Groupe Oberkampf punk

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Music

Quand les punks massacraient la Marseillaise

Pat Kebra nous conte l'histoire maudite du groupe Oberkampf, de leurs débuts au Gibus à leur split en passant par leurs deals houleux avec Virgin et Mankin, le label de Taxi Girl.

La France regorge de groupes punk maudits, une caractéristique finalement sine qua non pour faire partie de la dynastie des affreux. Le parcours d'Oberkampf n'est pas si éloigné des Guilty Razors, qui ne sont jamais devenus riches, ou de WC3, dont la joueuse de clavier se suicidera après un concert (une histoire racontée dans le roman Janine, sorti chez Inculte l'année dernière). Quand Pat Kebra raconte le parcours de son groupe, de sa formation en 1978 à sa fin en 1985, il évoque une « déchirure intérieure, une haine contre les aînés et le monde entier », véritable fil rouge de la « carrière » d'un groupe qui a passé sa vie à galérer.

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« J'ai arrêté le groupe pour vivre. Oberkampf passait avant tout, quand je rencontrais une nana dans le métro, si j'avais une répétition, c'était mort. On s'était endetté, on bouffait pas, je pesais 55 kilos, je volais pour bouffer, tu peux pas faire ça toute ta vie. Faut savoir le reconnaître quand il n'y a plus de perspectives d'avenir, alors qu'au départ j'étais quelqu'un d'optimiste. À partir de 25 ans, ce genre d'attitude n'est plus aussi naturelle, tu as envie de construire quelque chose. »

C'est pour cette raison que Pat n'a jamais voulu reformer son groupe ou capitaliser sur son passé, il est aujourd'hui heureux d'être vieux et de continuer à écrire de nouvelles chansons, en solo ou avec son groupe les Futurs-Ex. Il est heureux aussi de filer ses tas de vieux disques retirés de la vente fin 80 « contre un pot de miel et une bouteille de pif », ou d'avoir prêté l'anti-hymne du groupe, « La Marseillaise », à l'émission de nos collègues de Franceland, quand ils sont allés lui demander. On lui a demandé à notre tour de nous parler de l'ambiance de l'époque, de leurs rapports avec la politique, la scène alterno et du revirement hyper sombre de leur premier album, P.L.C. (pour Plein les couilles).

Noisey : Vous vous êtes tous rencontrés au Gibus, club dans lequel vous traîniez beaucoup à l'époque. Tu peux m'en parler un peu ?
Pat Kebra : En effet, en 77, j'avais 16 ans et je fréquentais le Gibus avec un copain d'école qui s'appelait Serge [Ployaert] et qui a été le premier bassiste d'Oberkampf. On a d'abord monté un groupe qui s'appelait Oberkampf Contingent avec un premier chanteur rencontré au Gibus, Jérôme [Thaillande], on reprenait des chansons des Ramones, des Clash, des Heartbreakers, avant de composer les premières chansons d'Oberkampf comme « Rien à foutre », « Maximum », « Récupération », « Agressivité », « Enculé », des titres assez révoltés qui nous ressemblaient. Jérôme est ensuite parti du groupe. La place a été vide pendant trois mois. Puis, au Gibus encore, un pote qui s'appelait Idriss m'a dit un soir « je connais un gars qui pourrait chanter avec vous, il vous a vu sur scène à Courbevoie, et il m'a dit qu'il aimerait jouer dans un groupe comme ça ». Joël [Hernould] était là ce soir là, je suis allé le voir, et comme on était sous Fringanor, une amphétamine qu'on prenait à l'époque, on a passé la nuit à discuter. Dès le lendemain, on a été répété dans un petit local d'Argenteuil et comme le gars chantait parfaitement, il a été embauché direct, et c'est devenu Joe Hell. Le Gibus est resté notre club jusqu'en 1980, après on a émigré au Golf Drouot avant de rejoindre le Rose Bonbon vers 81/82.

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Vous étiez là quand Claude Berri est venu tourner des scènes de Tchao pantin ?
On y était ouais, mais moi je n'étais pas dans ce genre de trucs, j'avais un regard assez dur sur tout ce qui était « société ». Donc Claude Berri pour moi, ça n'avait pas plus d'impact que n'importe quel autre réalisateur. Ca aurait pu en avoir mais j'étais vraiment dans mon monde punk, mes concerts, mes compos, et en dehors des Pistols, des Clash et des Ramones, il n'existait pas grand-chose. Je ne regardais pas la télé non plus, j'étais dans ma bulle. Il y a eu un autre film [La Brune et moi], où la raïa de l'époque a été filmée, mais je ne participais pas à ce truc-là, pour moi c'était des conneries.

