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Music

Warren G. nous parle de ses morceaux West Coast favoris

De World Class Wreckin' Cru à Nate Dogg, en passant par Ice-T, N.W.A, Snoop Dogg et 2Pac, tout le monde y est.

Si vous avez depuis quelques semaines l'impression d'être revenu dans les années 90, c'est normal : tout le monde ne parle plus que de N.W.A., Dr. Dre a sorti un nouvel album et Nate Dogg chante sur le nouveau disque de Warren G. Regulate… G Funk Era Part II est tout ce qu’on pouvait attendre d'un album de Warren G — une grosse dose G-funk, balancée dans les règles de l’art. « Musicalement, c’est toujours la même chose. Ça ne vieillit pas, ça ne change pas. Ça sonne toujours hyper bien, » m’explique Warren G au sujet de son nouvel album. Si la plupart des morceaux sortis il y a 20 ans sonnent un peu vieillots, les productions de Warren G et de ses contemporains, comme celles de son beau-frère Dr. Dre ou de ses anciens sidekicks Snoop Dogg et Nate Dogg, n'ont pas pris une ride : elles sont fluides et intemporelles.

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« Tu peux danser dessus, fumer dessus, faire l’amour dessus, voyager dessus. Tu peux tout faire ! », s'exclame Warren G. Une réussite à laquelle a énormément contribué Nate Dogg, principal collaborateur de Warren G, dont la voix a dominé les radios californiennes pendant des dizaines d’années, même après son décès en 2011 (contrairement à beaucoup d’endroits aux Etats-Unis, Los Angeles a toujours un profond respect pour les artistes qu’elle a vu naître). Nate Dogg est partout dans ce nouveau projet, et même si ces morceaux ne sont pas sortis de son vivant, ils ne sonnent pas pour autant comme des fonds de tiroir. « Beaucoup de gens regrettent les morceaux de Nate, ajoute Warren G. Il me restait des productions qu’on avait faites ensemble, donc j’ai décidé de les sortir sur mon album. Mais je ne voulais pas d’hommages déprimants. J’ai fait comme s’il était encore en vie. J’ai voulu perpétuer l’héritage qu’il nous a laissé. »

Entre cet album et la sortie de Straight Outta Compton, c’était le moment idéal pour revenir sur l’héritage musical du sud de la Californie au début des années 90. On a donc demandé à Warren G de nous donner quelques-uns de ses morceaux préférés parmi les classiques du rap West Coast et de nous raconter les histoires qu'il y avait derrière. Voilà ce qu’il a choisi :

World Class Wreckin Cru – « Surgery »

C’était avant que Dr. Dre ne soit connu sous le nom de Dr. Dre. Je lui avais filé un coup de main pour « Surgery », j’adorais vraiment ce morceau. Je voulais être comme lui, je voulais qu’il m'explique comment faire. Je voulais être DJ donc savoir qu’il scratchait et qu’il faisait tous ces trucs, je trouvais ça génial. Je lui ai demandé s’il pouvait me montrer comment faire et il a accepté. Grâce à lui, je suis entré dans le game en tant que producteur et DJ.

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N.W.A. – « Compton’s N The House »

Ils ont d’abord sorti « Boyz-N-The-Hood » puis un autre morceau, « Compton’s N the House ». C’était mortel ! Il y avait ce truc qui ressemblait à EPMD, je ne me rappelle plus du nom du morceau, ça faisait « Get Down ! Get Down ! » C’était le même pattern à la batterie que dans « Compton’s N the House ». C’était cool de les entendre parler de leur histoire, de là d’où ils venaient : « This Is Compton ». C’est pour ça que j’ai aimé. Quand NWA a explosé, ça a eu un impact sur toi et on entourage ?
Warren G : Ça a eu un impact parce que c’était quelque chose de différent. Personne d’autre ne leur ressemblait. Ils n’avaient pas peur de dire ce qu’ils ressentaient. C’était mortel de les écouter dire « Fuck Tha Police », c’était dingue. Quoi ? Ce truc est sorti officiellement ? Dans tout le pays ? C’est pour ça qu’ils étaient adulés, ils faisaient leur musique comme ils l’entendaient, ils ne suivaient pas les directives qu’auraient pu leur imposer une maison de disque. Ils faisaient leurs trucs comme ils le sentaient. C’est pour ça qu’on les adore. Ils étaient différents.

Ice-T – « Colors »

Une fois de plus, ce morceau s’intéresse à la vie en Californie et aux gangs. Beaucoup de gens ne savaient rien des gangs de Los Angeles jusqu’à ce qu’ils voient le clip de « Colors ». Après quoi, ils se sont dits « Wow, L.A. est vraiment une ville de dingues. » Ce clip montrait les trucs qu’on pouvait vivre ados, quand on grandissait en milieu urbain. Pour moi, c’était incroyable.

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Dr. Dre feat. Snoop Dogg – « Nuthin' but a G Thang »

J’étais là. C’est moi le type qui roule son joint dans le clip. On a enregistré ce disque à la maison, avec Dre, Snoop et D.O.C. ll pleuvait ce jour-là, on écoutait de la musique quand on est tombé sur le sample de Leon Haywood [« I Want’a Do Something Freak To You »] et Dre a composé ce beat. Aussi simple que ça. On a essayé différents trucs pour faire en sorte que le morceau défonce. Notre morceau était partout, les radios le diffusaient en permanence. Pour moi, c’était un truc de dingue, c’était énorme.

