The Wire avant The Wire

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Culture

The Wire avant The Wire

Un extrait d'« Easy Money », récit journalistique de David Simon à l'origine de notre série préférée.

Toutes les coupures de presse proviennent du quotidien le Baltimore Sun. Baltimore, 1985.

Cet article est extrait du numéro « Tout ce qu'il y a de plus personnel » Un écran noir. Puis, une perturbation, un nuage de pixels qui fait place à trois lettres – HBO. Nouvel écran noir. Et là, trois traînées de sang. Un concert de sirènes d'ambulances et de voitures de police. Un cadavre gît sur le sol. Un flic récupère une douille, pendant que l'un de ses collèges note ses remarques sur un carnet. La voix de l'inspecteur Jimmy McNulty surgit : « So your boy's name is what ? »

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La scène d'ouverture de The Wire est à l'image de l'intégralité de la série, diffusée pour la première fois en 2002 sur la célèbre chaîne américaine HBO – réaliste, chirurgicale, aride. Six ans et 60 épisodes plus tard, les critiques hurleront au génie, suivis progressivement par les spectateurs du monde entier. Description du quotidien des habitants des quartiers pauvres de Baltimore, évocation des tourments de la classe ouvrière, analyse des dérives des milieux politiques et médiatiques, observation méticuleuse des défaillances de l'école – The Wire est tout cela à la fois.

Cet amour obsessionnel des faits est à mettre au crédit de son créateur et scénariste principal, David Simon. Ancien journaliste au Baltimore Sun – qu'il a rejoint en 1982 à l'âge de 22 ans – Simon apprendra au fil des années les us et coutumes des différentes institutions de la ville, plus dysfonctionnelles les unes que les autres. Sa connaissance encyclopédique du milieu du crime et du trafic de drogue de Baltimore lui vient de sa détermination à rapporter des faits et à les analyser scientifiquement, tout en interrogeant à de multiples reprises les différents protagonistes, des flics aux dealers, en passant par les profs.

De ses enquêtes, David Simon a tiré deux livres de non-fiction – Homicide, adapté à la télévision dès 1993, et The Corner, qui donnera naissance à la mini-série éponyme récompensée par trois Emmy. Que la fanbase française du journaliste/scénariste/producteur se réjouisse : les éditions inculte/dernière marge ont regroupé cinq articles de Simon pour aboutir à la publication d'Easy Money, livre inédit qui nous plonge au cœur du trafic de drogue à Baltimore.

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Publié en 1985 par le Baltimore Sun, ce récit narre l'itinéraire de Melvin Williams – surnommé Little Melvin – célèbre trafiquant d'héroïne ayant amassé des millions de dollars avant de se faire coffrer. Végétarien, leader charismatique, figure de la communauté noire, Williams était un homme craint et respecté, qui a inspiré le personnage d'Avon Barksdale dans The Wire. Secondé par Lamont « Chin » Farmer – en qui tout le monde reconnaîtra les prémisses de Stringer Bell – Williams a passé des années à tenter d'échapper aux flics, en ayant notamment recours à des bipeurs.

Dans la plus pure tradition journalistique américaine, avec un style froid et direct, David Simon décrit les trafics à l'œuvre dans les quartiers ouest de Baltimore. Entre violence arbitraire, règles tacites et liens claniques, Easy Money est un concentré de ce qu'était le quotidien des habitants des quartiers chauds des grandes villes américaines – quotidien qui n'a sans doute pas beaucoup changé en 2016. On est très fiers de vous en livrer un extrait, qui rappellera à certains d'entre vous les meilleurs passages de la première saison de The Wire.


Tout commence par le cadavre d'une jolie étudiante dans la cuisine de son appartement. Une balle de calibre .38 dans la poitrine et un trou dans la fenêtre. Ni mobile, ni suspect.

La victime, Dessera C. Press, 27 ans, se penchait vers la fenêtre lorsque le tireur a fait feu depuis l'extérieur. Elle a sans doute vu ou entendu quelque chose dehors, elle s'est approchée de la fenêtre pour regarder et c'est à cet instant qu'elle a été abattue.

