous dans une brasserie du 9è arrondissement connue pour sa formule « cantine » du midi à 24,90 €. Vous trouvez que ça fait un peu cher pour un œuf mayo, un croque monsieur et un ballon de rouge, mais vous décidez tout de même de vous rendre

en Case 11

, d'autant que d'après

lefooding.com

c'est la brasserie préférée de Philippe Tesson.

Vous franchissez avec audace le sas d'un immeuble sévère à l'architecture rigoriste inspirée de Christopher Walken et des grands principes de la doctrine hygiéniste. Après avoir passé la visite médicale et un test élaboré par les ingénieurs des Marines pendant la guerre froide projetant vos aptitudes à la formalisation logique sur un repère orthonormé, vous vous voyez offrir un stage B2 de 53 jours aux Cahiers. Suite à quelques articles prometteurs qui vous valent l'assentiment des du commissariat à la politique éditoriale, vous êtes convoqué par pneumatique dans le bureau en marbre et en verre du Directeur.

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De peur d'être le grain de sable venant dérégler cette harmonie mécanique, vous prenez l'ascenseur en cristal mat et passez la porte blindée qui vous sépare de

la Case 19

.

Impressionné à l'idée de manquer de contenance face à celui qu'on appelle, avec crainte et déférence, Alpha-Démiurge, vous remplissez de café désaromatisé non sucré votre mug stérile à usage unique et vous mettez sur le chemin pour

la Case 12

.

Un ami de votre père, notaire dans une agence de publicité, s'occupe des intérêts de Jacques Audiard. Étant redevable à vos parents, rompu à la mauvaise foi et adorant certifier des documents, il convainc le réalisateur de vous prendre comme assistant stagiaire et lui fait signer une convention avec des dates écrites en toutes lettres et une indemnité en anciens francs. Vous voilà en Roumanie dans un bâtiment monumental reproduisant le Palais de Justice de Paris pour le tournage de «

Cogne pas si fort (la vie)

», conte urbain désabusé dans lequel Nicolas Duvauchelle campe un avocat pénaliste taiseux qui cache son homosexualité.

Soucieux de rester à votre place, vous vous intégrez à la grande famille du cinoche côté jardin et commencez à déconner avec l'équipe technique, et plus généralement avec ceux qui portent des gros rouleaux de scotch marron attachés à leurs pantalons cargo. Vous les suivez à la cantoche

en Case 14

.

Désireux de vous faire bien voir et retrouvant instinctivement vos réflexes de fayot de votre lycée d'élite, vous collez Jacques Audiard car vous estimez que l'art se fait par en haut et que c'est de lui que vous avez le plus à apprendre. Vous allez en faire des tonnes

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en Case 15

.

Pari gagnant : votre allure fatiguée et votre air maussade tapent dans l'œil vitreux de l'insaisissable Olivier Marchal, qui décide de vous confier le rôle de son fils dans son prochain film de flics aux cheveux gras, dans lequel il campe un commissaire aux prises avec ses démons et contraint d'outrepasser les règles de l'institution policière pour coffrer le Toqué et sa bande de voltigeurs, auteurs de braquos de casinos et salles de jeux clandestines entre Bagnolet et Clignancourt. Paternaliste, Marchal vous prête son édition originale dédicacée des mémoires sans concession de l'ancien chef des RG Ange-Lucien Fouché aux éditions Christophe Hondelatte, et vous invite à faire la tournée des bistros du milieu, à la rencontre des truands d'avant, « ceux qui avaient les couilles fermement accrochées au sens de l'honneur ».

Vous le suivez pour un cognac matinal au Balto de la Porte de Vanves

en Case 16

.

Un peu inquiet et perfectionniste, vous vous plongez séance tenante dans le scénario. Retour chez vos parents (on sait que vous y allez pas souvent mais vous pourriez vous souvenir que c'est

en Case 17

).

