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« In Da Devonahona » de S.O.RMais d'autres rappeurs semblent ne pas être aussi indépendants que S.O.R. Habillés aux couleurs nationales, Adaba, M. Skap et Sam Salamov prennent la pose et dansent devant des sites du patrimoine tadjik dans leur clip « Tadjikistan ». Cette vidéo ressemble à s'y méprendre à un clip publicitaire censé attirer les touristes. Les trois rappeurs célèbrent la culture tadjike – de la compagnie aérienne nationale jusqu'à l'équipe de foot. Entrecoupées d'allocutions du président, les paroles incitent les auditeurs à brandir le drapeau afin de célébrer l'indépendance du pays, obtenue avec l'aide de Dieu – alias Rahmon.
« Tadjikistan » de Adaba, M. Skap et Sam SalamovCertains types n'ont pas hésité à aller plus loin, comme Boron dans son hit « Dear Motherland », où l'on peut l'entendre vanter les discours de son président, le « leader de la nation ». Et ça marche. En 2016, le clip associé est devenu la première vidéo de rap diffusée à la télévision depuis deux ans.« Au Tadjikistan, les festivités sont nombreuses. Les gens célèbrent très souvent les jours fériés, les anniversaires et les mariages », m'explique un membre d'une ONG travaillant sur place. « Tous les artistes qui louent l'action du président veulent simplement être engagés pour ces évènements. Les fonctionnaires gouvernementaux organisent ces festivités et souhaitent inviter des types qui chantent des trucs « adaptés », si vous voyez ce que je veux dire. »Actuellement blacklisté dans son pays natal, Dorob reste persuadé que la musique pourra faire évoluer les choses. « Le futur ne peut exister sans la jeunesse, prophétise-t-il. Le gouvernement ne prête aucune attention aux jeunes et c'est sa plus grosse erreur. Il ne va pas tarder à en subir les conséquences. Avec l'ennui comme seul horizon, de nombreux jeunes se sont engagés en Syrie sans savoir pourquoi ils se battent. Je ne vais pas arrêter de chanter. Mon père combattait auprès du peuple, maintenant c'est mon tour. Alors que nos pères tenaient des flingues entre leurs mains pour se défendre, nous avons seulement besoin d'un papier et d'un crayon. »Suivez Stephen M Bland sur Twitter.