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Music

Ameega est le dernier Mohican du boogie

Le musicien malgache nous a parlé de ses tournées en Californie, de ses échanges de K7 avec les Marines dans les 80's et de l'époque où Grenoble était la capitale française du funk.

« Grenoble 1987, bon souvenir ». Si vous êtes amateurs de funk et qu'il vous arrive de traîner sur des chaînes YouTube de mecs qui filment leurs vinyles en train de tourner (avec ou sans photo de Scarface), vous avez déjà dû lire ce commentaire plusieurs fois. Et pour cause. Ameega vous le dira, à l'époque des radios libres, Grenoble grouillait d'émissions, de magasins, de disc-jockeys et de de discothèques branchés sur le sujet, au point de faire du chef-lieu de l'Isère, « la ville funk de France ».

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Débarqué de Madagascar au début des 80's, Zo Ramaromiza de son vrai nom, s'efforcera toute sa vie de faire vivre le funk en territoire hostile. Inventeur du « terno », un style qu'il nous décrypte plus bas, le musicien, comme beaucoup d'autres, n'a été redécouvert que des années après avoir enregistré ses premiers morceaux. C'est dans la deuxième moitié des années 2000 que des micro-labels français se décident à sortir son boogie du placard. Peu de temps après, ce sont les cholos californiens adeptes de G-funk qui découvrent sa musique, la publient sur YouTube accompagnée de logos gangsta et de meufs lascives et l'autoproclament, au passage, dernier mohican du boogie. Il a joué deux fois là-bas avec son groupe depuis. On a voulu revenir avec lui sur cette étrange trajectoire, du temps où il échangeait des compiles K7 avec des Marines sur son île jusqu'à ses concerts frénétiques en Californie, en passant par l'époque où tous les labels français balayaient son groove sur le pas de leurs portes.

Noisey : Tu arrives en France au début des années 80. Comment ça se passe à l’époque ?
Amiga : En 1983, je quitte mon pays de naissance, Madagascar, du haut de mes 19 ans, pour Grenoble, dans le but de poursuivre mes études en faculté de Langues. Je voulais être traducteur. Quand j'arrive, c'est la France des radios libres… la France funky ! Une belle époque pour moi, car il suffisait d'aller sur n'importe quelle fréquence FM pour découvrir les nouveautés funk diffusées par les myriades (j’exagère un peu) d'émissions qui existaient. C'est aussi l'année où Michael Jackson introduit le boogie dans chaque foyer du monde, où des groupes tels que les Bar-Kays ou Cameo passent à la télé française.

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À Grenoble, il y avait des magasins spécialisés « imports funk » et surtout des discothèques consacrées au funk. Mais bizarrement, il n'y avait pas de groupes funk locaux. J'ai trouvé ça bizarre, mais de mon côté, je suis resté concentré sur deux choses : la composition et mes études universitaires. Au bout de deux ans et demi, la fac m'a lassé et l'appel de la scène a été plus fort. En 1985 donc, je monte Z.Point, groupe funk jouant mon répertoire et quelques reprises de groupes tels que Herbie Hancock (partition funk), Aurra ou Atlantic Starr.

Comment vis-tu l’arrivée du boogie, un style à la fois « pointu » pour le disco, et jugé « vendu » pour les puristes du funk ?
Le boogie, je l'ai intégré en moi d'une telle manière qu'un de mes premier slogans fût : « le funk m'a inventé… j'ai inventé le terno ! » Comme la techno et la new wave, le boogie en est une évolution naturelle. Il n'est ni meilleur, ni pire, il est juste différent. Le disco a ouvert les dancefloors, mais dès le début des 80's, c'est sur le boogie que tout le monde s'éclatait ! Le boogie a hérité de l'énergie hypnotique du disco, mais son esthétique est plus riche, avec plus de reliefs. Dans n'importe quel style de musique, il y a du très bon et du très mauvais, commercial ou pas. Cela ne veut pas dire qu'un style est plus pointu qu'un autre et que seul ce qui n'est pas commercialisé est pur ! Dira-t-on par exemple que le tubissime « Give Me the Night » de George Benson ne vaudra jamais un obscur « You Can Feel the Groove » de T. Connection ? À chacun sa réponse ! Ensuite, c'est quoi un puriste du funk ? De quel funk ? 60, 70 ou 80 ? Ils sont si différents ! En France et à Madagascar, on appelait le boogie, « funk » tout court ! J'ai connu une période pas si lointaine où tout le monde sur Internet se proclamait « puriste» et s'invectivait éternellement sur ce qu'était le « funk véritable »… Aux USA, on l'appelait « boogie funk » ! Aujourd'hui, cette guerre des paroisses n'a plus lieu d'être.