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L'affaire est confiée aux inspecteurs Edward Burns et Richard Falteich. Un soir de janvier 1983, ils se retrouvent donc dans la cuisine du 2805 Gatehouse Drive, à l'Ouest de Baltimore, pour tenter de comprendre les tenants et les aboutissants d'un meurtre apparemment insensé.

Ils ne cherchent ni cocaïne ni héroïne, et encore moins Little Melvin.

Pourtant, l'affaire Press ne va cesser de prendre de l'ampleur. L'inspecteur Burns et son partenaire, Harry Edgerton, seront réaffectés dans une agence fédérale et l'enquête commencera son long et sinueux chemin, révélant au passage l'un des réseaux de trafic de drogue les plus importants et les plus sophistiqués de Baltimore.

Les événements rapportés ici proviennent de comptes rendus d'audience, de déclarations sous serment, de rapports de police et d'entretiens avec les enquêteurs.

Il n'y aura ni poursuites en voiture, ni fusillades, pas même de mission d'infiltration. Ce dossier se résume à deux ans d'un travail de police minutieux, souvent pénible – le plus souvent dans des voitures garées au coin de la rue à boire du mauvais café, ou derrière des bureaux encombrés à examiner des déclarations fiscales ou à surveiller des appels téléphoniques dans un local sans âme.

Et à la fin, les enquêteurs aboutiront à une maison de Reservoir Hill, avec un mandat d'arrêt contre un homme dont les autorités affirment qu'il est l'un des trafiquants de drogue les plus puissants et riches de la ville – un homme connu par des générations de policiers sous le nom de Little Melvin.Les gens qui connaissaient Dessera Press sont terrifiés, il faut leur promettre l'anonymat pour qu'ils acceptent de parler. Ils expliquent alors aux policiers que la victime fréquentait Louis E. « Cookie » Savage.

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Deux témoins se rappellent que la jeune femme décrivait Savage comme un dealer de cocaïne qui lui payait ce qu'elle voulait. Et qu'il avait amené de grosses quantités de cocaïne à des fêtes qu'elle organisait chez elle.

Mais Savage, 33 ans, a mis un terme à leur relation à l'automne précédent parce que Dessera était jalouse des autres femmes qu'il voyait – l'une d'entre elles étant une voisine habitant au 2801 Gatehouse Drive. Vexée, la jeune femme a répété à plusieurs personnes qu'elle allait mettre Savage sur « la liste des cibles numéro 1 de Kurt Schmoke », le procureur général de l'État.

L'inspecteur Burns vérifie auprès du bureau du procureur, mais celui-ci n'a pas été contacté par Dessera Press.

La brigade des stupéfiants, en revanche, a reçu un coup de fil énigmatique un mois avant le meurtre.

Une jeune femme, qui a refusé de donner son nom, a raconté à l'enquêteur Darryl Massey qu'un gros trafiquant de drogue, Louis « Cookie » Savage, se trouvait chez sa petite amie et qu'il avait un kilo d'héroïne avec lui. Avant de raccrocher, la femme a donné une adresse : 2801 Gatehouse Drive.

En s'intéressant de plus près à Louis Savage, les enquêteurs découvrent qu'il change d'appartement tous les ans en utilisant un faux nom pour louer et ouvrir les compteurs d'eau et d'électricité. L'examen de ses communications montre qu'il appelle des numéros à New York et Miami liés à des hommes soupçonnés de trafic de drogue.

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En outre, un indic leur signale qu'une épicerie du quartier de Govans et un appartement dans le centre-ville seraient utilisés comme des façades par le gang de Savage. Les cadastres indiquent que ces deux biens ont été achetés par Four Keys Enterprises Inc., une société qui n'a déclaré aucun revenu. Quant au directeur de la société, Carroll Williams, il ne dispose absolument pas d'un capital suffisant pour justifier ces achats.

