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Presque le tiers du miel est de mauvaise qualité, dilué ou contrefait

Ce n’est pas la faute des abeilles.
Crédit photo: Sonja Langford via Unsplash

Une enquête de Protégez-vous fait la lumière sur la qualité du miel vendu au Québec, et les résultats ne sont pas reluisants.

Sur les 36 pots de miel provenant de supermarchés, de magasins d'aliments naturels et de magasins à bas prix, 11 présentaient différents problèmes de qualité après des analyses en laboratoire.

Pas « 100 % abeilles »

« [C]ertains fabricants réduisent leurs coûts en coupant le miel avec d'autres sucres », écrit Protégez-vous dans un communiqué.

Le test de l'Agence canadienne de l'inspection des aliments (ACIA) n'a pas révélé la présence de sucre de canne ou de maïs dans les miels testés, mais un second test de résonance magnétique nucléaire a permis de déceler la présence d'autres sortes de sucres, comme du sucre de betterave, dans deux pots : le Miel d'été des Trois Âcres et le Miel Pur de Lady Sarah.

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Du miel rare… ou pas

Du côté des miels haut de gamme, il semble que l'étiquette ne soit pas toujours en accord avec le contenu du pot.

C'est le cas pour le miel de Manuka, une plante rare de Nouvelle-Zélande, qui est un produit « recherché pour de présumées qualités antiseptiques et anti-inflammatoires » et qui peut se vendre jusqu'à 50 $ pièce dans les magasins d'aliments naturels.

Quatre des cinq échantillons de ce précieux miel ne présentaient pas les caractéristiques chimiques qui y sont pourtant associées.

Seul le produit le plus cher de la sélection, le Manuka Or de Manuka Health, était authentique. De la même marque (et à peine plus abordable), le Manuka Bronze révélait « une forte proportion de miel d'une autre provenance biologique ».

Les miels de marque le Choix du Président et Wedderspoon n'étaient pas non plus authentiques.

L'enquête a également relevé que le Miel d'acacia de l'Himalaya, de marque Heavenly Organics, avait une origine botanique contraire à celle qu'indiquait l'étiquette.

Du moins beau miel

Des signes de surchauffe ont été décelés parmi six des miels sélectionnés par Protégez-vous. « Ce problème, qui peut se produire notamment pendant la phase d'extraction, altère le goût du miel, mais ne le rend pas impropre à la consommation », explique-t-on.

Cette imperfection du miel était particulièrement marquée dans les produits Labonté, Si-Bon et Wild Country.

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Résultats contestés

En entrevue avec La Presse , les deux apiculteurs des Trois Âcres, Liliane Morel et Stephen Crawford, « étaient catastrophés » qu'on assure que leur miel était dilué par des sucres moins coûteux.

« Ils ne savaient pas que leur miel avait été testé et encore moins qu'on y avait trouvé 6,5 % de sucrose », écrit-on, en précisant que les tests étaient « vigoureusement » contestés par les apiculteurs.

« Le couple estime qu'il y a erreur quelque part : soit le test est problématique, soit l'équipe de Protégez-vous a mis la main sur un pot qui aurait fait l'objet d'une fraude à l'extérieur de la ferme, quoique les apiculteurs québécois ne croient pas beaucoup à cette deuxième hypothèse », poursuit la journaliste.

De son côté, la directrice du contenu et des communications de Protégez-vous, Julie Gobeil, assure qu'il n'y a pas de marge d'erreur pour le test de résonance nucléaire employé pour l'analyse des sucres.

Il sera possible de lire l'enquête complète de Protégez-Vous le 26 mai.