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Comment survivre à l'effroyable crise économique de 2019

Plus violente que celle de 2008, la crise fera son grand retour l’année prochaine. Remerciez-nous : nous avons convoqué les meilleurs économistes pour que, cette fois, vous soyez prêt à affronter le pire.
Photo : Flickr

Comme les grandes épidémies et les MST, les crises économiques finissent toujours par revenir si elles ne sont pas correctement soignées. Et comme il semblerait bien que - malgré l’ajout de quelques petits mécanismes de sécurité - le système économique dans lequel nous vivons n’ait pas été radicalement modifié, la crise devrait bientôt être de retour. À en croire un certain nombre d’analystes et d’indicateurs comme l'indice Shiller P/E, elle devrait même nous tomber dessus en 2019, voire d’ici la fin de l’année 2018. Permettant de détecter les bulles financières, cet indice culmine, à l’heure où nous écrivons ces lignes, à 32,6 - contre une moyenne historique de 16,8 et un record de 44,2 au moment de la bulle internet.

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Parce qu’elle promet d’être plus violente, et plus profonde, que celle de 2008, nous avons demandé à des économistes renommés de nous livrer quelques conseils pour y survivre. Ça ne vous évitera ni les élucubrations économiques de fin de dîners de famille, ni les conversations de comptoir, mais au moins vous serez préparés au pire.

Videz votre livret A

Si vous êtes du genre à être rassuré par le sourire confiant de ce banquier qui sera remplacé par un clone dans deux semaines - et par l’engagement des États européens à garantir l'épargne des particuliers à hauteur de 100 000 euros par foyer - dormez tranquille. Sachez quand même que ce n’est pas du tout le cas de Gabriel Colletis, professeur d’économie à l’université Toulouse 1 - Capitole et ancien conseiller du parti grec Syriza. « Malgré leur garantie, les États européens n’auront pas les ressources financières pour tenir cet engagement si une crise majeure touche des millions de foyers. Un scénario à la chypriote (soit notamment une ponction massive de l’épargne des particuliers) est tout à fait plausible », explique-t-il. Bref, videz votre compte, vos divers livrets et tous ces trucs que vous avez signés sans comprendre…

Évidemment, si vous le faites tous, ça aggravera très fortement la crise. Cela dit, toujours selon Gabriel Colletis, cette crise pourrait s’accompagner d’une très forte baisse des prix, comme lors du krach boursier de 1929, et donc d’une augmentation de votre pouvoir d’achat. En clair : l’argent péniblement accumulé en vingt ans de chèques de papy-mamy représentera un bon gros paquet de thune. Commencez donc à chercher une planque solide pour vos biftons.

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Pour qui ? Les gosses de riches qui ont déjà du fric à la banque
Chance de survie : 10 %. On vient de vous le dire : si tout le monde le fait, ça sera encore pire…

Empruntez maintenant (ou renoncez à jamais)

Soyez bon au moment de convaincre votre banquier la semaine prochaine. Car une fois la crise arrivée, ce sera mort. « Les banques sont devenues très averses au risque et ce sera encore pire dans une période de récession. Les taux devraient baisser mais la propension des banques à accorder des crédits aussi », analyse l’économiste libéral et PDG d’Associés en Finance Bertrand Jacquillat.

En pleine crise, vous pourriez donc théoriquement emprunter moins cher qu’aujourd’hui. Sauf que personne ne vous prêtera le moindre euro ! C’est quand même dommage. Surtout quand on sait qu’investir dans l’immobilier reste l’une des meilleures façons de placer son argent quand la tempête fait rage.

Pour qui ? Les détenteurs d’un CDI qui, eux, peuvent au moins essayer de négocier un prêt.
Chance de survie : 50 %. Avoir un toit sur la tête, c’est déjà ça.

Trouvez-vous des hobbies

On le sait bien, les crises économiques fracassent systématiquement le marché de l’emploi. Et celle qui pourrait arriver en 2019 ne fera pas exception à cette règle. Autant vous dire qu’il va donc falloir apprendre à vous occuper. Bridge, maquettes en allumettes et collections de minéraux semi-précieux, tout est bon à prendre. Au point que les anciennes victimes des dîners de cons pourraient devenir ultra-populaires en 2020.

