Heureux comme un Cubain

Les images publiées dans cet article sont extraites de Cuba: A Personal Journey 1989-2016, le nouveau livre du photographe Manuello Paganelli, paru aux éditionsDaylight Books. L'ouvrage rassemble plus de 100 photos de Paganelli prises durant la soixantaine de voyages qu'il a entrepris à Cuba au cours de ces 25 dernières années.

Le projet a été entamé à la fin des années 1980, quand le photographe a voyagé sur l'île afin d'y retrouver quelques proches perdus de vue. Il s'est poursuivi jusqu'à la reprise des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis, survenue l'an dernier.

Quand j'étais enfant, j'ai demandé à ma mère pourquoi nous n'avions pas gardé contact avec nos proches restés à Cuba. Elle m'a répondu avec une de ces phrases qu'on sort tout le temps aux enfants, en espérant qu'ils arrêteront de poser des questions. J'ai en effet arrêté de l'interroger pendant un moment. Quand je suis devenu adulte, j'ai réalisé que j'avais besoin de réponses. Des réponses que je parviendrais à trouver seulement si je me rendais à Cuba. C'est ainsi qu'en 1988, j'ai effectué mon premier voyage sur l'île. Depuis cette première visite chargée d'émotion, j'y suis retourné plus d'une soixantaine de fois. Armé d'appareils photo et de carnets de notes, j'ai parcouru l'île en long et en large, déterminé à capturer le quotidien de ces gens incompris et la magie de l'esprit cubain.

De façon assez incroyable, Cuba s'ouvre sur le monde beaucoup plus rapidement que je l'avais imaginé. Beaucoup de choses ont changé depuis mes premiers voyages. À l'époque, quand posséder quelques dollars était considéré comme un crime et pouvait vous conduire en prison pour plusieurs années, j'étais souvent le seul touriste dans les rues. Ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui : les hôtels sont d'ailleurs souvent remplis.

Cependant, certaines choses sont restées identiques. La salsa et ses danseurs envahissent toujours les rues jusque tard dans la nuit. Les gens se retrouvent toujours sous leurs fenêtres et restent désireux d'échanger et de rencontrer du monde. Surtout, le célèbre esprit cubain a su rester vivant et authentique. Comme l'illustrent les vieilles 1957 Chevrolet qui parcourent toujours les rues de La Havane, les Cubains restent attachés au passé. Pour autant, ils savent avancer vers l'avenir, plein d'optimisme et de détermination.

Par ces photos, j'ai voulu partager avec le reste du monde un peu de cette île si vibrante et si belle.