Est-il réellement possible de détester Mobb Deep ? Je ne crois pas (à part peut-être quelques dandys de merde du rap). Le duo formé par Albert « Prodigy » Johnson et Kejuan « Havoc » Muchita en 1992 apporte du drame dans le monde du hip-hop depuis plus de 20 ans. Des hauts, des bas, des embrouilles, des trahisons, des tubes, des bides, mais cette constance dans la réalité en tant que fondation qui a fait d'eux un élément crucial du game pendant toutes les 90's. L'année 2014 marque leur seconde renaissance avec un nouvel album et une tournée européenne sensée moucher les haïsseurs qui voyaient déjà le duo mort et enterré dans les limbes de Twitter. Pas de temps pour l'hésitation, voici une chronologie recensant quelques uns des meilleurs faits d'armes et moments clés des petits princes du Queens.QUAND MOBB DEEP S'APPELAIT POETICAL PROPHETS« Faut que je te présente un pote. Vous devriez bien vous entendre. » C'est ce qu'un camarade de Prodigy lui annonce le premier jour du lycée. Option art & design. Ben ouais, les mecs sont un peu créateurs à la base. Quand la cloche sonne, Prodigy rejoint son futur partenaire, qui est en pleine baston devant le bahut. Les présentations sont faites. Prodigy avait entre temps pris la sage décision d'arrêter la danse et de se mettre sérieusement au rap. C'est lui qui figure sur la B.O. de Boyz N The Hood sous le nom de Lord-T (The Golden Child) ! Big-up à Eddie Murphy.QUAND LES FAUX ÉTAIENT VRAIESEn anglais, faux se dit « sickle ». On parle de ces grandes faucilles pour couper l'herbe hein. Et la maladie que Prodigy traîne depuis sa naissance, « Sickle-cell disease » aliasDrépanocytose. Je ne sais pas si le lien est voulu. Bon, tout ça est surtout une métaphore de la mort qui plane au-dessus de nos têtes, avec ou sans doo-rag. Les rappeurs à peine majeurs se baladent sur des terrains vagues avec leur bande et ces énormes manches, jean bien bas dans des chaussettes bien hautes, sur Air Force 1 uniquement. Sinon tu rentres pas dans le quartier. Prodigy chante qu'il voulait être architecte, que lapeer pressureétait vraiment forte, émo… C'est le premier clip de Mobb Deep, sorti en 1993 et c'est peut-être le meilleur.QUAND HAVOC A TIR É SUR LE STANDARDISTE DE DEF JAM POUR UN POSTEREn même temps, c'étaient pour un poster de Slick Rick quoi. Personne n'a jamais pu entrer dans le cerveau d'Havoc, le beatmaker et l'homme de l'ombre de Mobb Deep, celui aux couplets les plus assassins. Personne n'a encore moins compris le projet d'Havoc ce jour de 1993 alors qu'ils avaient rendez-vous dans les bureaux du plus gros label rap du moment pour un probable contrat à la clé. Russell Simmons les trouvaient trop jeunes pour les signe. On vous rappellera. Résultat : deux balles perdues. Et un casier.QUAND PRODIGY A RENCONTRÉNASSon guide dans la jungle urbaine, Twin Gambino (du groupe Infamous Mobb), présente le petit Prodigy à Nas. Déjà maire de la nuit à New-York à l'époque. Bref. Nas est assis sur son banc, nonchalant. La battle va bientôt commencer. P entame. Nas enchaine. Les blunts tournent. Le Henessy coule dans les veines. Ses potes lui disent que c'est lui le meilleur mais il a vu de ses yeux la puissance de Nas. Il aimerait l'avoir comme grand-frère. Nas lui dit qu'il a été cool, sa bande aussi. Serrage de paluche, chacun rentre dans son quartier, comme si de rien n'était. A partir de cette date, un rapport ambigu unira les deux rappeurs, Nas ne perdant jamais une