L'argent vient forcément d'ailleurs.

En mai, la police commence à surveiller l'épicerie et fait alors la connaissance de trois complices de Savage : Franklin H. Tolson, 36 ans ; James A. « Ice » Ricks Jr., 29 ans ; et Lamont S. « Chin » Farmer. Tolson et Ricks semblent être des lieutenants de Savage et ils fréquentent régulièrement l'épicerie. Farmer, lui, est copropriétaire d'une imprimerie d'East North Avenue où la police a fait une descente plus tôt dans l'année.

La descente dans l'imprimerie faisait suite à une enquête sur un trafic de certificats de naissance bidon qui servaient à dissimuler des activités criminelles. Farmer, âgé de 33 ans, était accusé de complicité dans l'achat des certificats vierges jusqu'à ce que le témoin clé se rétracte, par peur des représailles.

La descente dans l'imprimerie a cependant permis de découvrir un élément intrigant : une facture d'un magasin d'Atlantic City vendant tout l'attirail nécessaire à la fabrication de drogues – la facture trace l'achat de 10 000 dollars de mannitol, un produit qui sert à couper les narcotiques. À raison de 50 dollars le kilo, cette quantité suffit à fabriquer pour 27 millions de dollars de cocaïne.

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Les enquêteurs en concluent que Lamont Farmer et Louis Savage sont associés. Comme Savage, Farmer n'a aucun revenu légal, ce qui ne l'a pas empêché de racheter du matériel flambant neuf pour son imprimerie, ainsi qu'une entreprise de remorquage.

À l'été 1983, les inspecteurs, devenus entre-temps agents fédéraux, placent sous surveillance les lignes téléphoniques de l'épicerie et de l'imprimerie au moyen d'appareils enregistrant les numéros sortants – contrairement aux micros cachés, ils ne donnent donc pas accès au contenu des communications.

Les appareils communiquent les numéros composés depuis les deux téléphones, puis les enquêteurs réclament l'identité des propriétaires des lignes auprès des entreprises de télécommunication. Le résultat : un véritable bottin du trafic de drogue incluant tous les suspects en contact avec le duo Farmer-Savage. Afin de confirmer que les appels sont liés au trafic, les enquêteurs demandent à leurs indics d'acheter de la drogue aux individus qui ont été contactés depuis les deux téléphones.

Néanmoins, aucune trace d'appels entre l'épicerie de Savage et l'imprimerie de Farmer. Les mouchards finissent par donner la clé de cette énigme : des numéros à seize chiffres enregistrés auprès d'une société qui s'appelle American Teleservices Inc.

C'est à ce moment, se rappelle l'enquêteur Burns, qu'il a commencé à prendre la mesure de l'ingéniosité de Farmer : « Il ne se servait pas du téléphone pour faire ses affaires. Comme on peut mettre une ligne sur écoute, il utilisait des bipeurs. »

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Une assignation est envoyée à American Teleservices, qui explique obligeamment ces numéros à seize chiffres : les sept premiers chiffres activent le bipeur et les neuf restants sont ensuite affichés sur l'appareil. Les enquêteurs s'aperçoivent alors que les deux premiers chiffres affichés sont un code identifiant l'expéditeur du message, tandis que les sept autres chiffres donnent le numéro où le rappeler.

En septembre 1983, la police « clone » cinq bipeurs pour qu'ils opèrent sur la même fréquence que les cinq utilisés le plus fréquemment par les dealers. Lorsque le bipeur d'un suspect est contacté, son clone aux mains des enquêteurs sonne lui aussi et affiche le même message.

L'activité des bipeurs est intégralement consignée et des agents ont pour mission de les surveiller en permanence, 24 heures/24, quitte à les ramener chez eux le soir après le service. « Mais quand on demandait aux entreprises de téléphonie de nous communiquer les informations sur les numéros qui s'affichaient, ils nous répondaient que ces numéros n'existaient pas, raconte l'inspecteur Burns. Les messages étaient eux aussi codés. »

Deux des codes utilisés par le gang sont rapidement percés à jour – il s'agit de simples substitutions ou inversions de chiffres. En revanche, le troisième – celui que Farmer utilise pour communiquer avec ses subalternes – semble indéchiffrable.

