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Peur sur Los Angeles : John Lydon est désormais citoyen américain

L'ex-leader des Sex Pistols promène son chien sur Sunset Strip. Mais sort toujours des disques géniaux, comme le prouve le dernier album de PIL. On a été en discuter avec lui.

Que font Donald Trump et Ted Nugent ? John Lydon, ex-Rotten, est désormais citoyen américain ! La sortie de What The World Needs Now…, l'excellent nouvel album de Public Image, Ltd. (PIL), nous a donné un prétexte idéal pour enquêter sur cette étape cruciale de la présidence Obama. C'est à Los Angeles, chez lui, que nous avons appelé l'homme de « Anarchy in the UK », « Belsen Was A Gas », « Religion » et « Rise ». Alors que le téléphone sonne, on l'imagine en train de promener son chien sur le Sunset strip, avec un petit balai pour ramasser les crottes, saluant aimablement ses compatriotes Lemmy, Steve Jones ou Billy Idol - tous expatriés dans la Cité des Anges. Il est dix heures du matin sur la Côte ouest et quelqu'un décroche.

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Noisey : Trois ans après This Is PIL, What The World Needs Now… est le deuxième album que vous publiez en indépendant. Tu es toujours heureux d'être sur ta propre maison de disques ?
John Lydon : Oui, je suis totalement heureux, autant qu'on peut l'être dans le merveilleux monde de la musique !

Dans la chanson « Bettie Page », tu es assez critique avec les États-Unis, où tu vis aujourd'hui…
Oui et non. La chanson parle d'individus exceptionnels comme Bettie Page, Mae West et même du célèbre photographe Mapplethorpe, des gens qui étaient Américains. Le problème pour moi vient plus de la moral majority, de l'extrême-droite évangélique qui croit qu'elle représente les « vrais Américains ». Moi, je viens tout juste de recevoir mon passeport américain, je ne vais pas me plaindre !

Tu as un passeport américain ?
Oui !

Mais avant, tu avais un passeport irlandais…
Oui, ça m'en fait trois, pas mal pour une seule vie, non ?

Oui, certes.
He, he, he…

Justement, pourquoi as-tu choisir de vivre à LA ? Qu'est-ce qui te plaît dans cette ville ?
Les maladies de mon enfance m'ont vraiment affecté. J'ai donc déménagé le plus possible vers l'Ouest et je suis arrivé sur les plages de Californie dont l'air salé et le climat se révèlent merveilleux pour ma santé !

Tu n'y allais pas de main morte avec Hollywood dans « Open Up », le morceau que tu as enregistré avec Leftfield. Tu as toujours une mauvaise image de Tinseltown ?

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Oui, j'ai essayé de travailler avec Hollywood mais je ne comprends pas cet endroit, en toute franchise. On dirait qu'il est sans âme, que c'est juste un lieu avec plein l'argent mais pas de contenu. J'ai vraiment essayé de faire des films avec ce genre de gens mais nous ne sommes vraiment pas sur la même longueur d'onde et nous ne le serons jamais. Et voilà !

Après toutes tes expériences télé, comment juges-tu ce milieu ?
À la base, je n'aurais pas dû travailler à la télé. J'y suis arrivé à cause des problèmes que j'ai eus avec mon label, il y a à peu près dix-huit ans, peut-être un peu plus. La maison de disques me ligotait financièrement parlant, ce qui m'empêchait de faire de la musique. Je ne pouvais tout simplement plus me le permettre ! J'ai donc dû travailler autre part et j'ai été attiré par le monde de la télé. J'en suis heureux parce que ce que j'ai fait était très, très agréable et que, par beaucoup d'aspects, ça a rechargé mes batteries. Cela m'a aussi permis de sortir de mon contrat. J'ai encore énormément d'idées, au moins de quoi faire dix albums, et je pense que cela s'entend dans les deux derniers albums de PIL qui sont, selon moi, des réussites. Et laisse moi te dire que c'est vraiment, vraiment sain de travailler avec des amis en qui tu peux avoir confiance et qui ont confiance en toi. Je suis arrivé à un point où, hormis ces cinq dernières années, je n'étais jamais dans un environnement de travail heureux. C'est peut-être parce qu'on était jeunes ou je ne sais pas quoi, mais il y avait toujours de l'animosité, de la jalousie, des ego trips à gérer. Maintenant, tout ça a disparu ! J'ai toujours adoré faire des disques et j'aime encore plus maintenant et j'ai hâte de jouer. Hellooooo Paris ! On sera bientôt de retour, ha ! Ha !

