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Pourquoi le dernier Descendents est mon disque préféré de 2016

« Hypercaffium Spazzinate » a été enregistré par des mecs de 50 ans qui n'avaient rien sorti de cool depuis 20 ans et devinez quoi ? Ça tue.

Hypercaffium Spazzinate est clairement mon disque champion de 2016, et ce à plusieurs titres. Déjà, parce que c'est franchement génial de garder toute son authenticité avec plus de 30 ans de carrière derrière soi en se bornant à ne sortir que des albums sous la barre des 30 minutes (bon, OK, 35). À en croire des études sérieuses sur le sujet, notre concentration baisserait au-delà d'une demi-heure : selon le test de vigilance de Macworth c'était la durée limite applicable aux opérateurs radars durant la seconde guerre mondiale, et donc par extension la durée de tout disque punk qui se respecte.

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Ensuite parce que presque rien n'a changé, si ce n'est l'âge et la vague de calme qui a roulé sur Manhattan Beach. 34 ans se sont écoulés depuis la sortie de Milo Goes To College, leur pierre jetée à l'édifice de la rage adolescente, un disque qui a lancé la légende de Milo (chanteur à ses heures, mascotte du groupe le reste du temps). En 2016, on retrouve toujours Milo sur les bancs de la fac, mais de l'autre côté. Même si l'artwork qui rappelle la formule chimique du café C8H10N4O2 et l'invention d'une molécule nommée « Hypercaffium Spazzinate », est hyperabusée (désolée les mecs, mais les blagues de scientifiques ne font rire que vous et le corps enseignant – auquel le chanteur Milo Aukerman appartient par ailleurs, en sa qualité de chercheur en biologie), cet album reçoit les félicitations du jury, mention roue libre.

Démonstration par ces titres : « Feel This » et « Limiter » pour l'efficacité, « Testosterone » pour l'expéditif aux côtés du single « Victim of Me », doublé de l'hyper sincère à fâcheuse tendance Husker Dü « Without Love » et des choeurs parfaits de « Smile ». J'ai dû écouter cet album 4 fois d'affilée dès sa sortie, feignant le calme et la sérénité dans ce TGV exclusivement composé de détenteurs de la carte Vermeil. Encore aujourd'hui, j'ai du mal à concevoir qu'il a été créé de toutes pièces par des types à la cinquantaine bien tassée (la maturité nécessaire pour ranger ses disques) que je me refuse encore à qualifier de vieux ou pire encore de vieux-restés-jeunes.  Pourtant, des morceaux comme « No Fat Burger) », référence assez évidente à « I Like Food » et la pochette dégoulinante du Fat EP de 1981, prouvent que les réalités de l'âge et le cholestérol ont fini par rattraper ces bons pépères. Et même s'ils n'en sont plus à vouloir faire exploser leur banlieue pavillonnaire, nos quinqas sympas ont finalement réussi à répondre avec panache à l'interrogation qui les bouffait depuis vingt ans et la sortie d'Everything Sucks : « What will I be like when I get old ? »