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Quels disques t’ont vraiment motivé à t’y mettre ?
Quand le boogie est introduit vers 1980, j'ai été totalement séduit par le son, ses arrangements, ses jeux. C'est particulièrement en écoutant l'album Twice As Sweet du groupe A Taste Of Honey, produit par le regretté George Duke, que j'ai choisi ce style comme « terrain d'expérimentation créatif » ! Les productions des écuries Quest, Tabu, Solar, Motown, Prelude m'ont aussi montré un savoir-faire que je n'avais de cesse d'étudier et je me suis donné le temps pour çà. Il y a tout ce que j'aime dans leurs travaux : technique de jeu, son electro-acoustique, groove, mélodie, reliefs, couleur (jazz, soul, latin) et les arrangements sont tellement nouveaux et parfaits !

Qui écoutait ce son à l’époque autour de toi ?
En 1979, à Madagascar on était une petite bande de potes culturellement privilégiés, du nom de Magadogy. On avaient la primeur sur des sons sortis le même mois aux US, déjà grâce a mon paternel, journaliste, qui y allait souvent, mais surtout à nos entrées à l’ambassade américaine. J'ai toujours été attiré par les bons côtés des USA : sa musique, sa culture et sa langue. J'ai donc décidé de suivre un cours d'American Speaking au Centre Culturel Américain de Madagascar. Vous savez, le genre de centre où on apprend en 6 mois à parler couramment la langue grâce à la technique « immersion totale ». Le centre nous donnait des passe-droits pour être invités aux Thursday US party de leur ambassade, une sorte de boum chaque jeudi après-midi où était réunie la diaspora américaine. Là, j'ai trouvé le meilleur filon qui puisse, pour me procurer des K7 de compiles d'artistes funk introuvables sur les autres continents : les Marines de passage sur l'île, échangeaient volontiers leurs K7 contre celles d'artistes malgaches qu'on leur donnait. C'était du win-win culturel ! On était au jus et bien avant quiconque incluant les disquaires et autres programmateurs radio ! C'est avec un membre du Magadogy crew, on a décidé de monter notre premier groupe funk « Oscar & Bravo », en fait le premier groupe malgache du genre. Pas de concerts mais plutôt du studio. C'était trop neuf. Le groupe s'arrête comme je devais aller en France.

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Tu trouves facilement des gens passionnés par cette musique à ton arrivée en France ? Tu vis à Montpellier aujourd'hui, c'est ça ?
Je me déplaçais là où il y avait du taff. J'ai profité de la fin d'un contrat de travail sans lendemain à Dijon où je résidais depuis 6 années, pour choisir Montpellier en 2015. Déjà, pour le taux élevé d’ensoleillement annuel du coin, et puis pour rejoindre mes musiciens et mes amis proches qui y résident et pouvoir ainsi m'atteler plus profondément au groupe Ameega. C'est une ville estudiantine donc dynamique et je sentais la demande qu'on dira subliminale de musique groovy. Les gens écoutent de tout ici, sortent beaucoup et il y a pas mal d’endroits pour la scène, petite ou grande, mais il n'y a pas à proprement parlé de clubs branchés funk. Par contre là ou Ameega passe, le funk y trouve toujours sa place !

Ameega a aussi beaucoup donné dans le live radio pour des chaînes telles que Radio Campus et pareil pour la télé, comme ce fût le cas dans l'émission de Jacky, JJDA sur IDF1, cette fois-ci en Île de France. Notre son electro-funk y passe bien et c'est sympa quand l'animateur et les techniciens nous disent : « On est surpris du son que vous véhiculez ! On a plutôt l'habitude de recevoir des lives acoustiques de style chanson française ou rock, mais du funk, c'était vraiment impensable ! Mais là… quel son, quelle patate ! » On est très fiers de ça !

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Ameega en 1985

Tu composais déjà quand t'étais à Madagascar ? Parle-moi des différents groupes que tu as montés en 30 ans.
Chaque nouvelle formation était le prétexte de présenter une nouvelle identité et d'introduire de nouveaux morceaux. Une erreur de jeunesse de ma part, due à un manque manifeste d'expérience en ce temps-là. Il y a eu Oscar & Bravo dès 1980, A Scent of Vaina en 1982, dans des styles boogie-funk et soul-latin, puis Z.Point et The Smile au milieu des années 80, dans une optique plus rap. Ensuite, Ze Smile où j'introduis le terno à la fin des années 80, Prémices en 89, du boogie en français, et puis finalement Ameega, depuis 2002. Tous ces groupes successifs ont pourtant un point commun : le répertoire, c'est seulement le nom et les membres du groupes qui changeaient au gré des contextes de la vie. Il aura fallu attendre 1993 avant que je comprenne justement ce que identité veut dire. En fait, dès 1982, juste avant de quitter Madagascar, j'avais créé le style musical malgache que j'ai appelé terno. On a fait des tonnes de concerts à Grenoble dans ces deux styles et vu que la world music était en vogue à cette période, ça passait franchement tout seul auprès de chacun de nos publics.

