Ce qu'il s'est vraiment passé au procès de Booba et Kaaris
Illustration : François Dettwiller 

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Ce qu'il s'est vraiment passé au procès de Booba et Kaaris

On n'y était pas, mais on vous a quand même fait un compte rendu, au cas où.

ll est 8h du matin et au tribunal de Créteil, le dispositif policier prévu pour encadrer le procès tant attendu des rappeurs Booba et Kaaris est impressionnant. Des cordons de CRS encerclent la place, un camion de pompier est garé à côté au cas où, plusieurs hélicoptères quadrillent le périmètre et parce qu’on n’est jamais trop prudent, un tank se trouve aux abords du bâtiment. Les forces de l’ordre font leur possible pour filtrer le public qui est venu beaucoup trop nombreux dans l’espoir d’assister à l’audience et, qui sait, rencontrer de près et pourquoi pas échanger quelques mots avec leur rappeur préféré. « Si je suis là c’est avant tout parce que j’ai une vie de merde », explique Marion, 17 ans, qui patiente depuis déjà 3 bonnes heures dans la queue. « Moi je soutiens Booba », lâche un jeune fan habillé en Unkut de la tête au pied ; à côté de lui un autre ronchonne, il est plutôt pour Kaaris, et un troisième lâche simplement « moi je suis en dépression ». Le ton monte un peu plus loin ; apparemment le rappeur Niska a voulu rentrer en quad dans le tribunal et ne comprend pas le refus des policiers. « Vous savez combien de vues j’ai fait avec 'Réseaux' ? », demande-t-il, outré, avant de se faire une raison. Des jeunes ont fait le déplacement depuis Dunkerque, ils ont tous des t-shirts « Tous ceux-là qui aiment pas le Duc on les baise ». Une jeune femme nommée Elodie est quant à elle bien décidée à rentabiliser sa venue : « J’ai plusieurs techniques, en fait je vais leur lancer mon portable et après je m’appelle dessus, comme ça ils sont obligés de répondre. » Booba ou Kaaris ? « Qu’est-ce que ça peut foutre, tant que c’est un rappeur connu ».

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La salle se remplit peu à peu mais il y a beaucoup trop de monde et trop peu de places, d’ailleurs des petits malins revendent des pass VIP à qui en veut. « C’est ça quand il y a pas de billetterie officielle, on est obligé de se démerder », se justifie l’un d’entre eux. Cependant de nombreuses personnes continuent de vouloir forcer le passage, les gendarmes sont donc forcés de gazer et taser les récalcitrants pour arriver à fermer les portes. La foule continue de s’amasser juste devant avant d’être dispersée par les pompiers qui utilisent un canon à eau.

Avec déjà 2h de retard, l’audience peut enfin commencer. « Faites du bruit pour le juge et ses assesseurs la famille ! », encourage le greffier tandis que les magistrats s’installent, ne récoltant en guise de réaction qu’un « nique ta mère ça fait trois plombes qu’on poireaute ».

Professionnelle, la juge commence en expliquant les raisons logistiques de ce retard et conclut par un « en même temps, c’est pas des rappeurs qui vont m’apprendre la ponctualité ». La salle rit comme un seul homme, quelqu’un ponctue d’un « popopooooo ! » et un autre s’écrie : « C’est genre historique ! ».

Très sérieuse, la magistrate met en garde les utilisateurs de smartphones. En comprenant que les live-tweets sont interdits, une dizaine de personnes dans la salle se mettent à sangloter, plusieurs « remboursez ! » fusent, un jeune demande si au moins il peut faire des snaps, trois policiers le maîtrisent au sol fermement et lui enfoncent une matraque télescopique dans un endroit non prévu à cet effet.

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La juge récapitule les faits et s’étonne de la longévité du conflit. « Votre collaboration artistique se passait bien, vous avez fait des tubes ensemble c’est ça ? ».

« Ouais enfin L.E.F c’était vraiment d’la merde », objecte le procureur.