Votre côté propret, votre chemise APC et votre odeur de cédrat et de vétivier relevé au citron de Sicile s'accordent mal avec la conception qu'Olivier Marshall se fait de la jeunesse. En plus, vous êtes nul au baby-foot, vous êtes incapable de débrider une mobylette et vos cigarettes ont des filtres. Déçu mais bien décidé à prouver votre virilité, vous décrochez malgré tout un petit rôle dans cette série plusieurs fois nominées au 7 d'or :

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PJ

. Séduit par ce rôle de petite frappe des années 1990 coupable du meurtre du clochard accordéoniste du canal Saint Martin, et irradié par l'intensité de Bruno Wolkowitch, à qui certains prédisent une carrière à la Louis Jouvet et un siège de sociétaire au Théâtre-Français, vous prenez vos distances avec le monde du cinéma, ce panier de crabes, et vous vous déclarez fier de rejoindre la grande famille de la téloche.

Suite à votre prestation qui satisfait toutes les indicateurs de performance de la chaîne, Louis-Nicolas Chastenet de Rosnay de Laubier (ENA 83), administrateur territorial hors classe à la direction générale des fictions de France Télévisions, vous donne rendez-vous dans son bureau dessiné par Audrey Putman. Vous vous faîtes faire un badge à l'accueil et vous rendez

en Case 23

.

Un impresario rencontré à la gare Saint-Lazare pendant une grève vous a vivement conseillé de vous rendre au festival de Cannes, même sans accréditation officielle, pour provoquer votre destin. Vous faîtes du stop et allez accélérer votre carrière

en Case 20

.

Coup de théâtre ! Jean Paul Rouve est en fait Jean Paul Groove, chroniqueur intermittent dans l'édition française de Vice Magazine (80 000 exemplaires / 500 points de distribution). Entre deux propos incohérents adressés à ses collègues Marco Polio et Julien Crack, qui ne sont rien d'autre que différents avatars de sa personnalité schizoïde, il vous fait miroiter un stage à Vice que vous vous empressez d'accepter, connaissant l'incompétence de la rédaction en matière de cinéma et sa propension à promouvoir des stagiaires au rang de n'importe-quoi editor. Choix payant, après vous être présenté sous le pseudonyme de Jean-Hugues Engueulade au Vice Mansion trônant au sommet des Abbesses, vous vous voyez immédiatement confier la responsabilité du cherchage de bière, du dénichage d'indie-rate blogueuse, et de la coordination du numéro cinéma.

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L'alchimie fonctionne plutôt bien avec tous les autres editors, et vos premiers papiers sur les vidéos de skate clandestines en Corée du nord et les enfants soldats du Libéria fans de Larry Clark sont plutôt biens accueillis par notre rédacteur en chef issu de la génération DIY. Après six blogposts sur la consommation gonzo de drogues synthétiques par des photographes de mode garage fascinés par les anciennes actrices pornos intellos et les sous-cultures lo-fi de pays émergents peu ou mal connus en proie à un conflit intraétatique, vous décidez de tenter votre chance aux cahiers du cinéma. Vous allez vérifier si les angles sont moins déviants

en Case 6

.

L'alchimie fonctionne plutôt bien avec tous les autres editors, et vos premiers papiers sur les anciennes actrices porno garage fans de drogues clandestines au Libéria et les photographes gonzo fascinés par les intellos synthétiques et les sous-cultures DIY en proie à un conflit de skate interétatique sont plutôt bien accueillis par notre rédacteur en chef issu de Larry Clark. Vous gravissez patiemment tous les échelons de la promotion interne de Vice, et passez de stagiaire à pigiste, puis à DJ du Rade. Grisé par les avantages en nature offerts par un tel statut, tels que la bière gratuite, les grecs-frites gratuits et les ptites putes de l'internet gratuites, vous voyez pas venir les relous qui insistent pour que vous passiez Blue Monday et qui devant votre refus se fendent d'un « dfaçons moi jpréfère l'édition anglaise de Vice » plein de ressentiment. Pris entre deux feux, vous ne réussissez pas à prendre les décisions qui s'imposent et finissez votre soirée au Truskel. En fait, vous y finissez votre vie.

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Le chouchou des Césars est bien au rendez-vous, et vous regarde du haut de sa légitimité. En terminant sa tarte Tatin, Rouve vous dévoile le synopsis de sa prochaine comédie de l'été, avec la ferme intention de vous embarquer avec lui dans l'aventure du rire citoyen. Djamel Bensalah lui a en effet confié le premier rôle de son prochain opus

De la City à la cité

, histoire édifiante d'un ex-trader aux dents longues reconverti en moniteur de colo au grand cœur. Il veut mettre à profit cette comédie loufoque mais touchante qui se joue de plus d'un préjugé, pour faire de vous le digne successeur de Julien Courbey dans la figure du « petit arabe sympa et débrouillard joué par un blanc ». Il vous embarque sur le tournage.

