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Yahoo! est mort, vive Altaba

Yahoo ne s'est pas encore exprimé sur la signification du nom Altaba, ni expliqué pourquoi il avait été choisi pour incarner la nouvelle image de l'entreprise.

Il est temps de faire nos adieux à Yahoo.

Le géant de l'Internet, qui n'est pas vraiment au meilleur de sa forme, a annoncé lundi dans un document public qu'il changerait son nom suite à la vente du coeur de l'entreprise au géant des télécoms Verizon, enterrant ainsi l'un des noms les plus célèbres de la Silicon Valley.

Yahoo ne s'est pas encore exprimé sur la signification du nom "Altaba", ni expliqué pourquoi il avait été choisi pour incarner la nouvelle image de l'entreprise. On note néanmoins qu'il est phonétiquement très proche de du géant de l'Internet chinois "Alibaba" détenu en partie par Yahoo.

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La société a également annoncé que la PDG de Yahoo, Marissa Mayer, ancienne dirigeante de Google qui a tenté de faire son grand retour en tant que pionnière de la tech, quittera le conseil d'administration de l'entreprise après avoir passé plus de quatre ans à la barre. Le co-fondateur de Yahoo, David Filo, s'apprête lui aussi à entamer une nouvelle vie professionnelle.

Cette annonce constitue la dernière surprise d'une longue série de rebondissements concernant la survie de la compagnie, qui lors de sa création en 1994, a participé à définir le web tel que nous le connaissons aujourd'hui - d'abord sous la forme d'un "guide du World Wide Web" - puis en tant que moteur de recherche. Cela fait bien longtemps néanmoins que Yahoo a été éclipsé par ses rivaux : Google, Facebook, Twitter.

Une fois le coeur de l'entreprise vendue, Yahoo (Altaba) deviendra une société d'investissement, possédant des parts majeures dans le capital d'Alibaba Group et de Yahoo Japan, ainsi que des actifs en propriété intellectuelle. La participation de 15% de Yahoo au sein Alibaba vaut plus de 30 milliards de dollars. Verizon conservera les droits sur les propriétés de Yahoo et sur son branding, Yahoo.com et Yahoo Mail y compris.

Yahoo a passé une si triste année 2016 qu'on ne peut pas vraiment s'étonner de son désir de camoufler sa déroute en se réinventant un nom de marque vierge.

Au cours des derniers mois, Yahoo a subi de cuisantes humiliations, notamment quant il a été forcé de révéler qu'il avait été victime de plusieurs attaques pirates majeures ces dernières années. Après avoir annoncé que les informations associées à 500 millions de comptes utilisateurs avaient été volés par un « acteur commandité par un État », Yahoo a ensuite dû reconnaître un incident similaire impliquant 1 milliard de comptes utilisateurs.

Ces révélations ont été faites après l'annonce de Verizon d'acheter la société pour 4,8 milliards de dollars. L'entreprise de télécom s'est alors empressée de demander une petite réduction d'1 milliard de dollars pour compenser le désagrément. À l'heure actuelle rien n'a encore été signé, et Verizon peut encore décider de renoncer à cet achat.

Verizon cherche à intégrer les activités de feu Yahoo à celle de l'autre géant de l'Internet vintage, AOL, qu'il a acheté l'année dernière pour 4.4 milliards de dollars, afin de consolider sa position dans l'espace publicitaire numérique.

Le problème rencontré par Verizon est que le marché de la publicité est déjà largement dominé par Google et Facebook. En 2015, Google et Facebook représentaient 64% de tous les revenus publicitaires sur Internet, selon les données de l'analyste de Pivotal Research Brian Wieser, cité par Bloomberg.

Pour Mayer, l'accord de Verizon et les révélations sur le leak des infos utilisateurs confirment que les efforts pour redresser Yahoo, qui souffre depuis près d'une décennie, sont vouées à l'échec.