occasion de rabaisser Prodigy qui, lui, ne cessera jamais de l'aimer et le respecter. Plus tard, ils partageront même un gang bang à Chicago, raconté en détails dans le livre de Prodigy (!!!).QUAND ILS ONT RÉINVENTÉ LE LANGAGE« On appelait le crack 'he-mes', les cigarettes 'bogies' et la bière St. Ides 'thainy'. Le mot 'thainy' provenait de notre propre langage cryptique, un truc qui s'apparentait à du pig latin. C'est ce gamin, Bumpy, qui avait inventé ce code rebaptisé le Thun Language. Par exemple, au lieu de s'appeler 'son' entre nous, on disait 'thun', et 'thorty' au lieu de 'shorty'. C'est devenu vraiment complexe. Bumpy avait un problème de diction qui le faisait parler naturellement de cette façon, mais nous, on s'est répproprié ça comme l'argot de notre quartier. On utilisait même de l'argot pour l'argent – un billet de 100 dollars était un 'man', les billets de 50 des 'half a man', ceux de 20 des 'dubs', ceux de 10 des 'demons' et un billet de 5 dollars était surnommé un 'fever'. La police, c'était les 'jakes' d'après la série TV des années 80 Jake and the Fatman [La Loi est la loi] et un téléphone était un 'jack'. 'Shine' ou 'special effects' désignaient les bijoux, se faire sucer c'était un 'head spin' et du sexe normal un 'back spin'. On faisait et sortait des trucs que personne n'avait encore vu auparavant. »QUAND ILS ONT FAIT CONNAÎTRE QUEENSBRIDGE AUX GENS DE LA CAMPAGNEPlus grand complexe HLM d'Amérique, qui ici connaissait l'existence decette citéavant que nos « Official Queensbridge murderers » la chantent toutes les deux lignes, hein ? Et pourtant, QB a donné naissance à tous les rappeurs suivants : Big Noyd, Blaq Poet, Capone, Cormega, Craig G, Havoc, Infamous Mobb, Marley Marl, MC Shan, Nas, Nature, Roxanne Shanté, Screwball, Tragedy Khadafi… Ça en laisse pas beaucoup pour les autres.QUAND 1995 EST ARRIVÉEUn extrait du moodboard de Shook Ones part 2J'ai longtemps cru que Prodigy conduisait une Talbot sur ce célèbre pont. Mais à y repenser, ça aurait été un peu gros. En effet, c'est bien une Saab, bien carrée comme il faut. Sous son aspect chill de type « on a a pris une boucle de Quincy Jones et on s'amuse avec », « Shook Ones part.II » est plus violent verbalement qu'un titre de Slayer. Similaire au Vietnam. Les mecs ont 19 ans et sont déjà morts à l'intérieur. Mais vous préférez peut-être lapart.Ice que je comprendrais tout à fait parce que moi aussi. Parler de la rue et avoir du succès n'est maintenant plus incompatible.QUAND LES BIDONSÉTAIENT EN FEUQu'est ce qui symbolise le mieux l'essence du rap new-yorkais que la vidéo de « Survival of the Fittest » ? Rien. Les bidons s'posent des question ? Possible. Le génie c'est la réalité ? Oui Hegel. De grands gestes de bras dans des vêtements super amples autour de poubelles cylindriques en fer et en proie aux flammes, c'est ce qu'on peut retrouver dans chaque bonne vidéo de rap et un type s'était d'ailleurs amusé à toutes les répertorier sur un blogspot qui s'appelait tout simplement « Flaming garbage cans in hip hop videos » et qui a migré depuis sur Facebook.QUAND LE TORCHON BRÛLAIT ENTRE LES DEUX CÔTESQUAND ILS SONT PASSÉS A L'ÉCOLE DES FANSRegardez bien les styles de danse. Du bonbon pour les yeux cette vidéo.QUAND ILS ONT VAINCU LE SIDAA l'occasion d'une compilation intituléAIDS – America Is Dying Slowly, Mobb Deep balance cet immense morceau sorti de nulle part. Le SIDA n'a rien pu faire.QUAND TOUT LE MONDE