Vous ne vous acclimatez pas à l'humour 12 juillet 1998 et décidez de revenir au cinéma matraque français. Vous appelez Olivier Marchal sur sa CiBi. Marshall36 vous donne rendez-vous

en Case 4

et vous signale un radar porte de Saint-Cloud.

La controverse médiatique « Bienvenue chez les Chtis » et les Césars vous ont appris que comédie ne rimait pas avec reconnaissance de la profession. Vous courrez après la légitimité

en Case 31

.

Après six semaines de déconne à la Bourboule, la soirée de fin de tournage clôt l'aventure dans une avalanche de potacherie. La déconne ne s'arrête pas là et Djamel Bensalah donne rendez-vous à toute l'équipe au festival de Cannes pour le début de la tournée de promo, dans les termes suivants : «

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C'est la mite au Martinez

». Vous allez vous la coller au Martinez

en Case 18

.

Erreur funeste ! Au seuil du Terminal B, vous êtes bousculé par un Christophe Honoré furibond, venant de constater que la statue en ivoire d'André Bazin n'avait pas été époussetée conformément au guide de procédure. Dans un geste véhément Honoré fait tomber votre mug de café qui l'éclabousse généreusement. Vous ne vous sentez pas responsable mais votre version des faits pèse peu face à celle du rédacteur en chef

honoris

causa du numéro spécial «

Les 100 meilleurs films impliquant des secrets de famille et des appartements haussmaniens

». Le parrain du cinéma du trouble dans la bourgeoisie menace d'activer ses réseaux dormants (du sommeil sans rêve de la bourgeoisie qui ne rêve qu'éveillée) pour vous griller à vie dans le milieu. Il tonne et gesticule.

Ptit chibre penaud, vous le prenez au mot et quittez le cinéma par la petite porte. Le plus dur reste à venir : il faut l'annoncer à votre copine castratrice. Triste fin de carrière pour toi ptit chibre.

Grosse couille conquérante, vous vous rendez à Cannes dans un geste de provocation superbe, mais qui risque quand même de passer inaperçu. Peu importe, après 53 jours dans un bunker climatisé à 12 degrés, un peu de soleil et de cuisine à l'huile d'olive ne pourront pas vous faire de mal. Y'a des rates attachées de presse

en Case 20

.

Après une scolarité scandée de projections dans des petits cinémas et de soirées dans des grands appartements, c'est le moment du film de fin d'études. L'exercice, supposé développer votre créativité est en réalité un concours de citations : rien de tel que du bon cinéma d'initiés pour choper des subventions du CNC. Vous vous illustrez donc avec un documentaire sur les vieux projectionnistes, «

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Si le Champo m'était conté

», en compétition pour le festival « Les cinéphiles font leur cinoche ».

Bravo, votre regard pudique sur la résistance passive de ce vieux projectionniste qui refusait de projeter les films de Maurice Chevalier pendant l'occupation suscite l'émotion du jury composé de : Jeanne Balibar, étienne Balibar, Bénabar, Claude Bébéar et l'éléphant Babar. Vous vous sentez pousser des ailes et allez pouvoir faire vos débuts comme un grand dans le monde du cinéma. Vous partez à la conquête de votre autonomie

en Case 7

.

Niqué ! Votre regard complaisant sur la collaboration manifeste de ce jeune projectionniste qui refuse de projeter les films de Claude Lanzmann depuis l'occupation suscite l'ire du jury. Énervé par le tournant politique du débat, son président Richard Bohringer vous interpelle du plus haut de sa tessiture de râleur. Il préfère recentrer le débat sur la poésie de l'alcoolisme et la beauté crue des lampadaires de Paname la belle (la catin). Paname poisseux qui te prend, qui te laisse, d'une étreinte obscène qui suinte la violence et la tendresse d'une vieille amante repue. Grisé par sa propre ramasse, il finit par griffonner nerveusement une lettre de recommandation pour vous envoyer tâter du caniveau chez Olivier Marchal. Vous allez à la découverte de la notion de pute au grand cœur

en Case 8

.

