Par Alex

On a retiré ces entrailles de la carcasse de la biche qu’on dépeçait dans le garde-manger de l’Ardnamurchan Estate, où on a logé pendant le tournage de La chasse au cerf, une vidéo que vous avez peut-être déjà vue, que vous êtes peut-être sur le point de regarder ou que vous n’arrivez pas à regarder.

Le processus est sinistre, presque psychédélique. À la vue du chasseur en chef, Niall Rowntree, dépeçant et vidant l’animal, j’ai manqué de m’évanouir. Le sol était recouvert d’une mare rouge. Autour de moi, on ne voyait que sang et chaos. Quand le ventre de la bête a été ouvert et a révélé un petit fœtus délicat à moitié formé, j’ai eu du mal à réprimer mon chagrin.

Le fœtus a été jeté à la poubelle, ainsi que l’estomac et les poumons. On a gardé le cœur pour le mettre dans une casserole un peu plus tard. Je l’ai cuisiné dans du vin rouge avec des cuissots de veau, des oignons, de l’ail, des pommes de terre et une petite touche de whisky single malt, du genre de celui qui vous met l’œsophage en miettes 45 minutes après l’avoir bu.

Les dents de derrière sont en ivoire et sont souvent transformées en boutons de manchette et en badges par les chasseurs. Là, c’est Alex Miller qui les a récupérées, c’est lui qui a abattu le cerf. Il n’en a pas encore fait de boutons de manchette mais il y compte bien. Pour le moment, il les garde dans un petit sachet plastique qui contenait auparavant de l’origan. Le sachet contient aussi la balle qui a servi à tuer l’animal. C’est un beau petit paquet de souvenirs de mort qu’il fait trôner sur sa cheminée. Quand les gens regardent de plus près, ils disent : « Beurk, c’est dégueulasse, ôte-moi ça des yeux. »

Mais pour Alex, c’est la preuve qu’il est un homme. (Et ce sont ses propres mots.)

Pour en savoir plus sur la façon de tuer, de découper et de cuisiner une biche : OCH! C'EST L'HEURE DU HAGGIS !