Soulevant plusieurs points douteux survenus lors de l’interpellation et la garde à vue, les avocats de la défense réclament la nullité de la procédure. La juge est dubitative et se retire avec les assesseurs pour examiner la requête. Après 3h d’attente, l’audience reprend : « Effectivement, c’est vrai que ce procès est nul à chier, mais on n’y peut rien ». Un soupir général de dépit se fait entendre.

La juge demande au rappeur Gato da Bato de se lever et de lui expliquer sa version des faits. « Blan cocaïne fè lajan ? », répond ce dernier. Son interlocutrice ne sait plus quoi penser, d’autant que l’artiste haïtien a accompagné sa phrase d’un salto arrière et fait maintenant une série de pompes sur le sol. « Quelqu’un peut lui dire d’arrêter ça ? », exige-t-elle, irritée, en direction du clan de Booba. « Ah moi je suis pas responsable », souligne le rappeur en levant les mains. « Mais comment vous faites pour communiquer en temps normal ? », s’étonne la juge. « On communique pas, j’ai jamais compris ce qu’il racontait dans ses couplets. Quand on a besoin de quelque chose mon fils lui fait des dessins, c’est tout ». Le procureur tente de résoudre la situation : « You speak english, yes ? », ce à quoi Gato répond candidement : « Chaussettes football, Little Haïti Zoe Land, Port-au-Prince m'reprezenté », ce qui a le don d’énerver la juge qui lui lance un code pénal dans la tête. « Bon, appelez un vrai bilingue. » L’audience est donc suspendue durant 2h30, le temps qu’il arrive de Bruxelles. « C’est un peu long quand même » fait observer Kaaris. « Bah excuse-nous d’être perfectionniste, trou du cul » lui rétorque la juge.

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Reprise de l’audience avec l’arrivée d’Hamza en moonwalk. Après avoir tenté de saluer Booba qui l’ignore royalement, il traduit patiemment toute la procédure à Gato. Mais lorsque les termes judiciaires deviennent plus techniques, il semble nerveux, tandis que Gato est hilare. « Vous pouvez m’expliquer ce qui se passe ? » interroge la juge. « En fait je dis des mots au pif depuis tout à l’heure, j’ai cru que ça passerait mais là je comprends vraiment rien, il a un accent et en plus il mélange ça à du créole haïtien, je peux rien pour vous moi ». Le procureur s’énerve : « Vous auriez pas pu nous le dire plus tôt ? Les gens qui parlent créole ça existe vous savez », ce à quoi Hamza réplique : « Hé ho, j’ai pas pris cailloux en LV2 non plus ».

« Et bah putain on n'est pas aidés », déplore la présidente du tribunal. C’est finalement un interprète pour sourds et muets qui traduira l’ensemble du procès à Gato. « Par contre avant on fait une pause clopes », informe la juge.

Après ce début particulièrement poussif, on peut passer au fond du dossier. Du matériel vidéo commence donc à être installé pour que la cour puisse regarder les images de la bagarre tirée des caméras de surveillance de l’aéroport.

Un technicien amène donc deux écrans, mais l’installation est étonnamment longue. Après plus d’une heure de bataille sans merci contre des fils électriques, Momo (c’est le nom du technicien) se tourne vers la salle : « Écoutez je sais pas ce qui se passe, y’a personne qui aurait un câble USB dans le coin ? » « Moi je veux bien vous prêter mon câble mais je live-tweete », se propose un journaliste de 20minutes. « Ok, 5 minutes de live-tweet autorisées, mais pas plus ».

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« Sinon au pire on peut regarder les images sur mon iPad », suggère un des assesseurs, à qui personne ne prêtera attention.

La vidéo est enfin prête à la diffusion. Momo distribue des lunettes à toute la salle : « J’ai ajouté quelques petits effets sonores et la 3D, je me suis dit que ce serait plus cool ». « Mais personne vous a demandé ça » se plaint un des avocats de Booba. « Je vous dis pas comment faire votre boulot, vous me dites pas comment faire le mien », assène Momo.

