Le Hellfest raconté en poème épique, façon Victor Hugo dans « La légende des siècles »
Photos : Julio Ificada

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Le Hellfest raconté en poème épique, façon Victor Hugo dans « La légende des siècles »

Trois semaines après la bataille, un portfolio rempli de sagesse, d’action et de respect des classiques.

Que dire de plus sur le Hellfest ? À peine abandonnée la dernière tente Quechua du festival de Clisson que les réseaux sociaux dégorgent de commentaires et de reportages aux angles alambiqués - si ce n’est frelatés : le Hellfest embeddé avec tel groupe de seconde zone suivi dans l’enfer du Hellfest par France 3 Pays de la Loire, le Hellfest en live stream sur Arte Concert, le Hellfest en différé avec l’acteur géant Kristian Nairn de Game Of Thrones venu jammer avec Megadeth et interviewer Angry Anderson de Rose Tattoo sur sa pratique des jeux vidéos, le Hellfest en BD pour le journal « Le Monde », le Hellfest vu par les yeux d’un catho tradi, le Hellfest analysé à travers son record de consommation de bières (1,6 million de demis, bon, quand même)…

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Il ne manque plus que le Hellfest vu par un sculpteur sur glace à la tronçonneuse et on aura bien fait le tour de la question. À ce jour, nous pensons que rien ne vaut un portfolio de photographies choisies avec sagesse. Cette année encore, nous avons demandé à Julio Ificada de shooter comme un chien fou le Hellfest. Pour être en accord avec le respect des règles classiques d'unité d’action, de lieu et d’intrigue qui président au Hellfest, nous nous sommes dit qu’il serait judicieux de légender tout cela en épopée versifiée en alexandrins, façon Victor Hugo dans La légende des siècles, qui lui aussi, s'était attelé à « dépeindre l'histoire et l'évolution de l'Humanité ». Et puis nous n’avions pas de sculpteur sur glace à la tronçonneuse de disponible.

Quoi ? Hellfest, je te rencontre encore ? Trouverai-je partout du metal ? Du hardcore ? Ce n’est plus un solstice mais c’est un équinoxe Passé en mini short et American Socks

Le groupe Burning Heads avait eu carte blanche : Leurs nombreux invités surfèrent une avalanche Comme des snowboarders et les Spermbirds chantaient “Il n’y a qu’un seul échec, et c’est abandonner”.

Que fait Keish Da Silva sur scène ? Du moonwalk ? Alors que les Hard Ons délivrent leur punk rock Mâtiné de métal et de chansons d’amour Leur singulier chanteur danse, exotique et glamour.

Plus Freaks de Tod Browning que Grand Magic Circus : Pour incarner au mieux The Flight Of Icarus Le chanteur de Maiden maniait un brûle-gueule. La foule alors parut peinte par un Brueghel !

Dans leurs vieux bermudas ils tremblaient d’émotion Les fans de Seven Hate pendant Good Vibrations Et à chaque morceau de l’album Is This Glen? Tous les anciens skaters étaient là, dans l’arène.

Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort, Nous nous vîmes neuf mille entre les miradors. Groupes de la Warzone, moins funs qu’Ultra Vomit, Par vos riffs démentiels vous nous abasourdîtes.

Trois décennies déjà pour les punks d’OrléansAprès trente concerts pour fêter leurs trente ans On dit aux Burning Heads : Go ! Un trente-et-unième ! Ce fut un chant de joie, non pas un requiem.

Temple, Valley, Altar : tout autour, Babylone ! Mais nous étions toujours debout dans la Warzone Devant Bad Religion, les pieds dans les cailloux Chantant l’index levé l’hymne “Just say fuck you” !

Pour mieux danser le twerk, avec un fil à plomb, Des jeunes filles lestent, paraît-il, leur tampon. Watain semblent danser lestés d’animaux morts Invoquant dans la nuit leur maître : Malfeitor !

Sous la chaleur Ice T restait droit et stoïque Et sans doute en hommage à la Loire-Atlantique Sa casquette arborait, brodées, les lettres L.A. Awwwwwwwwww shit, he’s in the house. Bodycount est bien là.

Quoi de 9 sur le front de l’afropunk hardcore ? Le gospel furieux en live de Ho99o9.Bien sûr, ce n’était pas taillé pour les blancs becs. Las, pour du vrai hip hop mieux valut voir Dalëk.

Comme Ice T, Mike Patton fit monter un enfant Sur la scène : voici notre plus jeune fan. Seraient-ils devenus financés par la CAF ? Mais Dead Cross ne fit pas que peigner la girafe.

Chantons : “C’est sûr je la reconnais entre toutes ! C’est celle qu’il me faut !” Allons : “Y’a pas de doute !” Les $heriff ne connaissent aucune obsolescence, Comme une cuite express, un shoot d’adolescence.

Nul groupe de thrash allemand n’est du menu fretin : « Je suis de bonne bonne bonne Exumer ce matin, y’a des matins comme ça » et c’est si sympathique. Du thrash de bon matin, mais du thrash teutonique !

Secret professionnel : il est certains concerts Que certains journalistes, comme de vieux corsaires Fatigués et blasés, vaporeux et HS, Examinent de loin. Exemple : Megadeth.

Un Spitfire vrombit. Legacy Of The Beast. Iron Maiden, splendides, envahissent la piste. On n’ose imaginer les doigts de Steve Harris Plongeant en triolets au bas d’un clitoris.

Comme pour tout achever, dansant sous cocaïne, Turbonegro livrait sa Rocknroll Machine. C’était la dernière heure. C’était l’ultime danse Carpenter Brut rétro avait choisi Flashdance.

2019 : Slayer, Manowar et CarcassSont déjà annoncés. Songez vite à vos places. Et vu qu’en gros tout coûte ici la peau des fessesCréditez sans tarder votre compte cashless.