On a demandé à des mecs qui ne faisaient pas partie des Beatles s'ils se branlaient entre eux
Photo : Wikicommons

FYI.

This story is over 5 years old.

Music

On a demandé à des mecs qui ne faisaient pas partie des Beatles s'ils se branlaient entre eux

La semaine dernière, Paul McCartney a confié s'être par le passé masturbé en compagnie de John Lennon, et tout le monde a pété un câble. Alors que c'est une pratique parfaitement courante.
Marc-Aurèle Baly
traduit par Marc-Aurèle Baly
Paris, FR

Les mecs hétéros raisonnent de manière très bizarre quand il s'agit de leur sexualité. Par exemple, il est parfaitement normal d'engager un stripteaseur mâle le jour de l'anniversaire de ton pote, puis de regarder ce dernier se faire trainer à quatre pattes à travers le salon au bout d'une laisse, une demie bouteille d'Heineken enfoncée dans le cul. Par contre, il sera inimaginable de passer de la crème sur le dos dudit pote. Sauf si tu es, genre, croate, et que tu lui appliques la crème solaire uniquement dans le but que son bronzage prenne la forme d'une énorme bite qui éjacule du foutre partout sur son dos lorsqu'il se rendra ensuite à la boat party du coin - laquelle passe exclusivement de la house lo-fi. À côté de ça, tu peux faire un plan à trois avec une meuf, faire un high five à ton poto au-dessus d'elle comme si vous veniez de gagner une course de relais, mais si jamais vos genoux ont eu le malheur de se frôler en classe, alors là, c'est dégueulasse. Ça reviendrait, en gros, à foutre un coup de boule dans le mur en placo de ta coloc' à la con pour être bien sûr de ne pas récupérer ta caution.

Publicité

Du coup, entendre la semaine dernière Paul McCartney s'épancher sur ses parties de branlette en réunion avait quelque chose d'assez rafraichissant. Dans une interview avec GQ, il racontait comment il s'était retrouvé chez John Lennon avec une bande de copains, et, « au lieu de se bourrer la gueule et de faire la fête - je ne sais même plus si on avait passé la nuit là-bas - on était juste affalé sur ces sièges, les lumières étaient éteintes, et quelqu'un a commencé à se masturber, alors on l'a tous suivi. » Ensuite, McCartney ajoute qu'il avaient pour coutume de crier le nom de célébrités sexy - comme Brigitte Bardot - pour se donner du cœur à l'ouvrage. Avant que John, quel boute-en-train, ne gâche la fête en criant « Winston Churchill ! ». McCartney ajoute ensuite : « On ne faisait de mal à personne. Pas même à Brigitte Bardot. » Et puis, entre nous, je suis sûre que Brigitte serait flattée si elle savait que ces jeunes garçons dans le vent se branlaient en pensant à elle - toutes nos grands-mères le seraient.

Le truc - même si c'est tabou d'en parler ou si on imagine que ça n'arrive que dans les écoles où on porte l'uniforme - c'est que les mecs se masturbant mutuellement (ou sortant juste leur bite inopinément) est quelque chose d'assez commun. De la même manière que les jeunes filles en fleur passent leur adolescence à s'entrainer à se rouler des galoches pour le jour où elles le feront enfin pour de vrai avec Justin Bieber. Du coup, j'ai parlé à des mecs pour savoir si eux aussi faisaient ce genre de choses en secret. Et je vous promets que tous ne sont pas allés en internat.