A VOULU ÊTRE MOBB DEEP1999. Dans la foulée dupavé lustréMurda Muzik, Prodigy sort son premeir album solo (H.N.I.C.).Classique. Et Mobb Deep part en tournée… avec Limp Bizkit ! Prodigy et Havoc découvrent les groupies du rock blanc, et n'en reviennent pas. Elles font la queue devant le bus du groupe après chaque concert, et passent à la casserole une par une. Limp Bizkit roulent sur l'or, ils possèdent même un dentiste dans le tour bus. Démesure totale.QUAND JA RULE AMUSAIT LA GALERIEProdigy se rappelle une after arrosée en boîte : « On était vraiment voyou comparé au reste des gens. Puis Ja Rule est entré dans le club vêtu d'un chandail hyper échancré qui laissait quasiment apparaître ses tétons. C'était vraiment homosexuel. J'aurais donné cher pour voir l'embarras sur son visage quand il nous a aperçu. Tous les mecs qui étaient avec moi étaient sans pitié et ont tous éclaté de rire devant lui. En tournée, on devait partager le même vestiaire que cette tête de bite, il mettait des grillz, se comportait comme un dur et se prenait pour une star au point qu'il ne nous adressait même plus la parole. Quelques chose s'est brisé ce soir-là. »QUAND JAY-Z FAISAIT LE MALINNé au sein d'une famille d'artistes, dans le biz de la danse et de la musique, Prodigy n'a pas eu d'autre choix que de pratiquer lui aussi. Fanatique de Michael Jackson il n'hésite pas à le singer, lui qui se fait déjà rebaptiser « the tap dance kid » à 10 ans. La photo ci-dessus, sûrement prise par sa grand mère, est malheureusement tombée entre les mains de Jay-Z à l'époque où la guerre était déclarée avec Nas (qui passait son temps à le snober). Bozo le Clown (comme on le surnommait à Queensbridge) avait alors utilisé le cliché sur scène lors d'un de ses concerts pour se foutre de la gueule de Mobb Deep. 'foiré.QUAND ILS SE SONT FAIT TATOUERDES DRAGONSVous vous étiez toujours demandés d'où provenaient ces dragons tatouées sur chaque pouce de la bande qu'on voit dans le livret deHell On Earth? Qu'ils ressemblaient exactement au logo du groupe de hardcore new-yorkais Sick Of It All ? Eh bien, c'est très con. Prodigy avait vu ce dragon graffé sur un mur de la ville et avait tout simplement décidé de l'utiliser. « Stylé » quoi. Quand tous leurs potes ont suivi, ils ont voulu s'en servir comme emblème du groupe mais pop pop pop, ce logo était pris depuis 86 les mecs. Et en guise de clin d'œil à l'affaire :QUAND SICK OF IT ALL A REPRIS MOBB DEEPLa rencontre du rap et du rock a souvent été délicate (les férus de rap peuvent d'ores et déjà se boucher les oreilles). Deux compilations plus ou moins mythiques et commerciales ont tenté de confronter les deux mondes. D'abordJudgment Night(B.O. du film fatal avec Emilio Estevez) sortie en 1993, puis 7 ans plus tard,Loud Rocks.Sur la première, même si tout était raté (excepté Slayer/Ice-T et Biohazard/Onyx), les associations avaient au moins le mérite d'être drôles (Mudhoney vs. Sir-Mix-A-Lot haha). SurLoud Rockspar contre, personne n'a même envie d'imaginer ce qu'un mélange de System Of A Down et de Wu-Tang pourrait donner. Ou pire, Tha Alkaholiks vs. Sugar Ray. Personne. En revanche, le morceau ci-dessus reste le meilleur exemple de ce qui a pu être fait en la matière. (Vous voulez déconner encore ? ÉcoutezToo Legit For The Pitpour que la fête soit totale)QUAND NEW YORK EST MORT2001. Début de la fin ? Deux tours se cassent la gueule et trois mois après sortInfamy.Pire album de Mobb