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Music

On fait la Révolution, désolé pour le dérangement

Première partie du journal de bord du musicien DIY Franz Nicolay, écrit pendant sa tournée dans une Ukraine en pleins bouleversements politiques.

Illustration de Mitch Clem et Nation of Amanda

Cet article écrit par Franz Nicolay est le premier épisode d’une série en trois parties, où il raconte sa tournée en Ukraine un peu plus tôt cette année, au moment où le pays se trouvait en plein bouleversements politiques.

Au premier coup d’oeil, Kiev en été est une ville qui ressemble à n’importe quelle ville en été : désertée par ses habitants, partis en vacances dans leurs datchas de campagnes ou sur les plages d’Odessa. Un groupe de jeunes s’installe pour reprendre des classiques dans le style de Herb Alpert : « Can’t Buy Me Love », « Smoke On The Water » , « Guantanamera » … Je suis à peu près sûr qu’ils ont joué « Hotel California » et le thème musical du Parrain après que je sois parti. Un camion se gare près du parc et offre du café aux ouvriers, qui ont tous des polos et des chemises à manches courtes rentrées dans leurs pantalons serrés - la plupart ont aussi de petites sacoches qui se portent sous l’aisselle.

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Une ville en été, mais avec une plaie béante : la Maidan Nezhalezhnosti, la place centrale, et ses rues adjacentes, encore bloquées par un assemblage de tentes sales, d’autels improvisés à la mémoire des « Heavenly Hundred » (tués par les snipers du gouvernement durant les manifestations de l’hiver dernier) et de restes de barricades. Ce qui avait commencé, un an plus tôt, comme une manifestation étudiante (similaire aux « Occupy » américains) contre l’annulation d’un vague traité de coopération avec l’Union Européenne, s’était transformé en un camp militaire rempli de mecs en tenues camouflage et de sans-abris louches. On y trouvait même un homme déguisé en Dark Vador - sûrement le même qui s’était présenté pour les élections présidentielles. Les clochards et les ivrognes faisaient partie intégrante du camp depuis le début, m’a expliqué un membre de la « Maidan Self-Defense » : des fouteurs de merde infiltrés sur les ordres du gouvernement pour discréditer le mouvement. Mais les manifestants qui avaient un foyer et un travail avaient disparu depuis un moment. Eux, au contraire, étaient restés, parce qu’ils n’avaient nulle part où aller. Ils vivaient maintenant un espèce de fantasme paramilitaire, entourés par les restes des actes héroïques de l’hiver passé, par des tas de pavés et de pneus brûlés, par des vendeurs de café et de bière, et des stands de souvenirs distribuant de la propagande anti-Poutine : des portraits du leader russe avec une moustache de Hitler ( « Putler » ), ou du papier toilette sur lequel est imprimé son visage ou celui du président ukraïnien destitué, Ianoukovytch.

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« L’EuroMaidan est devenu un coupe-gorge » . Voilà ce que titrait le Kiev Post, un journal en anglais. Les vols, les agressions et les bagarres y sont légion. Les derniers occupants ignoraient les demandes du maire Vladimir Klitschko, qui insistait de plus en plus pour qu’ils quittent la place. Lors de notre première nuit sur les lieux, à deux cents mètres de l’endroit où j’allais récupérer nos pizzas, un groupe d’hommes cagoulés et armés de poings américains attaquèrent les tentes, apparemment à la recherche de gens au « profil non-Slave » , ce qui déclencha un affrontement à l’arme à feu. Trois personnes furent tuées, et il n’y eut aucun article dans le journal.