Curieusement, la vidéo ne démarre pas par des images de l’aéroport mais par un long plan sur des jeunes femmes en bikini qui font du beach volley. « Ah pardon, ça c’est un clip amateur que j’ai fait en vacances en fait », s’excuse le technicien. « Je vous hais du plus profond de mon âme », lui signale la présidente. L’image change enfin, la salle peut donc observer les images de la tristement célèbre bataille d’Orly, elles correspondent à peu de choses près à ce que tout le monde a déjà vu, si l’on omet le fait que des dinosaures numériques et des transformers sont désormais présents à l’arrière-plan. Les deux camps semblent émus. « J’avoue ta balayette elle était stylée », admet Kaaris à son rival, qui répond, grand seigneur : « Quand t’as dit 'hé glaçon' parce que j’avais un sac de glace sur le crâne franchement j’ai golri gros ».

On passe maintenant aux montages des internautes pour élire le plus drôle. Dans la salle les réactions fusent des « ah ouais celui-là il est incroyable ». À l’applaudimètre c’est sans surprise le détournement National Geographic qui l’emporte.

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Alors que l’on croit en avoir fini, les images se brouillent et on voit un rappeur amateur débiter un flow bancal devant la caméra. « Lui c’est mon petit cousin, il rappe et je me suis dit que Booba et Kaaris pourraient lui filer un coup de main », précise Momo. « Bon ça suffit, virez-moi cet abruti », intime la juge.

Un avocat de la défense fait remarquer que la qualité des images est très médiocre et que les dégâts s’expliquent avant tout par le temps assez long qu’a mis la police pour intervenir. Le chef de la police de l’aéroport passe donc à la barre pour s’expliquer sur ce point : « bah on allait pas intervenir direct, c’était bien trop drôle à mater ! ». « Tu marques un point Maurice », concède l’avocat.

Ceci dit, la cour admet que l’identification des prévenus est rendue difficile à cause de la basse qualité des vidéos. La juge demande donc à Booba de se mettre torse nu et le prend en photo pour être sûre. « Si, j’ai le droit » assure-t-elle, avant de suspendre l’audience pour « checker un truc vite fait ».

Quatre heures plus tard, l’audience reprend. « Vu qu’on est là pour encore longtemps, est-ce qu’on peut commander des pizzas ? », demande Kaaris. « Commence pas à prendre la confiance non plus », soupire la juge. Il est désormais temps d’entendre plusieurs témoins. Maître Gim’s fait donc son entrée et éclaircit le dossier à sa façon : « Moi j’ai un jet privé, donc je vais jamais dans ce genre d’aéroport. Pourquoi ils font pas pareil ? Pour moi c’est simple, ce sont deux clodos du foyer, déclare-t-il. Et ils trichent sur leurs chiffres de streaming. » Alors qu’il évoque « un gros reportage de M6 » sur le sujet, la juge qui a fini de jouer sur son téléphone se rend compte que rien de tout ça n’a de rapport avec quoi que ce soit ça et le fait dégager.

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C’est maintenant Damso qui est appelé à la barre. Le Belge défend Booba en notant que malgré son départ du 92i, il le considèrera toujours comme un père spirituel, un ami, un mentor et un super copain, qui ne mérite pas la prison. Pendant tout ce temps Booba a plaqué ses mains sur ses oreilles et chante en criant « lalalalala j’entends rien et je m’en fous » tandis que ses avocats font des doigts d’honneur en direction du Bruxellois.

Ce sont à présent les avocats de Kaaris qui font entrer leur premier témoin. Un timide « hich hich » se fait entendre et Sofiane apparaît. Il explique avec ses mots à lui que le rappeur du 93, « c’est un bonhomme », et que selon lui « il les a enculés même quand ils étaient à plusieurs sur son dos », une déclaration poignante qui sera interrompue par un « mais ta gueule putain chuis déjà dans la merde » hurlé par Kaaris.