Publicité

Alex, 24 ans, chef cuisinier

Quand j'étais au lycée, un pote à moi avait une maison à disposition, et un de nos grands frères avait chopé des bières. Je pense qu'on a dû en boire une chacun, mais vu qu'on était plutôt maigrichons, on pouvait se mettre bien rapidement. On regardait Scarface, il faisait assez sombre et on était excités comme des gamins, je me rappelle avoir eu le souffle court et une pression dans la poitrine que je peux avoir quand je m'emballe trop vite à cause de mon asthme. Il y avait une scène où cette blonde se retrouve au lit seins nus. Elle avait de ces boobs. C'était, genre, un vrai sujet entre nous. À ce stade de mon existence, j'en étais encore à mater du coin de l'œil les Cosmo de ma sœur. Même les diagrammes sexuels m'excitaient, donc vous n'imaginez pas une vraie femme à poil. On arrêtait pas de se repasser la scène, et on était de plus en plus excités. Il y avait un truc très tribal dans l'air, un peu Sa majesté des mouches. Finalement certains ont commencé à se branler sous leur pyjama, jusqu'à ce que l'un d'eux jouisse.

Après ça, c'est comme si la pièce avait été vidée de tout. Personne n'osait se regarder dans les yeux, et on a maté le reste du film en silence. Je me souviens que ma main a frôlé le mec à côté de moi et qu'on en a eu des frissons d'épouvante. Personne n'a parlé de ce qu'il s'était passé. J'imagine que ça montre à quel point les mecs hétéros prennent ça au sérieux. Normalement on se foutrait de la gueule de quelqu'un qui nous raconterait ça, mais là on n'avait même pas envie d'en rire, c'était bien trop embarrassant. C'est la première fois que je le raconte en fait, j'ai tellement enfoui ça que j'avais oublié que ça s'était passé.

Publicité

Jonny, 21 ans, étudiant

Avec mes potes, on fait souvent des compétitions pour voir qui va jouir le plus vite. Le fait qu'on rende ça compétitif montre bien que ça n'a rien de sexuel, qu'on a surtout envie de gagner.

Une fois, alors qu'on se préparait pour aller en soirée, ce mec, Marcus, avait une énorme gaule et arrêtait pas de sortir sa bite, en demandant l'air de rien si on voulait de la glace et en nous disant qu'il avait soif. Et plus ça nous énervait, plus on lui disait qu'on ne trouvait pas ça drôle, plus il continuait. Il y avait un kit de batterie dans la pièce et il a commencé à taper sa bite sur les cymbales et la caisse claire. On a fini par le rejoindre. On tenait un bon rythme, je crois bien qu'on faisait une reprise d'Arctic Monkeys.

On était tous assez proches, et le fait que notre humour soit si bizarre nous rapprochait encore plus. C'était comme un pacte qu'on avait fait entre nous comme pour nous cacher du fait qu'on était juste d'énormes losers. On ne parle plus de ces choses-là, mais j'adorerais ramener tout ça sur le tapis au mariage d'un de ces mecs un jour.

Matty, 24 ans, industrie musicale

On était tous bien défoncés. On ne parle pas trop de sexe d'habitude entre nous, mais à ce moment-là on se disait que c'est quand même bien cool quand une meuf te met un doigt dans le cul. Un moment, un pote est allé pisser dans le jardin, un autre en a profité pour prendre une photo de sa bite, et il l'a légendée en écrivant « libérez le prépuce » sur Instagram. Puis un autre mec, plutôt du genre vénère, a pris une photo de son trou du cul - je ne sais même pas comment il a eu le bon angle - et l'a direct envoyée sur notre chat. J'étais littéralement en train de mourir de rire, j'avais tellement mal aux côtes.

On aurait dit le visage d'un vieux sage, c'était incroyable. Certains d'entre nous ont fait pareil, on prenait juste des photos de nos trous du cul, je crois même qu'il y en a un qui l'a envoyée à sa copine. Et on a commencé à vanner Simon en lui disant qu'il s'en enfonçait probablement pleins là-dedans. Je ne sais pas si c'était vrai, mais en tout cas il a commencé à devenir super rouge. Ça a vite vrillé, parce qu'on allait de plus en plus loin et ça devenait de plus en plus extrême.