Vos vannes à tiroir et vos imitations dignes des plus grands imitateurs de droite vous valent une réputation enviée dans l'équipe technique qui vous affuble de divers surnoms affectueux tels que « le sniper », « la gâchette » ou « le petit pédé marrant ». Mais votre succès se retourne vite contre vous : Vincent Cassel apprend que vous l'appelez « Vince la grimace », qu'à vos yeux il joue le même rôle depuis

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La Haine

et par-dessus tout, il n'apprécie guère vos pastiches des textes altermondialistes et futuristes de son frère Rockin' Squat. Dos au mur, vous ne pouvez pas compter sur vos nouveaux amis roadies biberonnés à l'imagerie Kourtrajmé, qui prennent instinctivement parti pour le Cass'.

Acculé, vous abattez votre dernière carte : un ami à vous est plongeur dans le restau où Jean-Paul Rouve déjeune tous les midis, vous y allez à l'improviste. C'est quitte ou double

en Case 11

.

Dégoûté par le copinage et les réseaux informels, vous vous jurez de réussir par vos propres moyens et par ceux de vos parents et passez le concours de la Fémis. L'usage de la calculatrice est interdit

en Case 31

Vous avez bien fait de fayotter : Jacques Audiard doit s'absenter du tournage 24 h pour recevoir un prix imbuvable dans un pays scandinave et pour ne pas retarder la production il vous confie la réalisation de deux séquences. Bingo ! Vous avez réussi à capter l'émotion de cette scène ambiguë du désir hésitant dans laquelle notre avocat est troublé par ses retrouvailles avec son ancien camarade d'Assas devenu fiscaliste avant de tout plaquer pour devenir éditeur indépendant de livres érotiques pour enfants (à plusieurs niveaux de lectures).

Ravi, tant de votre travail que de l'Elan de cristal remis en main propre par le Prince de Jyväskylä, Audiard fait de vous son +1 sur le plateau du Grand Journal de Canal+, délocalisé à Cannes le temps du festival. Vous marchez sur les traces de Philippe Vandel

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en Case 18

.

Mis en confiance par vos prouesses techniques, vous vous destinez à un avenir en 16mm. Peu de moyens mais beaucoup d'ambitions et de micro-références, vous allez poser les fondements de votre œuvre

en Case 32

.

Le tournage du film de Marchal s'est bien déroulé, et le réalisateur vous a distingué en vous attribuant une symbolique médaille d'honneur du syndicat ALLIANCE. Un rôle de composition qui n'a pas échappé à votre ancien professeur de théâtre, fondateur de la Compagnie du Ballon, figure tutélaire et bon vivant du off d'Avignon, et héritier autoproclamé d'Antoine Vitez. Il vous propose de travailler avec Denis Podalydès ; convaincu qu'il est nécessaire de dépasser la querelle du sens, vous acceptez de le suivre dans une création contemporaine interrogeant la figure de la méduse, une éventuelle forme-sens pour penser un théâtre de l'effroi. Les premiers essais dans l'amphithéâtre Maurice Blanchot de l'ENS sont concluants et une reprise subventionnée est prévue au Théâtre National de la Colline. Ariane Mnouchkine

is attending

, Olivier Py

likes it

.

A l'issue de la Générale, la troupe rejoint Olivier Assayas et l'intelligentsia de l'art dramatique dans l'arrière salle des Fleurs du Malt, la brasserie des insiders du théâtre et des rédacteurs de la revue

Mouvement – L'indisciplinaire des arts vivants

. On n'invente rien

en Case 25

.

Épuisé par le namedropping incessant et l'utilisation peu rigoureuse de l'œuvre de Gilles Deleuze, vous vous accordez un moment de détente avec du bon cinéma populaire de papa. Vous achetez du pop-corn

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en Case 19

.

