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Gaming

Il y a un avant et un après Final Fantasy VII

FF VII est sans aucun doute l’un des jeux les plus kick-ass de ces 20 dernières années et c’est grâce à lui que le Japanese role-playing game est devenu quelque chose de vrai par ici.

Il n'est jamais trop tard pour (re)découvrir le sanctuaire ludique que renferme Final Fantasy VII . Le best-seller-ever de tous les JRPG ( Japanese role-playing games) a, en plus de changer la donne pour des millions de gamers, surtout réussi à démocratiser ce style de jeu un peu particulier, longtemps destiné à feeder un public geek majoritairement japonais ou otaku.

Ce n'est pas seulement parce que Final Fantasy VII souffle ses 20 bougies dans une poignée de jours que je cherche à légitimer mon billet sur ce titre mythique. C'est plutôt parce que ce produit a marqué l'histoire du jeu vidéo et qu'il est toujours bon de se rappeler à chaque nouvelle fournée de la franchise — le XV en l'occurrence —  que ce septième opus aura assuré l'avenir des JRPG à l'extérieur des frontières nippones. Si tu as pu te délecter de l'un des Final Fantasy qui lui ont succédé, sache que c'est en grande partie grâce à lui.

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Pour te la faire très, très courte, dans FF VII, on suit l'histoire de Cloud, un mercenaire torturé par un passé WTF et recruté par AVALANCHE, groupe écoterroriste dirigé par Barret, un mec qui se traîne un canon greffé à la place d'un de ses membres supérieurs. Cette équipe de bras cassés cherche à contrer les plans pas très sympas de la société véreuse Shinra Electric Power Company, qui tente de pomper la vitalité de la planète pour en faire un max de cash. Apathique à la cause dans un premier temps, Cloud se joindra au groupe pour tenter de donner une chance à la planète menacée par la Shinra et son ennemi juré, Sephiroth.

En 1994, l'excellent Final Fantasy VI — titre phare de la SNES et  l'un des meilleurs de la saga, selon les puristes — laissait un boulevard plutôt confortable et propice au futur du jeu de rôle dit screen-based. Son successeur achèvera ce boulot d'éducation. Premier produit de la série développé en 3D et capable d'exploiter le processeur d'une console de nouvelle génération, FF VII avait juste à déballer ses qualités techniques indéniables pour imposer ce style de jeu aux gamers solitaires partout dans le monde.

Outre un gameplay user-friendly à souhait et un système de jeu au tour par tour encore plus étoffé que celui de ses prédécesseurs, FF VII offre surtout une trame narrative super bien ficelée et dense comme du pain d'épice bien gras. Pour accrocher un public occidental, en règle générale inadapté et très peu réceptif à ce genre de friandise ludique, la boîte Squaresoft — qui s'était depuis quelques années fusionnée avec Enix, le studio à qui l'on doit Dragon Quest , un autre monument du JRPG — a réajusté le contenu en matière de références culturelles pour créer une expérience un brin plus universelle. C'est ce qui avait permis à FF VI de s'imposer auprès de publics autres que japonais.

En effet, depuis FF VI, on se détache petit à petit des microréférences trop deep au japon d'antan et à ses traditions omniprésentes dans les FF de la première heure. Dorénavant, on évoluera vers des scénarios plongeant le protagoniste dans des univers épiques à la sauce Steampunk, Cyberpunk ou urban dystopian fantasy à l'intérieur desquels on diluera de plus en plus l'aspect storytelling (qui ne perd cependant pas en qualité) et on renforcera les phases d'action.

Petit bijou indémodable, FF VII a été pour certains, moi y compris, l'une des alternatives les plus efficaces à la sortie de Final Fantasy XV. Pas de PS4 plus budget fin d'année un peu étriqué égale : faut trouver des solutions solides. Ma frustration m'a donc poliment suggéré de me lancer une énième fois à la poursuite de Sephiroth — lire ici je me suis délesté de quelques dollars au Playstation Network Store pour retélécharger FF VII sur ma PS3 toute poussiéreuse. Sa consistance de 40 heures aura largement raison de mon pseudo-congé de fin d'année. Je rajouterai à cela une petite dizaine d'heures pour torcher un max de miniquêtes annexes, et presque le double passé à zoner dans les courses de Chocobos du Gold Saucer. Complètement débile et addictif. Rien à foutre, j'aime vraiment cette madeleine de Proust.

Même si la 3D polygonale, les cinématiques mémorables et les décors précalculés qui avaient fait crépiter mes yeux d'ado trahissent quelques traits de fatigue irréversibles, FF VII se consomme toujours aussi goulûment. À chaque fois que je me le refais, c'est un peu comme ma toute première fois. En attendant, les gains engendrés par ce papier m'aideront possiblement à investir dans une PS4. Espérons maintenant que le remake de FF VII annoncé pendant l'E3 2015 ne mettra pas des plombes à pointer son nez.