En 1993 justement, je décide de monter un label funk à Grenoble du nom de Z.Impedance. C'est en produisant donc une maquette du groupe présentée aux majors et refusée par tous que l'évidence c'est imposée : il n'est pas possible pour une maison de disque de lancer un artiste avec deux répertoires. Il me fallait en choisir un, mais Dieu merci, je n'en ai sacrifié aucun, j'ai simultanément opté pour les deux branches : Ze SMILE allait se consacrer au terno chanté en malgache et Ameega se chargera du répertoire funk américain !

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En quoi consiste le terno, concrètement ?
C'est une contraction de « ternaire » et d'« electro ». Qu'a-t-il de si spécial ? Eh bien, c'est bien la première fois que la musique traditionnelle malgache, totalement acoustique, est présentée avec un son electro et un jeu funk. Au départ, ça semble un mélange absurde, mais il s'agit d'une musique fusion et à la fin, ça devient un style complet, ayant ses particularités tout en étant accessible. Il est possible pour les musiciens de créer des chansons dans des registres déjà établis, mais combien peuvent créer un style totalement inédit ? J'ai pu le faire grâce à l'époque 80 où c'était possible, voire encouragé car une nouvelle technique sonore s'offrait à quiconque en était conscient ! Je peux dire que le terno est l’œuvre majeure de ma vie de compositeur. Si le funk (comme le jazz, le blues, etc..) appartient aux américains, le reggae aux Jamaïcains, le zouk aux antillais, alors le terno appartient aux Malgaches !

C’était plus dur de faire cette musique en province qu’en région parisienne ?
Z.Point, mon premier groupe monté en France en 85, et composé de 6 musiciens, a tellement tourné dans les cabarets de Grenoble, que la ville, avec ses radios, ses DJ's et son groupe funk semblait être la capitale funk en France ! C'était une impression locale bien sur. On n'avait ni le temps, ni la motivation de jouer à Paris et encore moins à Lyon ou Marseille. Notre premier déplacement vers la capitale a eu lieu en 1987, après un appel de TF1 qui cherchait des artistes pour l'émission populaire Wizz qui peut produite par Guy Job et animée par Jesse Garon. C'était une émission style radio-crochet. On y est allés pour prouver à la France entière que, oui, il existait des groupes funk en France.

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Les années 80 ont-elles représenté l’âge d’or du funk, en même temps que sa sur-commercialisation ?
En effet, les années 80 sont l'âge d'or du funk, et c'est directement lié à sa présence médiatique. C'est pourquoi, 15 ans plus tard, j'ai décidé justement d'intituler le premier album d'Ameega, The Golden Ages. Je l'ai fait pour témoigner de ce passé si riche en émotions électriques et passionnées. Cet album, comme ceux qui suivront, montre l'évolution du boogie dans le son et les arrangements. Cela va de l'electro acoustique au tout digital. La mode du funk a eu son apogée, mais le funk n'est pas qu'une mode ! Nuance ! C'est aussi une façon d'être, avec ses propres codes, une histoire, une façon de vivre… bref une vraie culture !

Sur tes chansons tu privilégies le chant en anglais plutôt qu’en français, pourquoi ?
Pour les raisons développées plus haut. J'ai essayé de chanter en français pour une maison de disque, mais je n'ai pas aimé l'énergie que cela donnait ! A ce moment là, ma formation s'appelait Prémices. J'aurais au moins essayé.