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Quels souvenirs gardes-tu de tes concerts précédents à Paris ?
Ils ont tous été palpitants. On a joué devant des publics très différents, je pense à cause des salles que nous trouvaient les promoteurs. Quel que soit l'endroit, on a toujours réussi à transformer les concerts en événements magiques. L'ambiance est différente mais toujours positive ! [Cf. Le concert de l'Olympia en 1983 où le public arracha allègrement les sièges ! ].

En tournée, suis-tu certaines règles pour rester en forme ?
Non. Les seuls exercices physiques que j'ai faits sont de la natation et de la plongée. Quand tu joues en concert, tu exerces son corps et il n'y a pas vraiment de manière d'entraîner sa voix pour ce genre de longue et difficile tournée. Le seul moyen, en fait, c'est de monter sur scène. On apprend vite de ses erreurs. C'est comme faire du vélo, les trois premiers yards sont toujours très cahotiques !

**Pour en revenir à l'album, les chansons *« C'est La Vie*** *», « Spice Of Life » et « Whole Lifetime » parlent de relations pour le moins compliquées. À qui pensais-tu en les écrivant ?*
Je ne pensais à personne en particulier mais à des situations qui me sont arrivées ou à des discussions que j'ai eues avec le groupe. Nous sommes très ouverts et les idées fusent toujours de toutes parts ! On fonctionne souvent avec l'inspiration du moment. Le meilleur mot pour décrire notre process est « chaos ». S'il y avait un format préétabli, ça ne marcherait pas. On adore improviser, ça nous mène vers de grandes choses mais nous sommes toujours conscients que nous devrons jouer ces chansons en concert. Nous les enregistrons donc en live, ça nous permet de faire d'une pierre deux coups. Nous n'aimons pas passer trop de temps en post-production. Le nouveau disque est beaucoup plus lumineux que le dernier. Nous avons aussi mis les voix en avant parce que nous avions de la marge pour le faire…

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**« Big Blue Sky *»* évoque le western.**
J'espère bien parce que c'est ce que javais en tête en l'écrivant ! Ha ! Ha ! Ha ! Nous sommes tous en adoration totale devant le désert américain. C'est le paysage le plus fabuleux, un endroit où l'on découvre comment le silence peut être… bruyant ! Mais il aurait été injuste d'écrire une chanson sur ce paysage merveilleux sans évoquer les populations indigènes que les immigrants ont massacrées. Je pense que cette chanson parle d'un morceau de l'histoire américaine très poignant.

Et il y a également « Double Trouble », une chanson sur les toilettes cassées…

Ah, oui ! Elle trouve son origine dans une dispute que j'ai eue avec ma femme sur la réparation de nos toilettes. Comme je les avais réparées dans le passé, on attendait de moi que je le fasse encore ! Ha ! Ha ! Ha ! Comme il était hors de question que je recommence, on s'est disputés. Finalement, on a fait appel à un plombier et j'en ait fait une chanson qui est devenue une des préférées de ma femme. Elle l'adore et ça nous fait rire de voir combien les disputes peuvent être stupides. C'est une chason très positive !

J'ai noté que Lu, votre guitariste, utilisait souvent des instruments orientaux comme le saz ou le cümbüş.
Oui, c'est d'ailleurs malheureux de le qualifier de guitariste parce que c'est l'instrument dont il joue le moins ! Comme on n'a rien trouvé de mieux, on dit qu'il est guitariste ! Lu aime beaucoup expérimenter. Il s'ennuie vite s'il a seulement six cordes !

