FYI.

This story is over 5 years old.

Musique

Gulfer est le secret le mieux gardé de la scène musicale québécoise

Le groupe emo montréalais nous présente son nouvel album et nous parle des défis d’être plus qu’un phénomène internet.

Dans la petite scène du emo moderne, le groupe montréalais Gulfer a réussi à se tailler une place enviable. Avec ses riffs math-rock et ses mélodies infectieuses, il est un des phénomènes les plus intéressants de cette scène qui vit surtout sur internet. Il sort aujourd’hui un nouvel album, Dog Bless, qui marque l’arrivée de deux nouveaux membres, Julien Daoust et Joey Theriault, respectivement à la batterie et la guitare. Ils viennent se joindre au bassiste Dave Mitchell et au chanteur-guitariste Vincent Ford.

Publicité

Formé en 2011, le groupe a sorti son premier album, What Gives, en 2015, après une série de EP. Acclamé par la critique et l’underground, le groupe est vite devenu un chouchou des aficionados de la nouvelle vague de l’emo. L’internet lui a donné un statut important, l’amenant même à signer un contrat avec un label japonais avant d’en signer un ici. S’ils sont parfois envieux des scènes underground trépidantes de villes comme Chicago ou Philadelphie, les gars ont tous contribué à faire vivre la scène locale montréalaise, avec leurs autres projets, comme Stevenson, Golden Python, Quaaludes ou encore Bas-Relief.

Alors que le groupe s’apprête à s’envoler pour le Texas, où il participera au festival-vitrine South by SouthWest, on s’est entretenus avec Dave pour parler du nouvel album et de la place du groupe dans la scène emo globale.

VICE : Votre nouvel album s’appelle Dog Bless . D’où vous est venue cette idée?
Dave : Si je me rappelle bien, c’est moi qui ai pensé à ce nom-là. Dans tout ce que je fais, j’ai toujours une esthétique qui inclut des chiens, je ne saurais vraiment dire pourquoi [rires].

Comment se passe le processus d’écriture?
La plupart du temps c’est Vincent qui fait tout lui-même. Il écrit les paroles et la musique et, quand on arrive en pratique, on compose nos parties. Mais les choses ont un peu changé sur cet album parce que Joey et Julien se sont joints à nous, donc la dynamique était un peu différente. Joey a écrit une des chansons sur l’album, et quelques autres de nos nouvelles chansons.

Publicité

On a commencé à travailler sur Dog Bless l’été passé, et je crois que c’est la première fois qu’on a été capables de faire un nouvel album en moins d’un an. Je trouve ça vraiment cool et exceptionnel, considérant le fait qu’il sort sur deux labels qui ont un horaire de parution hyper chargé.

Comment êtes-vous devenus un groupe culte sur internet?
Je crois que notre scène est vraiment tissée serré, et existe surtout sur des forums obscurs, où on se partage notre musique préférée. Ce genre d’échange alimente vraiment notre communauté, et internet a été un vraiment bon outil pour nous, et ça nous a aidés à trouver des groupes semblables à nous, avec qui on est devenus amis et on fait des tournées. On n’est peut-être pas un groupe qui est capable d’attirer des tonnes de gens à nos concerts, ou vendre plein de disques, mais on jouit quand même d’une certaine notoriété en ligne grâce à ce genre de forums.

Trouves-tu que l’internet a changé la façon dont les gens consomment des spectacles live ?
C’est certain que depuis un moment, l’industrie du spectacle n’est plus aussi vibrante qu’avant. Qui sait? C’est peut-être parce que la scène est trop saturée, qu’il y a trop de groupes qui font trop de tournées, et que les gens ne s’y retrouvent plus, et n’ont pas nécessairement le temps ou les moyens d’aller voir tout ce qu’ils veulent. Mais ce n’est certainement pas la meilleure époque pour booker des petits groupes indépendants.

Pour plus d'articles comme celui-ci, inscrivez-vous à notre infolettre.

Vous vous apprêtez justement à partir en tournée, est-ce que tu es inquiet par rapport à tout ça?
On fait une tournée au Japon, et je dois avouer que je suis plutôt confiant. En fait, c’est surtout parce que c’est une de nos premières tournées où je n’ai pas à gérer toute la logistique moi-même. D’habitude, c’est moi qui m’occupe de booker les shows, trouver le transport, les hôtels et tout ça, mais cette fois-ci, le label et le groupe avec qui on part en tournée se sont occupés de tout. On est sur l’étiquette Friend of Mine Records au Japon, et ce sera notre première fois là-bas, donc on est vraiment excités.

Aussi, on a mieux réparti notre horaire de tournée cette année. La plupart du temps, après deux semaines de tournée, tu veux rentrer chez toi, t’es fatigué et tu te sens pas bien. Donc là, on prend des pauses entre les dates. Mais on part à South by SouthWest la semaine prochaine, et ça, ça me stresse beaucoup, parce qu’on atterrit là-bas et on n’aura pas de voiture, donc on devra trimballer tout notre stock à pied ou en taxi dans les rues entre chaque show. Mais avec un peu de chance, tout devrait bien se passer.

Billy Eff est sur internet ici et .