Il y a toujours quelque chose d'édifiant lorsqu'on se penche sur le berceau de nos idoles. Par exemple, en feuilletant le livre de photos Plastic Dreams d'Olivier Degorce, lequel s'est plongé dans le Paris (et sa périphérie) de la house nation naissante des années 90. Dans celui-ci, on peut y distinguer les Chemical Brothers lorsqu'ils avaient encore des cheveux et des idées neuves, Rebotini sans la moustache et les costumes trois-pièces sur mesure, Carl Craig jeune et insouciant, mais surtout une idée de la fête pas encore sur sponsorisée ni industrieuse, un peu marginale, donc encore un poil excitante et mystérieuse.
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En captant non seulement un moment, une époque, un mouvement, Degorce a également capturé les prémices de ce qu'il allait advenir plus tard dans nos têtes et nos fesses. Soit une délocalisation de la fête en banlieue, le début de la mise en lumière et la quasi-déification de la figure du DJ, et pas mal de têtes qui allaient bientôt avoir leur rond de serviette dans tous les festivals mastodontes qui n'existaient alors pas encore - on pense bien sûr au Weather et consorts. Que faire alors de ces instants suspendus, comment ne pas céder au fantasme révérencieux et forcément infidèle ? Degorce n'y répond pas vraiment, mais nous permet, peut-être, de nous faire notre propre opinion. Car en observant tous ces beaux clichés, surnagent à la fois l'impression d'avoir affaire à un âge d'or révolu que l'envie furieuse de construire sa propre mythologie. On choisira bien sûr la deuxième option afin d'échapper à une nostalgiose carabinée.Le livre de photos Plastic Dreams d'Olivier Degorce est sorti en mars chez Headbanger Publishing. Il est disponible ici.