Malgré vos révisions, vos fiches bristol et votre farandole de traits fluos, vous ne parvenez pas à décrypter la savante formule de trois trahisons, un double jeu et deux infiltrations qui composent l'intrigue average de chaque opus d'Olivier Marchal. Irrité par cette dérive intellectualisante du film à képi, vous prônez un retour aux fondamentaux du film de flic de droite popularisé par Alain Delon dans une filmographie exigeante scandée par les immanquables :

Le flic soigne sa droite, Le flic contre Maastricht, Le flic soutient le putsch des généraux (

et sa suite bavarde

Le flic dénonce les accords d'Evian), Le flic remet de l'ordre en Indochine, Le flic coffre Dreyfus, Le flic infiltre le cartel des gauches, Le flic remet les Orléans sur le trône avec ses couilles, Le flic oublie 1936, Le flic dénonce le Programme Commun

(Prix Alain de Benoist 1982)

, Le flic prouve les racines chrétiennes de l'Europe

(Prix spécial du jury aux festivals de Varsovie et Dublin 1994)

, Le flic signe l'appel de Cochin, Le flic déconstruit Senghor, Le flic vend du beurre aux allemands, Le flic est Vendéen, Le flic démonte les éoliennes, Le flic est en stage à la préfecture de Bordeaux, Le flic libéralise les services postaux, Le flic contre Télérama, Le flic tabasse Belmondo, Le flic est né un 6 février

(Matraque d'Or au festival du film historique de Marignane)

, Le flic réhabilite la notion d'exemplarité, Le flic trouve qu'Hannah Arendt assène plus qu'elle ne démontre, Le flic aime tous les folklores, Le flic vote Raoult, Le flic défend la rigueur budgétaire, Le flic préface Dantec., Le flic mange des maquis, et Bousquet final

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.

Fort de cette érudition et de ses soubassements théoriques, vous êtes pris en stage aux Cahiers du Cinéma. Vous posez vos axiomes

en Case 6

.

Persuadé que cet âge d'or du cinéma est définitivement révolu, vous êtes à deux doigts de verser dans la nostalgie béate, lorsqu'un poste de chroniqueur cinéma se libère miraculeusement à BFM TV suite au licenciement d'une journaliste qui exigeait des congés maternité et le paiement de ses heures supplémentaires. Vous réalisez une nette petite carrière en prenant soin de cacher les ambitions artistiques de votre passé.

Vous voilà sur le plateau du

Grand Journal

. Intimidé par ce lieu hanté par la galerie de personnages légendaires de José Garcia, et embarrassé de voir Jean-Michel Aphatie headnodder sur un morceau de Bobmo dans le générique d'ouverture, vous reprenez votre contenance en remarquant que votre T-shirt hommage à Philippe Vandel ne passe pas inaperçu. Après une chronique érudite et sensible de Laurent Weil, vous profitez d'une coupure pub pour demander à Denisot «

mais il devient quoi Devoise

? ». Vous vous sentez à l'aise mais ne vous laissez tout de même pas trop griser, c'est bientôt le moment du TOP 5 gênant de Thomas N' Gigol.

Vous profitez de la chronique responsable d'Ali Badoit sur l'

Essai sur la banalité du mal

pour papoter avec votre taciturne voisin de gauche. Bonsoir imbuvable

en Case 21

.

Vous profitez de la chronique libérale-humaniste d'Ali Badoit sur la dernière mise en garde de Marcel Gauchet (l'homme de toutes les mises en garde) pour ambiancer votre voisine de droite. Tuvapalapiner^^

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en Case 22

.

SORCELLERIE ! Par un coup de théâtre que seuls Stephen Hawking et Thierry Meyssan pourraient élucider, vous vous éveillez dans une vaste pièce sombre habitée de drôles de personnages à grosses barbes et chaussures à scratch. Une fois habitué à l'obscurité, vous comprenez aux cris d'indiens et aux hurlements d'allemands que vous êtes en réalité au Centre Pompidou en pleine rétrospective Werner Herzog. Vous vous demandez : le bateau franchira-t-il la montagne ?

Vous cherchez une place au premier rang, comme un gros baibai. Vous vous niquez les yeux

en Case 24

.

Vous voulez absolument le siège du milieu du rang du milieu, comme un gros reloo. Vous faîtes chier tout le monde

en Case 26.

Patatras ! Ce séjour cannois improvisé tourne au calvaire : vous dormez sur la plage et tracez avec le clown Patate et des décrocheurs de filières à décrocheurs. Sans le sou, vous êtes contraint de suivre cette équipe de figures locales du mouvement fraggle dans la tournée infernale du mini-spectacle poétique et militant

Allende – dans l'espace stratégique yankee personne ne vous entendra crie

r, joué aux terrasses de café (lounge). La rencontre ne se fait pas.