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Est-ce que l'utilisation de ces instruments a modifié votre musique ?
Non. Moi et Lu, on se connaît depuis des années et des années. Nous cherchons à atteindre le même paysage musical, quelque chose qui n'existe pas en ce moment et qui n'est pas atteignable avec la génération actuelle d'instruments. J'expérimente donc avec la voix et il expérimente avec les cordes et, bizarrement, on se retrouve au même endroit ! Nous sommes donc parfaitement accordés, c'est un mariage parfait !

Tu le connaissais déjà quand il jouait dans The Damned [en 1978, pour l'album Music For Pleasure] ?
Oui, oui.

Ils sont toujours sur la route et vont bientôt tourner en Californie. Vous vous voyez parfois ?
De temps à autres, mais assez rarement. Je leur souhaite bonne chance ! Aucun de nous ne devrait s'inquiéter de son âge… L'âge importe peu tant qu'on est pas mort !

**Dans la chanson *«* Human » qui figure sur votre avant-dernier album, tu chantes que « l'Angleterre est morte » et tu dis que les « English Roses » te manquent…**
Cette chanson parle surtout des jolies et jeunes écolières britanniques à la distinction et au charme si particuliers et innocents. Je pense qu'en l'écrivant, je pensais au film The Railway Children dans lequel joue Jenny Agutter. Magnifique ! J'adore vraiment voir ces robes de coton sautiller par-dessus le gazon.

Dans une interview récente tu traites les hommes politiques anglais d'abrutis.
Je pense que la plupart des hommes politiques sont des abrutis, pas juste les anglais. Ce qu'il y a de malheureux depuis que je vis ici, c'est que je dois regarder des gens comme Donald Trump essayer d'acheter la présidence. Je suis devenu américain parce qu'Obama a créé l'Obamacare. Je n'aurais pas pu vivre dans un pays qui ne prend pas soin de ses malades et laissés-pour-compte. Un pays qui se comporte comme ça n'en est pas un pour moi, c'est juste une bande de personnes avides qui se détestent.

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Tu dis souvent que l'éducation devrait être une priorité absolue pour les gouvernements…
Je pense que tous les enfants devraient recevoir le don d'une éducation gratuite et de haut niveau. Idem pour la couverture médicale. Pour moi, ces deux choses doivent être les fondations d'une société brillante.

Et maintenant que tu es Américain, que penses-tu du Sud profond ?
La gloire de l'Amérique c'est qu'elle est tellement énorme et variée. J'ai découvert que les Américains sont vraiment amicaux et ouverts. On peut avoir de grandes conversations… C'est un grand peuple d'êtres humains ! Et avec tous les flingues qu'ils ont, c'est étonnant qu'il en reste encore autant ! Ha ! Ha ! Ha !

Comment écris-tu tes textes ? As-tu une méthode ?
Si j'ai des problèmes, je mets le texte de côté et j'attends. Je n'arrête pas de réfléchir, je me martyrise constamment avec des pensées, j'en arrive à avoir du mal à dormir ! Pourtant, j'adore écrire à partir de mes rêves. Quand je suis totalement endormi, les chansons viennent dans mon sommeil. Je me suis entraîné à prendre des notes ou à les enregistrer avec un mini-recorder ou un téléphone. Le matin, je suis parfois stupéfait parce que ces idées viennent de choses que j'avais complètement oubliées ! Je trouve qu'utiliser les choses que j'avais oubliées mais que mon cerveau me rappelle est un excellent moyen d'écrire des chansons. J'accorde donc une importance particulière aux rêves.

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Tu as déjà vu des fantômes ?
J'ai vu plusieurs choses dans ma vie. J'ai malheureusement été atteint de méningite quand j'étais enfant et cela a eu pour conséquence de générer des hallucinations. Je n'arrivais pas à faire la part des choses entre la réalité et elles. Mais maintenant, je sais comment répondre à ces choses… La règle est simple : si elles ne paient pas le loyer, je leur dis de la fermer et d'aller se faire foutre ! Ha ! Ha ! Ha ! C'est tout simple : aucune de ces choses ne pourra m'effrayer.