« On ne comprenait rien à ce qui se passait, se rappelle l'inspecteur Edgerton. On essayait toutes les façons de combiner les chiffres, mais rien ne fonctionnait. »

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Après des jours et des jours de contorsions numériques, Edgerton finit par remarquer la configuration en carré des boutons du téléphone sur son bureau. Un déclic se produit. Il tient la solution : Farmer modifie les trois derniers chiffres de tous les numéros de téléphone en « sautant » au-dessus du 5.

Maintenant que les codes n'ont plus de mystère, les enquêteurs comprennent le système dans son ensemble : « Farmer bipait quelqu'un en lui donnant le numéro codé d'une cabine téléphonique », explique Edgerton. « Ensuite, on voyait les deux gars se diriger vers une cabine publique pour se parler. »

Évidemment, lorsque la police a enfin assez d'éléments pour placer sur écoute les lignes de l'épicerie et de l'imprimerie en avril 1984, elle n'entend pratiquement pas Farmer : « Dès qu'il avait quelque chose d'important à dire, précise Edgerton, il utilisait les bipeurs et les cabines. »

Les enquêteurs finissent par considérer l'aimable Farmer, avec sa voix douce et pondérée, comme le véritable cerveau du groupe. Après tout, c'est lui qui a systématisé l'usage des bipeurs. Et la police apprend qu'il suit aussi des cours de commerce à l'université, où il se débrouille très bien.

Savage, lui, est moins discipliné. Les écoutes à l'épicerie permettent régulièrement de surprendre des conversations concernant le trafic, même si elles sont codées – la drogue y est évoquée sous le terme de « bières » ou de « bidons de peinture ».

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À l'été 1984, la police en sait assez pour filer Savage et ses lieutenants jusqu'à un appartement de Pimlico utilisé comme atelier pour couper la drogue et la mettre en sachet.

Craignant que les membres du gang de Savage mettent de la musique pour couvrir leurs voix, les enquêteurs obtiennent un mandat autorisant la surveillance vidéo, ce qui permettra pour la première fois de filmer les suspects à l'intérieur d'un bâtiment.

La caméra enregistre tout : Savage et ses lieutenants empilant des sachets de cocaïne et d'héroïne ; Savage jetant des liasses de billets dans un grand sac en plastique ; Savage et d'autres sniffant ou s'injectant de la drogue plus pure que n'en verront jamais la plupart des drogués.

Le 7 août 1984, les enquêteurs et les agents fédéraux font irruption dans l'appartement et arrêtent Savage, Tolson, Ricks et deux autres membres du réseau. Et ils confisquent pour environ un million de dollars de stupéfiants.

La descente est elle aussi filmée : Savage et d'autres à table, un bruit dans le couloir, un homme se précipite pour bloquer la porte, les autres ramassent la cocaïne et courent dans la chambre du fond. Puis une douzaine d'hommes en gilets d'assaut, armes à la main, shootés à l'adrénaline, leur hurlent de se mettre à terre.

En septembre 1984, alors que les enquêteurs resserrent l'étau autour de Lamont Farmer grâce aux bipeurs et aux écoutes téléphoniques dans l'imprimerie, le nom d'une figure encore plus insaisissable du milieu fait surface : Melvin Williams.

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Libéré sur parole après sa condamnation de fin 1979 dans une affaire de stupéfiants, Williams fait l'objet d'un épais dossier de surveillance de la part de la police. Les enquêteurs des stups et les agents fédéraux amassent depuis des années des informations indiquant que Williams a repris le trafic, mais toutes les tentatives pour infiltrer son organisation sont restées vaines.

C'est là que Walter C. Robinson fait son entrée en scène.