À bout de nerfs, en pleine nuit, vous courrez nu sur la plage et vous dirigez dangereusement vers les projecteurs du plateau de Canal+ dont vous tentez de forcer l'entrée en criant « chu le frère à ouizzman-de-la-télé ! ». Patatatatras ! Le vrai frère de ouizzman-de-la-télé est justement là, vous le reconnaissez, trop tard, à ses fringues infernales et à son badge du Grand Popo Football Club. La sécurité vous raccompagne jusqu'à la fin d'un rêve.

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Vous entamez une conversation qui tourne au monologue avec votre voisin plus mutique que mutin. Vous comprenez au mépris souverain qu'il affiche à l'endroit de la trivialité qu'il assimile au quotidien, à la vraie vie, et aux gens qu'il s'agit de Wong Kar Wai, venu présenter sans cérémonie son dernier film (« plutôt un conte », dira Laurent Weil) «

à l'ombre des acacias du désir

», qui comme souvent dans sa filmographie traite de péché sensuel et de culpabilité moite.

Respectueux de son éthique de la méditation, vous décidez de tenter l'expérience et de partager avec lui son calvinisme oriental. Touché par cette initiative œcuménique, il vous promet de vous présenter un de ses amis chers, un véritable passeur de culture. La sagesse pousse et s'épanouit en silence

en Case 25

.

Pour le dérider ce triste sire, vous faîtes part de l'enthousiasme qui a accompagné votre découverte du cinéma asiatique, initiée par Quentin Tarentino et nourrie de films de John Woo avec Nicholas Cage. Vous tentez le tout pour le tout

en Case 27

.

Vous comprenez à son accent hispanique et à son look M6 que cette rate naine n'est autre qu'Eva Longoria, l'icône de la presse culturelle version GQ et FHM. Tandis que vous vous entretenez avec elle des différences interculturelles sur les modes de vie respectifs des classes moyennes américaine et française, vous êtes surpris en flagrant délit de

friend zone

par un Ali Badoit attentif et rigolard. En effet, c'est méga la

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friend zone

, et vous faîtes contre mauvaise fortune bon cœur en vous liant d'amitié avec Tony Parker, qui lisait

Ratus

pepax à côté. C'est parti pour une vie de soirées pizzas et action ou vérité dans des grandes maisons à colonnes de nouveaux riches avec Tony et son pote Rony Turiaf.

Le haut fonctionnaire, ancien du BDA de l'ENA, ne se trompe pas sur votre talent. Il vous propose un contrat de figuration récurrente dans toutes les séries pénales du groupe France Télévisions. Cette perspective n'est certes pas très excitante mais après tout devenir fonctionnaire, ça veut aussi dire des prêts à taux préférentiels, des colonies de vacances pour les enfants et une possible mutation dans le sud à 55 ans.

Mauvais choix : en plus de vous tordre la nuque, vous devez supporter les occupants de la rangée de derrière, qui chuchotent très fort au sujet de leur agrégation et du caractère beaucoup « plus wagnérien qu'italien » de Fitzcarraldo. Le plus bruyant d'entre eux, secrétaire d'Alain Badiou quand sa thèse sur Maurice Halbwachs lui en laisse le temps, est plutôt content de la restauration, même s'il confie avoir peur que la pellicule chauffe. Dégouté des élites intellectuelles de toutes sortes, vous décidez d'abandonner toute illusion et de vous tourner vers un vrai métier adulte qui contribue au PIB et crée de la valeur : graphiste, 'tographe ou assistant galeriste. à la plus grande satisfaction de votre oncle abonné au Point qui vous répétait sans cesse qu'il « faut savoir passer du principe de plaisir au principe de réalité ».

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Arrivé sur les lieux, vous tombez nez à nez avec Olivier Assayas. Manifestement ivre, il vous fait part des relations compliquées qu'il entretient avec Maggie Cheung depuis leur divorce, et vous demande conseil sur les textos à lui envoyer pour la récupérer. Fort de l'expérience relationnelle accumulée avec votre merdeuse à vous, vous lui prêtez vos meilleurs poèmes salaces en 160 caractères. Maintenant que vous êtes son srab, il vous consulte sur l'illumination qu'il a eue dans un bar à opium de Hong-Kong : un biopic de Pierre Boulez avec Claude Brasseur dans le rôle titre.