Tu lis beaucoup, je crois.
Oui ! Je lis tout le temps ! Le simple fait de regarder un livre m'excite ! Je peux être attiré par sa couverture, sa couleur, sa forme, son épaisseur ou sa minceur… J'adore la texture et le toucher des livres. J'adore passer mes doigts dans leurs pages, leur odeur et la façon dont les mots bondissent des pages vers moi !

Donc tu n'es pas trop du genre e-book…
Non, non, je ne supporte pas ce qui est digital parce que cela me fait mal aux yeux. Désolé mais j'ai des yeux vraiment fragiles et la lumière électronique me cause de grandes migraines.

Pour en revenir au groupe, il y a deux ans, vous avez donné deux concerts en Chine, à Pékin et Shanghai. Comment était-ce ?
C'était fantastique et étonnant mais j'ai été très, très choqué que le gouvernement chinois nous laisse entrer ! Ce qu'il faut savoir c'est que, pour jouer là-bas, il faut faire analyser ses paroles par la censure. Ils veulent savoir qui ils vont recevoir. Je pensais que nous aurions fait partie des gens éliminés d'office mais non ! Ha ! Ha ! Ha ! Ils ont aimé nos paroles ! On n'était vraiment pas dans un contexte d'oppression communiste !

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Ils vous ont demandé de ne pas jouer certaines chansons ?
Non… Non… NON… NON ! Il n'y a eu aucune censure.

Et tu as pu recontrer des gens là-bas ?

Oui et je le recommande ! Idem avec Israël. Je ne soutiens et ne supporterai jamais aucun gouvernement. Je suis allé là-bas pour jouer pour le peuple parce que j'en fais partie. Je ne refuserai jamais à des gens une opportunité d'échanger avec moi et je ne me priverai jamais d'échanger avec des gens [

le fait que PIL joue en Israël a été reproché à Lydon

]. Si on veut changer le monde, on doit le faire étape par étape, changer les gens les uns après les autres en ignorant complètement le gouvernement. Et c'est ça que Public Image fait ! Un des moments les plus forts de notre passage en Israël a été d'avoir six mille Juifs et Arabes réunis dans la même salle… Et ils chantaient tous en chœur notre chanson « Four Enclosed Walls » dont le refrain est « Alla » ! Et bien, ça, c'est une étape vers la paix. Plus que d'aller agiter un drapeau devant une université ou balancer une brique dans un McDo. Si tu veux changer la société, tu le fais de l'intérieur ! Pour moi, cela a été formidable de jouer dans ces deux pays sans faire face à la censure !

Passons de la censure à l'omertà. Tu as été un des premiers à dénoncer les actes de Jimmy Savile… C'était il y a plus de 35 ans. En vain.
Ha, ha, ha ! Oui ! J'avais raison parce que j'ai étudié et observé. Je ne me laisse pas facilement entraîner par les phénomènes d'hystérie collective. Je connais ces situations parce que j'en ai subies quand j'étais un enfant et je crois que je suis un des premiers à avoir écrit sur ces sujets. J'ai dû aussi faire à de nombreuses situations politiques. Et, finalement, c'est très bien que les gens s'intéressent enfin à ces sujets.

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C'est consternant que personne ne t'ait écouté à l'époque.
Tout ce que j'ai obtenu pour avoir dénoncé ces actes il y a bientôt près de quarante ans, c'est être banni des institutions que sont la télévision et la radio. Elles sont aussi corrompues que le reste… Nous avons découvert bien plus tard que la moitié des DJs de la BBC essayaient d'ennuyer de jeunes enfants. Donc, oui, j'avais raison même si c'est une honte de le dire, j'aurais adoré avoir tort ! Mais c'est la même chose qu'avec les prêtres et la religion, tous ces esprits dégueulasses qu'on trouve dans les institutions qui veulent décider de ce qui est bien ou pas pour nous alors qu'ils sont eux-mêmes les démons !

En tant qu'artiste, quel a été le plus grand défi que tu as dû relever ?
Wooo ! Monter sur scène pour la première fois, ha ! Ha ! Ha ! Non, sérieusement c'était vraiment un challenge et ça l'est toujours ! J'ai le trac et je suis toujours terrifié de décevoir, j'en ferais des cauchemars ! Je pense que ça vient de la peur de l'inconnu. Mais je me dis que je fais partie des gens qui aiment bien se mettre en péril… Docteur, ai-je besoin d'un psychiatre, ha ! Ha ! Ha !