Ça faisait deux ans que ma femme Maria et moi n’étions pas allés en Ukraine. Elle est ethnomusicologue, et d’origine Ukraïnienne. Elle comptait continuer ses recherches sur deux groupes indigènes. Moi, je suis musicien. J’ai décliné le poste qu’on me proposait en tant que claviériste dans un groupe de rock pour la vie aventureuse de troubadour DIY. Un ami m’a dit : « Quand tu es dans un train et que tu réalises qu’il ne t’emmènes pas là où tu veux aller, tu n’as pas d’autre choix que de sauter en marche : tu te feras hyper mal, et tu ne sais pas où tu t’arrêteras de rouler, mais le train, lui, ne déviera pas d’un cheveu » . J’ai voulu aller en UkraIne pour jouer dans le genre de concerts DIY qui branchent tous ceux qui ont tourné sur le circuit des squats allemands.

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Comme partout ailleurs, le punk en Ukraine est un phénomène essentiellement bourgeois (pour se permettre une révolte basée sur des idéaux, il faut se trouver dans un environnement à peu près sûr dès le départ), maintenu en vie par des étudiants ou des jeunes adultes avec des jobs dans la pub ou la programmation informatique, un niveau décent en anglais, un accès à Internet, et une foi inébranlable (bien que naïve) dans les idéaux DIY occidentaux et les privilèges d’une société libérale. Ce genre d’éthique possède un pouvoir indéniable, surtout quand elle est bafouée. Les modèles punk et DIY américains constituent des inspirations légitimes pour les communautés autonomes qui se réapproprient les espaces laissés vides par l’ancienne Union Soviétique afin de les transformer en biens publics pour le plaisir de tous. Peut-être pas forcément pour le plaisir, mais au moins pour avoir l’impression de faire un pas de plus vers un monde meilleur.

Nous avions déjà joué en Ukraïne en 2012, dans des trous perdus comme Dnipropetrovsk and Donetsk, sur notre chemin vers la Sibérie. Cette fois, nous arrivions dans une Ukraïne en guerre. Une guerre étrange, avec des soldats sans insignes et des objectifs inconnus. Les mois précédant notre arrivée, le pays avait été le théâtre de manifestations étudiantes pacifiques contre le gouvernement, ce qui avait rapidement tourné à la révolution (la seconde en dix ans). L’euphorie s’était dissipée presque aussitôt : Vladimir Poutine avait lancé une invasion secrète contre laquelle le gouvernement et les manifestants étaient impuissants. C’était la guerre la plus stupide et inutile de la décennie. On avait l’impression que si les Russes l’avaient déclaré, c’est parce qu’ils avaient été vexés que leur « agent secret » posté à Kiev se soit fait dégager de la ville avec sa maîtresse et son perroquet.

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Nous avions déjà décalé le voyage une fois, après avoir réfléchi au fait qu’une fois les élections passées (c’est-à-dire fin Mai), nous aurions plus d’indices quant au développement des tensions avec la Russie. Notre famille et nos amis s’inquiétaient : « Vous êtes surs que vous voulez aller en Ukraine maintenant ? Avec un enfant de 1 an, en plus ? » .

Après avoir passé la nuit à bord d’un train vers l’Ouest, je laissais Maria et notre fille en bas-âge dans la ville provinciale d’Ivano, aux bons soins de la femme du maire, dont le mari était occupé à lever des fonds pour l’armée ( « Les gars ont besoin de chaussettes et de sous-vêtements chauds » ) . L’armée Ukrainienne était bien loin de sa gloire à l’époque de l’Union Soviétique. Affaiblie par la corruption, elle ne comptait plus que 6000 soldats laissés-pour-compte. L’âge maximal de mobilisation était maintenant 60 ans. C’était une guerre sponsorisée par Kickstarter. Beaucoup de villes de l’Ouest envoyaient leur milices locales au front, soutenues par des donations privées. Des poignées d’hommes, enhardis par un patriotisme renouvélé, s’empilaient dans des Ladas rouillées avec de la nourriture et quelques fusils, et se dirigeaient vers l’Est. Les réfugiés venus des cités assiégées de l’Est, hébergés dans les hôtels de l’Ouest nationaliste, comptaient beaucoup d’hommes dans leurs rangs, qui étaient de plus en plus critiqués si il ne retournaient pas au front.