À noter quand même que l’un de ces passe-temps étranges pourrait vous rendre riche : la robotique. C’est ce que prévoit Pascal de Lima, économiste en chef d'Harwell Management :
« Avec cette crise, on va se diriger tout droit vers un totalitarisme technologique dans lequel le seul moyen de développer l’économie de l’offre sera d’inonder tous les secteurs d’activité de robots et d’intelligence artificielle ». Ceci dit, monter un élevage de Furbies et d’Aibo ne vous servira à rien.

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Pour qui ? Les geeks
Chance de survie : 90 % pour les génies de la tech qui sauront tirer leur épingle du jeu – et 0,1 % pour les autres.

Investissez dans la crypto-monnaie

Sur la question de la monnaie, les scénarios sont multiples et parfaitement imprévisibles car au final, tout dépendra de la réactivité de chaque grande banque centrale. Les économistes s’accordent toutefois à tabler sur une immense instabilité des grandes monnaies – chaque pays cherchant à dévaluer la sienne par rapport aux autres. Difficile, donc, de vous conseiller dans laquelle investir. Le meilleur choix réside peut-être dans les crypto-monnaies, puisqu’elles se prêtent parfaitement au marché noir.

Et cela vous sera bien utile : « chaque période de crise voit le développement du marché noir. Ça a été le cas en Grèce, au moment de crise de la dette et c’est actuellement le cas au Venezuela », assure Pascal de Lima, le chef économiste d’Harwell Management. Qui prévient : « Prenons donc garde à ce que cette économie de l’ombre n’utilise pas elle-même certaines monnaies électroniques de l’ombre et échappe totalement à la régulation… » Bref, c’est mal Sauf si vous voulez faire du blé.

Pour qui ? Les êtres sans morale
Chance de survie : 99 %. Les spéculateurs ont toujours su prospérer sur la misère des autres

Achetez un détecteur de métaux

« Le cours de l’or qui a beaucoup augmenté et va croître encore en période de crise car il est perçu comme une valeur refuge », prévoit Pascal de Lima. Et oui, quand on flippe, on achète de l’or. C’est compact, donc facile à cacher et à revendre. Mais surtout, ça fascine tellement les humains que ça a une chance de garder de la valeur, même après une apocalypse (financière ou pas). Seulement, revendre votre médaille de baptême et les boucles d’oreilles de votre mère ne suffira pas à tenir jusqu’à la fin de la crise. Le mieux reste donc peut-être d’en chercher sur les plages et dans les parcs avec un détecteur de métaux.

Si le lingot ne valait pas actuellement plus de 35 000 euros, vous pourriez aussi en acheter un. Sauf que Gabriel Colletis, professeur d’économie à l’université Toulouse-1, invite à la prudence : « le système monétaire n’est plus adossé à la valeur de l’or. Sa dimension « valeur refuge » n’est donc plus que d’ordre psychologique ». Et comme le note Gilles Saint-Paul, professeur à l’École d’Économie de Paris : « ça n’est qu’une superstition. Elle pourrait donc évoluer… ».

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Pour qui ? Les superstitieux, donc.
Chance de survie : 50 %. Difficile de prévoir comment évoluera la psyché de nos contemporains.

Préparez le prochain « entre-crise »

Par définition, les crises finissent toujours par passer. Or, pour que l’après-crise ne soit qu’opulence et richesse, le mieux reste d’investir quand tous les autres vendent. « Si récession il y a, cela devrait avoir pour conséquence une chute du prix des actions, et donc entraîner alors des opportunités d’achat », constate Bertrand Jacquillat.

Quand le marasme prendra fin et que les moutons recommenceront à investir dans des titres qui s’effondreront à nouveau quelques années plus tard, vous pourrez donc leur revendre les vôtres, achetés à prix cassés. Bravo, vous venez finalement de comprendre le concept du capitalisme. Et c’est encore le meilleur moyen de survivre à toutes les crises.

Pour qui ? Les capitalistes sans scrupule
Chance de survie : 100 %. Ceux-là s’en sortiront toujours.