Deep ? Probable. La faute à Scott Storch ? Je pense que non. Havoc change son flow et Alchemist débarque discrètement. Personne ne le sait encore, mais c'est lui qui sortira NY du coma. Mobb Deep et 112 font un morceau qui s'appelle «Hey Luv» et Ja Rule ricane. Cerise sur gateau, Steve Rifkind vend son label Loud à Sony et Mobb Deep se retrouve petit parmi les grands. Le Southern Rap devient banquable. C'est la fin de NY et lesInfamousle sont plus que jamais.QUAND PRODIGY AÉCLATÉTOUS LES RAPPEURS DE NEW YORK… DANS UN JEU VIDÉOTiens Ghostface ! Tiens N.O.R.E ! Tiens Memphis Bleek ! Tiens Redman ! (Def Jam : Fight for NY, toujours disponible sur PS2, GameCube et Xbox)QUAND ILS ONT PÉCHO ERICA MENALa délicieuse latine, dépucelée parFabolousquand elle était ado, aurait flirté un temps avec Havoc, et un soir avec Prodigy. Enfin c'est ce que le rappeur raconte dans sa biographie. Havoc l'avait laissée avec lui quelques minutes et à peine s'était-il éclipsé que Prodigy avait déjà la main dans sa culotte ! Pas super étonnant quand on voit le palmarès de la présentatrice de Love & Hip Hop sur la chaîne VH1. Sauf qu'elle a depuiscatégoriquement démenti l'infoprétextant qu'elle avait 16 ans lors des faits (et alors ?) et a même engagé des poursuites contre Progidy. Ca va, ce n'était qu'une main au panier après tout.QUAND ILS ONT VOULU FAIRE DU CINÉMATourné par Lawrence Page en 2004, et renvoyant à leur quatrième album Murda Muzik présente le mélange crime/rap que vivaient chaque jour les rappeurs de Queensbridge. Les principaux rôles sont tenus par les rappeurs Big Noyd, G.O.D. Part.III et Twin Gambino. On y voit aussi Havoc (qui déambule en doo rag et costume ), Prodigy (qui mange des carottes rappées en pull orange) et quelques apparitions furtives de Cormega et Nas qui eux ne font strictement rien. Le scénario : une vague histoire de vendeurs de poudre blanche voulant arrêter les bêtises pour se lancer à fond dans le rap, appuyés par leurs parrains de la Mobb. Tout ça est agrémenté de fusillades à bout portant, de bastons de rue (Twin défigure un mec avec la crosse de son ruger, tranquillement, en pleine journée), de sexe avec grosses fesses, de poignées de main interminables et de doudounes North Face. Un film à voir uniquement sur téléphone portable. (Suivront Blackout et Full Clip, pour les plus téméraires)QUAND ILS ONT RENCONTR É 113Bon souvenir, comme en témoigne la vidéo.QUAND ILS ONT SIGN É SUR G-UNITTraîtres ! Argent sang et rap sale : la deuxième carrière de Mobb Deep peut enfin commencer. Tout le monde est remis à sa place. En cadeau de bienvenue sur son label, 50 Cent leur offre une Porsche chacun, merci Fifty ! Prodigy et Havoc découvrent ce que l'éthique de carrière signifie, en businessman ultime, 50 ne pratique ni les drogues, ni les femmes. Et ça fascine Prodigy, qui lorgne déjà vers le straight edge depuis un moment. Parallèlement, les femmes blanches sont maintenant dans les clips, tout est « Outta Control ». Nicole Kidman et Lindsay Lohan deviennent des fans n°1 de Mobb Deep. Mais quel déodorant utilisent-t-ils ? Le groupe tourne partout sur la planète, leur avion prend feu en direction du Chili, mais ils survivent. Et pour la première fois dans l'histoire du rap, ils performent en Inde.QUAND ILS ONT COMPRIS L'EMPIRELes existences de Prodigy et Havoc ont toujours été en dent de scie. Prodigy a toujours profité de ces moments de bas pour se plonger dans la culture. Il a lu les livres deDr. York, traîné des nuits sur Internet en quête d'info sur les lluminati et les ovnis, tout ça lui a un peu flippé la tête.