Parle-moi du quartier Oberkampf, du Bataclan et de vos premiers concerts.
C'est là-bas qu'on est allés voir les premiers groupes punk, les Heartbreakers, les Damned, les Clash, les Ramones, Siouxsie & The Banshees, etc, en 1977 et 78, et c'est Jérôme, notre premier chanteur, qui a eu l'idée de baptiser le groupe Oberkampf Contingent, par rapport à la faune qui traînait au métro après les concerts. Quand j'y repense, je me dis qu'on aurait tous pu mourir en descendant sur les voies… Je ne l'ai appris que récemment, mais il y avait des caténaires ! On a fait quelques concerts en région parisienne sous ce nom, par contre, le premier concert d'Oberkampf a eu lieu en province, à Sartrouville, avec la Souris Déglinguée. Et ça avait viré en émeute à cause de tous les loulous qui trainaient là-bas à l'époque. Les punks étaient mal vus par tout le monde, donc on était des cibles faciles. Il y avait même Malcolm McLaren dans la salle ce soir-là, qui était venu voir un groupe qui s'appelait Les Pisseux. Ca s'est très mal fini, des mecs avec des couteaux montaient sur scène, notre batteur a failli se faire embrocher, mais on s'en est bien tiré. C'était dingo. De toute façon, on jouait partout où l'on pouvait, et on avait évidemment aucun service d'ordre, c'était le lot de l'époque.

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On a souvent l'impression que tout était bleu gris à cette époque, quand on voit les films, les groupes ou les photos de la ville fin 70/début 80.
Je crois surtout qu'il y avait un manque d'argent considérable pour les groupes comme nous. Le noir et blanc nous plaisait bien parce qu'on aimait le contraste. Les photos qu'on a eu au départ, il y en avait quelques unes en couleur, mais c'était surtout du noir et blanc. De toute façon, c'était déjà un exploit d'avoir des photos. Si tu regardes le parcours d'Oberkampf, on n'a aucune vidéo à part celle de « La Marseillaise », qui a été tournée par Les Enfants du rock et qui n'est même pas un vrai clip. En revanche, on nous a fait des dessins-animés qui sont extraordinaires [réalisés par Hélène Verchère et les Joly Color Kids] comme sur « Fais attention ».

On a toujours voulu un clip, mais on n'a jamais eu les moyens de le faire. Tout ça c'était réservé aux groupes sur des majors, et aucune major ne nous a signé à l'époque parce que le punk était une musique maudite, notre son de guitare, notre attitude, tout était horrible pour ces gens-là. On a peut-être du mal à le croire aujourd'hui, quand on voit comment ça s'est démocratisé, ce son de guitare distordu et puissant… Moi j'essayais d'avoir le son des Stooges ou des Ramones mais j'étais loin du compte, pour l'avoir expérimenté en live sur scène, c'était énorme, j'aurais voulu avoir un mur d'amplis comme lui, mais il fallait aussi savoir les régler. Faut pas oublier qu'en France, notre culture c'est la variété, contrairement aux Etats-Unis, où tous les techniciens savent faire ça. Nous, les gens autour de nous nous faisaient chier, on avait l'impression d'être incompris, tous les ingrédients étaient là pour finir à la loose, et c'est ce qui s'est passé.

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Punks avant le punk

En effet, contrairement à d'autres groupes « punk » qui étaient vos contemporains, aucune major ne vous signe et vous sortez vous-mêmes votre premier disque en 1981, Couleurs sur Paris.
Aucun groupe punk n'a signé avant la période des indés, vers 1986, les groupes punk de l'époque n'intéressaient personne. Les seuls qui ont signé, c'étaient des groupes comme Edith Nylon, Starshooter, Téléphone, Trust, donc loin du punk. Ceux qui nous ont précédé, comme Métal Urbain ou Asphalt Jungle, ont eu des petits labels certes, mais ça n'a duré que quelques mois, durant l'année 1977. Quand nous on est arrivés, ces labels là ne signaient plus. À partir de 1979, aucune maison de disques ne voulait signer du punk, et pourtant, je démarchais pour essayer de trouver un contrat, en pensant aux groupes punk anglais qui avaient les moyens de répéter, enregistrer, etc. On aurait progressé plus vite techniquement si on avait eu par exemple les moyens des Clash, quand tu compares leur premier et leur deuxième album, qui n'ont qu'un an d'écart, tu vois à quel point les mecs ont appris à jouer.

On a finalement réussi à trouver un deal chez Virgin, en prospectant au Midem [le Marché international du disque et de l'édition musicale qui a lieu à Cannes depuis 1967], à l'aide d'un mécène, un type que j'avais rencontré en faisant du stop. Il avait financé notre premier disque, enregistré par un ingénieur du son, Guy Jaworski, qui n'avait jamais touché une table de sa vie, mais ça, on ne le savait pas ! Le rock en France, des studios aux concerts, était complètement inexpérimenté, tout comme les groupes et les musiciens, tout était nazebroque. Faut voir où on répétait, dans des endroits tellement humides que les amplis prenaient l'eau et qu'on prenait des châtaignes au micro. C'était une pourriture. C'est mon époque, je ne la regrette pas, mais je pense qu'il y avait mieux à faire.