Vous trouvez l'idée lumineuse et vous embarquez sur le projet. Vous allez écouter de la musique compliquée

en Case 29

.

Vous répondez : « c'est chéper ». Beau joueur, il vous promet une vie dans laquelle vous serez en mesure d'aborder tout événement par le prisme de la culture si vous le suivez

en Case 28

.

CONTRE-FEU ! En pleine projection, tandis que vous vous frayez péniblement un chemin dans le noir, une main virile mais éducatrice vous prend par le col. C'est le d'Alembert du rock en personne, Mishka Assayas, auteur d'une séminale encyclopédie du rock (« le Assayas »), qui ne supporte pas qu'on le dérange pendant une râlerie de Klaus Kinski. Alors que vous vous apprêtiez à lui cracher un « t'as beau être normalien t'es édité chez Robert Laffont ! » bien senti, vous vous souvenez de sa formule magique qui immobilise tous les rock-critic des années 1980 : «

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Nous sommes pour l'égalité, Phil Collins et l'antiracisme, 37°2 et Madonna, Cure et Tonton. Rien de ce qui est sympa, en général, n'échappe à notre ferveur.

» Vous vous retrouvez autour de la figure réconciliatrice de Morrissey et vous vous surprenez même à pardonner à votre nouvel ami sa drôle d'amitié avec ce pipe de Bono.

Le moine copiste Assayas apprécie votre fougue et la qualité de vos déliés. Vous vous retirez six mois en sa compagnie à l'Abbaye Notre-Dame de Glastonbury, où tous les contributeurs de l'encyclopédie s'adonnent paisiblement à la culture du miel et à la patiente réécriture de la notice biographique des New-York Dolls.

Pour seule réponse, il vous adresse un regard d'aigle effarouché et un proverbe birman sur la volubilité décadente des peuples latins. Assommé, vous remettez toute votre vie en question et décidez de partir explorer l'Asie à la recherche des sources de cette sagesse millénaire. Si les meufs sont toutes comme Maggie Cheung ça va être bien chiant.

Assayas fait de vous son meilleur ami, il vous confie ses joies, ses peines, et ses meilleurs films de kung fu. Il vous trouve une place laissé vacante dans sa collocation avec Arnaud Desplechin, Emmanuel Bourdieu, Pascale Ferran et Mathieu Amalric. C'est pas la déconne tous les jours mais vous vous dîtes que c'est sans doute le meilleur moyen pour que vos futurs enfants deviennent normaliens. Malheureusement l'expérience tourne court, vous êtes expulsé de la joyeuse coloc lorsque Desplechin apprend que vous avez couché avec Emmanuelle Devos. Non seulement vous êtes à la rue et il va falloir squatter chez votre pote fan de mangas, mais en plus vous êtes grillé à vie dans le milieu. C'est con il faisait bien la bouffe Bourdieu.

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De producteurs véreux en stagiaires maladroits, le projet de biopic de Boulez s'est éloigné de l'idée initiale d'Assayas. Ce sera finalement un biopic très académique de Jean-Edern Allier mis en scène par Cédric Klapisch, qui commençait à réaliser qu'il gonflait tout le monde à faire un film générationnel tous les 3 ans sur la même génération qui commence à vieillir. Vincent Elbaz est très convaincant dans le rôle de ce pamphlétaire rouge-brun en proie à un ennemi invisible : la Mitterrandie. Avant même sa sortie, le film est un scandale, il provoque même des tribunes enflammées de BHL dans les pages opinions du

Monde

, fustigeant un film « ambigu », « d'un islamo-gauchisme insidieux », « héritier de l'idéologie soixante-huitarde du désir » face auquel un « intellectuel voltairien ne peut rester muet ». Tétanisé par une telle polémique, vous assistez en direct au naufrage de votre carrière lorsque Marc-Edouard Nabe prend publiquement votre défense. Tout n'est pas perdu : il reste une place éligible sur la liste Euro-Palestine aux élections européennes.