Tu as collaboré avec Afrika Bambaataa et Leftfield. Tes goûts musicaux sont très variés…
J'ai même fait des chœurs sur des disques d'Edie Brickwell ! Je n'ai pas de préjugés, ce qui est bien est bien !

Et qu'ecoutes-tu en ce moment ?
Je n'écoute pas de musique en ce moment et je n'en écouterai pas pendant un moment parce que je prépare la tournée et que je ne veux pas que des distractions extérieures s'insinuent en moi à cette étape. Je vais donc me boucher les oreilles ! C'est très important, j'en ai besoin pour rester concentré.

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Tu as enregistré un deuxième album solo qui est toujours inédit.
Oui et il va le rester parce que je suis heureux avec mon groupe ! Je n'ai pas besoin de ça !

Oui, mais tu pourrais récupérer des chansons pour PIL, non ?

Non, non quand je crée des chansons pour un projet spécifique, si je ne les utilise pas, je les mets de côté.

L'année prochaine sera celle du 40ème anniversaire de la sortie du premier single des Sex Pistols. Vous avez des projets ?
Oui ! Il se pourrait bien que je m'achète un donut ! Ha ! Ha ! Ha !

Ha, ha, ha ! Je pensais plutôt à une reformation…
Mais qu'y a-t'il de mal avec les donuts ?

Rien, c'est cool, les donuts vont bien avec le LAPD…
Tu sais, il ne faut pas trop prendre ces choses au sérieux !

Je pensais surtout à ça parce que vous aviez fait une tournée pour les 20 ans, en fait.
On l'avait faite pour chacun d'entre nous. Nous étions en guerre les uns contre les autres alors qu'on n'aurait pas dû l'être. Nous avons donc fait cette tournée pour essayer de retrouver notre amitié perdue et ça aboutit à ce qu'on apprenne que, finalement, on ne s'aimait vraiment pas ! C'est le genre de choses qui doit s'apprendre, tu sais. Mais, maintenant, on a décidé qu'on ne sera plus jamais les Pistols et je pense qu'on finira par s'entendre. C'est bizarre qu'il se soit passé toutes ces choses, mais c'est comme ça !

Tu revois souvent les autres ?
J'ai bien trop de projets pour me soucier du passé et j'apprécierais que le public le comprenne. Je suis vraiment loin d'être à court d'idées. Je me vois comme un jeune homme de soixante ans [Lydon aura soixante ans l'an prochain]. Je me souviens que ,quand j'ai eu 21 ans, j'ai pleuré en me disant que j'étais un vieil homme, que ma vie était finie. Mais je ne vais pas m'apitoyer sur moi-même, je suis en pleine forme, je suis même mieux que jamais, enthousiaste et j'ai un cerveau qui marche.

Et quel conseil donnerais-tu à un ado qui se lance dans la musique ?
Je lui dirais de ne pas avoir peur de se développer avec l'âge, comme un bon vin. Il faut du temps pour mûrir. En ce qui me concerne, je crois que je ne serais jamais satisfait et le conseil sincère que je pourrais donner à quelqu'un âgé de plus de seize ans qui commence dans la musique, c'est de ne jamais l'être jusqu'à l'heure de la mort ! Parce que quand tu estimes que ce que tu viens de faire n'est pas assez bon, tu as envie de faire mieux. Et c'est ce genre d'enthousiasme qui te permet de continuer ta carrière.

Finalement, la colère te sert-elle toujours d'énergie ?
Elle m'a aidé à retrouver les souvenirs d'enfance que j'avais perdus quand j'étais dans le coma à cause de ma maladie. Oui, pour moi, la colère a été une force très positive qui a donné d'excellents résultats !

What The World Needs Now…, le nouvel album de PIL, sortira le 4 septembre via PIL Official/Differ-Ant. Le groupe sera en concert le 6 octobre à Paris, au Trianon. Olivier Richard n'a pas de chien, ni de compte Twitter.