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Vous aviez cru que la couleur arriverait en mai 81 ? Est-ce que les membres du groupe avaient des visions politiques différentes ?
Non, on ne faisait pas de politique, on n'avait aucune vision, on était un peu anars sur les bords, quoique, mais on ne faisait partie d'aucun mouvement. On ne croyait pas à ça, on ne votait jamais, on n'en avait rien à foutre. On brûlait le drapeau, ce qui n'était pas un acte politique mais un acte social et rebelle, parce qu'au travers de ça et de « La Marseillaise » qu'on a massacré, on s'en prenait à nos aînés, au système en général. La politique dans le rock est arrivée, je pense, après la mort du groupe, même les skins à notre époque n'étaient pas politisés. C'étaient juste d'anciens punks qui avaient envie de foutre la merde, de dépouiller, de casser des gueules, de piquer les harringtons et les docs des punks qui sortaient du métro…

Bien plus tard, j'ai fait un concert à Limoges, en 2009, pour filer un coup de main à Wunderbach, et les redskins étaient très étonnés que je puisse tenir un discours comme celui que je te tiens, parce que pour eux, notre version de « La Marseillaise » était forcément politique. Moi, j'avais eu l'idée de la reprendre après avoir entendu Jimi Hendrix, que je ne connaissais pas du tout, le faire à la radio. J'avais été ébloui par le son de guitare et le lyrisme de l'hymne national américain repris à la guitare électrique, et donc en rentrant chez moi, j'ai fait pareil. Au grand dam de mes voisins. J'habitais une petite chambre au 5ème étage sur cour, on était en plein été, et tous les voisins ont alors fermé leurs fenêtres ! Je me souviens juste d'une petite voisine plus bas qui était restée m'écouter, ça me remontait le moral. Au milieu de toutes ces fenêtres et ces portes qui se fermaient, il y avait quand même des gens qui restaient nous écouter. Mais bon, comme on ne pouvait pas saquer la plupart des gens, c'était un retour naturel des choses.

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Tu déclarais dans Var Matin l'été dernier que La Marseillaise était « l'hymne punk ultime ». J'imagine que beaucoup de gens ne seront pas d'accord avec toi !
Je dis que c'est un hymne de révoltés, comme pouvait l'être La Marseillaise en 1789, et je pense que dans le texte, il y a quelque chose de très sanglant qu'on a repris à notre compte. Ce n'est pas « l'hymne punk ultime », heureusement qu'il y en a beaucoup d'autres et des meilleurs ! Pour moi, ça avait un peu un côté « God Save the Queen », sauf que celle-là était une vraie compo des Pistols et que « La Marseillaise » était une reprise. J'étais content en tous cas d'appeler une de mes chansons comme ça.

À cette période, vous signez sur le label de Taxi Girl, Mankin' Records, avant un revirement plus cold-wave-déprime sur votre troisième single, Linda. Une noirceur qui atteindra son paroxysme sur votre second et ultime album, Cris sans thèmes, en 1985. Sale période ?
Comme je te le disais, en 1982, on est allé au Midem avec notre mécène, Christophe Bourragué, qui a rencontré Alexis [Quinlin, boss de Mankin' et manager de Taxi Girl, entre autres]. Il s'est fait rouler dans la farine, parce qu'il était très naïf. Alexis lui avait proposé un deal sur le morceau « Couleurs sur Paris », pour le ressortir en single. Il payait tout, les photos pourris de Mondino, l'enregistrement au studio Aquarium, tout un tas de trucs, pendant que l'autre version sortirait sur Virgin en licence. On a donc enregistré sous la houlette de Mirwais et Alexis, avec un ingé-son anglais, Andy Scott [qui bossait avec Balavoine], et j'y croyais vraiment : « si c'est un Anglais, ça va être génial ! » Et en fait pas du tout.

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Le mec m'a demandé d'entrée de retirer la disto de ma guitare, heureusement Mirwais était de mon côté. Le son du mixage ne nous plaisait pas, malgré le fait que nous étions également producteurs. Pour la pochette et les photos de Mondino, il devait normalement y avoir du sang coloré sur la statue, et rien de tout ça. Au final, tout a été fait dans notre dos, le mec a pris le blé de Christophe, qui n'a jamais reçu de facture, et le disque est sorti avec un mixage new wave, et nos tronches de new wave sur la cover… À cette époque, j'avais le mors aux dents, et je suis direct allé voir le directeur de Virgin, j'ai tout repris, les bandes, etc, et on s'est cassé. De toute façon, même les secrétaires disaient que je puais, ce qui était vrai, je n'avais pas de douche dans ma piaule, et quand tu te tapes la montée de la rue de Belleville, où étaient situés les bureaux de Virgin, en plein été, évidemment… j'étais punk quoi.

