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Onelight a réuni ses deux passions dans son nouveau clip : les pierres précieuses et The Egyptian Lover

Le producteur niçois nous parle de sa rencontre avec le géant de l'électro et du disque qu'ils ont enregistré ensemble, avec l'argent de sa Barmitzvah.

Mes premiers « boulots » d'illustration, c'était principalement des flyers de soirée, pour un pote DJ qui mixait souvent dans un minuscule club de Nice, le Bliss Bar. Il n'y a pas vingt-mille d'endroits avec de la bonne musique à Nice (sauf si vous aimez entendre les mêmes reprises de Pearl Jam en boucle toute votre vie). Donc chaque semaine je me retrouvais derrière les platines avec Onelight, mon pote DJ, celui pour qui je faisais les flyers. Depuis, je suis devenu l'illustrateur chéri des 18-25 et lui s'est acheté plein de bijoux très gros qui font du bruit quand il marche, avec l'argent sale des promoteurs de clubs de la capitale. Mais ce n'était pas assez. Il lui en fallait plus. Il fallait faire un truc fort, un truc dingue. Un truc du genre se mettre à la production et décider de faire un morceau avec la légende de l'electro funk et père spirituel de tous les players de Long Beach jusqu'à Cagnes-sur-Mer, Egyptian Lover en personne. C'est ce qu'il a fait, et ils ont fait un clip, intitulé « Silver », un clip avec plein de bijoux qui font du bruit quand ils marchent qu'on vous présente juste en dessous.

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Noisey : Salut Onelight. Peux-tu te présenter en 4 lignes pour les non-Niçois ?
Onelight : Je suis DJ depuis à peu prés 10 ans (officiellement) et je me suis mis à produire il y a un peu plus d'un an. Je faisais parti du label Musique Large depuis 2010 jusqu'à 2016. Et j'ai aussi eu un Webzine pendant 7 ans, Stereotree. Je fais toujours quelques chroniques à droite à gauche, de temps en temps.

Tu as choisi de travailler avec Egyptian Lover pour cet EP, c'est un choix plutôt ambitieux quand on connaît le CV du mec. Comment ça s'est passé ?
Onelight : Je suis arrivé à un moment de ma vie, malgré moi, où je ne me pose plus trop de questions. Je veux aller au bout de mes envies et de mes ambitions. C'était en effet un peu audacieux de faire appel à lui après seulement un EP. Surtout qu'Egypt est vraiment une légende. Il se trouve que j'ai fait l'instru en pensant fort à lui et à son timbre vocal si imposant. Je ne voyais personne d'autre pour chanter dessus finalement, même si je pensais qu'il était totalement inaccessible. Mais j'ai quand même tenté. J'ai vu que le mec laissait simplement son adresse Aol sur son Facebook, avec des visuels fascinants, je lui ai envoyé le beat en lui indiquant qu'il était une de mes idoles. Il a répondu une heure après, me disant qu'il adorait le son et qu'il avait plein d'idées.

À partir de là nous avons quand même pas mal échangé sur le thème du morceau, après quoi il est rentré en studio et a plié l'affaire. Ok, c'était un échange virtuel, mais c'était juste parfait. Quand j'ai finalement proposé le morceau à mon pote Luc du label Supra, en ajoutant que j'avais financé le projet via l'argent restant de ma Barmitzvah, je crois que la boucle était joyeusement bouclée.

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Le morceau « Silver » parle de bijoux, plus précisément de bagues. Toi tu en portes quasiment à chaque doigts et je sais qu'au moins une d'entre elle a des pouvoirs. C'est visiblement une partie importante de ta vie, ça te vient d'où ?
Totalement. J'ai voulu faire un morceau sur les énergies des métaux et autres bijoux. Pour tout ce que ça nous apporte et symbolise, autant esthétiquement que spirituellement. Je trouve ça aussi très sensuel. C'est une thématique qui m'est précieuse.

Je porte uniquement de l'argent, qui est lié à la fois la lune et à la féminité. Je possède pas mal d'ambres. En plus d'être la fameuse pierre dans la canne du professeur Hammond (dans Jurassic Park), cette semi précieuse est riche en énergies positives et guérisseuses. La turquoise a aussi toute mon affection, car savais-tu que pour les cultures amérindiennes, elle symbolisait un bout de ciel ?

Pour moi, c'est un peu comme mon armure au quotidien. Je crois que ça vient d'assez loin. Ce dont je me souviens, c'est d'avoir vu un collier en ambre sur le rappeur Common à l'époque de son album Like Water For Chocolate et ça m'avait fasciné. De là je m'étais un peu renseigné et j'ai commencé à acquérir des bagues et autres pendentifs vers 18/19 ans.

Egyptian Lover a déjà le disque de Onelight, et vous ?

Dans le clip tu apparais à côté d'Egyptian Lover en personne. Tu peux nous parler un peu du tournage et de l'idée générale des visuels ?
C'était fou, vraiment. Pour commencer, j'ai fait appel à Julien Gontier pour mettre le morceau en image. Ce mec est un vrai magicien et nous avons les mêmes goûts pour les films obscurs et divertissants. Il a fait des clips pour Dal G/Walter Mecca qui m'ont marqué. Il se trouve d'ailleurs que je l'ai rencontré à Nice, par hasard, en lui disant qu'il avait la même coupe de cheveux que Gaslamp Killer. Bref, on voulait vraiment créer une ambiance à mi chemin entre David Lynch, Winding Refn et La Forteresse noire de Michael Mann. On a eu la chance d'avoir Ylva Falk d'abord, qui a été fantastique. Elle a un charisme démentiel. A mi parcours dans le processus, on a vu qu'Egypt passait aux Nuits Fauves pour une soirée organisée par Teki Latex (dans laquelle j'ai aussi fini par jouer), de là, on s'est dit qu'il fallait absolument le choper. Il a accepté direct et il a ramené des blings dinguo. On s'est retrouvé dans l'arrière boutique d'un magasin de disques pour filmer ça, c'était vachement improbable. Au final, ça s'est tellement bien passé qu'il a demandé à Julien de faire son prochain clip. J'ai assisté au tournage, dans une boite décorée à l'égyptienne, c'était la folie.

Quels sont tes projets pour la suite ?
Je vais déjà me donner à fond pour promouvoir ce EP avec Luc Supra. C'est vraiment un projet spécial pour moi. Ensuite, je prépare mon premier album ! Il y aura quelques guests de choix, dont un de mes chanteurs préférés et une des nouvelles stars du RnB d'Atlanta. Je ne peux dire que ça pour l'instant. Je sortirai probablement un single d'ici septembre. Disons que je veux vraiment imposer ma vision de la musique au travers d'un format album, comme je peux le faire durant mes sets en DJ. Une ligne conductrice très funk et sexy, qui peut passer à la fois par de l'electro, du hip-hop/RnB et des styles plus hybrides. Parce que pour moi tout est lié.

À part ça, j'ai fait un remix pour mes copains Baron Retif & Concepcion Perez et leur morceau « The Crave » qui devrait sortir chez Musique Large bientôt. Dans le même registre, j'ai aussi un remix pour un groupe à la mode qui devrait sortir cette année, mais je ne sais pas vraiment où ils en sont…

Vous pouvez choper Silver sur iTunes ou Bandcamp.

Vous pouvez choper Pierre Thyss sur Twitter et Tumblr.