Société

Des mecs se roulent des pelles sur le hashtag #ProudBoys

Soutenue publiquement par Donald Trump, la milice d'extrême droite a vu son hashtag submergé de photos de couples homosexuels.
Alexis Ferenczi
Paris, FR
Proud Boys
KENA BETANCUR / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Alors que le premier débat télévisé entre Donald Trump et Joe Biden a pu ressembler à un octogone entre deux résidents du même Ehpad, il y a eu – parmi tous les quolibets que les candidats se sont envoyés – un coup encore plus bas que les autres. Le président a non seulement refusé de condamner les suprémacistes blancs mais il a en plus envoyé un message pas si cryptique à un de ces groupes, les Proud Boys (une milice d’extrême-droite fondée en 2016) leur demandant de « stand back and stand by », soit de se mettre en retrait et de se tenir prêt.

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La phrase a été interprétée, par les observateurs et les concernés, comme un ordre donné aux Proud Boys à quelques semaines des élections, apportant à ses membres une visibilité inespérée notamment sur les réseaux sociaux – le hashtag #ProudBoys est par exemple resté pendant plusieurs jours une tendance sur Twitter.

Une popularité qui peut s’expliquer par les nombreux détournements du même hashtag réalisés par les membres de la communauté LGBTQ+ (entre autres internautes). #ProudBoys a été inondé de photos de couples partageant baisers, anecdotes savoureuses, instants de vie quotidienne et messages antifascistes et anti-homophobes. Même le compte Twitter des Forces armées canadiennes installées aux États-Unis a publié un cliché accompagné du drapeau arc-en-ciel.

La semaine dernière, c’est Fred Perry qui bloquait la vente sur le sol américain de son célèbre polo – uniquement le modèle noir avec bandes jaunes sur le col et les manches – que les Proud Boys utilisent comme un signe de ralliement. Dans un communiqué publié sur son site, la marque confie sa « frustration » à voir cette pièce prendre une signification éloignée de ses valeurs : « Nous devons faire tout notre possible pour que cette association s’arrête. Ils n’ont rien à voir avec nous ».

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