Après l'épisode Virgin, on a fait une interview dans un journal qui s'appelait Vinyl, qui avait été livré avec un disque souple de « La Marseillaise », une autre version. On y racontait tous nos malheurs, en cassant Alexis et toute sa malhonnêteté, d'ailleurs, il a plus tard été en taule donc on ne peut pas dire qu'on se soit trompé. Et puis on est repartis dans l'autoproduction avec La Marseillaise suivie de Linda, en coprod avec les studios WW chez qui on répétait à l'époque, dans les frigos du Quai de la Gare, et qui trouvait ce qu'on faisait intéressant. C'était une pièce de 10m2 dans du béton où on s'envoyait des décibels à fond. J'ai d'ailleurs une chance inouïe de ne pas avoir perdu l'audition, mon bassiste par contre, est maintenant sourd d'une oreille.

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Vous croisiez les Bérurier Noir au Quai de le Gare ?
Il y avait Lucrate Milk qui répétaient en face de nous. Bérurier Noir n'existaient pas, même s'ils racontent qu'ils ont enregistré un album en 1983, toute leur histoire s'est faite plus tard avec l'alternatif, les Wampas, Parabellum et compagnie. Nous, on était déjà morts. Quand tout ça a explosé, moi j'étais vendeur de légumes, donc j'en avais plus rien à foutre. J'ai vu le monde que pouvait ramener Bérurier à ses concerts plus tard, via mon fils, mais pour moi, c'était une resucée de Métal Urbain, les mecs n'avaient pas inventé le fil à couper le beurre. En tous cas, ils ont eu la chance d'arriver à une époque où la génération des 16-18 ans pouvaient assister à leurs concerts, génération qui avait 12-13 ans à notre époque. En fait, on a loupé une génération en France, qui s'est intéressé au rock un peu plus tard.

Nous d'ailleurs, on n'a jamais connu notre public, on ne sait pas qui c'est. Les « punk's not dead » ne nous intéressaient plus mais on avait quand même du monde aux concerts, des gens qui restaient silencieux, qui n'applaudissaient pas entre les morceaux. On n'a jamais vraiment su ce qu'ils aimaient chez nous, vu que nous, on aimait déjà pas grand-chose, ni notre son sur scène qu'on trouvait pourri, ni nos disques qu'on trouvait pourris aussi, on était très difficiles… On n'a pas su prendre de plaisir, on est restés dans l'insatisfaction permanente, et on est morts de désespoir. Ce n'est pas une histoire réjouissante, je n'en rajoute pas. Quand on écoute Cris sans thèmes, on s'aperçoit que le groupe était arrivé dans une dépression terrible. Toutes les chansons parlent de mort. Ce qui fait que j'ai eu envie d'arrêter le groupe.

Pour ce qui s'agit du revirement, on est parti de chez Virgin parce qu'on était pas faciles à gérer. On avait quand même un pied dans la meilleure maison de disque de rock français à l'époque, et on n'a pas su y rester. On aurait pu essayer de s'intégrer mais on était incontrôlables, c'est comme ça. Je pense que c'est ce qui fait le charme de notre histoire, et en même temps sa fatalité. On ne pouvait pas être à la fois pionniers et suiveurs, on est arrivé dans un entre-deux, y'a pas vraiment de hasard dans cette histoire.

Pourquoi Oberkampf s'est séparé… pour se reformer 15 ans plus tard ?
On est simplement morts d'épuisement. Pour la reformation, il faudrait le demander à Joe Hell [Oberkampf a sorti un nouvel album en 2003, Animal Factory, avec Joe Hell comme seul membre d'origine],. On a remboursé nos dettes ensemble pendant 3 ans, je tiens quand même à le dire, c'est quelque chose de beau je trouve. Joe a reçu des appels de la part de plein de gens, le punk avait le vent en poupe à ce moment-là. Il m'a appelé et je l'ai envoyé bouler, ça me faisait très peur de voir ressurgir le passé comme ça… Je l'ai envoyé chié, et ça a été une erreur, on aurait dû en discuter. Il l'a mal pris, alors qu'à la base, il voulait qu'on reforme le groupe ensemble, même si je n'aurais de toute façon jamais accepté. On s'est réconcilié plusieurs années après, vers 2008/2009, Depuis il m'a proposé à nouveau mais je lui réponds toujours non, je ne fais pas de reformation. Je ne fais croire à personne que j'ai 20 ans. J'en ai bientôt 56 et c'est très bien comme ça.

Les photos proviennent des archives de Pat Kebra. Rod Glacial ne se reformera jamais. Il est sur Twitter.