Image via Laibach/Morten Traavik
Le groupe slovène Laibach fera une tournée en Corée du Nord au mois d'août, devenant le premier groupe de rock étranger à se produire dans le royaume ermite. Les critiques du groupe estiment que ce dernier glorifie le fascisme et le totalitarisme avec sa musique. Laibach dit que ces critiques ne comprennent pas sa musique industrielle d'avant-garde et son message, parlant du concert comme d'un « événement historique ».Le groupe jouera au Conservatoire de musique Kim Won Gyun à Pyongyang les 19 et 20 août, afin de commémorer les 70 ans de la libération de la Corée du Nord du joug colonial japonais.« Même si notre mission principale est d'offrir l'expérience Laibach à autant de Coréens que possible, nous sommes aussi en train de travailler dur pour être sûrs qu'un certain nombre de visiteurs étrangers, dans l'esprit de fraternité et de compréhension entre les peuples, seront également les bienvenus, » a annoncé le groupe dans un communiqué.Sur scène et dans ses clips vidéo, les membres de Laibach portent souvent des costumes rappelant le fascisme ou des uniformes militaires, tout en reprenant des chansons telles que « One Vision » de Queen, « Life is Life » par le groupe Opus, et l'album « Let it Be » des Beatles dans son intégralité, souvent sur un rythme entraînant, martial, recouvert par des voix monotones, proches du grondement. Ce n'est pas toujours clair si la musique est censée être ironique ou satirique.Laibach est la branche musicale du collectif d'art slovène Neue Slowenische Kunst (« le nouvel art slovène »), un groupe controversé qui a été formé dans les années 1980. Les concerts en Corée du Nord ont été organisés par Morten Traavik, le réalisateur du clip vidéo Whistleblower . Il a coordonné plusieurs représentations artistiques étrangères en Corée du Nord, et estime que l'esthétique du groupe devrait être bien reçue dans l'état autoritaire.« La musique de Laibach célèbre — malgré son apparente innocence — les sentiments militaristes et l'énergie de masse… C'est de la musique sur laquelle tu peux danser et défiler » a-t-il dit. « C'est donc une combinaison entre l'étrange et le familier pour le public nord-coréen. »Traavik a déclaré à la BBC dans une interview que le groupe et la Corée du Nord avaient des choses en commun.« À la fois le pays et le groupe ont été présentés comme des marginaux fascistes. La vérité, c'est que les deux sont incompris » a-t-il dit. « La Corée du Nord est dépeinte en Occident comme le pays le plus fermé au monde, mais en fait il est plus ouvert au monde extérieur que ne le suggère le discours médiatique dominant. »Traavik a dit à VICE News que le concert en Corée du Nord inclura une interprétation des chansons des Beatles, une version de « The Final Countdown » par Europe, des chansons originales de Laibach et des reprises de chansons folkloriques de Corée du Nord.« Ils vont tout faire à la Laibach, » a promis Traavik, « même les chansons pop coréennes qu'ils reprendront. »Traavik a reconnu que l'organisation du concert en Corée du Nord a impliqué de brosser les autorités dans le sens du poil.« Ils sont très prudents vis-à-vis de la moquerie, » a-t-il dit. Finalement, la décision du gouvernement nord-coréen d'autoriser le concert montre, selon Traavik, que coopérer avec le pays est plus productif que l'isoler. « Un boycott et des sanctions soutenues ne nous ont amenés nulle part, » a-t-il déclaré, « Aux détracteurs : vous avez eu votre chance, qu'est ce qui peut être si terrible à propos du fait d'essayer une approche subtile ? »Traavik a indiqué que le concert a par ailleurs généré beaucoup de publicité.« Pour n'importe quel groupe… L'attention du public est essentielle, » a admis Traavik. « Mais nous n'avons aucun moyen de décider si elle est positive ou négative. »À lire : La Corée du Nord veut que vous sachiez qu'elle a réussi à lancer un nouveau missile depuis un sous-marinRegardez le reportage VICE News — Les ballons de la propagande volent de la Corée du Sud vers la Corée du Nord.
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