Le témoignage suivant est celui de Kalash Criminel qui pense aider avec ses mots à lui : « Nous, à Sevran on est comme ça, aéroport ou pas c’est pas le problème, TA-TA-TA, sauvagerie ». « Nan mais depuis j’ai déménagé hein », rappelle Kaaris en regardant le procureur. Celui-ci s’inquiète de tout autre chose « comment ça se fait que vous avez laissé rentrer un type cagoulé dans un tribunal tas d’incapables ? » reproche-t-il en se tournant vers le policier le plus proche. « C’est parce qu’on l’a pris pour Siboy », explique l’agent.

Enfin, Jean-Claude Van Damme, qui a joué avec le rappeur dans le film Lukas, témoigne pour Kaaris. « J’adore le rap, dans 20 ou 30 ans y’en aura plus. Mais j’ai été très déçu en voyant ces images car le combat était très average, low level. Aucun coup de pied retourné, high-kick, vous voyez ? Et Booba n’utilise pas assez sa taille, he’s big mais tout le training est à revoir ».

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« Peut-être qu’il pourrait traduire pour Gato », souffle quelqu’un.

Le procureur reprend la parole. « Des grands gaillards comme vous… vous avez effrayé des enfants et des femmes qui se trouvaient juste à côté », estime-t-il. Kaaris le corrige : « On n’est pas des grands gaillards. » Devant l’incompréhension de la salle, il précise : « Nous sommes non-binaires et nous nous définissons comme des femmes, nos adversaires sont donc doublement fautifs de nous avoir attaqués ». « Bien ouej », concède l’avocat de Booba.

Puisqu’on parle des voyageurs qui ont été terrorisés par l’affrontement, l’un d’entre eux est appelé à la barre et confirme qu’il a eu « la peur de sa vie ». L’avocat de Kaaris lui demande si cela avait sali l’image qu’il avait des rappeurs. « Ah je sais pas, moi j’écoute que Rilès », confesse l’homme qui déclenche instantanément les huées de toute la salle, magistrats compris. Comme l’exige la procédure dans ce genre de cas, la police se saisit du témoin et l’amène dans le couloir pour l’exécuter d’une balle dans la tête.

Soudain les portes s’ouvrent et un homme casqué entre, provoquant la nervosité de beaucoup de gens dans la salle. Une fois sa visière relevé, il déclare : « Alors j’ai une savoyarde, deux orientales et une quatre fromages ».

« Qu’est-ce que j’avais dit pour les pizzas bande de cons ?! » s’exclame la juge. « Pour la peine tu feras tourner une part », ordonne-t-elle à Kaaris.

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L’audience est à nouveau suspendue et ne reprendra que dans 2h. En apprenant la nouvelle, une journaliste de LCI pousse un hurlement strident avant de se jeter par la fenêtre. « Elle est partie pour un monde meilleur » affirme son stagiaire, admiratif.

Tout le monde en profite pour grignoter un morceau et se détendre les jambes. Un vendeur ambulant a installé une boutique de souvenir éphémère à l’entrée, chacun peut y acheter des mugs, des coques de téléphone et des T-shirts.

Malgré tout, dans la salle, le public s’impatiente et apostrophe les rappeurs : « On se faisait quand même moins chier au procès de Jawad, elles sont où vos punchlines bande de feignasses ? »

Reprise de l’audience avec cette fois les interventions des parties civiles.

Le propriétaire de la boutique duty free fait son apparition et on découvre qu’il s’agit du rappeur Lacrim. Devant les réactions de la salle qui ne comprend pas sa présence, il précise : « Mais j’ai toujours dit que j’avais des affaires un peu partout, faites pas les surpris ». La cour lui demande donc combien ont coûté les dégâts causés par les rappeurs et leur entourage. « Franchement ça s’élève à 1,2 million d’euros, au bas mot ». « Tu forces, chacal », reproche un des assesseurs, pendant que Booba supplie : « Mais je croyais qu’on était potes après Oh bah oui ». « Les affaires sont les affaires », explique Lacrim, écartant les bras en signe d’impuissance.