Délinquant multirécidiviste et intermédiaire dans le trafic de drogue, Robinson a 41 ans. Il est sorti de prison en décembre 1983 après avoir purgé une peine de deux ans pour escroquerie. Il reste libre un peu plus de six mois, jusqu'à ce qu'il essaye d'acheter de la cocaïne à un agent fédéral.

Après son arrestation, Robinson racontera aux autorités l'histoire suivante – une histoire dont l'avocat de Melvin Williams dira plus tard qu'elle est une pure invention.

Arrivé à Baltimore sans argent ni perspectives, Robinson contacte ses anciens amis pour qu'ils l'aident. Williams, qui le connaît depuis des années, fait preuve de bonne volonté. Via Glen Moore Hawkins, son principal lieutenant, il lui confie un kilo de cocaïne en mars 1984 : à charge pour Robinson de la vendre au détail et de rembourser Williams, qui lui laisse les bénéfices.

Mais Robinson manque de contacts pour écouler seul la marchandise. Il jure aux enquêteurs avoir donné la drogue à un dealer plus chevronné, lequel s'est fait la malle avec. Ensuite, il emprunte 3 500 dollars pour rembourser à Williams une partie de ce qu'il lui doit. Et après avoir écouté ses explications, Williams accepte de lui confier un nouveau kilo.

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Tout en essayant de fourguer sa came, Robinson commence à évoquer un de ses contacts à Norfolk pour la cocaïne. En prison, un codétenu lui a parlé d'une connaissance qui peut fournir de la marchandise à 25 000 dollars le kilo. Williams se montre intéressé.

Le 8 juin, Robinson se rend à Alexandria, en Virginie, et son ancien camarade de cellule lui présente son contact de Norfolk, qui lui propose une première livraison de quatre kilos. Cinq jours plus tard, Robinson et Hawkins vont chez Williams, qui sort 100 000 dollars en liquide d'un placard pour financer la transaction. Robinson gardera un kilo comme commission. Mais le lendemain, le 14 juin, Robinson et Hawkins sont arrêtés à Rosslyn, en Virginie. Le contact de Norfolk était un agent fédéral. Les 100 000 dollars sont confisqués.

Au départ, Robinson veut assumer et il informe donc Hawkins qu'il prendra ses responsabilités.

Puis il envoie sa femme voir Williams afin de lui demander de l'argent pour la caution et l'avocat. Williams discute de l'affaire à plusieurs reprises avec elle, et d'après le témoignage qu'elle fera à la barre, il lui dit qu'il fait cadeau des 100 000 dollars mais qu'il ne donnera rien de plus. C'est le problème de Robinson « s'il est aussi stupide ».

Plus important, d'après Robinson, Williams explique à sa femme que Hawkins est prêt à tout pour ne pas aller en prison. En apprenant cela, Robinson suppose que Hawkins témoignera contre lui, même s'il doit pour cela rompre avec le code d'honneur des trafiquants de West Baltimore : tu purges ta peine et tu la boucles.

Walter Robinson décide alors de demander le statut de témoin protégé à la police.

Début septembre 1984, les inspecteurs Burns et Edgerton, accompagnés d'autres agents, se rendent en Virginie pour le rencontrer. L'histoire qu'il leur raconte est intéressante, et largement plausible. Mais la première réaction de la délégation, c'est que l'affaire ne donnera rien sans preuves pour corroborer ses déclarations.

« Et c'est là, dit l'inspecteur Edgerton, que Robinson nous révèle qu'il utilisait un bipeur. »

Robinson confirme que Melvin Williams a un bipeur et qu'il lui a donné le numéro pour l'activer. Les enquêteurs lui demandent le numéro, Robinson cherche dans son répertoire : 995-2152.

« C'était le cinquième bipeur, celui dont nous pensions qu'il appartenait à la petite amie de Farmer, dit l'enquêteur Burns. Nous le surveillions depuis des mois, mais jusqu'à ce que Robinson nous le dise, nous ne savions pas que c'était celui de Melvin. »


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