Publicité

C'était dingue, comme soirée. Mais en me réveillant, j'avais juste envie de me barrer et de ne plus adresser la parole à qui que ce soit pendant plusieurs jours. C'est pas que j'avais honte, mais j'avais vraiment laissé échapper plein de trucs. Je me sentais assez vulnérable. J'avais juste envie d'être tout seul, devant mon écran d'ordi. On n'a pas parlé de cette soirée depuis, parfois certains font vaguement des sous-entendus, il y en a un qui va lâcher un « trou du cul » et tout le monde va se crisper. Évidemment, les autres n'ont aucune idée de ce dont on parle.

Danny, 23 ans, finance

Je suis allé en internat, et il y a beaucoup de légendes urbaines autour - notamment le soi-disant jeu du biscuit, auquel je n'ai jamais assisté. Par contre j'y ai vu pas mal de choses un peu tendancieuses. Quand tu sortais de la douche, par exemple, et que tu commençais à te diriger vers ton dortoir, chaque gars sortait de sa chambre avec une serviette enroulée et là tu savais exactement à quoi t'attendre. Tu te faisais fouetter le cul par tout le monde. Il y avait des bons vers la fin du lycée, j'avais des bleus énormes au niveau de la cuisse. Certains en tiraient même du plaisir je pense, ils ne s'enfuyaient même pas à la vue de la serviette.

Avant d'aller au lit, on comparait souvent la taille de nos sexes. Normalement ça commençait par des petites vannes sympas comme : « T'as une bite plus large que longue, Jonesy », ce à quoi quelqu'un répondait : « Au moins elle a un bon diamètre », ou un truc comme ça. On pouvait être assez méchants, mais dès que qu'on riait tous à propos d'une bite bizarre, alors ça passait tout de suite mieux. En tout cas, la plupart du temps, c'est ceux qui avaient la plus grosse qui étaient les plus gros losers. Je me souviens de ce gros geek qui avait sans doute les plus grosses couilles que j'aie jamais vues. Je sais pas moi, elles aiment ça, les meufs ?

Publicité

D'autres fois quand on allait au lit, on pouvait entendre des mecs se tripoter et tout le monde ricanait sous la couette. Bizarrement, ça m'a donné plutôt confiance en moi. Quand je suis entré à l'université, je la sortais devant des mecs et ça ne les faisait pas vraiment marrer. J'adore être tout nu - pas dans un sens hippie et naturiste par contre, c'est juste agréable.

Je ne suis pas surpris que toutes ces choses se soient passées. C'était chiant l'école, on devait éteindre les lumières super tôt, on avait la bougeotte et on ne voyait jamais aucune meuf. Quand tu passes la journée avec les mêmes personnes vous devenez tous plus à l'aise les uns avec les autres. Quand tu partages tout, l'intimité n'est plus un problème au bout d'un moment.

Harry, 25 ans, marketing digital

Quand j'étais à l'école je faisais des soirées pyjama. On se blottissait sur un matelas gonflable sous la véranda, et on regardait Sexetra - c'est une émission américaine où les gens vont faire des soirées échangistes dans des mobile homes ou des partouzes géantes dans des barbecues. Après un certain moment, on est passé au porno et au début quand on se masturbait devant, on le faisait sur le ton de la blague. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai découvert que j'étais gay. Eux regardaient l'écran, mais moi c'est eux que je regardais. On a recommencé deux ou trois fois après ça, et ensuite on a arrêté d'être amis et on est tous allé dans des écoles différentes. Je pense que cette expérience m'a juste fait réaliser que j'étais attiré par les hommes, et peut-être que si ça ne s'était pas passé j'aurais mis plus de temps à comprendre ma propre sexualité. Je me suis aussi rendu compte que la notion de genre est bien plus floue que ce que j'aurais pu penser. Bien sûr, ces deux mecs étaient hétéros, mais je suis sûr que l'idée de se branler à côté de deux autres gars les excitait un peu.

Cet article a d'abord été publié sur Noisey UK.

Annie Lord est sur Twitter.

Noisey est sur Facebook et Twitter.