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Hightower bosseront toujours plus dur que vous

Ils ont enregistré leur premier album aux USA, ont tourné dans toute l'Europe et sont tranquillement en train de devenir le meilleur groupe indie-punk du village.

Provenance : Paris. Date de création : 2013. Âge des membres : entre 24 et 29 ans. Style : Indie-Punk. Label : Knives Out. Premier album : sorti en octobre 2014. Pays visités : Finlande, Suède, Pologne, Hongrie, Allemagne, Etats-Unis… Eh ouais, le groupe n'a attendu personne pour partir enregistrer son premier album en Californie, Sure, Fine, Whatever. Ils sont comme ça, Hightower. Depuis, ils jouent un peu partout, tout le temps, et attendent patiemment d'avoir assez de ronds pour pouvoir retourner à L.A. enregistrer le deuxième épisode. Le hardcore français se prend enfin en main, qu'est ce que vous pouvez redire à ça ? Nous, rien. On a juste eu envie de leur poser quelques questions avant qu'ils ne partent pour une mini-tournée anglaise et avant la deuxième venue de Turnstile à Paris, le 26 avril. Noisey : Alors, c'était comment la Finlande ?
Romain [batterie] : Excellent, c'était notre deuxième fois là-bas. On y a pas mal de potes, du coup on s'ennuie jamais. On va de sauna en sauna, de club en club. Les Finlandais sont des gens chaleureux qui se les gêlent.

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Hightower a été formé il y a 2 ans mais vous avez déjà grave tourné en Europe. Vous voyez grand pour ce groupe ?
Vincent [chant] : On bosse constamment sur le groupe. Si on est allés enregistrer aux Etats-Unis, c'est qu'il y a une raison. On a aussi remarqué que l'ambition était quelque chose de mal vu dans la scène punk-rock française. Tout le monde adule les ricains, mais quand tu essayes de faire quelque chose du même niveau, tu te fais cracher dessus. On trouve ça assez marrant au final. Enregistrer avec Steve Evetts c'était pour nous évident au vu des albums qu'il a produits. Aussi bien dans le punk-rock que dans le metal, ce mec a fait des disques monstrueux. On lui a envoyé des démos et il nous a répondu quelques jours plus tard qu'il était chaud pour bosser avec nous. On l'a senti très impliqué, c'est lui qui a enregistré la basse d'ailleurs.

Vous foutiez quoi avant ? Comment vous vous êtes rencontrés et qui a décidé ce que vous alliez joué ?
Vincent : On a tous joué dans des groupes de Hardcore, Romain dans Providence, moi dans D.I.G., donc forcément, on s'est croisés à des concerts. C'était une période cool, aussi bien pour lui que pour moi. C'est grâce à xDIGx que j'ai eu la chance de tourner en Europe pour la première fois et de rencontrer pas mal de gens cool. Et puis on écoute du punk-rock depuis notre adolescence, donc tout ça est venu très naturellement.

Vous écoutiez quoi en 2005 ?
Romain : Pulley, Osker, Godspeed You! Black Emperor, Behemoth.
Vincent : Squirtgun, Slick Shoes, Millencolin. Des trucs qu'on écoute toujours en 2015.

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Elle sort d'où cette appellation indie-punk ? C'est parce que vous avez honte de dire « emo » ?
Vincent : On mélange pas mal de choses, mais on est très loin de donner dans l'emo pur. C'est un style que l'on apprécie beaucoup, donc on essaye de caler quelques riffs à droite à gauche, mais ça ne va pas plus loin.
Romain : Indie Punk Hardcore, plutôt. On est trop fast et Vincent ne gémit pas assez pour mettre « emo », on serait plutôt dans une optique « negative indie ».

Est-ce que vous seriez prêts à défendre le « pop punk » avec les armes, comme Man Overboard ?
Vincent : Plus maintenant malheureusement. Il y a 15 ans, c'était mortel. Après, c'est peut-être la nostalgie qui parle, mais aujourd'hui, il y a très peu de groupes qui sortent du lot dans ce style.
Romain : Je ne comprends pas la question, tu veux que nous aussi on se mette à faire des visuels pourris ?

Nai Harvest m'avait sorti le terme « indie-punk » quand je leur avais demandé s'ils croyaient au revival emo. Et vous, vous y croyez ?
Vincent : Absolument pas. Pour moi, ces groupes qui font des vidéos à la VHS alors qu'on est en 2015, c'est tout sauf sincère. Même chose pour le grunge, le shoegaze, etc …
Romain : Tu veux dire remettre Finch et Funeral For A Friend en tête d'affiche ? Moi j'aimerais bien.

Vous partez d'ailleurs faire plusieurs dates en Grande-Bretagne la semaine prochaine. Selon vous, le public de là-bas est plus réceptif à ce style qu'en France ?
Romain : Certains d'entre nous détestent l'Angleterre, majoritairement pour les conditions de tournée. D'ailleurs, un promoteur vient d'annuler un show. Concernant le public, on ne sait pas trop à quoi s'attendre. Après, ils ont eu de très bons groupes, comme Mega City Four ou Crackout.

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Quels groupes français vous écoutez en ce moment, à part Chunk, No Captain Chunk! et Rise Of The Northstar ?
Vincent : On est restés sur les Homeboys, Burning Heads, Seven Hate. À part deux ou trois exceptions, le peu de groupes de punk-rock actuels qu'il y a en France sont catastrophiques.

Votre premier album est sorti sur Knives Out, un label basé à Pantin qui compte, entre autres, Arkangel, Blaq Poet et Hoods sur son catalogue. Comment ça s'est fait ?
Romain : Johan, le saint patron des couteaux qui dirige le label, est un pote de longue date. J'ai joué avec lui dans Providence pendant plus de 4 ans. Le fait qu'il y ait des groupes internationaux sur Knives Out nous a aussi motivé. On n'a rien sorti avant cet album, et on voulait arriver avec un bel objet.

Tout le monde a reconnu que votre disque était vrai j'ai l'impression. Il y a eu des retours négatifs quand même ?
Vincent : Pratiquement pas. On a parfois entendu dire que certains riffs étaient génériques par exemple, mais musicalement parlant, ça s'arrête la. C'est agréable de voir que les gens apprécient ton boulot, surtout quand tu te fais autant chier sur les morceaux, la prod et les visuels. On a reçu un mail d'insultes aussi, parce qu'on n'est pas assez DIY je crois.

Même le blog StuffYouWillHate vous a cité dans son guide « Euro Pop Punk». Heureux ? Vous traînez sur quels sites en général ?
Vincent : Ouais, ça nous a bien fait marrer de nous retrouver sur SYWH, aux côtés de groupes plus mauvais les uns que les autres ! C'est un site sur lequel il m'arrive d'aller de temps en temps. Ils se foutent de la gueule de tout le monde, c'est bien. The Hard Times me fait bien loler en ce moment aussi.

C'est quoi la prochaine étape pour Hightower ?
Vincent : Plus de dates à l'étranger pour cette année si tout va bien. On va commencer à bosser sur le prochain album aussi, qu'on partira enregistrer fin 2016.
Romain : Un deuxième album et le Hellfest.

À la fin du mois vous jouez avec Turnstile à Paris. Un mot sur eux avant de se quitter ?
Vincent : Ecoutez Rage Against The Machine.
Romain : Non.

On vous fait gagner 2 places pour le concert (déjà complet) de Turnstile à La Mécanique Ondulatoire, on est comme ça. Rod Glacial préfère Downset à RATM. Il est sur Twitter.