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Le pays venait juste d’organiser ses premières élections présidentielles post-révolution, qui, étonnamment, avaient été un triomphe du pragmatisme sur l’idéalisme. La révolution Orange de 2004 avait amené au pouvoir un leader charismatique, un candidat populiste, qui avait misérablement échoué. En 2014, les ukrainiens avaient élu le milliardaire Petro Poroshenko - leur propre version de Mitt Romney, grosso modo - avec beaucoup d’enthousiasme. Comme me l’avait dit une femme rencontrée là-bas : « Espérons qu’il ne soit pas un escroc. Les alternatives sont risibles, voire carrément imaginaires. On a besoin d’un manager, pas d’un révolutionnaire » .

Je conduisais vers Kalush, à l’Ouest. Un ami, originaire de la région m’expliqua : « On appelle cette route l’échiquier, à cause des trous et des endroits rebouchés à la hâte. On a l’impression qu’elle est noire et banche » . Au bout de quarante-cinq minutes, je m’arrêtais devant un pub Irlandais, le Alexander’s Pub, installé au milieu de barres d’immeubles - plutôt incongru.

Alex, le propriétaire, se présenta. Jovial, il portait un t-shirt « Music is my Religion » . L’intérieur de son établissement était décoré d’une multitude d’accessoires irlandais et d’écharpes de football avec le slogan « Fier d’être Celte » . Alex me montra son tatouage, un trèfle : « J’aime la musique irlandaise, le foot irlandais, la bière irlandaise, tout ce qui est irlandais! » .

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Il me présenta à son petit groupe d’amis. Mark, d’Odessa, portait les cheveux courts mais bien coiffés, une chemise à carreaux rouges, et des lunettes à monture épaisse : un hipster bien apprêté. Apparemment, son plus grand rêve était de prendre du peyotl avec une tribu du Mexique. Un fantasme à la Carlos Castaneda. J’essayais de lui expliquer que ça n’était pas aussi simple, de nos jours. Une hippie bavarde avec un bébé dans les bras m’interrompit pour me essayer de me prouver le contraire. Mark adorait Kalush - même si il n’aurait pas su m’expliquer pourquoi. Selon lui, la ville était sur le point de subir un désastre écologique imminent. La mine locale, remplie de déchets industriels, allait bientôt déborder.

J’avais seulement apporté mon banjo pour cette tournée. Je m’étais dit qu’une guitare acoustique est trouvable facilement à peu près n’importe où, et si j’arrivais à dégoter un accordéon en plus, tant mieux. Par miracle, Alex en possédait un. En plus de ça, il avait préparé un dîner tout à fait correct à base de falafels. Pendant que je mangeais, je scrollais mon fil d’actualité Twitter et je commençais à y voir des reports inquiétants selon lesquels un avion civil avait été abattu à l’Est du pays. Selon certains, le vol MH17 de Malaysian Airlines avait été détruit par des rebelles pro-Russes. Je m’absentais jusqu’au patio et j’appelais Maria. « Tu as entendu ce qui vient de se passer ? »

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Elle n’était pas au courant. Elle avait peur : « Est-ce qu’on devrait pas rejoindre la frontière Polonaise ? »

« Attendons un ou deux jours, pour voir comment ça va évoluer. »

Jusqu’ici, le conflit était sanglant, certes, mais d’envergure régionale. Une centaine d’Européens morts allait certainement changer la donne. Je retournais au bar pour en parler à Alex.

« Donetsk et Luhansk… Laisse pisser. Ils ne sont pas Ukrainiens. Ils aimeraient être russes, mais si ils joignaient la Fédération Russe, les Russes continueraient à les appeler Ukrainiens. Ils sont stupides et agressifs, toujours bourrés. À l’époque de l’Union Soviétique, ils bossaient dans des usines, mais dans l’Ukraine indépendante, les usines ont fermé. Ce sont des criminels, des gangsters. » , dit-il avec un soupir méprisant.

Je lui demandais si il y avait des loyalistes Ukrainiens dans l’Est.

