Carried Away by the Moonight Shadow

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LE NUMÉRO « OK, TOUT VA BIEN MAIS TOUT IRA MIEUX DEMAIN »

Carried Away by the Moonight Shadow

Quelques nouvelles photos de façades de discothèques françaises, par François Prost.

Texte et photos : François Prost

En 2009, j'ai décidé de me lancer dans un projet de prise de vue de devantures de discothèques. L'idée m'est venue alors que je faisais un voyage à vélo en Bourgogne. On est passés devant une discothèque en bordure de route, et je me suis arrêté sur le parking pour faire quelques photos. De l'extérieur, le lieu ressemblait à une ancienne ferme, sur laquelle on avait collé une enseigne et rajouté deux ou trois autocollants d'étoiles pour véhiculer un vague esprit festif.

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Sur le parking, au sol, il y avait des bouts de flyers déchirés et des bouteilles de vodka et de whisky brisées. Cette vision m'a tout de suite replongé dans les méandres de mon adolescence et les soirées plus ou moins foireuses entre potes – et m'a instantanément séduit.

Quelques mois plus tard en retombant sur les images que j'avais faites sur ce parking, je me suis dit que le sujet méritait un travail plus approfondi car il existe beaucoup de boîtes de nuit de ce type en France. Je me suis donc lancé dans une série. J'ai publié en juin dernier une première série d'images, « After Party », qui a été étonnamment diffusée sur les blogs et sites de photo français et internationaux.

Dans les yeux de l'adolescent que j'ai été, ces discothèques ont nourri beaucoup de fantasmes et de mystères ; je les voyais comme de vrais lieux subversifs. Aujourd'hui, je sors moins. Du coup, j'ai pris du recul sur cette façon de faire la fête, qui se résume à s'enfermer dans un blockhaus pour consommer de l'alcool de qualité moyenne à un prix prohibitif.

Au niveau des images, l'idée de cette suite ne change pas : il s'agit toujours de façades de discothèques prises en journée, de front. Dans la manière de faire en revanche, j'ai un peu évolué. Au départ, je faisais ça en alternant vélo et train, dans les endroits par lesquels je passais pour retrouver ma famille. Mais petit à petit, partir pour prendre des photos est devenu un but en soi.

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Je suis devenu une espèce de VRP – à ceci près qu'au lieu de m'arrêter pour vendre des aspirateurs, c'est pour faire des photos de discothèques. J'ai sillonné une bonne partie de la France en Ford Fiesta pour ces images.

On publiera une interview de François Prost ici-même en début de semaine prochaine.