Ces joueurs de football prennent leurs tatouages au sérieux
Les tatouages de Zac Parker représente sa famille, sa spiritualité et sa passion pour le football. Photo par Celia Spenard-Ko

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LA CULTURE DU FOOTBALL

Ces joueurs de football prennent leurs tatouages au sérieux

Ils ont retiré leur uniforme pour nous parler de la signification de leurs tattoos.

Les Alouettes de Montréal ont invité VICE à passer la saison 2018 au sein de l’équipe. Notre dossier spécial sur la culture du football est disponible ici.

La mode est aux tatouages flash, ces tattoos miniatures de tacos, cannettes de bière, palmiers et autres petits dessins sans aucun sens. Cependant, pour les joueurs de football que l’on a rencontrés, les tatouages, c’est du sérieux.

On les retrouve après leur entraînement au Stade olympique, il fait 8° dehors, mais ça les fait rire qu’on leur demande s'ils ont froid. « On est en mode guerrier en permanence, alors c’est pas le froid qui nous fait peur, nous dit Zac Parker, un receveur éloigné. Je suis sûr que je vais même pas avoir la chair de poule. » C’est vrai. Zac n’a pas eu la chair de poule. Mais, dès qu’on a commencé à parler de ses tatouages, son air est devenu plus grave. Des tatouages, il en est recouvert et, comme ses coéquipiers, il a immortalisé sa famille, sa spiritualité, mais, surtout et avant tout, sa passion pour le football.

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Zac Parker, receveur éloigné

Zac Parker, receveur éloigné

Photo par Celia Spenard-Ko

« Sur mon bras, j’ai tatoué “Dream” pour toujours me souvenir que jouer au football, c’est mon rêve, et que je suis en train de le vivre. “The Return”, c’est un peu l’opposé, pour garder en tête que, si tout s’écroule, si je me blesse, si quelque chose se passe mal avec une équipe, je m’en remettrai toujours et je reviendrai toujours. Sur ma jambe, d’ailleurs, j’ai un tatouage en forme de batterie pleine, pour que mes jambes continuent de bouger et de jouer au football.

« J’ai un coffre au trésor aussi, c’est là que je mets tous mes objets de valeur. Parfois, quand il m’arrive des belles choses, je me dis “je range ça dans mon coffre à trésor”. Sur le bras droit, j’ai aussi des références au temps. Le temps qui passe, utilise ton temps sagement… Les prénoms de ma grand-mère et de mon grand-père. Et j’ai aussi un œil en haut du bras gauche qui me regarde sans arrêt. C’est important, la spiritualité, c’est à la fois un soutien et un rappel à l’humilité, je le regarde avant chaque game. »

Ernest Jackson, receveur éloigné

Ernest Jackson, receveur éloigné

Photo par Celia Spenard-Ko

« Tout est lié au football sur mon corps. J’ai “Family” sur mon dos, parce que dans une famille, tu dois toujours avoir each other’s back [« veiller sur les autres »]. Ma famille, c’est ma famille de sang, mais aussi ma famille de football. Mes frères de vestiaire qui veillent sur moi sur le terrain.

« À l’intérieur de mon bras gauche, il y a écrit “Determination, passion, perseverance, resilience, diligence, tenacity”. C’est la liste des choses nécessaires pour être une star du football. Tout le monde devrait l’avoir tatouée, celle-là!

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« Et mon tatouage “Love” aussi, c’est lié au football, parce que tu dois aimer le jeu très fort pour jouer professionnellement, crois-moi. Il faut un amour immense. Pas seulement le classique “Oh ouais! J’aime beaucoup ça, le foot.” Non, non, je parle d’amour infini, supérieur et puissant. »

Ernest Jackson, receveur éloigné

Photo par Celia Spenard-Ko

Martin Bédard, spécialiste des longues remises

« Cette grosse pièce sur mon côté, c’est un tatouage qui parle du bon et du mal, de comment la ligne est fine entre le bon et le mauvais. Ce qu’on voit, c’est un ange qui se transforme en démon, ou le contraire, un démon qui se transforme en ange. Il est comme à mi-transformation.

Martin Bédard,  spécialiste des longues remises

Photo par Celia Spenard-Ko

« Ça me représente, parce que, quand j’étais plus jeune, j’étais un peu plus evil, puis le football m’a vraiment aidé à devenir une meilleure personne. Donc j’ai décidé d’immortaliser ça.

« Le football m’a donné une structure, de la discipline. J’étais un peu partout, je défiais l’autorité… Quand j’ai commencé à jouer au football, je me suis rendu compte que le fait d’être en communauté, de travailler tous dans un même but, tous ensemble, c’était une force qu’on ne pouvait pas atteindre en étant seul.

Donc l’ange et le démon tout-en-un, ça, c’est moi.

« Ce tatouage m’a pris 40 heures, en sept fois. Tout le monde me disait : “Sur les côtes, ça fait vraiment mal. Tu vas voir, tu vas vouloir arrêter.” Mais je dormais sur la table! J’ai une tolérance à la douleur quand même assez forte, et ça, c’est aussi grâce au football. »

On leur demande s'ils souhaitent se faire faire un jour un tatouage juste pour l'esthétique, un tatouage qui n’aurait pas de sens profond, comme une petite pointe de pizza juste parce qu’ils aiment la pizza. Ils répondent « Non! » en cœur et en riant.

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« Je ne mettrai que des choses qui ont un sens profond sur ma peau, assure Zac Parker. En plus, on est des personnes publiques, donc les gens voient nos tatouages souvent, c’est presque un devoir qu’ils soient beaux et pleins de sens. »