Beaucoup de tes morceaux ont été enregistrés dans les 80's/début 90's mais sont sortis bien des années plus tard, pourquoi ? Aucun label ne t’a ouvert ses portes ?
Les morceaux ont été enregistrés sous maquettes, très fréquemment joués et diffusés par les radios locales de la région Rhônes Alpes et à Madagascar, mais il a fallu attendre 2005 pour que le label français, Boogie Times Records, bien connu d'un public éparpillé mais spécialisé sur cinq continents, édite enfin notre CD, The Golden Ages. C'est cet album, au pressage pourtant très faible (300 exemplaires), qui a lancé le groupe. Bien avant, entre 1988 et 1992, trois labels français m'ont ouvert leurs portes, mais à chaque fois, au moment de confirmer la licence, c'est les majors qui nous rangeaient dans leur tiroirs pour deux raisons très simple : le funk d'après eux n'était plus vendeur et chanter en anglais pour un artiste français allait à l'encontre de la fameuse « exception culturelle française ». Un livre consacré aux parcours du combattant de ces artistes soul et funk français, écrit par Vincent Sermet (Les Musiques soul et funk aux éditions l'Harmattan), explique les ravages causés par cette politique culturelle française. Le cas Ameega y est largement retracé.

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Avec quels producteurs et musiciens travaillais-tu à l'époque ?
Alain Figari, avec qui on a signé pour une filiale de CBS, Jean Gamet d'Hacienda Records/Tréma, Philippe Lafontaine, Les Innocents. Vers 1990, Calogero, ami grenoblois et ancien membres des Charts me présente Philippe Gaillard, son producteur de l'époque, en quête d'artistes estampillés « black music ». Je n'ai pas eu l'occasion de le remercier pour ce geste, mais une fois de plus, les majors trouvaient que mon répertoire était trop funk, comme si c'était un TOC que j'avais. Ils voulaient me pousser si j'acceptais de faire du… Smokey Robinson « à la française » ! Autrement dit, ils étaient très intéressés par ma voix très fine et hyper soul, mais voulaient gommer mon côté funk. J'ai décliné l'offre et 25 ans après je ne le regrette pas !

Sinon, pas mal d'ex-membres de tous mes groupes successifs sont devenus pro, en jouant ensuite chez Sinsemilia (de Grenoble), La Strada, Tiken Jah Fakoly, Marla Glenn, ou encore Dead Can Dance. Pour le compositeur que je suis, le partage des acquis est primordial en terme d'enrichissement culturel personnel. De Oscar & Bravo à Ameega, je me souviens de chacun d'eux et aujourd'hui, 51 musiciens en tout ont joué notre répertoire et touché de leur doigts le funk ou le terno !

Il y a des musiciens français avec lesquels tu te sens proches, que tu fréquentes ?
Depuis belle lurette j'ai cessé de fréquenter la haute sphère du monde musical français, je suis hors circuit. Donc, je ne connais plus personne. Cela me ferait pourtant plaisir que des musiciens célèbres ou pas me contactent s'ils sont en quête d'un zest de funk ou de boogie authentique. Amiga est là ! En lisant cette interview, j'imagine qu'ils auront assez d'infos sur la façon dont je fonctionne et ma petite porte est grande ouverte, contrairement à d'autres, très grandes mais cadenassées.

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Il te reste beaucoup de titres qui ne sont jamais sortis ?
Des centaines, sans compter les nouvelles, juste là, dans mon crâne. Dès le début de ma carrière j'ai décidé de me consacrer à l'écriture musicale. C'est une seconde nature.

Ameega en Californie, 2012

Peux-tu me raconter tes tournées en Californie, où l’on te présentait comme « le dernier mohican du boogie ».
Le collectif californien Funk Freaks, précisément de Orange County, a pour raison sociale la promotion du boogie. À leurs débuts, ils faisaient des soirées funk en tant que DJ, pour les communautés chicanos et mexicaines. Quand Boogie Times a distribué notre disque en 2005, il a ciblé la Californie, Chicago, le Japon, le Brésil et l'Allemagne. En quelques semaines, la petite production était sold out ! Je n'étais pas au courant de la façon dont le côté rare du CD allait œuvrer sur l'image du groupe. Les plus gros acheteurs étaient du côté de L.A. d'après Philippe Lecauchois, le gérant du label. C'était le début de Facebook, mais j'ai attendu seulement 2009 pour m'y inscrire. Une fois mon compte Ameega créé, j'ai reçu d'innombrables mails et demandes d'amis venant de personnes vivant à L.A. J'étais sidéré ! Des dizaines de vidéos YouTube de trois morceaux de l'album (« Funkysize Now Babe », « Give me A Pinch » et « I'm Willing ») ont été mises en ligne dans la foulée, avec des commentaires surréalistes. Je comprenais l'anglish mais en terme d'argot californien jétais largué, je ne pipais rien des « badass », « firme », « puro vato » et autres « santanero » ! Bref, j'ai laissé couler. J'ai sorti ensuite le second album du groupe, Pure & Timeless Emotions sur Funkysize Records, et décidé de remonter le groupe sur scène pour jouer les 2 albums en circulation. En 2011, le groupe est enfin debout et on donne notre premier concert à Paris.