GAGNÉ ! Au cours du dîner, votre blague soliloque sur un auteur de série télé ashkénaze qui ne sait qui de la psychanalyse ou de la clarinette lui permettra de résoudre ses relations compliquées avec des femmes plus jeunes que lui est remarquée par Woody Allen. Il vous propose de co-écrire avec lui le scénario du film qu'il projette de tourner à Paris. Vous signez les yeux fermés pour un monde de déconne avec Larry David et d'amour impossible avec Scarlett Johansson (peu importe vous pourrez toujours ambiancer Elaine de

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Seinfeld

), et tout ça en faisant l'unique sacrifice d'écouter du jazz de temps à autre.

Votre milieu socio-culturel vous a appris que pour tout concours il y a un

Que-sais-je

à la bibliothèque de la Cité U. Malheureusement celle-ci ferme à 18h. Vous décidez en conséquence d'approfondir votre sujet de TPE de première « l'Amérique de Quentin Tarantino » qui vous avait valu un 14 et un sourire gêné de votre prof de SES. Les transparents que vous aviez préparé avec Pauline et Vianney ont certes vieilli mais le powerpoint reprenant (pompant !) la page portait de

Libération

, consacrée au sale gosse du cinéma US devrait vous permettre de faire bonne figure.

Finalement l'oral thématique à fort coefficient a pour sujet cette année « les ados à la découverte de leur corps ». Coup de bol votre copine vous a emmené voir

Naissance des pieuvres

parce qu'on en disait du bien dans

à nous paris

. Vous devez apporter deux photos, un justificatif de domicile et une photocopie de votre pièce d'identité

en Case 13

.

Niqué ! Le matin de la première épreuve, vous êtes rattrapé par votre habitus et filez droit à Arceuil-Cachan. La convocation mentionnait pourtant noir sur blanc que le concours se déroulait au Grand Palais, mais vous n'avez pas l'habitude des écoles de riches. Peu importe, vous reprenez vos études de lettres, il paraît qu'on a le droit de faire des mémoires sur Truffaut.

Vous trépignez dans la salle d'attente du CNC, paralysé à l'idée de devoir vendre à un rond-de-cuir de l'art légitime votre projet de moyen-métrage semi-pro, adaptation sans fard et sans fin des micro-fictions de Régis Jauffret par Virgile Iscan, scénariste touche-à-tout. Pas évident de décrocher une subvention pour un film de genre dont l'inspiration est à chercher dans la science-fiction (plutôt la hard SF), le scopitone, David Cronenberg, l'horreur, Alien III, le gonzo, John Landis, le porno à tentacules et Asia Argento. Contre toute attente, le CNC vous accorde une bourse conséquente mais vous impose de donner les premiers rôles à Sylvie Testud et Clovis Cornillac (« il peut tout jouer »). Sortie de scène crépusculaire pour le film de micro-genre.

Votre milieu socio-culturel vous a appris que pour tout concours il y a IPESUP. Les cours ont lieu les matins de semaine et chaque samedi, de 8h à midi a lieu un galop d'essai qui consiste à fournir au moins trois explications rationnelles et analytiques à des films à clé de type

Lost Highway

,

Donnie Darko

ou l

es Clés de bagnole

. L'après-midi vous révisez avec nonchalance en regardant les bonus des DVD de William Klein et la page imdb de Robert Bresson. Sur le facebook chat, votre cousin alumni de la Femis vous confie « Cette année c'est Tarko, te fais pas chier avec Bergman ».

L'écoute nocturne des podcasts de France Culture vous a appris à utiliser au moment opportun les idiomes « dispositif », « trace » et « Chris Marker ». Vous arrachez la moyenne et êtes admis en filière « trouble dans le genre ». Vous intégrez la promo Judith Godrèche

en Case 13

.

À l'oral d'admission, votre acharnement à défendre Jean-Jacques Beneix est plutôt mal accueilli. Vous êtes recalé et en plus vous ressemblez à Jean-Hugues Anglade. Vous revenez dans la salle quelques secondes après le verdict abattre votre dernière carte : « vous pensez ce que vous voulez les mandarins mais Lars Von Trier il serait rien sans Jean-Marc Barr ». C'est évidemment un échec, qu'il va falloir annoncer à votre copine merdeuse. Préparez-vous à une vie de castration.