« Les livres de Dr. York que je lisais parlaient des hopitaux qui injectaient des trucs dans les bébés, surtout les bébés noirs, des micro-puces et des maladies dès la naissance. »P se ressaisit après toutes ces tournées abusées. Il quitte les drogues, mange sainement, lit, et regarde des films… dontThey Live!de John Carpenter. Une révélation. Il tente, comme Rowdy Pipper, de prêter les lunettes de la vérité à ses potes mais ceux-ci ne sont pas encore prêts, et plutôt enclins à fumer des spliffs. Combien ont entendu la rime fatale de Rockin'Squat surDémocratie Fasciste 5qui résume tout ? « Je suis deep comme Mobb Deep et profond comme l'histoire ». Paf.QUAND SAIGON A JOUÉAU CONFilmé pour le street-DVD Smack , le nouveau buzz-rappeur de NY, Saigon, tenant un album de Mobb Deep dans les mains déclare : « J'en ai marre de ces mecs rincés. Ces vieux enculés doivent laisser la place aux nouveaux. Y'en a marre de leur vieux rap de merde. » Quand la bande de Queensbridge tombe dessus, ils sont sous le choc. Ben ouais, ils lui ont rien fait. Croisé dans un club quelques jours plus tard, Saigon se fond en excuse, comme une petite merde. Mais en vrai fourbe, il continuera de répandre de la perfidie sur le duo pour se faire mousser. C'est l'escalade et en 2007, la bagarre éclate. Vous pouvez vous passer le ralenti ci-dessus et revoir le pain sous tous les angles.QUAND PRODIGY EST ALLÉEN PRISONSéisme sur la planète rap. En octobre 2006, Prodigy et son nouveau meilleur pote Alchemist se promènent en SUV dans NY. Son véhicule était alors recherché pour un demi-tour illégal sur la chaussée. Pas de bol les flics le coincent et trouvent un flingue dans la boîte à gants. Etaient-ce des cops de la nébuleuseHip Hop Task Force? Mystère. P n'était pas un nioubi dans le jeu du port d'armes illégales, c'était soit 15 ans dans la face, soit plaider coupable et prendre 3 ans et demi. Ce qu'il a fait en 2007. Et le rappeur n'a jamais été aussi productif, coup sur coup en l'espace de deux ans sortirontReturn of the Mac,H.N.I.C. 2etProduct of the 80's. Havoc ne viendra jamais lui rendre visite (faux frère) et sortira lui aussi deux albums solo,The KushetHidden Placesavec lesquels le termedispensableprend toute sa signification. Derrière les barreaux, P. en profitera pour doubler son volume musculaire et écrire sa biographie, clean le mec. Sa conclusion ?« Prison is for losers and dumb fucks ».QUAND PRODIGY EST DEVENU SKINHEADPersonne n'a vraiment compris ce qu'il avait voulu faire. (Ni là d'ailleurs)QUAND HAVOC A TRAITÉPRODIGY DE PÉDÉSUR TWITTERContrairement à Prodigy, Havoc aurait paraît-il plongé de plus en plus profond dans l'alcoolisme pour oublier sa panne d'inspiration. Quand la biographie de Prodigy est sortie, s'attardant dans de nombreux chapitres sur leurs rapports, Havoc et d'autres gens impliqués n'ont pas aimé ce qu'ils ont lu, et la pression n'a eu plus qu'à exploser. C'est ce qui s'est passé sur Twitter quand Havoc a traité son ancien frère de pédé et de balance, après avoir lancé une rumeur de mariage entre lui et Rihanna. Complètement pété le type. Le beef qui dormait depuis des années au sein de Mobb Deep a enfin éclaté au grand jour pour le plus grand bonheur des haïsseurs. Avant qu'Havoc ne déclare que les tweets ne venaient finalement pas de lui. Pédé !
