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Nicolas Sarkozy compare la crise des migrants en Europe à une fuite d’eau

La comparaison du président du parti Les Républicains, prononcée jeudi lors d’un meeting, a suscité de nombreuses réactions de la part du monde politique ce vendredi.
Pierre Longeray
Paris, FR
Image via Flickr / Troye Owens

Ancien président de la République française, aujourd'hui président du principal parti d'opposition, baptisé « Les Républicains » (anciennement UMP), Nicolas Sarkozy, a comparé, ce jeudi, l'afflux de migrants en Europe à une grosse fuite d'eau. Une comparaison faite lors d'une réunion filmée avec ses partisans à l'Isle-Adam (Val-d'Oise).

Extrait de l'allocution de Nicolas Sarkozy, lorsqu'il compare l'afflux de réfugiés à une fuite d'eau (images BFM TV)

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L'ancien président de la République française ironisait sur le plan de la Commission européenne qui propose une répartition, entre les différents pays membres de l'UE, des migrants qui se retrouvent sur le territoire européen.

« Il n'y a plus d'argent, plus d'emplois, plus de logements, mais ils ont trouvé un truc (…), ils ont considéré que la solution au problème d'immigration ce n'était pas de réduire, c'était de répartir, » commence le chef du parti de l'ex-UMP.

Ensuite, l'ex-Président de la République emploie cette image de la fuite d'eau, qu'il avait déjà utilisée il y a quelques semaines comme le note le journal Libération.

« Dans une maison […], il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine, » continue Nicolas Sarkozy. « Le réparateur arrive et dit, j'ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas on a en réserve la chambre des enfants, » déclare le président du parti Les Républicains, devant une foule hilare.

Cette image revient sur les éléments suivants. La plupart des migrants arrivent en Italie et en Grèce par bateau. Ces deux pays n'ont pas les structures d'accueil nécessaires pour faire face à l'afflux. La Commission européenne a alors décidé de répartir quelque 40 000 demandeurs d'asile syriens et érythréens, stationnés en Italie et en Grèce, dans la plupart des pays de l'UE. La France devrait accueillir 9 127 de ces réfugiés au cours des deux prochaines années.

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À lire : La barre des 50 000 migrants accueillis en Italie en 2015 a déjà été franchie

Ce vendredi matin, nombre d'hommes et de femmes politiques ont réagi à la petite phrase prononcée la veille par Nicolas Sarkozy.

Du côté des Républicains, la première déclaration est venue en milieu d'après-midi sur les ondes de France Info. Guillaume Larrivé, député de l'Yonne et secrétaire national des Républicains à l'immigration, a déclaré « Nous n'allons pas nous excuser de dire la vérité, ce n'est pas à Manuel Valls de nous dire ce que nous devons penser. » Il a ensuite ajouté « Je constate qu'il y a une réalité, […] la machine à fabriquer des clandestins explose. »

François Hollande a, de son côté, appelé à la « maîtrise » en fin d'après-midi, selon France Info.

Manuel Valls, en visite au Bourget pour le Salon de l'aéronautique et de l'espace, avait réagi, ce vendredi matin, en déclarant « La vie politique mérite mieux que ces phrases stigmatisantes et qui ne sont pas au niveau, » appelant à « l'exemplarité » les tenants de la « parole publique ».

La ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui s'est dite « consternée, » a déclaré, « Ce que je ne comprends pas avec Nicolas Sarkozy — je fais semblant de ne pas comprendre — c'est qu'au moment où il s'arroge le titre de Républicain, il remet en cause le droit du sol, » a relevé la ministre sur le plateau de Télé Matin, l'émission matinale de France 2.

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Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat à la présidentielle du Parti de Gauche a réagi sur Twitter :

Chance : si — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon)June 19, 2015

À l'extrême droite aussi, certains ont tenu à réagir, dont le vice-président du FN, Florian Philippot, qui ironise sur la supposée responsabilité de Nicolas Sarkozy quant à l'afflux massif de migrants.

Si l'immigration est 'une grosse fuite d'eau' comme dit Sarkozy, il est lui l'un des faux plombiers qui nous a fourni un tuyau crevé… — Florian Philippot (@f_philippot)June 19, 2015

Gilbert Collard s'est glissé dans le même registre. Le député du Rassemblement bleu marine a écrit sur Twitter « Hollande et Sarkozy mêmes bricolos : boîte à outils et plomberie. Avec leur mumuse des mots le pays est KO ! »

Le député de du parti de centre droit, Yves Jégo, a déclaré, ce vendredi matin, sur les ondes de Sud Radio « Je vois des visages derrière l'immigration africaine, on ne peut pas les traiter comme ça pour se faire applaudir dans un meeting, » ajoutant qu'il n'aurait « pas utilisé les mêmes mots. »

À lire : Sous une boîte de nuit parisienne, un bidonville de migrants

Suivez Pierre Longeray sur Twitter @PLongeray

Nicolas Sarkozy en 2011. Image via Flickr / Troye Owens