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LE NUMÉRO SANS PHOTO

Mimi Leung s’intéresse au caca

Vice : Salut Mimi. Explique-moi comment tu t’es retrouvée ici, en commençant par ta naissance.Mimi Leung : Je suis née à Hong Kong. Mes parents ont émigré au Royaume-Uni lorsque j’avais 2 ans parce que la situation en Chine les inquiétait...

D’AUTRES DESSINS DE MIMI LEUNG

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Vice : Salut Mimi. Explique-moi comment tu t’es retrouvée ici, en commençant par ta naissance.

Mimi Leung :

Je suis née à Hong Kong. Mes parents ont émigré au Royaume-Uni lorsque j’avais 2 ans parce que la situation en Chine les inquiétait.

Oh, t’es en train de dire que tes parents étaient des flipettes ?

Non ! Ma mère a plutôt un bon sens des affaires, et mon père aurait sûrement fait un artiste fou maudit génial. Il était conducteur de bus à Hong Kong. Quand nous sommes arrivés ici, il a ouvert un truc de bouffe à emporter.

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À quoi ressemblait ta famille en Chine ?

Du côté de mon père, ils étaient très pauvres. Ils vivaient tous dans une ferme et se nourrissaient de l’écorce des arbres. Une fois, ils ont même tué le chat du voisin pour le manger. En fait, c’était pas vraiment une ferme, c’était plus un champ infertile, avec une rizière insignifiante pas trop loin.

T’as commencé à dessiner quand ?

J’ai toujours peint. Quand j’étais petite, j’adorais les dessins animés, les mangas et les films d’animation. J’aimais

Biker Mice From Mars, Mighty Mouse, Earthworm Jim, Professor Q

et

Dragon Ball Z

. Et puis j’ai grandi, j’ai commencé à aimer les expressionnistes. Egon Schiele, Frank Auerbach, Käthe Kollwitz… J’ai aussi adoré Van Gogh pendant un moment.

T’as utilisé quoi pour faire les dessins de cette interview ?

Aquarelle et gouache sur papier.

Une marque spéciale ?

N’importe quoi pourvu que ce soit bon marché.

Tu as été à Central Saint Martins, non ? C’était comment ?

J’ai détesté les deux premières années, mais au cours de la dernière j’ai eu une prof assez cool qui s’appelait Ann Course. Elle était moins obtuse et faux-cul que beaucoup de gens là-bas. Mais ouais, c’était beaucoup trop sérieux. Comme le Royal College of Art où je suis allée ensuite. Ces écoles m’ont vraiment traumatisée. Je n’aimais pas parler concepts, tout ça… J’imagine que je ne raisonne pas de façon très intello. Tout le monde essayait d’être intelligent alors que je voulais seulement faire des dessins un peu dingues. Je ne rentrais pas du tout dans le moule.

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Tu faisais pas partie de la mafia Cheap Mondays ?

Je ne sais même pas ce que ça veut dire.

Cheap Mondays ? C’est une marque de jeans portés par les gens cool.

Mes jeans sont pleins de trous. Je suis obligée de mettre des collants en dessous.

Moi, les collants, ça m’excite. Euh, sinon, ton travail est plutôt psychédélique. T’as déjà pris des acides ?

Pas des acides, mais des champignons, des trucs dans le genre. J’ai vu des potes sous acide et ça m’a un peu foutu la trouille.

On trouve également pas mal de sécrétions corporelles dans ton boulot, avec de jolis oiseaux qui se vomissent les uns sur les autres, ou des villes détruites par des étrons. D’où ça vient ?

J’aime le vomi, la merde, la transpiration et toute cette matière brute parce que ce sont des choses dont on ne peut pas parler, qu’on ne peut pas montrer. C’est plutôt marrant, en fait.

T’as des délires cul scato ?

Au quotidien, je préfère que les gens gardent leur vomi, leur merde et leur transpiration loin de moi.

Ouais, mais est-ce que tu pourrais manger un peu de ta propre merde pour 1 000 euros ?

J’espère que j’aurai jamais à manger de la merde, d’où qu’elle vienne.

Attends, tu préférerais manger un peu de ta merde pour 1 000 euros, boire une tasse de ton vomi pour 1 000 euros ou boire une pinte de transpiration de quelqu’un d’autre pour 5 000 euros ? T’es obligée de choisir une des options.

Tu choisirais quoi, toi ?

Ça dépend à quel point je suis fauché.

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Comment se fait-il que tu touches 5 fois plus avec la transpiration de quelqu’un d’autre ?

Parce que ça provient d’un inconnu. Mais c’est garanti sans maladie.

Et je peux choisir l’inconnu ?

Non. C’est une personne mystère, un inconnu, quoi.

Hum, OK. Alors, à choisir, je boirais la pinte de transpiration pour 5 000 euros.

Putain, ça craint. Tu serais prête à boire une pinte de transpiration pour 5 000 euros ? T’es dégueulasse.

Ça a moins de texture que les deux autres options.

Tu te sentirais comment après l’avoir bue si on te disait que la transpiration est celle d’un violeur qui a trucidé tout un tas de vieilles ? T’es contente avec ton fric maintenant ?

Je te dirais de fermer ta gueule. Je reverserais l’argent aux familles des victimes. T’aurais fait quoi, toi ?

Je crois que j’aurais bu la tasse de vomi.

Et si tu avais dû manger ta merde avant ?

Pour combien ? La mienne où celle de quelqu’un d’autre ?

La tienne.

Il n’y a pas de bonus de 500 euros pour un doublé merde-vomi ?

Ouais, OK. Tu peux avoir un extra de 500 euros.

Vendu. Pas de problème.

T’es complètement malade, pauvre type.