Sonny Digital a fait main basse sur le rap

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Sonny Digital a fait main basse sur le rap

Producteur, DJ et rappeur, le natif d'Atlanta a déjà bossé avec Future, ILoveMakonnen, 21 Savage et Wiz Khalifa et il ne compte pas s'arrêter là.

La première chose que je vois en entrant dans la maison à quatre étages entièrement rénovée de Sonny Digital à Atlanta, c'est un vieux canapé rouge hors d'âge et couvert de taches qui dénote clairement dans le décor. « Ne t'assieds pas là-dessus », me dit-il. Je rigole, mais il répète : « Ne t'assieds pas là-dessus ».

Né Sonny Uwaezuoke d'un père nigérian et d'une mère originaire du Michigan, Sonny Digital a produit « Racks » en 2011 et n'a pas chômé depuis, en sortant des morceaux comme « Tuesday » d'iLoveMakonnen en featuring avec Drake ou « Birthday Song » de 2 Chainz en featuring avec Kanye West. Pendant tout ce temps, il a vécu au 516 North Avenue dans les célèbre 516 Studios, qui ont vu passer la plupart des artistes d'Atlanta. Au cours d'une seule et même journée, on pouvait y croiser Cam Kirk en train de tourner un clip, Metro Boomin' en train de bosser sur des beats, et Que ou les Migos en train d'écrire des rimes de glander sur le canapé susmentionné.

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Une période faste qui a brutalement pris fin après qu'un invité ait tiré, un soir, à travers le plancher depuis l'appartement du rez-de-chaussée. Le propriétaire a mis tout le monde dehors et Sonny a aménagé dans la maison où l'on se trouve aujourd'hui. Sonny nous emmène à l'étage, sur le balcon qui domine tout Atlanta. Son berger allemand nous suit. « Tu as entendu parler des chiens d'assistance ? » me demande Sonny. « Mon chien est un soutien émotionnel. C'est un peu comme un traitement médical ou une drogue. Je peux l'emmener n'importe où. » La visite de la maison se termine au sous-sol, dans son studio, où il me parle de ses collaborations avec certains des plus gros noms d'Atlanta, de 21 Savage à Future, de son succès récent en tant que rappeur et de son désir de toujours avancer et se renouveler.

À ton avis, pourquoi Dirty Sprite 2 a autant marqué les gens ?
Déjà, c'était une deuxième partie, tu captes ? Les deuxièmes parties arrivent toujours un peu par hasard. Celle-ci est arrivée par hasard aussi. Et tout le monde a adoré On s'était améliorés, on était devenu bons dans ce qu'on faisait. Si tu travailles, tu ne peux que devenir meilleur. C'est la seule chose qui peut arriver. Tu me suis ? Et personne n'abandonne jamais. Même quand ça foire, on continue.

Même quand ça foire ? Genre c'est déjà arrivé ?
Tu te souviens quand Future sortait des disques vraiment, vraiment gros ? Comme celui avec Miley Cyrus et M. Hudson par exemple ? Il a fait ce qu'il avait à faire, mais ça n'a pas marché autant que DS2 a marché.

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Dernièrement, tu t'es toi-même tourné vers le rap…
Oui, en quelque sorte. Beaucoup de gens ne savent pas que si j'ai commencé à produire, c'est parce que je n'avais pas assez de beats sur lesquels rapper, alors j'ai commencé à rapper sur mes propres trucs. C'était plus pratique. Ensuite, c'est devenu un truc de groupe. On a récupéré des beats sur les anciennes versions de Fruity Loops, aussi. Je suis sûr que les nouveaux Fruity Loops ont des beats très bien, mais tout le monde utilise toujours les vieux… C'est après avoir vu mon cousin faire que je me suis dit : « je pourrais faire pareil ». J'ai fait des chansons et des textes, même s'ils ne sont jamais devenus big, c'était pas vraiment voulu d'ailleurs. En tant qu'artiste, j'étais encore en train de me chercher. Mais j'avais des idées.

Tu as récemment sorti « I'm The Man », ton plus grand tube en tant que rappeur. Comment est-ce arrivé ?
L'original était de moi, il est resté sur mon Soundcloud pendant presque deux ans. Et un jour, mon manager m'a dit que 50 Cent avait aimé la chanson. Je me suis dit : « Quoi ?! » Puis il est venu à Atlanta et a dit qu'il voulait une chanson. Ça a été comme une claque. Ça m'a catapulté dans le monde artistique.

Comment se fait la transition de la prod au rap ?
Je l'ai joué stratégique. « I'm The Man » m'a obligé à le faire, parce que la chanson était déjà en cours. Une fois la chanson sortie, j'étais lancé. Cela dit, sur scène je n'ai pas trop apprécié l'espace entre la foule et moi… Quand je fais mes concerts, je chante beaucoup de morceaux que je produis et que le public connait, ensuite je cale certaines de mes titres sur lesquels je rappe, puis je complète avec « I'm the Man ». C'est comme ça qu'on s'est mis à m'apprécier en tant qu'artiste, tu vois ? Voire des producteurs rapper sur leurs propre beats, ça n'a rien de vraiment étonnant. Au contraire, c'est logique : ça fait plus d'argent pour eux.

Oui, on a tellement accès à tout, que tout le monde devrait être capable de faire ses propres beats et de rapper dessus.
C'est logique, mais c'est un peu effrayant. Ça revient à monopoliser le jeu, tu vois ? Je peux lâcher un beat de Sonny Digital, je sais déjà que les gens vont aimer. Quand on se range dans la case « producteur », on n'a pas vraiment de marge de manoeuvre. On reste en studio. C'est pour ça que j'ai appris à mixer. En apprenant à mixer, j'ai appris à parler dans le micro. En parlant dans le micro, j'ai appris à rapper. Il faut apprendre à jouer avec la foule. Mais je suis toujours actif en tant que producteur. Alors si vous n'aimez pas ma façon de rapper, vous n'avez qu'à aller écouter le morceau de quelqu'un d'autre que j'ai produit. Je suis ici et là.

Impossible d'échapper à Sonny Digital finalement.
Personne ne peut m'échapper. Je suis partout.

En attendant Noisey Atlanta 2, vous pouvez revoir la saison 1 par ici. Zach Goldbaum présente l'émission NOISEY sur VICELAND. Il est surTwitter.