« Il y a peut-être un faible pourcentage de gens qui veulent être en Ukraine, mais leur famille est à l’Est… Comme les Tatars de Crimée. Mais la Turquie veille sur eux, tout ira bien. »

J’enchaînais en lui demandant si il avait voté.

« Non. J’ai un ami qui est revenu de Slovyansk. Il était dans l’armée. Il m’a dit que tout ça n’était que des magouilles de politiciens »

Il ignora mon inquiétude quant à cette histoire d’avion et changea le sujet. « Tu connais Dima Poole ? » me demanda-t-il, en montrant le poster du concert. Dima, originaire de la ville frontalière de Chernivsti, était la première partie. « Tout le monde trouve qu’il te ressemble. On a inventé une histoire comme quoi vous étiez frères, que tu étais tombé amoureux d’une fille mais qu’elle avait choisi Dima et que c’est pour ça que tu étais parti en Amérique » .

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Quand Dima arriva, je compris immédiatement pourquoi. Il ressemblait un peu à moi il y a quelques années : moustache à l’ancienne, chapeau melon, avec un tatouage d’un squelette jouant du banjo. Il portait une chemise autour du cou, comme un golfeur pro. Il chantait dans un style Americana romancé, qui était de plus en plus populaire dans les pays d’Europe de l’Est. Un harmonica, une stomp box, et une reprise de « Down By The Riverside » .

Dima Poole

« J'adore la musique tzigane » , m’expliqua-t’il, en imitant une chanson. « Dans chaque morceau, un voleur de cheval tombe amoureux de la fille du shérif » . Il venait de finir une tournée de 40 jours en Biélorussie et en Moldavie, rendue difficile par le nombre décourageant d’autorisations nécessaires pour organiser et promouvoir un concert.

Dima mélangeait le gauchisme progressif, commun à tous les fétichistes de Woody Guthrie, à un côté militant radical plutôt inhabituel. « J’ai joué à Kiev, sur la Maidan. C’était un honneur. Tout ce chaos valait la peine. Pas tant pour les résultats, mais parce que ça a déclenché quelque chose dans l’esprit des Ukrainiens. On doit travailler ensemble, comme les étudiants en médecine qui sont venus au front pour aider les blessés. Comme les communistes américains, comme Upton Sinclair : vous avez toute une histoire de soulèvements populaires que nous n’avons pas. »

Je commentais sur l’ironie, dans un ancien pays communiste, de s’inspirer du communisme américain (qui avait été, en pratique, encore moins marqué par la réussite que celui des Soviets) pour le futur de l’Ukraine. Il comprenait, mais l’activisme pacifique façon Occupy était trop mou pour faire changer les choses, me dit-il.

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« Les gens ont pigé que la seule chose que le gouvernement respecte, c’est la force. Les premiers occupants de Maidan, ils faisaient des flash mobs, des sittings, des trucs artistiques. Le gouvernement est venu et ils se sont fait tabasser. Du coup, ils se sont mis à cramer des voitures, et le gouvernement a bien voulu négocier. »

« J’ai voté pour Yarosh » , ajouta-t-il. Yarosh était le leader du Pravy Sektor, une faction nationaliste militante. « Yarosh, pour l’élection, ils lui ont filé de l’argent, il a agi comme un politicien normal… » . Il haussa les épaules. « Je crois que ça va s’améliorer. Je crois qu’il va y avoir une seconde révolution beaucoup plus dure, comme l’Allemagne dans les années 30. Il y a plein de gens qui reviennent de la guerre avec la Russie à l’Est, avec des armes, qui savent comment tuer des gens, et qui disent au gouvernement : « Putain, vous faites quoi, là ? » . Et il y aura un leader à la Adolf Hitler. La police est déjà démoralisée : un jour, il se battent pour le gouvernement, pour le maintien de la loi, et le lendemain, ils changent de bord. Tout ça sera un processus très long, une longue lutte » .