Et puis un soir, je reçois un message FB d'un type de L.A. qui me dit tout le bien qu'il pense d'« Ameega, the legend ». Je suis dubitatif, mais il demande à me rencontrer et serait prêt à venir spécialement à Dijon s'il le fallait ! Il m'explique alors qu'il est de passage en Europe et qu'il aimerait profiter du concert du légendaire groupe funk Starpoint à Lyon pour qu'on se rencontre, et qu'on parle d'une éventuelle tournée du groupe Ameega à Los Angeles. On rencontre donc le fameux type, DJ Debo, fondateur de Funk Freaks et en septembre 2012 nous voilà en route pour la Californie (4 dates à Riverside, Santa Ana, Costa Mesa et Long Beach) avec comme première partie, s'il vous plaît, XL Middleton, la crème du G-funk de Pasadena, Carmen de Detroit et Slapbak, groupe référence du P.Funk. Nos fans à nous surtout, sont bel et bien là ! Des homies et cholas qui connaissent en plus les paroles ! Ameega est effectivement introduit comme « the last mohican of this funk », on est reçus amour et respect ! Là enfin, j'ai compris le sens des « puro vato », « firme » ou « santanero » pour les gangsters de Santa Ana. La façon dont ils vivent le funk me rappelle Magadogy et mon ami Christian Labbé de Funkysize Records ! Du funk, du matin au soir, à la seule différence que chez eux c'est toute la famille, du grand-père au nouveau-né qui baigne dedans ! Les gens choisissent Ameega comme musique de mariage ou… d’enterrement ! Que dire et qu'en déduire ?

Ameega en Californie, 2015

Depuis cette tournée, Funk Freaks s'est développé. Ils ont reçu des artistes boogie de la belle époque comme Carol Shynette, Howard Johnson, mais aussi des groupes plus actuels tels que Cool Million et le grenoblois Dogg Master. Comme quoi, Grenoble et le funk… Nos amis ont depuis fait jouer DJ Debo en France, et en 2015, ils nous a invité une nouvelle fois aux USA pour fêter les 6 ans de son asso. On a partagé entre autre l'affiche avec Ozone, groupe funk de l'écurie Motown ! Dans ce monde éternellement rock, chaque membre de notre équipe à l'impression de revenir au bercail ! En parlant de bercail et avec les sorties de Dam-Funk, Bruno Mars et Mayer Hawthorne, c'est le tout L.A qui revendique maintenant son statut d'endroit le plus funky de la planète. C'est dans ce genre d'ambiance que les retrouvailles avec notre public (qui a triplé, en passant) se sont déroulées : une pure folie ! En guise de remerciement, je leur ai dit ceci : « The songs used to be mine. Now, they are yours ! »

Ameega de passage dans l'émission de Jacky sur la chaîne IDF1

Alors, Ameega en 2016, c’est qui ?
Mc Gyver, notre guitariste, Zôar au clavier, Raman au synthé bass, Martina en backup vocal et votre humble serviteur Amiga en tant que compositeur et lead vocal ! J'ai mis du temps à les dénicher mais ils sont « firme » ! C'est notre ossature mais en option s’ajoutent des choristes additionels : Lahina, Toandry-le-Gasy et Nat. Dans tous les cas, la structure chapeautant la coordination du groupe est l'association loi 1901 Kooloy, projet géré par Yolita qui nous accompagne dans chacune de nos tournées depuis la formation du groupe. En 2016, DJ Vaza, passionné de boogie et montpelliérain de surcroît, s'est joint à Ameega pour l'escorter avec des sets funk lors de soirée à thème 100 % boogie. Note pack boogie est scellé, prêt pour l'expédition !

Quels sont vos projets ?
On est actuellement en studio pour notre troisième album. On est en contact avec des labels français et US, mais c'est une recherche toujours d'actualité car notre principal objectif est cette-fois ci de toucher le plus large public possible ! Avis aux professionnels ! Pareil pour la scène où nos tournons déjà bien régulièrement, mais on lorgne aussi sur les events plus gros. Notre pire ennemi est l'absence ! On essaie parfois de s’inscrire sur de gros festivals dans l'hexagone depuis Internet, mais… euh… bizarrement, quand on arrive sur l'onglet par défaut « choisissez votre style musical » il y a tout ce que vous voulez sauf l'option FUNK… Est-ce donc toujours aussi grave docteur ? On est quand même en 2016 ! Ameega sont sur Internet, Facebook et Twitter. Rod Glacial groove sur Twitter.