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FRANCE

Un Américain arrêté dans l’affaire de la voiture de police brûlée à Paris

Soupçonné d’avoir participé à la destruction de la voiture des forces de l’ordre le 18 mai, il a été interpellé le 26 mai, lors d’une manifestation contre la loi travail.
La voiture de police éteinte par les pompiers le 18 mai (Etienne Rouillon / VICE News)

Une cinquième personne a été mise en examen dans l'affaire de l'incendie d'une voiture de police, survenu le 18 mai à Paris lors du passage d'une manifestation sauvage contre les violences policières.

Il s'agit d'un Américain âgé de 27 ans, d'après des informations données ce dimanche par le parquet de Paris à l'AFP. Arrêté lors de la manifestation du 26 mai contre la loi Travail, il a lui aussi été mis en examen pour « tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, destruction de bien en bande organisée et participation à un attroupement armé et le visage dissimulé ». Le jeune homme nie sa participation aux violences, précise le parquet.

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L'incendie de la voiture, au cours duquel deux membres des forces de l'ordre ont été légèrement blessés, avait eu lieu lors du passage à proximité d'une manifestation spontanée, dans le quartier du canal Saint-Martin, au centre de Paris. Ce mercredi 18 mai, un rassemblement organisé par le syndicat policier Alliance avait eu lieu à midi, place de la République, pour dénoncer « la haine anti-flics », après plusieurs semaines d'oppositions, notamment entre policiers et manifestants masqués.

Deux heures plus tôt, une contre-manifestation du collectif « Urgence, notre police assassine » avait été interdite par la Préfecture de police de Paris, ce qui n'avait pas empêché plusieurs centaines de personnes de se rassembler sur la place, avant d'être repoussées par des gendarmes en tenue anti-émeute.

À lire : La police a manifesté à Paris, ses opposants aussi.

Un cortège s'était alors improvisé en direction du canal Saint-Martin. C'est à ce moment qu'un petit groupe s'était attaqué à une voiture de police croisée par hasard. Sur une vidéo prise par un témoin, on peut voir trois ou quatre personnes briser les vitres du véhicule puis y jeter un fumigène qui met le feu à la voiture. Les fonctionnaires en sortent, alors qu'un homme frappe le conducteur avec ce qui ressemble à un tuyau. Arrivés sur place quelques minutes plus tard, les pompiers avaient éteint l'incendie.

Toujours d'après le parquet, les enquêteurs soupçonnent le jeune américain d'être la personne qui a jeté un poteau sur le pare-brise avant du véhicule. Dans cette affaire, quatre personnes ont déjà été mises en examen. Trois ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire. Elles ont été présentées comme proches de l'Action Antifasciste, ce qui a motivé un communiqué ce dimanche du groupe qui dénonce le fait que le nom de l'organisation a été « accolé sans aucun fondement à cette procédure » et voit dans cette affaire une volonté de « neutraliser le mouvement contre la loi travail ».

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Alors que des voix se sont élevées du côté de certains syndicats de police contre ces remises en liberté, du côté des avocats des suspects on dénonce une procédure qui ne repose sur aucun élément tangible permettant d'identifier les personnes arrêtées comme les auteurs des violences. Un avocat relève que l'accusation repose sur un témoignage anonyme qui serait en fait celui d'un policier des renseignements généraux.

Le jeune Américain a été interpellé jeudi dernier, alors que se déroulait la huitième journée de mobilisation nationale contre le projet de loi Travail. À la fin de la manifestation parisienne, un jeune homme de 28 ans qui filmait les événements a été grièvement blessé, au moment où un membre des forces de l'ordre a jeté une grenade de désencerclement. Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir le jeune homme s'effondrer lorsque explose la grenade.

Opéré et placé dans un coma artificiel, il pourrait souffrir de séquelles importantes. D'après des informations du Parisien, sa famille a été reçue au cours du week-end par le ministre de l'Intérieur et par la directrice de l'IGPN qui est en charge d'une enquête sur les circonstances de cette blessure grave.

À lire : Huitième journée de mobilisation contre la loi travail


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