C’était un scénario angoissant mais tout à fait plausible, venant d’un membre de la jeunesse alternative. Le pouvoir de séduction de la révolution - les barricades, les cocktails Molotov, la rhétorique « All Cops Are Bastards » - se mariait facilement à celui du populisme militant, qui cherchait un rempart de muscles face à un voisin puissant, violent, et imprévisible. La frontière entre le patriotisme défensif, encore honorable, et le nationalisme agressif, est plutôt floue. Souvent, on ne l’aperçoit qu’après l’avoir traversée.

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Dima avait écrit une chanson sur les séparatistes - plus particulièrement sur les mercenaires russes et daghestani qui traversaient la frontière pour « tuer des ukrainiens et se faire du fric » . Après le voyage, il m’envoya l’enregistrement, un duo avec un accordéoniste de Kalush. Ils avaient choisi le nom « Dima Poole & Zydeco Fam » . Ils se décrivaient comme le premier groupe de zydeco Ukrainien (malgré l’accordéon, la musique n’avait rien à voir avec du zydeco).

від і до (“Back And Forth”)

якби хто запитав, що дорожче йому безтурботне життя чи валюта?

жив у горах собі, вівці пас на коні, піл віно, єл шашлик

тепер тута у камазі лежить

ну а міг собі жить кілька діб—путь туда і обратно від і до—

це коли мертвих сєпарів у той самий камаз влазить більше, ніж живих

Si tu lui demandes : qu’est-ce qui est le plus important, une vie sans soucis ou du fric ?

Il vivait dans les montagnes, gardait des moutons,

buvait du vin, mangeait du chachlyk,

Maintenant il est étendu dans la benne d’un camion,

Il aurait pu vivre quelques jours de plus —

Ce camion Kamaz pouvait porter plus de séparatistes morts que de séparatistes vivants.

« Il y a eu une bataille où notre armée a détruit un gros groupe de séparatistes. Ils roulaient dans des Kamaz, qui était un véhicule très populaire au début du conflit. Quelques jours avant, ils se vantaient sur Internet, en postant des photos d’eux dans des Kamaz avec des flingues dans les mains. Et là, on voyait que des photos des mêmes camions, mais remplis de corps de séparatistes. »

La femme de ménage du club, Pany Lesia, avait laissé un vase de fleurs sur le bord de la scène avant mon set. Un vase bleu, évidemment, avec des fleurs jaunes - les couleurs du drapeau Ukrainien. Alex et ses amis étaient prêts à chahuter. Je terminais mon set a capella, sur le comptoir, brandissant mon banjo.

Le serveur secouait la tête : « Ces chanteurs folk. Il faut toujours qu’ils terminent sur le comptoir » .

Mais les locaux n’étaient pas d’accord pour que le concert se termine aussi tôt. Dima agrippa sa guitare, et moi mon accordéon. Le rappel dura une heure, dans le plus pur style « Hootenanny » . Le public voulait entendre les tubes de bad boy les plus iconiques de Johnny Cash : « Folsom Prison Blues » , « Cocaine Blues » . Le grand frisson par procuration, comme les américains blancs qui adorent le gangsta rap ou les narcocorridos. La hippie surveillait son bébé, qui dormait sur une table du bar, vêtu d’un pyjama décoré de petits singes. La guerre à l’Est du pays venait d’éclater, et alors ? On avait du samohon (l’alcool « fait maison » du coin) à boire et des chansons à reprendre en coeur. Lors du 11 septembre, j’étais en tournée en Allemagne. J’avais joué la carte de la pitié pour draguer une fille. Parfois, le dernier truc dont tu as envie, c’est que ta journée soit bousillée par un truc aussi trivial que l’Histoire.

Franz Nicolay est un musicien New-Yorkais. Son nouvel album, To Us, The Beautiful! sortira en Janvier. Il travaille actuellement sur un livre qui retracera l’histoire du punk et du DIY dans l’ancienne Union Soviétique. Il est sur Twitter.