Snoop Dogg feat. Nate Dogg, Kurupt, and Warren G – « Ain’t No Fun (If the Homies Can’t Have None) »

On a fait ce morceau ensemble. Dre avait fait le beat puis il nous avait demandé de rajouter des couplets. Chacun y a donc mis son couplet, mais je suis passé en dernier parce que j’ai pris plus de temps pour écrire. C’est donc moi qu’on entend en tout dernier, ce qui est assez cool. C’était une belle époque, mec, on était entouré de belles filles et tout. On déconnait et on faisait la fête.

Mista Grimm - « Indo Smoke »

C’était la première fois que deux types [Mista Grimm et G-Child], qui s’inspiraient pas mal de N.W.A., rappaient avec nous sur ce qu’on aimait faire. Fumer de l’herbe, en l’occurrence. Mais on en parlait comme d’un truc cool, il n’était pas question d’en abuser. On aimait fumer, c’était notre truc. Une fois de plus, on parlait de ce qu'on voulait, sans restrictions. C’est ce que les gens adoraient.

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Warren G feat. Nate Dogg – « Regulate »

C’était cool de pouvoir bosser sur ce morceau avec un type comme Nate. C’était juste génial. On a passé un moment très fun. Les gens étaient hyper surpris, à l’origine ce morceau était déjà un gros succès des années 80 et on en a fait un truc encore plus énorme. Les gens pensaient que c’était de nous, mais c’était un morceau de l'un des Doobie Brothers, Michael McDonald’s [« I Keep Forgetting »]. C’est génial d’avoir pu prendre un morceau comme ça et d’en avoir fait un succès phénoménal. C’était cool.

Nate Dogg feat. Warren G – « Nobody Does It Better »

Dans notre morceau « Nobody Does It Better » on a samplé « Let’s Get Closer » de Atlantic Starr. Encore une fois, le morceau initial n’avait pas eu un énorme succès, mais une fois qu’on l’a samplé, on en a fait un tube. On était contents de pouvoir relancer des artistes qui étaient là avant nous. Le morceau a explosé, et ils ont aussi récupéré de l’argent. C’était une sorte de remerciement pour toute la bonne musique qu’ils nous avaient apportée au fil des années.

Nate Dogg – « The Hardest Man in Town »

Dans ce morceau, Nate Dogg a eu un coup de génie. Dans les paroles, il parlait d’abord de lui puis il a raconté son histoire du point de vue du flingue qui était braqué sur lui. J'ai trouvé que c'était une idée de génie.

2Pac - « I'm a Soldier »

Ce morceau est mortel. 2Pac y parle des Black Panthers et de la vie que menaient les jeunes. On connaissait peu de choses sur les Black Panthers, par contre mes parents connaissaient bien le sujet — mon père appartenait plus ou moins à ce mouvement, il nous en parlait souvent. Mais c’était vraiment cool d’entendre quelqu’un de ton âge en parler.

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Snoop Dogg feat. Nate Dogg - « Crazy »

« These streets beeeee… crazy ! Long Beach to Comptoooon ! Always up to no good ! Craaaaaaaa ! » Ce morceau défonce tout, ils le jouent encore aujourd’hui sur Radio Pandora. Ils rappent sur Long Beach et Compton, ils expliquent que ces deux villes se ressemblent énormément. Elles ne forment quasiment qu’une seule et même ville, elles se situent juste l’une à côté de l’autre. Une seule rue les sépare, le Greenleaf Boulevard. « Bodies being found on Greenleaf with their fuckin head cut off / motherfucker I’m Dre » – la rue dont il parle, Greenleaf est assez longue d’est en ouest, mais du nord au sud ce n’est qu’un bloc. Ce bloc est la frontière entre les deux villes, si tu le traverses d’un côté, c’est écrit « Welcome to Long Beach » et de l’autre, c’est inscrit « Welcome to Compton ». C’est pareil, tous les mecs de Compton vivent à Long Beach, et tous les mecs de Long Beach habitent à Compton.

Kendrick Lamar feat. Dr. Dre – « The Recipe »

Lamar a sorti ce morceau avec Dre, c’est celui où tu peux entendre « women, weed and weather ». Ce morceau a tout défoncé ici parce qu’il décrit le mode de vie de la côte ouest et notre manière de faire dans le coin. Mais tout le monde peut se reconnaître dedans. Même si tu n’es pas né sur la côte ouest, tu retrouveras des choses que tu connais dedans.

Warren G feat. Jeezy, Bun B and Nate Dogg – « Hustlin’ »

J’aime tous les morceaux de mon nouvel album, ce sont tous mes préférés. « Hustlin » est le morceau qui plaît le plus aux fans et aux radios. Ça raconte juste la vie d’escroc, quand tu as besoin de faire des trucs pas nets pour te faire vivre, toi et ta famille. Tu peux te sortir de n’importe quelle situation si tu as de l’argent. Alors, tu fais des mauvais coups pour t’assurer un bon train de vie. Jeezy, comme moi, est un escroc. Son rap est dur. Je savais qu’il avait sa place sur cet album. C’est pareil pour Bun B, un rappeur d’Houston. Ces deux gars rappaient sur la vie que menaient les escrocs, ils étaient parfaits pour l’album et pour ce sur quoi on voulait parler.

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