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Music

Baston à Baleapop avec Violence Conjugale

On a suivi Violence Conjugale à Saint-Jean-de-Luz pour une bonne prise de tête avec un gros public de pipes.

Violence Conjugale. Photo - Guillaume Gwardeath.

Après l'ambiance pipe, après l'ambiance rade, on a trouvé l'ambiance piperade. Le combo total, sur la côte basque, où nous avons suivi

Violence Conjugale

, terminus en gare de Saint-Jean-de-Luz, pour le

Baleapop

.

D'entrée de jeu, je me suis fait reprendre, au prétexte que si on ne veut pas passer pour un estivant, on doit dire « Baleapop » et pas « LE Baleapop ». « C'est comme un petit nom, quoi », m'a expliqué un hôte surchargé de Tote bags, « tu vas à Rock En Seine ? Non, à Baleapop. » À Baleapop, donc, au Saint-Jean-de-Luz, en Pays Basque, la fréquentation inclut un fort quota de Bordelais, qui, fatigués de faire la navette entre le Wunderbar et le Boqueron, ont tracé deux cent bornes plein sud pour aller boire des apéritifs anisés sur l'herbe du parc Duconténia. Grosse présence du Collectif Iceberg (en gros, des types qui s'appellent Dodu, Doudou, etc.) représenté par les shows de Botibol, Petit Fantôme et un karaoké qui fut l'attraction numero uno après les sandwiches au lomo.

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Pour le reste du public, compter majoritairement sur des mecs barbus et des meufs en mini short de toile de jean. C'est l'été, et il y aussi ces groupes de jeunes gens mixtes qui braillent « pose ta bite sur mon épaule, tous à poil et on s'caresse », et deux ou trois locaux qui aiment faire perdurer la tradition qui veut qu'on aime bien se foutre de la gueule des Parisiens, jusque et y compris en allant jusqu'à les bousculer. Je le sais bien, je suis originaire de ce coin de côte, à la récré on jouait à la main nue sur le fronton, on avait rugby en cours d'EPS, et j'ai gardé un ou deux souvenirs de bonne grosse baston (je ne sais pas si ça dit toujours, mais à l'époque on disait « pampe ») et mes potes de Paris aussi – car j'ai des potes de Paris, je ne suis pas chauvin.

En tout cas, vous seriez bien avisés de ne pas prendre Hans Jemappes et André Gosselin pour des Parisiens, ni pour des Belges, ni même pour des Bordelais. Après s'être détendus en journée dans leur hacienda luzienne puis avoir utilisé les jeux d'enfants avec imagination, les deux membres de Violence Conjugale sont passés instantanément de la gentillesse affable à la nervosité la plus palpable. Une attitude hardcore tranchant radicalement avec la placidité de la république baléapopulaire où tout est poli, gentil, fluide, voire, pour citer le jargon local, « supa coolio ».

Alors que je me demandais si cette tension était véritable ou si elle faisait partie du show, une jeune fille est montée sur scène, comme pour danser avec ses bolas mentales. Elle s'est faite dégager façon aikido par un Hans Jemapes dominateur, et a quitté l'estrade en vol plané, ironie cinglante, pile pendant les paroles de « Sortie De Route » (« glisser de l'autre côté »). Elle s'est ramassée sans classe dans la fosse – personne ici n'ayant l'expérience des shows de

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Madball

. Un quarteron de ce genre de mecs coiffés en brosse qui se pointent à un festival en polo et chaussures bateau se sont offusqués et ont tenté l'intimidation. Mais Violence Conjugale leur a vite montré qui était le patron, la preuve en images ci-dessous.

Et alors que j'avais

recommandé dans la playlist hebdo Noisey

« Homesexualis Discothecus » à tous les juillettistes ayant « envie de danser et de faire des rencontres », quelle ne fut pas ma surprise en voyant Violence Conjugale exaucer mes fantasmes de ciné-clubbing les plus cataphiles en reprenant ce morceau sans la moindre sommation, devant mes yeux ébahis ?

En attendant la prochaine baston, notez que Violence Conjugale sortira cette déliquescente reprise à la rentrée sur un 45 tours publié par le label

Born Bad

à l'occasion de la future exposition parisienne d'Elzo Durt à

la galerie 12Mail

et sur lequel on retrouvera également Pierre et Bastien et

Cheveu

. Ce ne sera déjà plus l'été, mais vous le savez comme moi : la Violence Conjugale s'exerce en toutes saisons.

Guillaume Gwardeath a assisté à des concerts punk au gaztetxe d'Acotz et sait compter jusqu'à trois en basque. Il est sur Twitter - @gwardeath

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