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Vient ensuite le représentant des Aéroports de Paris : « Je suis catastrophé par cette affaire. Si au moins ça avait été mieux organisé, on aurait pu mieux filmer, et en faire une attraction. Là c’est vraiment n’importe quoi, quelle image ça renvoie ? Que quand deux stars se tapent dessus, aucun français n’est suffisamment doué pour ramener des images exploitables ? Triste jour pour l’aviation civile ».

Puis c’est le porte-parole d’Air France qui apporte son point de vue : « Donc on vous a prêté un avion pour le tournage des clips de Caramel et Bling Bling et c’est comme ça que vous nous remerciez ? Wallaye Billaye rien n’est fini », conclut-il en faisant le signe d’égorger quelqu’un.

Alors que l’on pensait en avoir fini avec les parties civiles, il semble qu’il en reste un que l’on n’attendait pas. En effet, Alexandre Benalla fait son entrée. « FDP », entend-on dans la salle. Dans son cas, il s’agit d’un préjudice moral, qui ne concerne que le rappeur de Boulogne.

« J’ai été extrêmement choqué par le tweet de monsieur Yaffa qui fait mention de ma personne et me ramène au même niveau que lui, comme si j’avais quoi que ce soit à me reprocher, c’est scandaleux et cela m’a causé des crises d’insomnie ainsi qu’un début de dépression nerveuse, détaille-t-il, larme à l’oeil. J’exige des dommages et intérêts ».

« C’est tout à fait normal, il y a des limites à ne pas franchir », acquiesce la juge.

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« Merci bébé », glisse Benalla en tapotant la joue de la présidente avant de quitter la salle en signant des autographes. Une jeune fille lui glisse même son portable dans la poche en toute discrétion. « On fait avec ce qu’on a hein, c’est ptêt pas un rappeur mais il est connu », explique Elodie, triomphante.

Le procureur souhaite néanmoins revenir sur la première partie du tweet : « Chuis obligé d’intervenir sur un truc, t’es pas du tout au courant que c’est les curés ou les prêtres qui sont concernés par les affaires de pédophilie ? Et que les moines c’est ceux qui vivent isolés dans un monastère ? »

« Ça a rien à voir, j’ai pas à répondre à ça », rétorque Booba. « C’est son droit » précise la juge.

Pendant que la cour délibère, l’audience est à nouveau suspendue. Toute la salle dort désormais profondément.

Durant cette ultime pause, les quelques journalistes encore présents se concertent. « Qu’est-ce qu’on fout là sérieux ? », « T’es payé combien pour cette merde toi ? », « Pas assez », « Moi à la base je voulais interviewer des grands de ce monde, des prix Nobel », « Moi je voulais être reporter de guerre », « Moi c’était plutôt écrire sur de la géopolitique », « Comment on en est arrivé là ? », etc.

Cinq heures plus tard, l’audience reprend et c’est sans surprise le sursis qui est prononcé par la juge, assorti de l’obligation de refaire un feat ensemble, « mais du niveau de Kalash ou Criminelle League, sinon c’est la taule ».

« Attendez, je me crève le cul à tout retranscrire depuis 26h et au final ils vont même pas en taule les bamboulas ? » explose un journaliste du Figaro qui n’en croit pas ses yeux. Heureusement ses confrères le consolent comme ils peuvent : « Ok ils sont noirs mais ils sont riches, faut que t’y penses à ça aussi », « Ce sera peut-être pour la prochaine fois, te décourage pas », etc.

Du côté de la salle, c’est l’explosion de joie. Les fans font la hola, tout le premier rang fait des dabs, on n’entend plus rien distinctement dans le brouhaha, si ce n’est des « tonton Marcel toujours au coeur du ter-ter », quelqu’un profite de la panique pour hurler : « Wakanda forever ! ». Les groupies se déchaînent et un string atterrit sur l’épaule de Kaaris.

La juge demande aux prévenus s’ils ont une dernière déclaration.

- Madame la juge, excusez-moi je vous avais pas reconnue habillée.

- Nique sa mère la réinsertion.

- Langyet manman-w bouzen, I am the truth

Ainsi s’achève notre live, à vous les studios.

Yérim Sar est sur Noisey.