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Music

Mondkopf est comme vous et moi, il a juste besoin d'amour

Le Français sort un nouvel album passionnant, « How Deep Is Our Love ? », qu'on écoute en avant-première avant sa sortie sur Hands in The Dark le 19 avril.
Marc-Aurèle Baly
Paris, FR
Mondkopf, premiere, ambient
© Diana Vidrascu (Hands in the Dark)

Lorsqu'on avait croisé Paul Régimbeau en solo dernièrement, c'était en 2017, avec son album They Fall, But You Don't publié sous son projet principal Mondkopf. Perclus de doutes et enregistré à la suite des attentats du 13 novembre 2015, beau et inquiétant comme un oiseau de mauvais augure, le disque laissait cependant entrevoir, non pas une révolution dans la forme, mais comme un doux apaisement, celui qui suit en général le soulagement du lâcher-prise. Soit une manière pour le Parisien de laisser respirer son processus créatif après des années passées à penser et repenser constamment ses propres dispositifs et modes de fonctionnement.

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Il y a une époque où Mondkopf aurait pu passer à tort comme l'éternel espoir d'une scène électronique française qui aurait choisi les ténèbres plutôt que les putasseries à disco-paillettes (et autres affidés) de la concurrence. Heureusement, l'homme a eu l'intelligence d'opter pour la fuite et le pas de côté, en lieu et place de l'album-évènement tous les deux ans, et éviter ainsi l'écueil dichotomique du prince-electro-des-ténèbres - ou toute autre formule journalistico-publicitaire paresseuse qui veut tout et rien dire. En frayant aussi bien avec Charlemagne Palestine qu'avec Rashad Becker (sur ce nouveau maxi notamment), en multipliant les projets passionnants Autrenoir, Oiseaux-Tempête, ou encore Extreme Precautions, Paul Régimbeau n'a pas seulement permis à son art de prendre l'air, mais s'est extirpé d'une ornière créative avant même que celle-ci ne commence à pointer le bout de son nez.

Le maxi How Deep Is Our Love ? vient parachever un formidable travail de synthèse : il en appelle aussi bien aux pionniers de la musique ambient et répétitive qu'aux plages vrombissantes et contrariées qui font désormais sa marque de fabrique, héritées de son amour du metal mais qu'on ne retrouve que par fines touches ici, comme des souvenirs dont on n'est pas tout à fait sûrs qu'ils aient vraiment existé. Dans ses courants contraires, tantôt inquiets, tantôt d'un optimisme presque euphorisant, toujours d'une beauté qui ne vise rien d'autre que la renverse et l'éblouissement, Mondkopf nous dit ainsi que ce n'est pas tant dans la persévérance qu'il faut aller chercher, comme il le dit lui-même, « des bribes de bonheur », mais plutôt dans une forme de résilience (au succès, au progrès), que l'on trouvera à loisir romantique ou résignée. Ou les deux.

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Le nouveau maxi de Mondkopf, How Deep Is Our Love ?, sort le 19 avril chez Hands in the Dark. Il est en écoute ci-dessus, et en précommande par ici.

À noter que Mondkopf jouera au festival Villette Sonique le 6 juin en compagnie de Tim Hecker et Kelly Moran.

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