QUAND ILS ONT CR É É LEUR PREMIER CROWDFUNDINGQUAND PRODIGY A D É CLAR É LA GUERRE AU JOURNALISMELe 9 avril dernier, Pitchfork a mis 10/10 à la réédition de l'album The Infamous dans une chronique de 14 paragraphes que personne n'a lu en entier. Excepté Prodigy. 21 minutes après la publication, le Head Nigger In Charge a balancé un tweet assassin dirigé contre le rédacteur. T'es pas de notre sang, on te connaît pas, tu parles pas de nous ! Bah ouais fallait mettre un 20/10 tant que t'y étais mec ! Un débat est aussitôt lancé sur Twitter et relance la question du journalisme rap (un blanc qui n'a jamais vendu de crack a t-il le droit de chroniquer un disque voyou ?). Mmm… Nous vivons toujours dans l'attente d'une intervention d'Oliver Cachin.
Les citations proviennent de My Infamous Life, The autobiography of Mobb Deep's Prodigy de Albert Johnson et Laura Checkoway, publié par Touchstone Books en 2011.
Rod Glacial préfère Hell on Earth et il est sur Twitter @FluoGlacial
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L'année, pas le groupe sponsorisé par Citadium. Vous ne le savez peut-être pas, mais 1995 est située pile entre 1993 et 1997, le laps de temps qui a permis au rap de devenir la première musique des jeunes et d'être prise au sérieux, commercialement parlant. L'année où Mobb Deep sort son deuxième album,The Infamous, aprèsJuvenile Hellen 1993. Changement drastique, on dirait qu'ils ont pris 10 ans. Terminé les gamineries. Le groupe est passé du label 4th & Broadway à Loud, l'écurie qui compte. Les dealers tristes font entrer leur mélancolie urbaine au panthéon de la musique noire. Le rap ne sera plus jamais comme avant, c'est maintenant sûr. Un an et demi plus tard,Hell On Earthsort et se place direct n°1 des albums rap/r&b. Mobb Deep sont majeurs, le reste est mineur, ils vont bientôt pouvoir faire des feats de stars avecBlondie(aaaah) et avecMariah Carey, en t-shirt mouillé.QUAND LA MOBB ROULAIT EN SAAB
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Allez ça suffit. Vous connaissez tous les faits. Suge Knight de Death Row Records charrie Puff Daddy de Bad Boy Records parce qu'il danse dans toutes les vidéos de ses rappeurs… Tupac balance «Hit Em Up» (à voir en VF)… Mobb Deeparrose. Snoop Dogg dit du mal de New York… Les Source Awards de 1996 se transforment en cérémonie de la haine… Le Dogg Pound vient narguer les New-Yorkais jusque dans leurs rues dans le clip méga drôle de «NY, NY»… Et le bloc de l'est répond et pond le monstrueux «L.A. L.A.» qui riposte à 360° du toit d'un immeuble. Ce qui n'empêche pas non plus Prodigy de s'embrouiller plus tard avec NORE, qui bouge trop les bras, calme-toi mec. Le rap peut-il exister sans beef ?
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On ne compte plus leurs clones Outre-Atlantique (Da Youngsta'zen tête) mais c'est désormais dans l'hexagone que ça se passe. Mobb Deep a inventé le rap de rue français, triste comme la lune, et c'est Lunatic issu du collectif Time Bomb qui lance les hostilités. De 1994 aux années 2000, tout le monde en France a vécu sur le pénis des petits voyous de Queensbridge. (Sté Strausz,Rocca,La Brigade… et j'en passe.)QUAND ILS TOURNAIENT AVEC LIMP BIZKIT
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